Suite à la conférence de presse de François Hollande, j’ai
fait un billet. Il a été commenté par Lady Waterloo (que je croise
depuis longtemps chez FalconHill).
Elle est de droite mais ne le sait pas (elle me permettra cette boutade). Elle
dit qu’elle est d’accord sur beaucoup de choses avec moi, y compris sur « l’idée de supprimer la notion de droite-gauche »
qu’elle trouve réductrice. Or, je n’ai jamais dit ça. Mais j’ai dit tellement d’autres
trucs.
Petit 1 : au niveau sociétal, il y a une vraie
différence. On l’a vu pour le mariage pour tous. La difficulté est que depuis
une bonne quarantaine d’années, la droite galope certaines idées dites progressistes
qualifiées souvent de gauche. Je pense par exemple à l’IVG (on voit le bordel en
Espagne) mais il y a autre chose. Par exemple, avec Dieudonné, on parlait
des lois contre l’incitation à la haine raciale, utilisées par la gauche. Or,
si ma mémoire est bonne, elles datent de 1972.
C’est amusant, la droite fait une politique sociétale avec
des machins progressistes dans les années 70. En 1981, la gauche revient au
pouvoir. Plus tard (deux ou trois ans…), la gauche fait un revirement de
politique, le Front National monte rapidement à 14 ou 15%... Mais je suis hors
sujet.
Toujours est-il que c’est à la droite de s’assumer.
Petit 2 : au niveau de la politique sociale et
économique, la différence est nettement marquée et j’y reviendrai. Il n’empêche
que dans un contexte de mondialisation et de libéralisme forcené, on est
coincés… Une politique dite « de la demande », marquée à gauche, ne peut
pas fonctionner (j’en suis persuadé) dans notre contexte.
La gauche de la gauche et la droite de la droite (pour
résumer) sont persuadés que tous les maux viennent des traités Européens. Qu’ils
aient raison ou tort, on ne supprimera pas les traiter comme cela et la
suppression provoquera un effondrement de l’économie. Il nous faut donc les
renégocier mais une négociation est plus facile si on est seuls…
Petit 2 (je recommence) : au niveau de la politique
sociale et économique, il y a une nette différence d’appréciation de tous ces
problèmes. Je crois au partage, à la redistribution, à la globalisation… et aux
contraintes pour les mettre en œuvre : l’impôt progressif sur le revenu
(tous les revenus) et la diminution du temps de travail (sur une semaine comme
sur une carrière professionnelle).
C’est le marqueur principal, à mon sens, entre la gauche et
la droite. D’ailleurs, les seules (ou principales) mesures du gouvernement avec
lesquelles je ne suis pas d’accord tournent autour de la réforme des retraites
et de la hausse de la TVA. La difficulté étant d’équilibrer tout ça dans notre
contexte mondialisé qui impose ou presque d’avoir la même politique que les
autres...
L’autre marqueur est que je crois aux vertus de la négociation
entre partenaires sociaux (Politeeks en parlait),
au sein de la « société civile », des « corps intermédiaires »…
D’ailleurs, la conférence de presse de François Hollande s’adresse
principalement à ces braves gens (c’est pour la presse…) et pas nécessairement
au grand public : à 16h30 il est au bistro ou au boulot. Or, il me semble
que Nicolas Sarkozy avait une fâcheuse tendance à convoquer les syndicats pour
leur dire de négocier en leur fournissant le résultat des négociations…
Petit 3 : au niveau de l’environnement (j’en fais un
point à part car Sarkofrance est écolo et est très sensible), la différence est
ailleurs. Par exemple, on ne m’ôtera pas de la tête que les champs d’éoliennes
sont très moches. Je ne vois pas en quoi c’est particulièrement écologique… Je
ne crois pas, par contre, que la droite puisse imposer une politique en faveur
de l’environnement. On en arrive à notre histoire de négociation : la
droite convoque un Grenelle de l’environnement mais il ne donne rien de notable…
N’oublions pas, d’ailleurs, que c’est la droite (j’entends
par là, pas les citoyens, mais les dirigeants) qui ont été foutre le principe
de précaution dans la Constitution…
Petit 2 (j’y reviens toujours) : au niveau
économique, j’invite tous les acteurs à relire le programme du FN. Il est
entièrement monté pour combattre Bruxelles et tout ça. On me répondra que ce n’est
que de l’affichage. Je répondrais : oui, c’est un programme.
Ainsi, la fin du petit 3 et du troisième petit 2 nous ramènent
à la fin du petit 1 : c’est à la droite d’assumer ce pataquès (et que la
gauche se démerde avec ses propres contradictions).
Petit 3 (ben quoi, je n’ai pas fini l’environnement) :
il y a des aspects de l’écologie qui sont l’objet d’une large opposition entre
la gauche et la droite. On parlait récemment de la limitation du périphérique à
70 km/h : elle me parait nécessaire. Mais, plus que des exemples
anecdotiques, c’est la manière globale de voir les dégâts liés à l’exploitation
humaine de nos ressources (épuisement, pollution,…) qui est à observer.
Néanmoins, sur certains aspects (comme le nucléaire et
Notre-Dame-des-Landes), une partie de la gauche fait une erreur d’appréciation
et débarquant pour défendre l’environnement alors que son job est de défendre
les individus. Le nucléaire, vaste sujet : tout le monde ou presque pour
déclarer que c’est mauvais, dangereux,… Mais il n’empêche que c’est la seule
solution (et pas nécessairement la moins polluante) que nous pouvons avoir en l’état
actuel de la science pour assure notre consommation d’énergie.
Petit 4 : au niveau électoral, il y a une vraie
différence. 40 ou 45% de la population se sent proche d’un camp politique. La
personne qui se dit ni de droite ni de gauche est généralement de droite. La
droite n’ayant aucun projet (ce n’est pas un gros mot : la droite est
conservatrice…), ils n’osent pas nécessairement avouer un positionnement. Néanmoins,
parmi ces 80 ou 90% de la population (deux fois 40 ou 45…), personne n’irai
sérieusement envisager de voter pour un autre camp sauf quelques exceptions,
essentiellement le rejet du candidat.
Petit 5 : à droite, ils veulent absolument comparer l’extrême
droite à l’extrême gauche. Or, ce n’est pas comparable (à part peut-être sur
les méthodes…). Je ne vais pas rouvrir le débat éculé mais, si je ne crois pas
au fonctionnement d’un projet politique d’extrême gauche, je n’ai pas à en
rougir. Partager le pognon, les moyens de production, ça me va.
Détester l’étranger, moins…
Vous vous trompez, je crois, sur presque tous vos "points", mais je manque un peu de temps ce soir pour croiser le fer…
RépondreSupprimerDe toute façon, dès votre titre c'était mal engagé : on ne peut pas, "supprimer la notion" de droite et de gauche, ce n'est pas une chose qui se décrète. Par contre, on peut essayer de montrer (et d'autres sont plus doués que moi pour ça) en quoi ce ne sont plus que deux coquilles vides, que l'on conserve uniquement pour se souvenir de ce que, dans le passé, pouvait bien être un œuf.
Trop facile : "vous vous trompez". Vous avez donc tort. La notion ne peut donc venir que de gauche...
SupprimerElles ne sont pas dépassées mais ne peuvent pas être admises par la droite qui deviendrait ringarde. Dans trois ans, personne à droite ne voudra dire qu'il est contre le mariage pour tous, parce qu'il passera opposé à ce qu'il définira lui même comme étant le progrès (alors qu'en tant que gauchiste, je ne considère pas le mariage comme un progrès).
Difficile de traiter de cette question en qq. lignes et me m'en un billet de deux pages. La droite et la gauche existent pleinement de par leur histoire,de par les fondamentaux...la construction des idées, des réformes, des méthodes, . Les réformes societales sont toutes à gauche sauf l'ivg de Veil... Car même sur le racisme, c'est plutôt la loi Gayssot. Sur l'économie, c'est plus compliqué, on le voit surtout en terme de stratégie fiscale. En politique, y a pas photo les homme de gauche sont nettement meilleurs, Sarko a tenté en vain, Hollande a éclaté l'UMP sans effort.
SupprimerRelancer l'économie par une politique de la demande, ne relancerait que les croissances asiatiques. Seule possible, celle de l'offre en effet....pour l'instant..
Dans les années 70, c'est vrai, le mariage était considéré comme une aliénation de plus.....aujourd hui, le gauchiste, donc à l'aile gauche du Front de gauche, se fout du mariage
La politique de la demande a eu une efficacité à une époque. Mais ce n'est pas exact de dire que ça relance l'économie asiatique. Ça relance aussi le commerce et l'artisanat de proximité.
SupprimerSuis ok, ça relance en effet l'économie résidentielle. Intéressant mais peu porteuse d'emploi
SupprimerSi. Mais peut importe. Opposer les deux n'a pas (plus) de sens.
SupprimerLa faute...
SupprimerOui mais...http://www.insee.fr/fr/insee_regions/aquitaine/themes/4pages/ia15808.pdf
SupprimerJe n'en doute pas mais ça ne change rien qu'opposer les deux ne sert à rien...
SupprimerLe problème de la droite, c'est que le personnel politique s'éloigne de plus en plus de ce qu'attend l'électorat de droite qui ne s'est pas autant éloigné que cela du logiciel initial. A cela, une raison électoraliste, ils draguent le centre, qui est un conglomérat mou d'individus sans vraies convictions mais qui veulent exister politiquement. Comme le PS leur fait également les yeux doux, les politiques de droite se gauchisent, trahissant de fait leur camp.
SupprimerDidstat : il y a eu l'avortement, le mariage par consentement mutuel, les mêmes droits accordés aux enfants légitimes et aux bâtards. Ça fait un peu beaucoup pour un camp censé défendre les valeurs traditionnelles de la vie et de la famille.
Ils devraient draguer les libéraux...C'est leur seule chance d'imposer une politique...
SupprimerGénéralement ceux qui ne veulent plus de gauche et de droite ne sont pas de gauche...
RépondreSupprimerC'est plus que généralement c'est toujours.
SupprimerL'opposition, la contradiction, sont inhérentes à l'équilibre des hommes, son intelligence en dépend. Les totalitaires qui n'aiment pas penser, qui trouvent cela rebutant ou abaissant, préfèrent s'en dispenser, par la force de préférence...
RépondreSupprimerC'est un point de vue disons... historico-philosophique...
SupprimerPourquoi tant de gens disent-ils " Le PS mène la même politique que l' UMP, ça prouve bien que c'est un parti de droite", et n'entend-on jamais dire " Le PS mène la même politique que l' UMP, ça prouve bien que l' UMP est un parti de gauche"?
RépondreSupprimerParce que l'UMP n'est pas un parti de gauche...
SupprimerC'est un parti de rien arrivé nulle part.
SupprimerSupprimer la notion de droite-gauche ?
RépondreSupprimerMoi je choisi la " Drauche " .Dans quel pourcentage ? du même taux que de lettres communes aux deux entités ... 28 ; 72 % me conviendrai très bien ;))
vincent