Hier, je suis tombé sur un article qui reprenait une récente étude de l’Insee :
« Un quart des ménages vivent dans une
résidence principale considérée en sous‑occupation très accentuée. Il s’agit le plus souvent de maisons individuelles occupées depuis longtemps
par des propriétaires âgés n’ayant plus d’enfants à leur domicile. Le taux de sous‑occupation très accentuée atteint 41 % pour
les maisons individuelles.
Il varie beaucoup au sein du
territoire national, en lien en particulier avec la part plus ou moins élevée
de grands logements. La Bretagne est la région la plus concernée par la sous‑occupation ; cette dernière est moins fréquente en Île-de-France, en PACA,
en Corse et dans les départements d’outre-mer. Le phénomène est plus prégnant dans les couronnes des aires d’attraction des villes
que dans les pôles.
La sous‑occupation très accentuée augmente depuis
vingt ans avec le vieillissement de la population. Les habitants des logements
sous-occupés sont le plus souvent satisfaits de leurs conditions de logement et
seulement une minorité d’entre eux considère son logement comme trop grand. Ils souhaitent très rarement déménager. »
Tout en relativisant (ce n’est qu’une étude ; c’est le
boulot de l’Insee d’en faire ; il ne s’agit pas d’un projet politique ni
même d’un rapport impliquant des actions), j’ai été interloqué. En effet, j’occupe
moi-même deux logements (je prépare ma retraite…) dont un bien trop grand pour
moi (en plus de ma chambre, de la cuisine et d’un grand séjour, j’ai une pièce
qui me sert de bureau pour le télétravail et trois chambres d’amis). Beaucoup
de gens de ma connaissance sont dans le même cas, comme certains de mes voisins
et je me demande pourquoi la Bretagne serait particulière !
Les explications sont nombreuses comme celle fournie par l’Insee
dans sa présentation (les enfants qui ont quitté le domicile familial). Dans
mon quartier, il y a un autre phénomène : les maisons étaient
effectivement occupées par des familles mais quand les parents ont dépassé les
dates de péremption, elles ont été rachetées par des jeunes retraitées qui ne voulaient
plus vivre dans les petits bourgs voisins. Un cours de l’immobilier assez bas a
renforcé ce phénomène et « les familles » ont souvent préféré habiter
des logements un peu excentrés mais plus adaptés aux normes actuelles. Cela
étant, ça n’est qu’un ressenti personnel et je n’ai aucune donnée statistique
pour l’étayer.
En outre, certains statistiques sont à étudier avec
prudence. Par exemple, mon département (les Côtes d’Armor) est le deuxième, en France,
le plus concerné par le sujet mais il semble que le problème concerne plus les
côtes que le sud. Les conclusions que je peux tirer de mon propre cas sont donc
sans intérêt. Par ailleurs, le phénomène est moindre à Paris mais la situation
du logement est plus préoccupante.
Je vous invite à lire l’étude complète (pdf,
court mais assez indigeste).
Ce matin, j’ai vu dans un
article que la droite était entrée en plein délire en découvrant cette
étude. Marine Le Pen est allée jusqu’à comparer la France d’aujourd’hui à l’URSS
où les logements étaient contrôlés, voir attribués selon la taille des ménages.
Elle semblait prétendre qu’il fallait s’attendre à de nouvelles lois, obligeant
les gens à cohabiter voire, horreur !, à accueillir des migrants !
Je vous invite maintenant à lire l’article pour voir le
complotisme qui se range au fond de nos partis populistes de droite qui tendent
à faire croire que les fonctionnaires gauchistes de l’Insee vont définir des
normes d’occupation et que les communistes qui nous gouvernent nous préparent à
un sombre avenir. Du pur complotisme !
C’est dommage que seul un blog politique de seconde zone dénonce
ces abrutis qui feraient mieux de réfléchir à leurs ennuis judiciaires plutôt
que de déclencher des contrefeux pour appuyer leurs argumentations (« le
système est contre nous »).
L’étude de l’Insee ne comporte aucun jugement moral. Chacun
a des raisons pour avoir ou conserver une maison bien trop grande. Par exemple,
ma mère tous ses enfants pendant les fêtes de Noël et, une fois qu’elle est
entrée en maison de retraite, elle gardait, avec sa barraque, un point de chute
pour les visiteurs (dont son plus gros fils de retour à la maison pour se
saouler la gueule avec ses copains d’enfance). Ma vieille voisine a pu héberger
ses petits enfants pour leur éviter d’aller en pension quand ils étaient au
lycée. J'ai une grande maison (mais je vais quitter le statut de "sous occupation accentuée" vu que je vais transformer une chambre en salle de bain) et je peux y recevoir les gens que j'ai envie de recevoir.
Il n’empêche que ruer dans les brancards empêche d’ouvrir
des débats sur le modèle de société que nous voulons. Par exemple, en région
Parisienne, on continue à créer des lotissements en lointaine périphérie parce
que des gens souhaitent habiter en pavillon (je ne les blâme pas même si je trouve
complètement cela complètement con à cause des contraintes, du temps de
transport…) ce qui génère tous les problèmes environnementaux liés à l’étalement
urbain, l’augmentation des trajets en voiture, l’emprise sur des terres
agricoles ou des forêts et autres savanes bien connues dans nos bocages
parisiens. Le tout pour des maisons qui
ne seront occupées « à pleine charge » que pendant une vingtaine d’années
et que les darons ne voudront jamais quitter pour différentes raisons et qui
finiront fatalement en « sous-occupation »…
Soyez assurés que je ne veux rien imposer à personne mais
les débats doivent être ouverts. Les notes statistiques sont un des éléments
qui doivent y participer mais ne sont pas là pour lancer des polémiques débiles !
Ne prenons que des arguments sérieux : la diminution de
la densité de la population diminue le nombre de bistros à proximité et on est
obligés de prendre sa voiture pour aller prendre des cuites. Chez moi, je
pourrais héberger deux couples d’ivrognes.
Commençons par le commencement et s’intéresser aux déclarations de madame
RépondreSupprimerMamut Pia
EURACTV :
Limiter les mètres carrés par personne pour réduire l’empreinte carbone des logements
"........
À l'inverse, dans son rapport, le BEE prône l’idée selon laquelle, il faudrait, en plus de la rénovation énergétique, tenir compte des ressources naturelles de notre planète afin de créer un habitat plus durable et plus écologique.
L’occasion pour les intervenants de proposer une autre approche, plus globale, pour tenter de limiter l’empreinte carbone lié à l’habitat.
Parmi eux, Pia Mamut, chargée de recherche à la chaire de relations internationales et de développement durable à l’Université de Münster et qui intervenait au nom de sa supérieure Doris Fuchs. Durant sa présentation, Pia Mamut a proposé plusieurs solutions pour un habitat bas carbone, dont la limitation du nombre de mètres carrés par personne.
« Combien de mètres carrés par personne sont nécessaires ? », s’interroge la chargée de recherche. « 14 mètres carrées minimum à 20 mètres carrés maximum pour une personne seule et 40 à 80 mètres carrés pour un ménage de 4 personnes », déclare-t-elle.
Si cette idée peut sembler extrême, « les conditions contextuelles, sociales, économiques et culturelles sont déjà explorées à la fois en science et en politique », ajoute Pia Mamut.
Toutefois, de tels calculs sur la taille des logements « ne peuvent pas être simplement imposés mais nécessitent un processus démocratique et un accord sur les limites », reconnaît-elle. "
Hélène
"Commençons par le commencement". Tu n'as pas à décider pour moi ce qu'est le commencement et ce n'est en aucun cas le délire d'universitaires étrangers coutumiers de ce genre de déclarations. Un peu de sérieux.
SupprimerHier, tu me reprochais de te... reprocher d'avoir sorti des propos du FN (en oubliant de dire qu'ils dataient franchement et n'était plus d'actualité). Aujourd'hui tu sors des propos erronés (du moins sortis de leur contexte) de conspirationnistes anti-européens (d'autant plus à tort que le logement n'est pas de ma compétence de l'UE). Un peu de sérieux, disais-je !