En ce trentième jour de confinement, je voudrais revenir sur
le début de la crise en France car des aspects me paraissent bizarres à cette
heure où, suite au discours d’Emmanuel Macron, on a une vision crédible de l’avenir
avec un déconfinement progressif très probable à partir du 11 mai. On saura
dans l’avenir si c’est vrai et il sera d’ailleurs amusant de regarder toutes
les conneries qu’on aura pu écrire dans les réseaux sociaux.
Wiipedia fait une chronologie
de la pandémie. Je vais en rappeler quelques morceaux et je ferai un zoom
sur la France, ensuite.
Le 17 novembre, le premier cas est diagnostiqué en Chine. En
décembre, des médecins donnent l’alerte mais sont muselés par le gouvernement
Chinois. Le virus se propage sur tout le territoire. En janvier l’OMS finit par
être alerté. Le 13 janvier, un premier cas est détecté dans un autre pays, la
Thaïlande. Le 21, il y a un premier cas aux USA. Le 24 janvier, 3 cas sont
annoncés en France. Le 28 janvier, c’est au tour de l’Allemagne. Le 30 janvier,
l’Italie déclare avoir deux touristes malades. Le 31, c’est au tour du Royaume
Uni, de l’Espagne, de la Russie et de la Suède de s’y coller.
Le 30 janvier, l’OMS déclare l’état d’urgence sanitaire. Le
28 février, elle déclarera le risque « très élevé ». Le 11 mars, elle
déclare la pandémie. Elle déclare beaucoup, je trouve...
Le 15, février, le premier décès arrive en France (et hors d’Asie,
d’ailleurs, on a un côté précurseurs…). Le 17, se tient un rassemblement
évangélique à Mulhouse, point de départ du bordel en Alsace et à côté. Le 21, en Italie, premier décès d’un Européen
n’étant jamais allé en Chine.
Le 23 février, la France déclenche une espèce de plan pour
préparer les hôpitaux. Le 28, un premier foyer est identifié dans l’Oise (sans
l’origine de la gravité de l’épidémie en Ile-de-France). Le 1er
mars, des cas sont identifiés dans les Antilles françaises et le 4 un Guyane.
Le 11 mars, on a une explosion de cas en France.
Le 12 mars, l’Italie ferme tous les commerces (sauf
alimentaires et pharmacies), y compris les bistros. La France annonce la
fermeture de toutes ses écoles pour le 16 mars. Le 15, l’Allemagne ferme ses
frontières avec différents pays (dont la France). Le 17 mars, l’espace Schengen
ferme ses frontières et la France est placée en confinement.
Revenons en France,
toujours grâce à Wikipedia.
Le « stade 1 » est
déclenché par le ministre de la santé, Olivier Véran le 23 février. Pendant la
phase jest confiné.
Le stade 2 démarre le 29 février.
Les manifestations de plus de 5000 personnes sont interdites. Pendant cette
phase, quelques écoles sont fermées, notamment dans le Morbihan. Début mars, il
y a ce rassemblement évangéliste à Mulhouse.
Le 9 mars, les rassemblements de
plus de 1000 personnes sont interdits. Le 11 mars, toutes les visites aux EHPAD
sont interdites.
Les bourses s’effondrent.
Le 12 mars, le Président annonce
la fermeture de toutes les écoles et universités et l’autorisation pour les
entreprises de reporter le paiement des impôts et cotisations prévus pour mars.
Les salariés sont encouragés à pratiquer le télétravail. Le lendemain, les
rassemblements de plus de 100 personnes sont interdits.
Le 14 mars, le premier ministre
annonce le passage en stade 3 pour le soir à minuit avec la fermeture de tous
les lieux publics non indispensables (dont les bistros). Les élections se
tiennent pourtant le lendemain.
Le 16 mars, le Président annonce
le confinement à peu près comme on le connaît pour deux semaines à parti du
lendemain à midi.
Je continue pour la forme même si
seules ces trois dernières dates m’intéressent réellement. Le 27 mars, le
premier ministre annonce la prolongation pour deux semaines du confinement. Le 13 avril, le
président annonce une nouvelle prolongation, pour un mois, mais aussi sa sortie
progressive à partir du 11 mai.
Mes questions
En quatre jours, du 12 au 16 mars,
il y a eu trois annonces majeures successives. Qu’est-ce qui a pu provoquer
cette précipitation qui met en avant un amateurisme total ? Le pire est le
15 mars. On peut comprendre les élections, les polémiques ont eu lieu et on n’a
pas fini d’en parler. Mais alors pourquoi fermer les lieux publics non
indispensables (sans la solennité nécessaire à ce genre d’action qui va mettre
des secteurs économiques sur la touche pendant plusieurs mois, me faisait
remarquer un commentateur) en urgence alors qu’on allait fermer le pays deux
jours après ?
Je ne cherche pas à lancer une
polémique mais à comprendre les circuits de prise de décision, y compris d’ailleurs
pour la suite, les 27 mars et 15 avril.
Pourquoi ces deux fois deux
semaines puis un mois ? Pour le mois, je pense comprendre mais certains
pensent que ce n’est pas justifié. A la lueur de ce qui se passait chez nos
voisins, on savait dès le 12 mars qu’il aurait fallu un confinement. Je veux
bien comprendre que les quinze premiers jours étaient « parce qu’il
fallait bien commencer et on savait pas » mais le 27 mars ne savait-on pas
qu’il faudrait au minimum un mois de plus ?
Je fais partie d’un domaine avec
une forte activité en début de mois et l’annonce du 16 ne nous laissait pas
trop de temps pour nous organiser parce qu’il nous fallait savoir ce que « les
partenaires » allaient faire. On se préparait dont plus pour début mai
(pour début avril, on comptait un peu sur la chance) mais dans la journée du 16
mars (avant l’annonce du soir dont on devinait l’essentiel : le
confinement), on nous disait déjà : c’est pour huit semaines. Donc retour
le 11 mai. Donc quelqu’un avait l’information dans la boîte…
Comme je le disais en début de
billet, il sera très intéressant de relire nos publications dans quelques temps…
Ce que j'ai de sources sûres, et lu d'ailleurs sur quelques sites, c'est que Macron voulait reporter le 1er tour des municipales, mais a dû céder devant Larcher et les LR, qui tenaient beaucoup à sauvegarder leurs positions locales au moment où Macron était hyper-impopulaire ( c'est d'ailleurs ce qui s'est passé).
RépondreSupprimerBien sûr, LREM aurait pu faire voter ce report, avec sa majorité absolue; mais tout le monde ( et pas seulement Sarkofrance ) aurait accusé Macron de profiter d' une "grippette" pour éviter une branlée électorale.
J'en veux beaucoup à Larcher, qui a préféré le maintien de sa puissance au Sénat ( celle des notables locaux) à la santé publique.
Oui mais mes questions ne portent pas sur les élections. Je dis d’ailleurs que le débat a déjà eu lieu.
SupprimerL'urgence était dans l'emballement des chiffres avec un doublement des cas toutes les 72 heures.
RépondreSupprimerLes chiffres s’emballaient déjà chez nos voisins.
SupprimerBon: pour une fois, pas trop mal, Bernard-Henri Botul, même si, dans mes souvenirs, il ewmxagère pour 1969 (j'ai compris que vous n'aimiez pas les liens, mais comment faire autrement ?)
RépondreSupprimerhttps://laregledujeu.org/2020/04/13/35946/la-memoire-oubliee-du-coronavirus/
Pour ce qui concerne mes droits d'auteur relatifs à l'emploi de "claquemurage", ne vous faites pas de bile : vous me réglerez ça discrètement en petites coupures usagées… quand on aura le droit de s'échanger des petites coupures usagées.
RépondreSupprimerHé ho ! Je ne vais pas facturer les "déconfinages" que je vois...
SupprimerSinon, avez-vous noté la chose curieuse suivante : voilà un mois qu'on ne parle plus que de ce ridicule virus, que tous les blogueurs en pondent des tartines chaque matin au saut du lit… mais AUCUN n'a attrapé le virus, AUCUN ne semble connaître quelqu'un l'ayant attrapé dans son entourage proche, ni même quelqu'un qui connaîtrait quelqu'un qui, etc.
RépondreSupprimerCe qui n'empêche pas certains clowns (je ne parle pas de vous, hein !) de prendre un ton professoral pour nous annoncer l'apocalypse qui s'en vient. Tout ça parce qu'ils tremblent de trouille et qu'ils ne veulent pas avoir peur tout seuls.
Je pense que les clowns sont plutôt du coté du gouvernement, par ces temps...
SupprimerPour le reste, vous avez raison. Néanmoins, le virus touche une infime partie de la population et beaucoup de gens l'ont peut-être sans le savoir. C'est pour ne pas le chope qu'on confine comme des andouilles, ça permet de ne pas engorger les hôpitaux ce qui rendrait la mortalité pire.
Cela étant, Olympe a fait le même constat que vous et a posé la question dans Facebook. Je suis assez surpris du nombre de personnes ayant des cas proches.
Pour ma part, j'ai un bon porte Facebook (on est devenu proches pour des raisons précises mais on ne s'est vu qu'une seule fois dans la vraie vie) qui a morflé et deux collègues de travail. Mais dans mon "entourage proche" : rien.
La chose n'a rien de curieux : dans un pays de 67 millions d'habitants, la probabilité d'avoir connu un des 103 000 cas attestés de CODIV-19 est de 1,5 %, et celle d'avoir connu une des 15 000 personnes qui en sont mortes est de 0,22 %. ( enfin, ça dépend de ce que vous entendez par "connaître ": j'ai rencontré 1 fois Devedjian, qui en est mort).
SupprimerElie,
SupprimerVotre calcul tient sur le fait que vous ne connaissiez que 10 personnes... Reprenons le calcul : 100000 cas sur 67 000 000 de Français, ça fait 0,15% des Français. Didier parle des blogueurs, pour la plus part en âge de travailler donc avec un environnement professionnel, un environnement "numérique" (il y a quand même une vingtaine de types que je connais depuis 12 ans), une famille plus des copains de loisir (les bistros pour ce qui me concerne)... La probabilité me semble largement supérieure à 1,5%.
DG-> Ma fille peut-être considérée comme faisant partie de mon entourage propre...
SupprimerJe note : 1 point pour René-Paul, et 1/2 point seulement pour Fredi.
SupprimerSur 15 000 morts par CODIV-19 en France, 5 600, soir plus du tiers, sont morts dans des EHPAD.
RépondreSupprimerCompte tenu de l'âge moyen des pensionnaires des EHPAD, il faudrait faire ce qu'on fait toujours dans les stats médicales : des courbes dites "actuarielles" , c'est-à-dire prenant en compte,par âges,le nbre de gens qui seraient morts de toutes façons pendant cette période, afin de mesurer les effets réels du coronavirus sur leur moortalité ( idem pour les canicules)
C'est le principal argument de Raoult.
SupprimerIl est évident. Sinon, vous pouvez constater que toutes les personnes ayant eu un cor aux pieds sont mortes 150 ans après, et en déduire que le cor aux pieds tue dans 100 % des cas ( mais lentement, comme l'alcool).
SupprimerOn est d'accord, c'est évident. Raoult le ressort néanmoins pour appuyer ses autres arguments.
SupprimerCe qu'il y a de "rigolo" avec les Ephad c'est qu'une fois que l'épidémie s'y installe, il y a une vraie catacombe. Les boutiques privées perdent des clients. Alors que d'autres (dont la maison de retraite de ma mère) n'ont aucun cas ou presque rien. Ce qui fait que les statistiques sont encore moins significatives. Mais forcément, quand on voit un article dans la presse "L'Ephad de La Motte Beuvron e perdu 25 pensionnaires", ça impressionne. Mais ça ne fait pas une statistique globale.
Il y a une petite erreur dans ta chronologie :
RépondreSupprimer"Le stade 2 démarre le 29 février. Les manifestations de plus de 5000 personnes sont interdites. Pendant cette phase, quelques écoles sont fermées, notamment dans le Morbihan. Début mars, il y a ce rassemblement évangéliste à Mulhouse."
En fait le rassemblement est courant février durant le stade 1. Du coup j'ai été voir dans Wikipedia, et c'est début mars que les participants ont commencé à développer les symptômes.
Ah merde. Je crois que Wikipedia a été corrigé entre relis.
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