22 novembre 2012

UMPasse

L’UMP est actuellement dans une belle impasse, ce qui a au moins le mérite de nous faire rire et de les décrédibiliser dans toute l’opinion, notamment pour ce qui concerne les attaques en amateurisme qu’ils portent au Gouvernement. Nouveau rebondissement ce matin : des zozos estiment que les votes en Nouvelle Calédonie ne doivent pas être comptabilisés à cause d’irrégularités. Je pense qu’on devrait continuer à rigoler toute la journée.

Cela étant, je ne suis pas inquiet pour eux, ils s’en remettront, comme le PS s’est remis du désastreux congrès de Reims.

La comparaison avec le congrès de Reims ne doit pas être poussée trop loin. D’une part, le peuple Français ne voyait pas les différences dans les lignes politiques de Ségolène Royal et de Martine Aubry et, d’autre part, aucune des deux n’était réellement préférée par les Français. Cette fois, les électeurs préfèrent nettement François Fillon et pourraient faire payer très cher à Jean-François Copé cette « spoliation ». On connaît la suite de Reims. Le Parti Socialiste a pris une veste aux élections suivantes (avec 16% aux Européennes) mais a remporté la Présidentielle… Ce qui devrait faire réfléchir Jean-François Copé et François Fillon, c’est qu’aucune des deux finalistes de Reims n’était la candidate du Parti Socialiste : pendant la primaire, les voix des « lésés » se sont portées naturellement sur celui qui n’était pas impliqué à Reims, qui n’a pas été traité de tricheur…

Nicolas Sarkozy et quelques autres doivent se frotter les mains

François Fillon a quatre solutions : se barrer de l’UMP, faire les recours normaux dans les instances du parti, laisser tomber et saisir la justice. Quitter l’UMP serait très mal perçu par les militants. Faire les recours normaux lui ferait prendre des risques. Laisser tomber revient à tolérer les tricheurs et à abandonner. Poursuivre en justice est la seule possibilité qu'il lui reste, ce que pense ce blogueur : « pour ma part, je trouve que c'est là le signe d'une vraie maturité politique et démocratique. Quand on est en faveur d'un Etat de droit et d'une société policée, où le rapport de force ne saurait l'emporter, on ne rechigne pas à saisir la justice. Il est tout de même étonnant que saisir la justice soit considéré comme un facteur de division.  […] Si François Fillon considère qu'il a remporté les élections, il est naturel qu'il cherche à faire triompher son point de vue (par des moyens légaux, s'entend). […] Certes, cela introduit une période d'incertitude, la justice n'étant pas toujours très rapide - mais enfin, quand on veut une décision de justice rapide, il y a des outils pour ça. Cela vaut nettement mieux que la suspicion qui entache le mandat de l'élu. […] Saisir la justice, c'est envoyer un signal fort aux fraudeurs, qui sont légions dans les partis politiques : ce petit jeu là ne doit pas continuer. C'est adresser un signal fort aux adhérents des partis politiques : votre voix est sérieusement prise en considération. ».

Chaque piste sera étudiée avec attention par François Fillon et ses équipes. Il y a probablement des variantes…

Mais François Fillon devrait saisir la justice.

Reste à savoir ce que devrait faire Jean-François Copé.

J'ai pour habitude de dire que pour arriver à ce niveau, les hommes politiques sont fous. N'y voyez pas un outrage ou une insulte. Il faut une telle ambition, un tel boulot, un tel courage, que seul un fou, dans le bon sens du terme, peut y parvenir. Néanmoins, à un moment donné, ils arrivent souvent à se déconnecter totalement de l’électorat, d’autant que leurs conseillers sont tellement ambitieux, également, qu’ils se vautrent souvent.

Je ne sais pas si Jean-François Copé est atteint de cette folie. On sait qu'il a de l'ambition. On sait également qu'il a fait une bonne campagne pour cette élection interne. On ne sait pas s'il a réellement gagné mais on était tellement persuadés qu'il allait perdre largement que ça revient au même : c'est la preuve qu'il a parfaitement compris ce que voulaient les militants. Le truc de la droite décomplexée était génial : les militants pouvaient enfin avouer qu'ils étaient à droite. Ils n'auraient plus à "avoir honte" en distribuant des tracts sur les marchés, parce qu'ils ont trop souvent l'impression d'être considérés comme "le camp du mal", alors que tout le monde s'en fout : la droite est majoritaire en France.

Pourtant, le sympathisant politique n'est pas le militant. Le militant voudra imposer ses idées, son poulain,... Le sympathisant voudra que son camp gagne. Le sympathisant n'est pas la tête dans le guidon de la politique et ne suit pas les affaires internes du parti. Le sympathisant voit ce que pensent ses amis, ses voisins, …

Je ne sais pas si Jean-François Copé a cette folie qui lui empêchera de juger de sa propre situation : il n'a aucune chance de gagner des primaires face aux sympathisants. Il n'a aucune chance de gagner la Présidentielle en 2017, sauf à inverser totalement sa ligne politique et à se rendre sympathique.

S'il avait le moindre sens politique, il quitterait immédiatement sa prétention à la présidence de l'UMP et à l'élection Présidentielle de 2017. En constatant le blocage et la division de son parti et en acceptant la proposition "de Juppé", il se donnerait la position d'un homme d'état qui cherche réellement à créer les conditions de rassemblement de sa famille politique.

Mais il ne le fera pas.

18 commentaires:

  1. Salut Nicolas, vous devez bien vous marrer bande de petits salauds.
    Pour le coup, je ne viendrai pas vous chicaner pendant un moment.
    Bonne journée!

    Friendly.
    Je suis libre.

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  2. Le problème avec votre analyse, c'est qu'en prenant pour critère de popularité l'opinion des sympathisants de l'UMP, vous oubliez une bonne partie de la droite qui risque d'être, comme moi, plus favorable à Copé...
    Delendus Fillonus est !

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    1. Ça ne risque pas à mon avis.

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    2. Étant très poreux moi-même et ayant constaté cette même porosité parmi mes relations, je crois que ça risque.

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  3. D'accord sur la différence sympathisant/militant, cela dit 2017 est loin et tout est imaginable, si l'ump n'explose pas en vol...

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  4. Je suppose que tu lis aussi ici http://www.desinformations.com/
    C'est vrai, ça fait du bien de rigoler ... avant que ça ne se gâte vraiment. Tu as vu la discrétion de la Marine ... elle se frotte les mains, elle se roule dans sa paille ! ...

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  5. ça dépend. Copé éliminant Fillon (qui s'accroche), il peut très bien déglinguer Sarkozy (en le remplaçant)quand celui-ci voudra revenir. Un truc de primaires (présidentielles), que Sarkozy prépare peut-être bien déjà (mine de rien) par exemple en essayant de décrédibiliser Fillon dans Le Canard mine de rien.
    Toujours plus facile d'être l'original d'un programme.
    ceci dit, pour l'instant présent, je vois le Copé assez coincé quand même, car Fillon lui a collé non seulement une sorte d'ultimatum dans la gueule (la balle est dans ton camp/ Juppé OK pour arbitrer), mais en plus un gage de son honnêteté absolue en refusant le poste de président du parti même si il gagnait.
    .

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  6. Mais tout à fait d'accord avec la fin de ton billet, il est coincé.

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    1. Ouais. Tous les scénarios sont possibles. D'où un intérêt supplémentaire pour Fillon de se barrer : ce couper des manipulateurs.

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  7. C'est comme les bons films, on a envie que ça dure.

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