On ne connait pas encore, je crois, les causes de la très grosse panne d’électricité dans la presqu’ile ibérique mais on a tous pensé aux braves gens dans la mouise, qu’ils soient coincés dans les transports (voire, pire, les ascenseurs), qu’ils aient perdu le contenu de leurs congélateurs sans oublier les problèmes somme toute plus mineurs : l’absence d’éclairage chez soi, l’impossibilité de charger les smartphones ou de raconter des bêtises dans les réseaux sociaux…
Je me suis même imaginé à leur place. Hier, je me voyais
bloqué au bureau avec l’obligation d’y passer la nuit et, ce matin, en lisant
un article, j’ai imaginé mon congélateur à la maison en Bretagne avec tout à
mettre à la poubelle donc sans rien avoir à bouffer (à part des pommes de terre
et du vin, je suis un garçon prévoyant) lors de ma prochaine visite (qui tombe
la veille d’un jour férié).
Parmi les causes, le gouvernement semble exclure la piste « terroriste »
(genre cyberattaque). On peut, je crois, exclure une insuffisance de la production
à ce moment. On imagine alors une fragilité des systèmes de régulation ou de
transport ayant mal réagi à des successions d’incident. Sans y prêter plus
attention que ça vu que je ne suis pas spécialiste et qu’on n’a pas encore une
version « officielle », de ce que je peux voir dans la presse, on
peut penser à des petites pannes, à une baisse subite de la consommation. Toujours
est-il que le bordel est parti en vrille et qu’il a fallu un paquet de temps
pour tout relancer…
Si j’évoque le sujet dans mon blog, c’est pour deux
réflexions.
La première : à un niveau électoral, on ne peut pas
laisser penser qu’avec « notre » programme, on pourrait aboutir à un
gros défaut d’approvisionnement en France. Je le dis souvent mais même si on
était convaincus de la nécessité de sortir du nucléaire (et je ne le suis pas),
on ne peut pas présenter cela aux électeurs. Dans mon court billet d’hier, je
montrais qu’une union de la gauche hors LFI (voire cinglés écolos tendance
Tondelier) pouvait être au second tour. Je le pense depuis longtemps et c’est
un peu l’objet de mes récents billets. Il faudra évidemment trouver un « candidat
commun » mais surtout un projet à défendre. Et dans ce projet, il y a un
nombre de prérequis. Celui de ne pas parler de la sortie du nucléaire en est
un.
On peut vouloir le renforcement du renouvelable (et on le
doit) mais n’oublions pas qu’il est le principal suspect dans la crise en Espagne.
Soyons prudent. C’est pareil sur bon nombre de sujet. Par
exemple, l’âge de la retraite fait consensus entre les partis de gauche mais n’oublions
pas que les électeurs se rendent surtout compte que le principal problème, dans
ce domaine, est le niveau de vie des retraités. Il faut parfois s’asseoir sur
des convictions quand on cherche un consensus visant à gagner l’élection. Pas
seulement à faire une unité en peau de fesses.
Le deuxième : suite à la guerre en Ukraine, on a eu une
« crise énergétique ». On a alors vu beaucoup de types à gauche expliquer
qu’il fallait sortir du système de régulation européen qui provoquait une
hausse des coûts et donc prendre en compte ce qu’avaient réussi à avoir l’Espagne
et le Portugal.
En fait, tous ces analystes à la petite semaine ont oublié
pourquoi ces deux pays ont obtenu des dérogations. D’une part, ils ont assez
peu de frontière avec les autres pays et n’ont donc pas beaucoup de capacité d’exportation
ou d’importation d’électrice. D’autre part, au fond, on ne sait pas ce qu’ils
consomment compte tenu, par exemple, de leur industrie et ce qu’ils peuvent
produire avec des renouvelables (j’imagine que la production d’électricité avec
le solaire est plus facile chez eux qu’en Irlande).
Il faut parfois laisser les spécialistes en discuter et ne
pas se précipiter sur des slogans faciles comme « Europe, c’est mal » !
Surtout que ce sont bien les importations, nécessairement via la France, qui
ont permis aux Ibères de rétabli la situation.
L’Europe (et notre capacité à raccorder les réseaux) a tout
de même du bon.
Je disais qu’il faut laisser parler les spécialistes mais
encore faut-il savoir qui ils sont ! A lire les articles, les blogs… On va
trouver des militants, des lobbyistes et un tas de gens qui aiment bien pondre
des démonstrations pour impressionner les couillons (l’électricité n’est pas le
seul domaine). A un moment, il faut tout de même prendre des décisions et le faire
est de la responsabilité des élus qui ont accès à une fonction publique pour
étudier les dossiers, qui ont les lieux pour débattre, qui ont la connaissance
des sujets connexes et j’en passe.
Discréditer la classe politique sur la base d’une vidéo
TikTok ou de la traduction d’’un billet de blog péruvien n’est pas ce qu’on
peut faire de mieux pour éviter l’arrivée de populistes au pouvoir.ais on a tous
pensé aux braves gens dans la mouise, qu’ils soient coincés dans les transports
(voire, pire, les ascenseurs), qu’ils aient perdu le contenu de leurs
congélateurs sans oublier les problèmes somme toute plus mineurs :
l’absence d’éclairage chez soi, l’impossibilité de charger les smartphones ou
de raconter des bêtises dans les réseaux sociaux…
Je me suis même imaginé à leur place. Hier, je me voyais
bloqué au bureau avec l’obligation d’y passer la nuit et, ce matin, en lisant
un article, j’ai imaginé mon congélateur à la maison en Bretagne avec tout à
mettre à la poubelle donc sans rien avoir à bouffer (à part des pommes de terre
et du vin, je suis un garçon prévoyant) lors de ma prochaine visite (qui tombe
la veille d’un jour férié).