En salle

29 septembre 2025

Censurer Lecornu : oui, mais après l'apéro

 


Voila une publication que je viens de lire dans Threads : « Motion de censure contre Sébastien Lecornu. À un moment, faut arrêter… aidez-moi : comment la France peut avancer si chaque gouvernement est censuré avant d’avoir la moindre chance de faire ses preuves ? »

Je vais répondre « aimablement » à l’auteur de cette saillie : moi aussi, cela me gonfle de voir des dirigeants LFI expliquer qu’ils vont censurer le gouvernement. Surtout qu’ils tirent la couverture à eux (Mathilde Panot n’oublie pas de dire que « nous avons fait tomber deux gouvernements » en oubliant de préciser que les motions présentées par la gauche qui ont obtenu la majorité, ont pu gagner grâce aux voix des députés RN). Je n’ai pas comme objectif de faire tomber Lecornu mais de remonter l’économie et beaucoup d’élus LFI ont oublié ce détail… Ils font une erreur grave de communication et attirent la lassitude des électeurs, dont mon camarade de Threads. Et de moi (mais je dois avouer que la politique m’intéresse surtout pour balancer des âneries dans mon blog).

 

Par contre, les premières espèces d’annonce de Sébastien Lecornu sont décevantes. Qu’il ne veuille pas revenir sur la réforme des retraites est logiques. Qu’il n’aime pas la taxe Zucman est possible, on ne va pas lui en vouloir, mais il était censé négocier avec tout le monde et il savait qu’il y aurait deux types d’exigences, le premier est d’arrêter de matraquer les plus pauvres comme le prévoyait le torchon de Bayrou et le second de revenir en partie sur un équilibrage du budget qui nécessite de revenir sur des exonérations d’impôts et taxes accordées aux plus riches depuis l’arrivée d’Emmanuel Macron à l’Elysée, arrivée qui coïncide avec l’augmentation croissante de la dette et des déficits.

Taxer les plus pauvres les empêcherait de consommer et aboutirait à une récession (une baisse de la production de richesse), ce qui serait par ailleurs néfaste pour le budget. Revenir sur des baisses de taxes qui ont abouti à notre situation économique n’est pas une aberration.

Ceci n’est pas du gauchisme mais de la logique, voire des mathématiques. La plupart des partis politiques sont d’accord sur la nécessité d’établir un compromis et l’établissement d’un compromis n’est en aucune cas le maintien d’une position qui a largement échoué, avec une dégradation de l’état de notre pays.

 

Il doit présenter son gouvernement prochainement. Il ne contiendra aucune personnalité issue le la gauche actuelle. Tant pis. Nous n’allons pas le torpiller pour autant et proposer une motion de censure immédiatement, comme le veut LFI, est grotesque. Il n’empêche qu’une proposition de budget doit être présentée très bientôt et si elle ne va pas dans le sens souhaité, une nouvelle censure d’un gouvernement deviendra alors logique !

Au fond, pourquoi avoir balayé les deux derniers par une censure (et le précédent par des élections législatives) si c’est pour laisser la même politique se conduire ? C’est tout de même une question de logique…

28 septembre 2025

Un casse-tête pour Castex (sans cache-sêxe et sans Castets)

 


Mon cher Jean,

 

Tu permets que je te tutoie. Maintenant que tu vas devenir le chef des cheminots, c’est la moindre des choses ! Ouais ! Tu vas être nommé à la tête de la SNCF, a priori, et j’ai plein de choses à dire en tant qu’usager régulier des grandes lignes (près de 10000 km/an). Tu devrais t’abonner à mon compte Facebook, tiens ! J’y raconte souvent mes anecdotes de voyage et j’ai beaucoup de choses à te dire.

Des petits riens, parfois ! Par exemple, je prends souvent le train à Montparnasse à 13 heures (je n’ai pas trop le choix pour des histoires de correspondances que je vais exposer par la suite, si j’y pense) et je suis donc plus où moins obligé de déjeuner dans cette gare. Trouves-tu normal, que pour nourrir un lascar comme moi, deux sandwichs et une petite bouteille d’eau, il faille plus de 16 euros ?

Je sais que ce n’est pas simple. Je ne sais même pas si c’est la SNCF qui gère les gares. Je suppose que les locaux sont loués à des entreprises privées qui peuvent pratiquer les tarifs qu’ils veulent mais n’y aurait-il pas un moyen, par exemple, pour faire un cahier des charges stipulant que la bouteille d’eau de 50 cl ne peut pas dépasser 2 euros et qu’un sandwich (ordinaire, genre « jambon fromage » de 20 cm, ne coûte pas plus de 3 ?

Ayant des problèmes de santé, je peux difficilement prendre les transports en commun pour me rendre à Montparnasse et j’y vais en taxi. Je pars de chez moi deux heures avant le train (il y a environ 25 minutes de trajet et je déjeune à la gare) ce qui fait une belle marge (on n’est jamais trop prudent). Trouves-tu normal qu’on ne trouve jamais de place assise, à midi, pour attendre son train ?

Ne me dis pas qu’il n’y a pas la surface ? La gare est pleine de boutiques inutiles (elle est transformée en gigantesque centre commercial sans aucun rapport avec un service public de voyageurs) et des halls gigantesques sont vides (tu peux aller faire un tour à Pasteur, par exemple).

 


Si je t’écris maintenant alors que je ne t’ai jamais contacté quand tu dirigeais la glorieuse RATP et qu’on vient d’annoncer ta probable prochaine nomination à la non moins valeureuse SNCF, c’est que mes problèmes avec les métros n’ont pas vraiment de solutions qui ne soient pas très couteuses alors que ceux liés au train sont plus de l’ordre de mon cœur de métier, l’informatique, et pourraient être résolus simplement par tes ingénieurs favoris.

Surtout, il m’est arrivé une anecdote, hier ! Il a fallu que j’annule un trajet et que je le remplace par un autre à partir d’une autre gare. L’application a tenté de me compter 12 euros pour faire cette annulation. J’ai évidemment refusé ! Il aurait fallu que je paie pour ne pas prendre le train ! L’application m’aurait répondu « hé connard, tu annules une heure avant le départ, on ne pourra pas revendre la place, tu peux aller chier pour espérer qu’on te rembourse », j’aurais très bien compris mais de là à espérer me compter du pognon pour que je libère une place que vous auriez pu, certes très hypothétiquement, revendre, c’est de la folie.

Tu te rends compte que parmi tous les types qui bossent dans les services commerciaux, aucun n’a pensé qu’on ne pouvait pas faire payer un client qui annule une réservation.

 


Et c’est pour ça que je m’adresse à toi aujourd’hui : il faut absolument que la SNCF refonde totalement ses politiques tarifaires et commerciales. Il en va presque de la survie de la notion de service public de transport ferrés moyenne et longue distance. Je vais te donner des pistes mais, avant, je vais détailler mon cas d’hier pour que tu comprennes bien les délires mis en place par des ingénieurs psychopathes.

 

J’ai une carte avantage week-end (de mémoire), carte qui ne coûte pas très cher et me donne une réduction de 25% sur chaque aller-retour que je fais. Déjà, je ne vois pas pourquoi les réductions pour les bons clients ne sont possible que pour des allers-retours. Je suppose que la plupart des clients font des allers-retours mais il faut aussi traiter les cas particuliers.

Par exemple, j’habite en Centre Bretagne et, pour aller à une des gares les plus proches, Saint Brieuc ou Rennes, je dois prendre un car (géré par la région). Mais, selon les horaires des cars, les durées des correspondances (trop courte, je prends un risque de les louper, trop longues, je perds du temps), j’ai intérêt à changer à Rennes dans un sens et à Saint-Brieuc dans l’autre ! Je ne fais donc jamais d’allers-retours si je veux respecter les trajets qui me semblent les plus raisonnables.

Par ailleurs, les tarifs varient selon les périodes et selon le délai entre la réservation et le trajet. Tout cela n’est pas illogique. Payer plus cher un trajet vers la Bretagne un vendredi soir n’est pas scandaleux par rapport à un mercredi après-midi. Avoir un avantage quand on réserve deux mois à l’avance non plus. Ni même d’ailleurs qu’il n’y a rien de grave à ce que la SNCF propose des prix réduits 12 heures avant le départ du train pour liquider les invendus.

Mais ça n’est pas si c’est simple, un tas de paramètres entrent en jeu. On ne sait pas lesquels… Et je ne peux jamais prévoir à l’avance le prix de mon trajet.

Quand j’avais fait ma réservation pour ce week-end, le retour n’était pas vraiment cher. Mais comme je n’ai pas fait l’aller-retour, le système m’a retiré les 25% dont j’avais bénéficier à tort sur l’aller et ce montant, cumulé aux frais d’annulation était supérieur au prix de mon retour. C’est ainsi qu’ils ont estimé que je devais 12 euros.

Admettez que c’est de la folie !

 

Alors, Jeannot, pour la deuxième fois dans l’histoire de ce blog, je vais donner quelques conseils à tes services commerciaux.

 


Petit 1 : les abonnements ne devront plus être donnés que pour des allers-retours mais pour tous trajet (au moins sur une ligne définie car je me fous un peu de bénéficier de réduction pour aller à Limoges. Comme dans le temps.

Petit 2 : les prix seront fixes pour un trajet donné. Comme dans le temps. A ceci près qu’ils ne seront pas uniquement en fonction du kilométrage mais de différents critères et notamment la concurrence (par ailleurs déplorable, les compagnies étrangères n’ont pas d’obligation de service public, mais ce n’est pas le sujet de mon billet) tout en conservant un esprit de service public (donc des tarifs raisonnables).

Petit 3 : ces prix pourraient être sujets à des périodes rouges, comme dans le temps, par exemple avec des majorations les vendredis après-midi, les dimanches soir ou que sais-je. Le calendrier devra être annuel pour prendre en compte les congés scolaires, les jours fériés…

Petit 4 : on peut, par contre, faire destarifs préférentiels pour des réservations faites six semaines à l’avance ou dans les douze dernières heures.

Petit 5 : les annulations ou changements faits au moins deux jours à l’avance doivent être gratuits. Les autres doivent coûter un pourcentage du prix d’achat.

 


Je vais faire une autre suggestion pour les gens de « Connect » pour améliorer le service pour les gens qui, comme moi, ont des changements à faire au cours de leurs trajets mais passent par une compagnie autre que la SNCF. Je vais te donner un exemple : si je prends un Paris Rennes et que le TGV est en retard et que je loupe ma correspondance, tous les frais que je pourrais avoir devraient être la charge de la SNCF (si je ne peux pas aller de Rennes à Loudéac en transports en commun dans la journée, je suis obligé de prendre un taxi ou d’aller à l’hôtel). Ou si un retard lié au train (même s’il n’est pas dû à la SNCF) doit être comptabilisé par rapport au retard total sur le trajet (un exemple, j’ai sept minutes pour la correspondance quand je change à Saint Brieuc, il suffit d’une ou deux minutes de retard du train pour que je perde plus d’une heure pour attendre le car suivant).

Ce n’est pas simple à gérer, je le sais (mais ça l’était très bien quand la SNCF assurait les trajets en car entre les grosses gares et les petites villes). Par exemple, quand je fais un Paris Loudéac, je me fous de savoir si je change à Saint Brieuc ou Rennes, ce qui compte, pour moi, c’est le prix et la durée… Et la garantie d’arriver à bon port.

Or, avec le système actuel, je suis obligé de jongler et de recherche moi-même les meilleurs trajets, de prendre en compte la marge pour le changement… Et ensuite, que je réserve avec Connect pour la partie assurée par la SNCF. Tu pourras me dire que je pourrais réserver directement le tout auprès de Connect mais il faudrait que j’imprime le billet fait pour la partie « hors SNCF ». Et, dans ce cas, je ne pourrai pas profiter du tarif d’achat par « carnet de 10 tickets » proposé par ma compagnie régionale.

Tu dois motiver tes ingénieurs, mon Jeannot : tout problème a une solution mais tu seras le patron du plus grand opérateur français (voyagiste, transporteur…). C’est à toi d’assurer les bonnes interconnexions entre les différents bastringues.

 


Lors de mon avant-dernier trajet vers Paris, le chauffeur de bus régional entre Loudéac et Rennes s’est perdu dans Rennes et on est arrivé en retard (véridique, il a fallu que je donne moi-même les instructions au chauffeur qui ne savait pas suivre un GPS). J’ai loupé mon TGV. Heureusement, j’ai pu changer mon billet à temps et avoir le suivant. Mais j’ai payé des frais (pas énormes mais tout de même…), j’ai eu un moment d’angoisse et j’ai perdu plus d’une heure.

Je devrais : d’une part, être indemnisé pour le retard (il n’est pas du tout de ton fait et ça ne me choquerait pas que tu taxes la Conseil Régional pour m’obtenir « la réparation ») et, d’autre part, avoir la garantie d’avoir une solution alternative (avec tes « portillons », on ne peut même plus monter dans un train sans billet et espérer pouvoir négocier avec un contrôleur qui pourrait vérifier nos dires…).

 

Ainsi, mon Jeannot, j’espère ne pas t’avoir trop importuné mais il faudrait vraiment améliorer le système de facturation et la prise en compte des trajets un peu complexes.

Rappelle-toi : des gens de ton équipe ont voulu me faire payer pour ne pas faire un trajet...

Bien à toi,

Ton Nicolas


P.S. :

  • Tu es très photogénique, c'est un bonheur pour un blogueur qui cherche des illustrations pour ses billets,
  • Tu connais la dame qui va être nommée à la tête d'un autre gros groupe français ? Tu pourrais nous mettre en contact ? Ca va être ma future grande patronne.

26 septembre 2025

Tout, tout, tout, vous saurez tout sur Sarkozy !

 


J’avais fait mon dernier billet avant le verdict de « l’affaire Sarkozy ». Celui-ci est maintenant tombé et ce n’est pas la peine que je vous annonce le résultat, tant il fait parler de lui. Les commentaires repris par la presse française ou étrangère sont relativement intéressants mais ce sont évidemment les propos de l’éditorialiste du Figaro qui me font réagir.

« Titrant en une « Le séisme », le quotidien conservateur le Figaro dénonce dans un éditorial d’Yves Thréard une décision « absurde et incompréhensible », rendue en l’absence de « preuves tangibles » et reflétant « l’hubris de la magistrature ». « Nicolas Sarkozy ferait-il les frais de ses mots naguère peu aimables pour la corporation des magistrats ? Paie-t-il un règlement de comptes politique ? » s’interroge l’éditorialiste, jugeant que « l’image de la patrie des droits de l’homme n’en sort pas grandie ». »

Ce gars devrait imaginer d’autres hypothèses, par exemple que Nicolas Sarkozy soit effectivement coupable d’association de malfaiteur ou que la patrie des droits de l’homme aurait son image bien écornée si elle ne condamnait pas les coupables.

 

On se retrouve dans le même schéma que suite à la condamnation de Marine Le Pen (les commentateurs se foutaient d’ailleurs qu’elle soit coupable, les seuls commentaires portaient sur la peine d’inéligibilité) : on critique les magistrats et pas ceux qui auraient commis des actions illégales dans le cadre de campagnes diverses.

Par ailleurs, ce gars pourrait tout de même se rendre compte que c’est Nicolas Sarkozy lui-même qui a torpillé la droite (et même de « vieux » militants gaullistes le disent). Ce n’est pas la magistrature qui a fait que cette droite dite républicaine n’a plus rien proposé aux Français depuis bientôt 20 ans ce qui a propulsé les électeurs dans les bras de l’extrême-droite, ce qui est grave (notons mon objectivité : dans mon billet d’hier, je tapais aussi sur la gauche).

 

Ce n’est pas la faute de la justice, non plus, si les deux derniers présidents de la République issus de cette droite sont éclaboussés par des affaires judiciaires (Juppé avait payé pour Chirac), tout comme celle qui est présentée comme la probable future présidente, affaires judiciaires qui touchent le financement de la vie politique, des partis… et qui constituent une tricherie dans la vie démocratique, un vol d’élections, en quelque sorte.

On ne peut que se réjouir que la justice fasse son boulot. Je ne me réjouis pas de la condamnation de Sarko, je m’en fous, mais je suis content que la République ne laisse pas impunis des putatifs malfaiteurs qui se font élire frauduleusement.

 

Au moins, ce pauvre Fillon était tombé pour deux costars et un job louche pour son épousé…

 

Et avoir trouvé un titre pour un billet de blog, justifie bien un billet (mais je voulais parler de tout autre chose : ça va venir).

25 septembre 2025

Quand Sarkozy trône

 


On attend aujourd’hui le jugement en première instance dans le cadre du procès de l’affaire du financement de la campagne de Nicolas Sarkozy en 2007. Il risque sept ans de prison et une belle amende. Je me rappelle cette époque où, avec les copains blogueurs de gauche, on n’arrêtait pas d’émettre nos doutes et de penser qu’il était coupable, qu’il avait gagné l’élection en trichant, qu’il fallait que la justice se saisisse du dossier, ce qui a mis quelques années. Il y a eu ensuite une longue instruction puis le procès et, maintenant, le verdict, qui ne changera pas grand-chose, il devrait faire appel

Au fond, c’est plutôt risible, a posteriori, de penser que le candidat de la droite « Républicaine » ait eu l’irrésistible besoin de tricher pour battre Ségolène Royal…

Il y a eu entre temps les événements qui ont poussé à la mort de Kadhafi pour lesquels nous avions suspectés une intervention de « nos services » pour éliminer un témoin. Et il y avait eu, bien avant (mais l’instruction a duré encore plus longtemps), l’affaire Karachi avec des soupçons de financement illégal de la campagne d’Edouard Balladur avec des suspicions autour de Nicolas Sarkozy.

Je me souviens de ceux des copains qui faisaient des fixettes sur ces affaires, fixettes que je relayais distraitement… Des affaires d’une gravité bien plus importante que celle des turpitudes du couple Juppé Chirac pour le financement du RPR…

Il n’empêche que, maintenant, la politique française est bloquée et qu’on attend de prochaines élections, anticipées ou non, et que les gagnants devraient être issus du Rassemblement National, dernier parti politique dont des membres, dont la cheffe, ont été condamnés pour des histoires de financement illégal.

 


De nos jours, on se fout de Nicolas Sarkozy (il parle plus de son rejeton insipide dans la presse). Il s’est coulé lui-même avec des discours tenus vers 2010 (sans compter que sa gestion de la crise de 2008 est discutable). Il a fait une mauvaise campagne en 2012 (même que François Hollande n’a pas eu besoin de faire des magouilles financières pour l’emporter, tout comme Sarko aurait largement gagné face à Ségo la fois précédente sans rien faire). Il y a eu toutes les âneries à la tête du « grand partie de droite », par la suite. Rappelons-nous la COCOE ! Puis Nico a repris la tête du parti et a fait l’erreur de le renommer en Les Républicains, il a perdu la primaire en vue de 2017, battu par un mauvais candidat, lui-même impliqués dans des trucs financiers (de petite bite)…

Le nombre de députés de cette droite a chuté continuellement : 313 en 2007, puis 195, 112, 61 et 42 maintenant. Au moins, son équivalent à gauche a enrayé sa chute mais grâce à une alliance délirante, le Nouveau Front Populaire. Sa situation n’est pas franchement meilleure. Et, heureusement pour la droite, comme ils ont le Sénat, ils peuvent encore peser… Mais les socialos sont sans doute la clé pour la réussite d’un gouvernement Lecornu, issus de LR. Tentez de suivre.

Et quand je parle de « réussite », c’est surtout pour éviter une censure au moins lors du vote du prochain budget…

 


On s’attend tellement à l’arrivée du RN au pouvoir qu’on entend de plus en plus de commentateurs dire que Gabriel Attal, en ayant préconisé le « Front Républicain » en 2024, ce qui a empêché l’arrivée du RN au pouvoir, a fait une belle connerie : il aurait fallu laisser Jordan Bardella conquérir Matignon et se vautrer par la suite, ses électeurs se seraient naturellement rendu compte que les propositions du Rassemblent National n’amèneraient à rien.

Maintenant, ils ont le beau rôle, au point que d’éminents dirigeants peuvent prétendre que les autres formations politiques et Emmanuel Macron alimentent l’antisémitisme. J’espère que les historiens du futur auront de l’humour…



Notons qu’ils sont bien aidés par une gauche radicale. Manon Aubry a écrit ceci « Après l’attaque de la flottille en route pour Gaza, l’Italie envoie une frégate militaire pour la protéger » dans un Tweet. Je me suis foutu de sa gueule, dans Facebook, parce que la frégate ne va pour « protéger » (elle ne va pas attaquer la marine israélienne soutenue par les Américains, tout de même) mais pour secourir (à savoir, ramasser les zozos dont le bateau prendra l’eau). Surtout, elle ne se rend pas compte qu’elle donne des félicitations à un gouvernement étranger d’extrême droite. Sacrée Méloni !

Notons que j’ai plus rigolé avec un tweet de Thomas Porte : « Cette nuit, juste avant que ses drones commencent à bombarder la #globalsumudflotilla , #Israel a piraté les coms de nos bateaux pour y diffuser du ABBA avec la musique à fond. Parce que #GretaThunberg est Suédoise. Nous allons donc choisir une chanson de ABBA comme hymne officiel de la mission. Et nous continuons notre route vers #Gaza. » Je confirme qu’obliger des gens à écouter Abba devrait être passible du Tribunal Pénal International…

Arrêtons de rire et revenons à Sarko.

 


En 2007, il n’a pas gagné que grâce à un financement illégale ou à la nullité de la candidate en face mais parce qu’il avait un programme pour la France (j’y étais opposé mais ce n’est pas la question), il a présenté des perspectives aux électeurs… Aujourd’hui, la droite n’a plus rien à dire.

Et le RN va gagner à cause de la nullité de tous les autres.

 

 

24 septembre 2025

Proche-Orient : au bord du gouffre, on a fait un grand pas !

 


Je me suis exprimé plusieurs fois, dans ce blog, au sujet du conflit israélo-palestinien. Ma position est un peu fluctuante au fil de ce que je peux lire ou écouter mais l’essentiel de mes propos porte sur les commentaires des militants politiques français (ou pas français, d’ailleurs). Quelles sont ces fluctuations ?

En quelques mots : j’ai toujours dit que le Hamas était le responsable de tout ce bordel et que les « filiales » de l’ONU ne sont pas très claires. Néanmoins, les outrances des dirigeants de l’extrême droite israélienne me sortent de plus en plus par les trous de nez. Depuis la fin de l’été, leurs propos sont terribles : invasion de Gaza, annexion de la Cisjordanie… A croire qu’ils veulent perdre tout le capital sympathie qu’ils ont encore !

 

Depuis mes derniers billets, Emmanuel Macron a annoncé la reconnaissance de l’Etat palestinien, par la France, à la tribune de l’ONU. Si je suis pour la solution à deux Etats, je trouve que ce n’est pas le meilleur moment et qu’il n’est pas assez « précis » quant aux conditions imposées au Hamas.

Ces conditions sont claires et énoncées plusieurs fois mais le meilleur moment ? A quoi bon déclarer une solution qui ne pourra pas être mise en place tant qu’Israël aura des « plans de conquêtes » et tant que l’extrême-droite est au pouvoir ! Et même si elle ne l’était pas, on pourra difficilement virer les colons.

Même si c’est sans doute le souhait de beaucoup de sympathisants d’extrême-gauche. Demandez le pogrom !

 

Je suis fatigué des débats dans les réseaux sociaux avec un tas de types qui refont l’histoire. Tiens ! Dans dix semaines, nous allons commémorer les 30 ans de l’assassinat d’Yitzhak Rabin par un extrémise israélien. N’est-ce pas cela qui a stoppé le processus de paix ? Ou est-ce le refus de Yasser Arafat, cinq ans après, du processus de création de l’Etat palestinien ? On parle d’une solution « à deux Etats » depuis près de 100 ans.

Et le 7 octobre, un mouvement terroriste palestinien a commis d’affreux attentats qui ont obligé Israël à intervenir, bien trop durement. A la fin, on voit plusieurs personnalités qui estiment que Netanyahou et le Hamas sont complices et va s’engueuler dans les réseaux sociaux pour des brouilles.

 

Comme on n'est pas près d’en voir la fin, continuons à rigoler avec les âneries des dirigeants de LFI ! J’ai vu une vidéo de Manon Aubry, tournée lundi, qui félicitait la mairie de Rennes pour avoir mis un drapeau palestinien. Plus tard, j’ai vu une vidéo d’une élue, tournée alors qu’il faisait nuit, pour dénoncer le fait que le drapeau ait été enlevé.

Ils sont grotesques.

20 septembre 2025

Où l'on reparle du télétravail !

 


Vous me connaissez ! Je suis un grand fan de télétravail (duquel, d’ailleurs, je tire bien plus de bénéfice que d’autres car j’ai un accord avec ma boite qui me permet de passer du temps en Bretagne). C’est un sujet qui revient périodiquement dans l’actualité et c’est le cas actuellement ! Cela vient d’annonces de la Société Générale et je ne vais pas en parler plus longtemps. Restons tout de même dans la banque (ben oui, on ne va pas faire du télétravail si on est fleuriste, mécanicien, couvreur ou barman).

Le télétravail nous est tombé dessus à l’occasion de la crise sanitaire et on s’est rendu compte que les technologies ont suffisamment progressé pour le rendre possible : haut débit, sécurité et VPN…

On estime qu’environ 20% des salariés dont du télétravail (Google donne des chiffres assez variés… Copilot m’indique qu’il y a entre 25 et 30% des gens qui font au moins une journée). C’est assurément un progrès social (même si on trouvera assurément des travers pour les salariés et les employeurs mais à la marge, uniquement).

Parmi les défauts, il y a évidemment le fait qu’il est inégalitaire. Non seulement, tout le monde ne peut pas en faire mais, en plus, il est surtout possible pour des cadres, donc des salariés mieux payés que la moyenne, et il est surtout avantageux pour les salariés des grandes villes (je gagne tout de même deux heures par jour…).

Il n’est néanmoins pas réservé aux cadres, les technologies permettent par exemple à des salariés qui bossent avec des clients par téléphone (SAV, commercial…) de le faire de chez eux.

 


Les avantages sont parfois en « trompe l’œil ». Par exemple, j’ai fait des formations en télétravail, cela me semble inefficace et grotesques (mais, de toute manière, les formations en question sont souvent des trucs totalement inutiles mais rendues obligatoires par la loi ou les entreprises).

Les inconvénients le sont aussi ! Encore un exemple : je connais beaucoup de cas où le droit à la déconnexion est mal compris (ce qui n’est pas réservé au télétravail) ce qui pourrait générer beaucoup de lignes dans des billets de blog !

 

Parmi les 20% de salariés qui font du télétravail, beaucoup n’ont qu’un ou deux jours (alors que les entreprises fonctionnaient très bien lors du Covid où on avait cinq jours). Dans beaucoup de boite, la flexibilité pourrait augmenter (dans la mienne, c’est parfait mais quand j’écoute d’autres personnes, je suis sidéré).

Pour autant, cette flexibilité doit aller dans les deux sens. J’ai parfois des collègues qui sont réticents à venir au bureau si ça ne tombe pas pendant leurs jours de télétravail officiel. Ils sèchent donc des moments importants, comme des déjeuners avec des fournisseurs, des pots de départ et que sais-je ! En outre, il y a trop de gens qui organisent leur vie privée autour du télétravail. Je connais des lascars qui déterminent leurs jours pour garder leurs gosses mais, si le télétravail offre des avantages (par exemple, rester à la maison si un môme est malade), ce n’est pas son but : on est là pour travailler.

Je pense que la légèreté des salariés explique souvent les réticences des employeurs…

 


Le télétravail est tout de même entré dans les mœurs. Ce que fait la SG est un retour arrière sur des acquis et elle pourrait s’en mordre les doigts, par exemple le jour où la crise sera terminée et que les salariés auront comme critère, pour choisir un travail, le nombre de jours à passer obligatoirement au bureau. C’est même déjà le cas ! J’imagine mal un jeune ingénieur en informatique ne pas choisir une boite qui ne lui permet pas de rester à la maison au moins deux ou trois jours par semaine.

Cela finira d’ailleurs par peser sur la compétitivité des entreprises : les plus souples auront les salariés les plus compétents. Et, d’une manière générale, je vois difficilement un patron considérer que ces gars bossent mieux s’ils ont une heure ou deux de transport par jour…

 


Le télétravail est aussi un enjeu pour l’avenir ! Il est probable que la plupart des emplois de bureaux seront réalisables de chez soi, dans les prochaines années. On parle par exemple dans l’article des employés de banque, de la baisse du nombre d’agences bancaires… C’est dans la logique des choses : on fait nos opérations par informatiques et cela va augmenter. Par contre, on aura toujours besoin de conseillers au téléphone (par exemple, j’ai besoin de débloquer des placements financiers pour payer les travaux dans la maison, je peux le faire par téléphone avec un employé).

Il ne faut pas négliger les évolutions du monde du travail. Je citais quelques métiers, en introduction, comme les fleuristes. On imagine bien que, pour faire un bouquet, il faut de la matière première à disposition. Par contre, les volets commerciaux pourront se faire par internet mais les conseillers commerciaux resteront toujours possibles. Par exemple, pour la fête des mères, je voulais fleurir la tombe de ma mère mais les sites internet sont incapables de prévoir ces cas tordus (vous expliquez comment à un ordinateur où se trouve une tombe ?).

 

Bah ! Comme on dit. Dès que je vois un article dans la presse au sujet du télétravail, je réagis notamment parce que les syndicats en parlent peu (ils préfèrent traiter des sujets qui touchent une majorité de salariés) mais aussi parce que les partis politiques sont incapables de prendre en compte les évolutions probables du monde du travail.

Peut-être, aussi, que tous ces gens ont peur de défendre des salariés qui semblent privilégiés.

Alors ils ne font que parler de Gaza ou d'immigration et oublient de défendre les salariés français. Ca leur ferait pourtant du bien.

 

19 septembre 2025

Ne laissons pas passer notre chance !

 


J’ai défendu (depuis les législatives de 2024 puis depuis les âneries de Bayrou) l’idée d’un gouvernement de type « union nationale ». Les raisons sont simples : aucun conglomérat de groupes parlementaires proches ne peut revendiquer une majorité pour gouverner. Cela me semble évident. Pourtant, une partie de la gauche continue à revendiquer la victoire et donc la légitimité d’avoir un gouvernement sur la base du NFP et une partie de la droite pousse tellement le centre vers la droite qu’il vire naturellement « encore plus » à droite… Deux premiers ministres se sont vautrés et je ne sens pas le troisième, M. Lecornu, foncer vers une grande réussite. Comme je le disais, la seule timide annonce qu’il a faite, la fin des avantages pour les anciens ministres, est du ressort de l’anecdote et il ne dessine publiquement aucun cadre de ce qu’il voudrait faire pour l’avenir.

Je ne dis pas que le boulot est facile, hein ! Il faut faire plaisir à la droite et à la gauche tout en faisant des choix qui ne déplaisent ni à la droite ni à la gauche afin d’éviter la censure.

 


Dans ce que je proposais, il y avait le fait de nommer un premier ministre issu de la gauche (mais pas un symbole du NFP) parce que, d’une part, deux premiers ministres de droite avaient échoué à éviter la censure et, d’autre part, qu’il ne me semble pas crétin d’avoir un premier ministre qui ne vienne pas d’un groupe minoritaire.       

Dans mon idée, il y avait aussi l’évidence que des solutions alternatives, comme des élections anticipées, ne permettraient pas de créer une vraie majorité à part, peut-être, pour le Rassemblement National. Il nous faut donc attendre des échéances plus lointaine (vers le deuxième trimestre 2027) afin que les principaux partis politiques puissent faire éclore des projets et des candidats…

Notons, en marge, que seuls les partis extrêmes ou radicaux ont cela en stock mais je ne souhaite pas la victoire du Rassemblement National et je ne crois pas en la victoire de Jean-Luc Mélenchon (que je ne souhaite pas, non plus mais ce n’est pas la question : s’il arrive au second tour, il perdra).

Enfin, cette culture du compromis est ce qui se pratique dans la plupart des démocraties et, jusqu’à il y a une douzaine d’année, notre pays représentait tout de même une exception. De même, nous sommes à peu près les seuls (avec l’exception notoire des Etats-Unis) à avoir une démocratie plutôt présidentielle : dans l’esprit de ce que sont devenus nous institutions, les législatives ne sont là que pour donner une majorité à une personne élue présidente sur la base, notamment, d’un projet politique présenté aux Français.

 


Différentes raisons me poussent à faire ce rappel, aujourd’hui ! Tout d’abord, le PS avait réussi à relever un peu la tête avec la présentation d’un budget assez crédible et l’hypothèse de voir Olivier Faure à Matignon (je ne dis pas que ça aurait été un bien). Ce dernier a toutefois réussi à se prendre les pieds dans le tapis avec sa volonté de mettre le drapeau palestinien dans toutes les mairies à l’occasion de la reconnaissance par la France de cet Etat. Cela ne plait pas à toutes les tendances de la gauche et j’espère bien que cette reconnaissance se fera sous conditions, notamment celle de destruction du Hamas après la libération des otages… En outre, je ne sais pas si un observateur avisé croit vraiment à cette solution à deux Etats (Israël continuant ses colonies).

Depuis des mois, je me dis que c’est une erreur de mettre la Palestine au centre des enjeux politiques en France… C’est un peu comme le wokisme, si les causes semblent bonnes, elles donnent l’impression que la gauche ne s’occupe plus du peuple, des classes populaires, des ouvriers, des retraités…

 


Une autre des raisons est la fronde des entrepreneurs des nouvelles technologies contre la taxe Zucman, très relayée par les médias. On en vient à oublier des évidences. Par exemple, un type qui est propriétaire d’une boite valorisée à 300 millions, même s’il ne dégage pas de revenus, est riche ! Point. Il n’y a pas à discuter. Surtout, il n’y a pas à pleurer. Si sa fortune a augmenté de 300 millions parce qu’il a réussi à obtenir des capitaux, c’est très bien pour lui mais il est plus riche de 300 millions. Les investissements sont nécessaires pour espérer avoir, plus tard, de grandes entreprises mais on est tout de même assez loin de l’économie réelle. En outre, ces lascars (on trouvera certainement des biais pour les « sauver ») ne sont les cibles de cette taxe. On a tout simplement des mesures fiscales qui ont été prises vers 2017, avec la fin de l’ISF et la réduction de l’imposition sur les revenus des capitaux, qui ont abouti à un déséquilibre du budget et à une énorme augmentation des déficits donc de la dette.

Et il vaut mieux prendre le pognon où il est plutôt que de taxer les gens qui n’en ont pas, de diminuer leurs revenus, d’augmenter la pauvreté et de créer la récession que cela accompagnera.  

 

Surtout, j’ai lu des propos délirants d’individus (de gauche) qui ont expliqué que ceux qui, comme moi, voulaient un gouvernement d’union, voulait revenir à une ligne « ni de gauche ni de droite ». Or c’est totalement faux ! Il s’agit, pour moi, de refaire un peu ce qui a été fait après la guerre (et qui a permis, tout de même, d’asseoir notre modèle social) et d’attendre les conditions nécessaires à l’apparition d’une majorité !

En outre, j’ai toujours dit qu’une des conditions était le rééquilibrage du budget entre les pauvres et les riches, que ça soit par la taxe Zucman, le ménage parmi les aides aux entreprises ou la suppression de la flattax et j’ai toujours dit, aussi, qu’il ne fallait pas pénaliser les entreprises parce qu’il nous faut bien « combattre » les productions d’autres pays.

Si cette deuxième partie peut sembler de droite (et ça ne l’est pas nécessairement, on favorise tout de même les revenus de salariés qui travaillent sur notre territoire), la taxation des plus riches ne me semble pas le symbole d’une politique de droite.

Il est temps que la raison revienne.

 


Je voyais hier, pendant les manifestations, des propos de personnalité de gauche qui appellent, toujours, à la destitution de Macron mais il n’y aucune raison pour que la situation s’arrange ensuite ! On aura un président avec une cote de popularité de 30 qui recommencera à s’éroder rapidement…

On avait les conditions pour gérer la fin du bipartisme tout en donnant la possibilité aux partis traditionnels de se reconstruire et on est en train de tout perdre pour des idéologies stupides et un électoralisme à la petite semaine de dirigeants de gauche bouffés par une propagande libérée dans des médias de droite.

C’est compliqué et je vais aller prendre l’apéro.

16 septembre 2025

Diminuons les avantages ET la démagogie

 


Putain ! J’ai pris un coup de vieux ! Je voulais faire un billet avec des détails sur l’âge des premiers ministres quand j’ai vu que Jospin avait mon âge actuel quand il est entré à Matignon alors que je le voyais déjà comme un vieux, une sorte de patriarche de la gauche. D’un autre côté, je n’avais qu’une trentaine d’années… Bon ! Il semble que l’actualité du jour tourne de l’annonce de note nouveau premier ministre, Sébastien l’encorné : il va mettre fin aux avantages accordés aux anciens ministres.

C’est très bien. Au fond, je ne vois pas trop pourquoi Bruno Le Roux (que j’avais totalement oublié) aurait droit à une protection policière pour les trois mois passés à Beauvau il y a une dizaine d’années.

On nous dit : il faut montrer l’exemple ! Ils ont raison. Cela étant, j’aimerais autant qu’ils montrent réellement l’exemple et qu’ils nous trouvent comment économiser 30 ou 40 milliards plutôt que le millième de cette somme.

 

Je crois qu’on appelle cette mesure de la démagogie.

J’attends de la part de M. Lecornu de la dernière pluie qu’il fasse de vraies annonces, qu’il nous dise ce qu’il va faire et qui va dans le sens des souhaits de la gauche, vous savez, les gens qui sont arrivés en tête lors des dernières élections. On voit par exemple les médias de droite raconter strictement n’importe quoi sur la taxe Zucman. Il faut quand même rappeler aux couillons qui matent Praud parce qu’ils pensent qu’il défend le peuple que la taxe en question ne touchera que ceux qui ont plus de 100 millions d’euros et que peu d’entrepreneurs vont être touchés de manière significative ! Il faut leur rappeler que le trou dans le budget correspond à peu près aux mesures en faveur des riches prises par Macron avant le Covid et que Bayrou souhaitait nous faire payer l’addition.

Certes, ce n’est pas me rôle du premier ministre de droite de faire la communication des patrons de la gauche mais il pourrait éviter de faire diversions avec des grosses âneries qui vont faire applaudir ceux qui pensent que les politiciens sont « tous pourris ».

 

Et qu’il remette au centre du débat ce qui nous permettra de colmater les brèches sans altérer la croissance.

Je sais, vous allez me dire que je ronchonne tout le temps. Mais je ne sais pas si les « ex » encore vivants ont coûté autant, à eux tous, que Giscard, éminent économiste du centre droit, pendant sa période de retraite…

15 septembre 2025

La reconnaissance de la Palestine pour les nuls (comme moi) !

 


On est d’accord que les bisbilles entre partis politiques français suite à la « démission » de Bayrou sont assez dérisoires et ont surtout comme un intérêt de m’inspirer pour faire des billets de blog pour taper sur LR, Macron et LFI (je suis dans une période zen, j’épargne les socialos, les écolos et les cocos ; quant aux RN, je ne vois pas l’intérêt de leur taper dessus vu que mes lecteurs les haïssent peut-être plus que moi).

Alors aujourd’hui, j’ai décidé de m’intéresser au texte signé à l’ONU vendredi, visant à préparer la reconnaissance de l’Etat palestinien sous certaines conditions : que la Palestine reconnaisse Israël, que les otages détenus par le Hamas soient libérés et que cette organisation terroriste soit disloquée.

Cela me parait être la moindre des choses.

 

On avait beaucoup parlé de cette reconnaissance de la Palestine dans ce blog, il y a quelques mois. Je crois me rappeler que j’en étais resté à ma circonspection : que va-t-on faire des colonies en Cisjordanie si on reconnait l’Etat palestinien. Un optimiste comme moi pourrait dire qu’il suffit de les intégrer à la Palestine tout en laissant les « Israéliens » habiter là même si je mets « Israéliens » entre guillemets : les habitants des futures ex-colonies habitant toujours sur place ne se convertiront pas à l’Islam et resteront juifs, je suppose (rassurez-vous, je rigole moi-même en écrivant ceci) et il faudra bien que le futur état soit laïque et une démocratie mettant à égalité tous ses habitants…

Je vais donc arrêter mes tentatives de compréhension jusqu’à nouvel ordre et si vous vous décidez à m’expliquer dans les commentaires, vous serez les bienvenus mais, par pitié, soyez concis.

Et les insoumis (par exemple) qui m’expliqueront que les juifs n’ont qu’à se barrer de là seront à m’inviter pourquoi on ne procède pas ainsi avec les musulmans qui s’installent sur notre sol.

 


Après avoir dit des bêtises, il est temps pour moi de parler sérieusement de différentes personnes que je peux glaner dans cet article de France 24.

Par exemple : « Ce vote "exprime la volonté internationale en faveur des droits de notre peuple et constitue une étape importante vers la fin de l'occupation" et la concrétisation d'un État palestinien, a salué le vice-président palestinien Hussein al-Cheikh sur X. » Je viens de dire que je ne croyais pas à la fin de l’occupation et que ce mot pourrait bien devenir inapproprié… « "Ensemble, c'est un chemin irréversible vers la paix que nous traçons", s'est de son côté félicité le président français Emmanuel Macron. » Je me demande combien de chemins irréversibles vers la paix nous avons tracés depuis l’adoption par l’ONU d’une résolution approuvant « la solution à deux Etats » 

Il y a tout de même beaucoup de braves gens qui cherchent tous les moyens pour rentrer dans l’histoire. Macron n’a pas retenu que le fait de passer ses deux dernières années de mandat à battre le record du nombre de premiers ministres, visiblement.

 


« Le porte-parole des Affaires étrangères israéliennes Oren Marmorstein a dénoncé un "cirque politique détaché de la réalité", et rejeté une résolution "honteuse". Elle "ne favorise pas une solution de paix (mais) au contraire (...) encourage le Hamas à poursuivre la guerre", a-t-il assuré sur X. » Je dois avouer que je suis un peu perdu par ses propos compte tenu qu’une des conditions et le démantèlement du Hamas. « Cette déclaration est un "cadeau pour le Hamas" et "un nouveau coup de pub" qui "sape les efforts sérieux pour mettre un terme au conflit", a renchéri la diplomate américaine Morgan Ortagus. » Ma compréhension ne va pas en s’arrangeant…

D’ailleurs, « "Le fait que l'Assemblée générale soutienne enfin un texte qui condamne le Hamas directement est important", a estimé Richard Gowan, de l'International Crisis Group. » Voila un type qui dit comme moi mais lui, au moins, s’y connait probablement un peu. « Les pays qui soutiennent les Palestiniens pourront ainsi "rejeter les accusations israéliennes selon lesquelles ils cautionnent implicitement le Hamas", a-t-il déclaré à l'AFP. Cela "offre un bouclier contre les critiques d'Israël" à ceux qui s'apprêtent à reconnaître l'État palestinien. » Sur que l’aboutissement devrait être que des troupes internationales (donc de l’ONU, ils appellent ça une « mission internationale temporaire de stabilisation ») devront rentrer sur place pour vérifier que le Hamas procède donc à l’hara-kiri espéré et pourraient bien découvrir la probable réalité : que c’est le Hamas, avec complicité d’organisme internationaux (l’ONU en question), qui bloque l’entrée et la distribution de l’aide alimentaire et soit responsable de ce que de plus en plus de couillons appellent un génocide. Je dis couillons sans méchanceté mais ça leur apprendra à faire oublier de comparer la situation à Gaza avec celle d’autres génocidés ou les génocidés sont encore plus morts… Et je rigole par avance des engueulades et accusations réciproques entre les différents services de l’ONU ?

 


Voila la conclusion de l’article : « Mais après près de deux ans de guerre dans la bande de Gaza ravagée, l'extension de la colonisation israélienne en Cisjordanie et les velléités de responsables israéliens d'annexer ce territoire occupé, la crainte que la création d'un État palestinien soit physiquement impossible gagne du terrain. »

Ah ben je crois que c’est cette crainte que je viens d’exprimer. Les doux rêveurs des pays membre de l’ONU et de la gauche française me laissent perplexe…

 

Alors venons-en à cette gauche française car Olivier Faure a encore fait deux tweets cons.

Dans le second, il cite le premier qui est : « Le 22 septembre, quand la France reconnaîtra enfin l’État palestinien, faisons flotter le drapeau palestinien sur nos mairies. » il croit que nous n’avons que ça à foutre (je parle surtout de faire plaisir à la gauche radicale) surtout qu’il me semblerait nécessaire de célébrer la création de cet Etat, à savoir quand les conditions auront été respectées. Je déclare solennellement (je ne sais pas encore à quel titre, je dois avouer) que je refuse d’orner nos églises mairies d’un drapeau palestien tant qu’il restera l’étendard d’une organisation terroriste qui détient des otages.

Enfin, quand on lui faisait remarquer que le 22 septembre correspond cette année au nouvel an juif et que foutre des drapeaux de gens avec une « filiale » qui veut exterminer les juifs sur les mairies n’était pas d’une très grande finesse, il s’est fâché et a déclaré : « Tant que vous penserez que vous ne pouvez fêter le nouvel an juif et l’an 1 d’un Etat palestinien, vous ne sèmerez que la haine, le désespoir et la mort. »

Il me semble que l’assimilation d’une pratique religieuse et d’une destruction et de meurtres frôle l’antisémitisme sans compter que tu viens de décider que l’on devrait mettre des drapeaux symbolisant des terroristes sur les mairies ce jour-là.

 

C’est compliqué et tu pourrais dire une banalité. Par exemple : « la solution à deux Etats que nous préconisons depuis des années vient de franchir un pas mais la route est encore longue, ça me donne soif et je vais aller boire une bière ».

 

14 septembre 2025

Coquerel et l'inanité des éditorialistes libéraux


 

Dans mon billet d’hier, je parlais d’Eric Coquerel. Comme j’avais vu dans la journée qu’il avait été victime d’une polémique et de grosses moqueries dans une interview sur BFM (voir la vidéo et des commentaires dans cet article), j’ai voulu en savoir plus. Le cas est simple (heu…) : la journaliste l’interroge sur le cas du patron d’une boite dont il détient 20% d’un capital estimé à près de 15 milliards mais qui ne gagnerait aucun revenu. Elle lui dit que, en conséquence, il ne pourrait pas payer les 2% de la taxe Zucman.

Il est vrai qu’il n’est pas d’une grande précision dans sa réponse et que l’on peut appeler cela une confusion même s’il est poussé à bout par une journaliste qui semble plutôt être une militante libérale mais il est plutôt surpris qu’on lui dise de bonne fois qu’un type qui a un patrimoine de 3 milliards dans une société de nouvelles technologies ne puisse pas payer 60 millions d’impôts…

Je ne veux pas défendre M. Coquerel car, outre le fait qu’il est membre de LFI et que je suis parfois en désaccord profond, sur le fond, avec certains de ces propos quand il devient idéologue, je l’écoute tout de même assez souvent pour savoir qu’il ne dit pas beaucoup de conneries…

Ecouter l’interview montre qu’il a été piégé par une journaliste militante.

 


Il n’empêche que nous sommes dans le cas d’une aberration de notre système (ne me dites pas qu’un nombre important de très riches ne gagnent pas d’argent…), du type des paysans de l’Ile de Ré (mais dans une économie beaucoup plus moderne). La loi instaurant la Taxe Zucman pourrait être complétée d’une clause indiquant que l’imposition Zucman ne doit pas être supérieure à 30% des revenus après versement des impôts sur les revenus. Par exemple.

Nous avons un lascar qui bosse pour faire monter la valorisation de son entreprise mais pas pour améliorer ses revenus… Est-ce bien normal ? Je n’ai pas d’avis mais, visiblement, ça désarçonne un peu M. Coquerel !

Ne nous faisons pas croire que le lascar en question représente une généralité. La plupart des très riches touchent des dividendes, des plus-values lors des reventes et ont largement les moyens de payer sans que cela n’obère réellement leur richesse.

Les zozos attaquent Coquerel parce qu’il ne connait pas l’entreprise alors que les propos sont explicites : c’est le patron qu’il ne connait pas. Ils l’attaquent aussi parce qu’il confond le patrimoine et les revenus. Ce n’est visiblement pas le cas (mais il n’arrive pas admettre que l’on puisse être propriétaire d’une entreprise qui prend de la valeur, beaucoup de valeur, sans se dégager des revenus). En revanche, c'est un peu la journaliste qui perd pied à la fin, quand il lui explique qu'on ne peut pas toujours baisser l'impôt sur les sociétés sans contrepartie...et qu'elle finit par admettre que c'étaient les salariés qui faisaient les entreprises. 

Elle devrait réviser.

 


Laissons Coquerel deux minutes.

 

On avait dans la presse, hier, Nicolas Bouzou qui dénonçait les inanités de la taxe Zucman (article réservé aux abonnés, je ne l’ai pas lu). Le monsieur est un économiste qui écrit beaucoup pour la presse. Lire son CV montre qu’il est proche des libéraux et de la droite, qu’il aurait dirigé un cabinet de lobbyistes pour les entreprises, qu’il a milité pour la division par deux du nombre d’hôpitaux, qu’il a tenu des propos suspects quant au réchauffement climatique.

Cela étant, il dit ce qu’il veut mais je suis exaspéré par les économistes qui mettent leur espèce de science au service d’une idéologie politique alors que les économistes n’ont jamais rien réussi à prévoir (ils sont surtout bons, et c’est ce qu’on leur demande, pour analyser des mécanismes).

Et ne me dites pas que je ne m’en prends qu’aux économistes libéraux, j’ai suffisamment critiqué Piketty et London dans ce blog, par exemple, et je me suis bien foutu de la gueule de LFI quand ils assuraient que leur programme était soutenu par 300 économistes, comme s’il était compliqué de trouver 300 profs d’économies de gauche dans les lycées ou facultés de notre pays…

 


La principale inanité dans ce secteur est la pensée d’ahuris qui trouvent normal que les revenus des plus riches augmentent considérablement alors que la pauvreté augmente. On pourrait aussi en dire autant de celles qui pensent que les mesures libérales en matière de fiscalité prise par Macron ait été la France à aller mieux sauf si on considère comme le bonheur absolu le versement de dividendes par les entreprises du CAC 40.

Et ne me traitez pas de gauchiste. Par exemple, vous pouvez lire l’intégralité de mon blog (ce qui vous occupera pour le reste de l’année) : je n’ai jamais défendu l’imposition du capital mais j’ai soutenu celle des revenus des capitaux. Macron a cassé les deux au début de son premier mandat et, comme maintenant on est dans la merde, je m’intéresse à la taxe Zucman parce qu’elle me semble maintenant bon compromis. Pour réparer ses erreurs.

Et j’ajoute que dans l’interview que je cite, la conversation part sur l’imposition des bénéfices et je ne suis pas spécialement d’accord avec l’argumentation du président de la Commission des finances.

 


Justement, revenons à Eric Coquerel.

 

Ou, plutôt, à François Bayrou. On pourrait se demander pourquoi il a ouvert le dossier du budget pendant les vacances scolaires et a fini ses dernières en annonçant un vote de confiance lunaire puisqu’il ne portait pas vraiment sur un discours de politique général.

La réponse est sans doute qu’il a voulu affoler tout le monde pour justifier une politique ridicule (notamment parce que récessive, le reste est surtout une éternelle rivalité droite gauche) et qu’il pensant nous mettre devant le fait accompli. Le résultat est qu’il a été viré et que la note de la France par un machin américain a été abaissée, que nos taux d’emprunts sont plus forts que ceux de certains pays avec une dette supérieure à la nôtre.

C’est ce que je disais mais moins clairement dans mon billet d’hier en citant Eric Coquerel : « les fautifs sont ceux qui ont dramatisé la situation pour le bénéfice de leur agenda politique ».

Je vous invite maintenant à lire l’intégralité de son communiqué. Il ferait un excellent député du centre gauche (même si j’aurais corrigé un peu son dernier paragraphe, la baisse de la consommation n’est pas la seule fautive, des charges sur les entreprises lésant notre balance commerciale ; je suis tout de même plus socdem que lui…).

Bayrou et les guignols de droite ont dramatisé la situation pour imposer une politique austéritaire et le seul résultat, pour l’instant, est qu’il est prévisible que nos déficits vont s’augmenter à cause des taux d’intérêts qui pourraient bondir par la conséquence de ses actes.


Il faudra tout de même bien se foutre dans le crâne que depuis une trentaine d'année, la gauche a mieux géré le pays que la droite. Et j'aime bien la coiffure de Coquerel, blanche et en délicat bordel, ça me rappelle quelqu'un.