Le 28 octobre 1996, je me décidais à entrer à la Comète pour
boire un verre en rentrant du boulot puis à y venir passer presque tous les
soirs. J’ai vite sympathisé avec les patrons et les serveurs. Comme je passe
devant tous les matins, j’ai commencé à passer dire bonjour, à prendre un café,
puis, carrément mon petit déjeuner. Ca fait ainsi 15 ans que je lis Le Parisien
presque tous les matins (quand il n’est pas dans la main d’un autre client). Le
soir, je vérifie si les mots fléchés sont bien faits par le patron ou d’autres
clients. Une dizaine d’années après, mon blog politique naissait et le Parisien
m’a toujours servi à « mesurer l’information » qui arrivait aux yeux
du grand public, d’abord en le lisant puis en observant, le soir, la réaction
de mes copains qui le lisaient.
Je n’ai rien contre la presse politique nationale, Le Monde,
Le Figaro et Libération en tête, ni contre les sites d’informations en ligne
(ils sont trop nombreux pour que je les cite) qui font souvent un superbe
boulot, mais leurs lecteurs sont généralement assez « convaincus
politiquement » et, à leur lecture, on oublie souvent ce qui fait le vote
des électeurs… Les observateurs de la vie politique ne considèrent pas à leur
bon niveau la presse populaire.
Que ne lit-t-on pas à propos des « éditocrates »,
les Barbier, Elkabach et autres ! Il n’empêche que même s’ils disent des bêtises,
ils s’adressent bien au peuple (même si le Parisien n’est pas un journal « d’éditorialistes »
mais purement d’information).
D’ailleurs, hier, j’étais invité à un atelier du Parisien avec
des blogueurs autour du « digital », c'est-à-dire tout ce qu’ils font
en ligne. J’y avais invité mes copains leftblogs et le seul qui avait répondu
positivement, Seb, a eu un empêchement
de dernière minute. J’avais aussi invité mes amis blogueurs spécialistes en « digital »,
Styven et Jean-Jacques : ils ont
interrompu une tournée de visites à des clients dans toute l’Europe pour
assister aux travaux. Jean-Jacques a déjà fait unrésumé des travaux. C’est vous dire si le sujet est passionnant !
Quelques faits que j’ai retenus :
-
le Parisien réalise 10% de son chiffre d’affaire avec
le numérique, ce volet étant rentable depuis l’an dernier,
-
le Parisien n’a pas réellement d’équipe de journalistes
dédiés pour l’édition web,
-
la page Facebook du Parisien est la page d’un site d’information
avec le plus d’abonnés,
-
le parisien est le cinquième site d’information sur le
web, en forte croissance,
-
120 journalistes sont dédiés aux pages locales,
-
La croissance de l’utilisation des tablettes pour
consulter l’actualité est délirante.
Les propos des orateurs furent passionnants, notamment avec
l’évolution du travail de rédaction pour s’adapter aux deux médias : quelles
informations garder pour l’édition papier, quel « fait du jour »
retenir pour faire acheter le journal ? Le travail journalistique est en
constante évolution. Il y a dix ans, un candidat à la Présidentielle se faisait
asperger de farine, le journaliste rentrait tranquillement et rédigeait son
papier pour le lendemain, le sujet étant passé au JT du soir, le papier ne
méritait pas la une mais juste un article. Maintenant, trente secondes après
les faits, l’information est dans Twitter et la vidéo buzze sur le net. L’article
du journal n’a donc plus d’intérêt informatif. Les journalistes sont obligés de
traiter l’information par un angle spécifique, comme la sécurité des candidats,
…
Hier soir, le Parisien a présenté sa nouvelle application
pour iPad (illustration). La version pour Androïd devrait sortir dans les
prochaines semaines. Je ne vais vous en dire plus ici, je vous invite à la
télécharger et à créer un compte.
Elle a été l’occasion d’illustrer la manière avec laquelle
les gens appréhendent l’actualité et le « glocal » (global et local)
qui revient à la mode.
Les gens s’intéressent avant tout à ce qui se passe chez
eux. Ils ouvrent Ouest France et vont directement à la page de la commune.
Pour ma part, je pense que l’information locale est insuffisante
d’une part sur le net et d’autre part en région Parisienne.
Demain matin, si les intempéries ne me retiennent pas, je
lirai le Télégramme en buvant mon café. Deux pages seront consacrées à Loudéac
(10000 habitants). Dans Le Parisien, on trouve juste parfois quelques lignes à
propos du Kremlin-Bicêtre (25000 habitants). Le Télégramme et Ouest-France ont
ceci de commun avec le Parisien que l’information nationale est très bien
développée contrairement à la plupart des autres organes de la presse régionale
que j’ai l’occasion de feuiller pendant mes vacances ou mes déplacements
professionnels.
Je pense que le web pourrait être utilisé par le Parisien
pour diffuser à moindre frais une information locale beaucoup plus fouillée à
moindres frais (c'est-à-dire sans avoir un réseau de correspondants de la
taille de Ouest-France ou du Télégramme), en s’appuyant par exemple sur des
blogueurs et surtout sur les communiqués que font les associations, les
collectivités, les entreprises, les écoles, …
J’organise un Kremlin des Blogs ? Hop ! Je ponds
dix lignes et je l’envoie à « la rédaction » qui juge de l’opportunité
de les mettre en lignes dans une rubrique « Le Kremlin Bicêtre ». Le
rêve…
La soirée c’est terminée par un cocktail fort sympathique
avec des petits fours extraordinaire, c’est bien le plus important !
Et n’oubliez pas de télécharger également l’application News
Républic pour iPhone ! Mon billet à propos de l’arrogance de la droite est
devant l’article du Parisien à propos de l’enfarinage de François Hollande,
dans le classement par avis (illustration à droite) ! Mon billet est "l'article" d'information politique nationale qui a fait réagir le plus les utilisateurs de News Républic.
Ca s'arrose.
Bobiyé!
RépondreSupprimerEt News Republic sur Android! Elle existe.
RépondreSupprimerBeau billet !
RépondreSupprimerLa presse est terriblement lente à comprendre internet, on dirait des mamouths ! :-))
Ce commentaire a été supprimé par un administrateur du blog.
RépondreSupprimerBem,
RépondreSupprimerMerci !
El Camino,
Oui ! J'ai vu ton commentaire, l'autre jour, mais je n'ai pas eu le temps de répondre.
Poireau,
Merci !
Salut l'éponge combien de grammes dans chaque bras.
RépondreSupprimerLe Fouquet's c'est une gargote de prolétaire car le petit restaurant du François c'est pour SDF (Sans Difficultés Financières).
Supprime mon com et tu me feras un grand plaisir et si tu ne veux plus me lire interdit moi et là tout le monde sera que tu n'es qu'un stalinien.
Je vais le laisser pour que tout le monde voit que tu n'es qu'un sale con.
RépondreSupprimerOh,merci grand maître de la blogosphère, vous êtes trop bon quand au compliment venant du ROI des sales cons, je suis flatté.
RépondreSupprimerD'accord avec toi sur l'info locale trop confinée. Il faudrait presque une édition du Parisien pour chaque arrondissement, chaque ville
RépondreSupprimerCa couterait un peu cher...
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