Amina D. (en commentaire à un de mes billets) : « Le CV anonyme me semble être un scandale ! Mon nom "exotique" je le conserve et il est hors de question que je le change afin de ne peut effrayer des pseudos recruteurs, incapables de faire preuve d'impartialité et plein de préjugés. Pourquoi devrais je changer occulter à tout prix ce que je suis réellement ? […] ».
Je n’avais pas vu le sujet sous cet angle. C’est la France de 2009. On lance un débat sur l’identité nationale et on demande aux braves gens de masquer leur véritable identité pour trouver du boulot.
Je ne veux pas de cette France. Je ne vais pas me lancer dans un brûlot gauchiste « ça n’est pas MA France, nananère », je vais essayer de répondre à la chaîne que m’a refilée Boris Schapira : « A la recherche du rêve français ». Je taguerais bien, à mon tour, mon pote Mohamed mais je ne sais plus trop quel est son blog ! Je ne le taguerais pas parce que son blase laisse supposer qu’il n’est pas originaire du Centre Bretagne, contrairement à Boris ou à Nowak. Je vais le taguer, ainsi que ce dernier, parce qu’ils habitent mon coin de France à moi : les alentours de la Place de La Comète , au Kremlin-Bicêtre, riante commune touchant Paris par sa Porte d’Italie. Dans un geste de bonne humeur, je vais taguer d’autres blogueurs du département : Seb et Guillaume.
A la recherche du rêve français. Il ne m’a pas gâté, le Boris !
Pour lancer son billet, il part du rêve américain, mais, je ne sais pas d’ailleurs si on peut assimiler un rêve américain au rêve français. Je ne sais pas s’il existe un rêve français. J’ai bien un rêve pour la France , pour cette France qu’on pourrait construire ensemble si on se décidait, enfin, à s’asseoir sous nos singulières exigences individuelles.
Un des rêves de Boris est « Devenir propriétaire de son logement ». Il a raison, sur le fond : c’est crétin de devoir payer un loyer jusqu’à la fin de sa vie et de craindre, en permanence, de devoir le perdre. Mais « devenir propriétaire » ne peut en aucun cas être rêve, pour moi. Juste un moyen. Et je suis gonflé : je suis déjà propriétaire.
Mon rêve à moi est que chaque Français puisse avoir un logement « jusqu’à la fin de sa vie et [sans] craindre, en permanence, de devoir le perdre. » Mais aussi que cet appartement corresponde à ses besoins en prenant en compte les exigences environnementales. En clair : il n’y a pas la place en France pour que chacun des 25, 30 ou 40 millions de ménages ait une maison de 250 m2 avec un jardin de 1200 et une piscine couverte. Pourtant ça aurait de la gueule, un rêve comme ça !
Mon rêve à moi serait que la France assume sa position de cinquième puissance économique mondiale, sixième quand les rosbifs nous font la nique. Une France où une famille ne devrait pas arrêter de manger de la viande en semaine pour devoir payer le dentiste du petit dernier. Une France où un type qui a bossé 40 ans ne devrait pas faire une heure de travail au noir tous les jours pour pouvoir boire une bière avec les copains le soir. Une France où « passées les folles années d’insouciance », on puisse regarder l’avenir et attendre la mort pendant d’autres folles années d’insouciance.
Une France où l’on puisse s’asseoir, le dimanche midi, sur la terrasse des beaux parents, pendant que le beau dabe allume le barbecue, en regardant les mômes jouer avec le clébard, sans penser au lendemain, sans penser qu’on aura à s’inquiéter pour ces mômes jusqu’à la fin de nos jours parce qu’on ne sait pas quand s’arrêtera la crise économique dans laquelle nous sommes plongés depuis presque 40 ans.
Une France plus juste, dirait l’autre.
Mais aussi, une France des copains, des bistros, … Tiens ! J’suis sérieux, là. Plus que j’en ai l’air. Certains appelleraient ça de la fraternitude fraternité. Ca me fait penser à ma récente prise de bec avec un blogueur. Il a peut-être raison (je ne crois pas) mais la question n’est pas là. Pourquoi est-il venu me chercher des noises dans mes trucs de loisir ?
Une France sans cons agressifs mais pleine de cons normaux… Un beau rêve non ?
Hier soir, j’étais au bistro. Ce n’est pas une information, je sais, ta gueule. Je n’étais pas à la Comète mais à l’Aéro. En effet, le patron de la Comète a décidé de fermer son comptoir à 20 heures pour virer les cons agressifs qui font fuir les braves gens qui veulent dîner en paix. Tonnegrande et moi ne sommes pas des cons agressifs mais des cons normaux. On a quitté le comptoir fermé de la Comète pour aller s’en jeter un en face.
Nous étions le vendredi 6. Le vendredi est le jour de sortie des cons ivrognes et le 6 du mois est le jour du versement du RMI (ou du chômage, je ne sais plus) des cons rmistes. Il y avait ce gros type, « légèrement gogole », qui parle par onomatopées pour commander ses bières. Il y avait une vieille tarlouze (je n’ai pas viré homophobe dans la nuit mais je ne trouve pas de qualificatif pour un « type visiblement homosexuel qui en rajoute dans la posture pour bien montrer qu’il l’est tout en n’hésitant pas à se frotter à ses voisins pour leur faire un brin de drague ou pour les mettre dans une gène amusante ») bourrée. Il y avait deux vieux arabes dont les oreilles commençaient à chauffer. Il y avait un jeune type inconnu du quartier qui s’enfilait des Grimbergen en observant la scène sans s’imaginer qu’il en faisait partie. Il y avait un habitué, jeune commerçant du coin qui vient s’enfiler trois ou quatre whiskies après avoir fermé la boutique. Il y avait Idir, le patron, goguenard. Il y avait Tonnégrande, il y avait moi. A la différence du jeune type, Tonnégrande et moi savions que nous faisions partie de la scène : on en rigolait d’ailleurs !
On se demandait justement qui pourrait avoir une assez belle plume pour raconter la scène dans son blog et c’est justement à ce moment que la vieille tarlouze a dit « Moi, je suis socialiste ! » Tonnégrande éclate de rire et me désigne « hé, vous savez, il a un blog socialiste, lui ! »
Tout le monde rigolait, discutait ensemble, … Pas un mot plus haut que l’autre. Que des cons ordinaires. Une heure de bonheur à l’état brut ! A 21 heures, Tonnégrande est rentré dans ses foyers, j’ai retraversé l’avenue pour finir mes mots fléchés (de Femme Actuelle ! Le patron de la Comète a de ses humeurs…).
Le « vivre ensemble » et le « savoir vivre ». Et si c’était ça, mon rêve de France, à moi ?
Mon rêve de France entre copains au comptoir d’un petit bistro de banlieue à raconter des bêtises. Tiens ! Vous connaissez la différence entre les toilettes de l’Aéro et l’amour ? Non. Bon. Les toilettes de l’Aéro sont enfants du couloir à droite alors que l’amour est au fond de Bohème.
Beau billet !
RépondreSupprimerDans un sens, il n'y a peut-être pas autant de France que de français mais simplement autant de versions que de bistrot le soir…
:-))
Poireau,
RépondreSupprimerMerci ! Tu sais maintenant ce que je faisais en dialoguant avec toi en commentaire de l'autre billet...
Elle serait belle cette France!
RépondreSupprimer(PS 1: ceci dit certain de tes copains de droite pourrait être d'accord avec cette description)
(PS 2: j'ai rien compris à ta blague, ça doit être mon côté blond)
Julien,
RépondreSupprimerTu connais pas Carmen et l'amour est enfant de Bohême ?
Comme quoi - le type avait raison, mais hélas son nom m'échappe... - "les petits rots de l'apéro valent mieux que les petits rats de l'opéra".
RépondreSupprimer(Je crois que c'est Philippe Geluck, un français d'adoption donc.)
Ca pourrait bien être Geluck. Bravo pour le rapprochement !
RépondreSupprimerviens de comprendre... arfff, bon en même temps c'est tôt pour un weekend ;-)
RépondreSupprimer"Une France plus juste" comme quoi lorsque le slogan est bon il reste gravé dans les mémoires. Un nettoyage sera indispensable pour 2012.
RépondreSupprimerPour la "fraternitude", je ne connaissais pas mais cela doit être agréable d'en rêver au fond d'un café et le nombre de verres sera sans doute élevé pour pouvoir imaginer, un quelconque rêve de France.
En tout cas merci d'être aussi poétique à la veille des 20 ans de la chute du mur de Berlin.
@ Julien
RépondreSupprimerNon, c'est juste ton côté suisse (un peu lent).
;D
On dirait un billet politique... :-)
RépondreSupprimerTrès juste au demeurant !
@poison-social, ça doit être ça ;-)
RépondreSupprimerOui, le vivre ensemble... C'est tout, rien d'autres à rajouter.
RépondreSupprimerJ'aime bien ta France...
Le « vivre ensemble » et le « savoir vivre ».
RépondreSupprimerCela me suffit, tout le reste découle de là!
Mais bon, y a du boulot...
biz
Une France plus juste ? ah zut alors, on a eu "la république exemplaire"
RépondreSupprimerMoi j'aimerai ne plus voir des petites vielles acheter 4 tranches de jambon sous plastic et une boite à chat.. et entendre la caissière me dire qu'elle n'a plus de chat.
Ça va être difficile de faire aussi bien que toi et Boris… Tout le monde n'a pas la chance de pouvoir s'adosser chaque soir à un comptoir de bistro pour écouter rêver la France!
RépondreSupprimerVoilà le billet le plus con que vous ayez écrit. Du coup, les Grouik-Grouik, les Coucou, etc, applaudissent des deux mains, évidemment.
RépondreSupprimerEn vérité, vous ne racontez rien, dans ce billet, et vous le savez très bien. Vous alignez des phrases qui feront plaisir à Dagrouik, ou, à d'autres. Bref : relisez-moi tout ça : il m'y a rien à comprendre, mais vraiment rien.
Tiens, un troll ! Sinon, la blague de la fin, je crois que même moi j'aurais pas osé la faire...
RépondreSupprimer@ Didier Goux
RépondreSupprimerLes billets cons, chez vous, on ne les compte plus, sauf que vous avez un style plus ampoulé.
:D
Poison,
RépondreSupprimerLaisse tomber ! Quand tu vois un commentaire de Didier un samedi à 22 heures, dis toi bien que l'apéro a été copieux...
Didier,
Il faut oser.
Didier,
Ta gueule.
Le Coucou,
Au boulot !
Dagrouik,
Ouais. Ils ont du se tromper de bulletin.
Corto,
Oui, y a du boulot.
FalconHill,
Garde à vous ! Allons enfants...
DPP,
Oui, ça m'arrive de faire de la politique.
Anonyme,
De rien !
Monsieur Poison & Nicolas : je vous emmerde ! En fait, j'ai compris comment ça marchait : vous le saurez dans un an...
RépondreSupprimerForcémment après ça mon rêve à moi parait bien égoiste...
RépondreSupprimerMais je ne cherchais pas tant à définir une utopie française qu'à déterminer un objectif que chaque français voudrait atteindre. Un espèce d'antidote au "Travailler la peluche pour gagner des pelures"...
Forcémment après ça mon rêve à moi parait bien égoiste...
RépondreSupprimerMais je ne cherchais pas tant à définir une utopie française qu'à déterminer un objectif que chaque français voudrait atteindre. Un espèce d'antidote au "Travailler la peluche pour gagner des pelures"...
Boris,
RépondreSupprimerJe crois que je n'ai pas répondu à ta question en fait. J'ai fait la France en rêve, mais la "France à moi" !
Didier,
Heu...
Boris,
RépondreSupprimerOups, j'ai commenté vite, des collègues à moi étant venus me chercher pour aller bouffer.
Bref. Je n'ai pas fait le billet dans le ton du tien : je n'ai pas dit ce que je rêve pour moi !