Rein que ça ! |
En ce vingtième jour confiné, j’ai enfin trouvé des raisons
valables pour tenir ce journal : ça m’occupe une bonne heure (je n’en ai
pas vraiment besoin mais réveillé à six heures, ce matin, je vois qu’il est
presque une heure, j’ai donc passé cinq heures avec mon iPhone, que ça soit
dans les réseaux sociaux, au téléphone ou dans des jeux) et ça m’oblige à
réfléchir sur moi (voir la parenthèse d’avant…). Du coup, je commence à rédiger
mon billet du jour dès midi, pour une publication vers dix-neuf heures.
J’ai eu un coup de fil du vieux, ce matin. Il tient son journal, aussi. Autant inutile que le mien, pour vous dire
qu’il est bien ! Ca fait du bien, ces appels, constater que des gens
pensent à vous et tout ça. Ce n’est pas que j’en doute mais je téléphone
moi-même très peu, je n’ai pas le réflexe, sauf pour ma mère (et un collègue de
travail, allez savoir pourquoi…). Je me rappelle de la mort de la sœur de ma
grand-mère, il y a plus de vingt ans, peut-être trente. Je l’ai appelée (pas la
sœur… Allo, de là ?) et me suis rendu compte que je ne l’avais pas fait
depuis très longtemps et que j’étais un gros con. Je la voyais tous les deux ou
trois mois mais c’est tout.
Du coup, j’ai appelé Odette, tiens !, vers 13h30.
Patrice m’avait appelé vers 11h30. Yann (j’en reparle plus loin) à 10h45. Je
vais devenir une vraie pipelette, moi. Sans compter les SMS avec les quelques
potes…
J’ai un peu discuté avec Seb Musset dans Facebook (et d’autres
copains). Lui aussi tient son canard.
Je me demande s’il ne fait pas encore plus long que moi… Comme quoi, les
réseaux sociaux sont quand même importants pour vaincre l’isolement. C’est bien
ce dernier qui pèse, pas l’ennui. On s’occupe toujours…
Le week-end prochain sera long : c’est Pâques. Mais on
sent venir le déconfinement partiel pour un peu après, au moins dans quelques
régions. C’est un peu l’avis des copains (qui s’y connaissent largement aussi
peu que moi) et c’est ce qu’on ressent en lisant les journaux. Il encore
laisser respirer l’hôpital quelques jours… Disons deux semaines. Si j’ai bien
compris nous aurons développé une immunité mais il faut encore plus de gens
chopent le virus pour améliorer la « couverture ». Le déconfinement
est nécessaire pour qu’une partie conséquente de la population soit immunisé et
que le virus cesse. Il y a beaucoup de polémiques, donc, sur la nécessité de ce
confinement. Le gouvernement fait tellement de conneries qu’on dirait qu’il a
confiné par erreur. Je ne crois pas. Je n’en sais rien.
La première connerie (mais je crois que je radote et l’ai
déjà dit dans mon billet d’hier) est la communication. Ils nous ont dit que les
masques ne servaient à rien surtout qu’on les portait mal mais ils disent
maintenant que c’est recommandé. C’est extrêmement maladroit et toute confiance
a disparu. Je pense et j’espère qu’ils vont le payer cher même si leur
stratégie, que l’on devinait la bonne dès le début (un ou de mois à rester à la
maison) s’avère la bonne. Ils n’avaient qu’à le dire. Déjà, dès le départ, c’était
mal entamé. Macron qui fait son discours le jeudi, Philippe qui annonce la
fermeture des bistros le samedi et Macron qui nous dit le dimanche qu’on sera
confinés. C’était pas plus simple de dire dès le jeudi « Bon, les gars, ça
va chier, on va mettre en place le confinement dès lundi soir pour une durée de
quatre à six semaines et arrêter toute l’activité économique non essentielle,
les commerces alimentaires resteront ouverts, ce n’est pas la peine de faire du
stock de PQ, imbéciles. Il faut que les masques soient utilisés par les
soignants puis par les lascars qui bossent dans des activités essentielles mais
après, quand le coup de bourre sera terminé à l’hosto, vous pourrez sortir,
avoir des masques,… » ?
Denis parle de ça, aussi, et explique toute l’incompétence de ce
gouvernement. Il ne tient pas de « journal », contrairement, par
exemple, à Hiéléna, qui, comme moi, se pose des questions. A quoi bon
écrire si on n’a rien à dire ?
Je remets progressivement à jour mon agrégateur de flux et
ma bloguerolle, avec des gens comme elle, le Petit
bonhomme, Il y avait eu l’arrêt de Google Reader qui m’avait fait perdre
plein de blog sans compte que j’avais moi-même bien diminué ma fréquentation de
la blogosphère. C’est plaisant de retrouver les copains…
Je ne fais pas que ça, jouer, lire, bloguer, je pense aussi
beaucoup à mes copains patrons de bistros, aux serveurs et à tous ceux au
chômage technique. On est dans une crise sanitaire mais elle va se poursuivre par
une crise économe (pas nécessairement énorme ou durable, je pense que les Etats
vont larguer de l’oseille) et, surtout, une crise sociale pour ceux qui n’auront
pas eu de revenus pendant deux mois, qui auront des loyers en retard, ce qui n’auront
vu personne de la famille pendant longtemps, ceux qui auront à faire le deuil
des disparus de la crise, ceux qui auront une nouvelle vie à mettre en place,
ceux dont l’employeur aura fermé boutique, ceux qui auront fermé boutique,…
Sans compter les andouilles comme moi qui devront se réhabituer
à la bière et aux transports en commun. Tiens ! Ma boîte aurait dû
déménager en juin (ce n’est pas très loin des anciens bureaux mais ça ne m’arrange
pas. A la limite, je mettrai moins de temps mais avec deux changements en plus : deux métros
remplacés par un bus, un tram et deux RER). Je suppose que l’opération sera
reportée à la rentrée.
Notons qu’avec la période actuelle, ça parait surréaliste de
penser qu’à un moment, il faudra que je prenne un bus jusqu’à porte d’Italie,
le tram jusqu’à Cité Universitaire, le RER B jusqu’à Chatelet et le RER A jusqu’à
Nanterre Préfecture.
Revenons sur terre. Après déjeuner, j’ai essayé de faire la
sieste. Rien à faire. Du coup, je suis allé prendre le soleil, dehors. J’ai
compté, il y a 105 pas entre pas la sortie de l’immeuble et le trottoir de la
Nationale. J’ai fait deux fois l’aller-retour. Soit 420 pas. On va dire que j’ai
fait 300 mètres. Sans cette attestation débile. Je dis bien débile car elle n’est
composée que d’un verbiage administratif très chiant à recopier. En plus,
Patrice m’a dit que l’entrée du parking de chez Leclerc donnant sur la place
piétonne où j’habite, je pourrais facilement faire des courses sans m’en munie.
Elle est débile aussi parce que des gens qui ont une imprimante pourraient
sortir quand ils le veulent ne serait-ce que pour acheter une bière. Tous les
gens qui se sont fait verbaliser auraient pu passer au travers avec un simple
bout de papier. Elle n’est pas dissuasive sauf, peut-être pour des imbéciles.
Je n’abuse pas des sorties pour trois raisons. 1. Je ne veux pas chopper le
truc. 2. Je ne veux pas contaminer quelqu’un si je l’ai. 3. Même si je doute de
plus en plus de la stratégie du gouvernement, on ne peut que respecter les
consignes parce qu’il est quand même conseillé par des gens plus compétents que
moi et il faut faire preuve de solidarité nationale. Respecter les consignes,
quoi !
Cet après-midi, j’ai préparé des échalotes confites pour ce
soir. Une idée que j’ai eue pour mon repas de demain alors je vais goûter. J’ai
regardé Internet et ils y a des conseils contradictoires. Certains affirment qu’il
faut du sucre en poudre. D’autres estiment qu’il n’en faut surtout pas. D’autres
sont péremptoires : il faut du vin blanc, non ! il faut du rouge, surtout,
il faut du vinaigre balsamique. Du beurre ! Non, de l’huile. Il faut
laisser cuire longtemps, non ! Il faut arrêter quand l’eau qu’on aura
ajoutée sera évaporée. Il faut faire dorer les échalotes dans la matière grasse
avant d’ajouter le liquide. Mais non, il faut mettre l’eau tout de suite.
J’ai donc improvisé. On verra à l’autopsie. J’ai mis dans
une casserole de l’huile, du beurre, du vinaigre balsamique, du poivre. Pendant
ce temps, j’ai épluché les échalotes et les ai coupées en gros morceaux. Quand
le beurre était fondu, j’ai mis les échalotes dans la casserole, j’ai laissé un
peu puis réduit « le gaz ». J’ai attendu un peu et j’ai mis deux
verres d’eau. Je vais laisser cuire une bonne heure à feu très doux non sans
goûter de temps en temps. Et s’il faut, il y aura une deuxième heure et j’ajouterai
de l’eau.
Non mais sans blague. Je vous raconterai en commentaire.
Pour l’instant, au bout d’un quart d’heure de cuisson, ça semble parfait.
D'accord avec vous, quant à la paperasserie : que vaut une attestation que l'on peut se faire à soi-même sans aucun contrôle d'aucune sorte ?
RépondreSupprimerDeplus, je me disais qu'un type qui aurait décidé de passer toute sa journée dehors pourrait très bien le faire, en se munissant de 12 attestation, qu'il remplirait soigneusement au fur et à mesure que les heures s'écouleraient.
Je le répète : je crois que nous sommes en train de tous devenir fous.
Ou bien nous étions déjà en pleine démence, et le petit Chinois agit comme un merveilleux révélateur.
On va se rassurer : seul le gouvernement est fou.
SupprimerEntre nous tu es de ceux qui écrivent vite, ça doit te prendre moins de temps. Mais toujours aussi sympa à te lire.
RépondreSupprimerJe t'écris et après je vais lire le billet. Mais la photo et le titre me plaisent.
J'espère que tu vas bien.
Rappelle toi l’époque où je faisais cinq ou six billets par jour. Tout le monde pensait que j’y passais mes journées...
SupprimerNon, abruti. J’ai une formation en dactylo.
SupprimerTu peux aussi apprendre à écrire.
SupprimerNon. Je ne pourrais plus picoler dans les bistros proches du bureau. Et le temps de transport est rédhibitoire.
RépondreSupprimerCette manie des formulaires en France est franchement pénible, cette forme de coercition bureaucratique kafkaienne.
RépondreSupprimerJe n'ai aucune compétence en ce qui concerne les échalotes confites ...
RépondreSupprimerCrois bien que je le regrette !
C'était juste pour te faire un petit coucou en passant.
Prends bien soin de toi.
Apprends !
SupprimerDommage qu'on finira bien par trouver un vaccin plus ou moins efficace... Sinon,la société finirait bien par devoir s'adapter au COVID-19 et au confinement: transformation de tous les emplois et tous les enseignements et réunionnites en télétravail dont on perfectionnera les méthodes, à quelques rares exceptions près, exercices physiques en remontant et descendant son escalier, développement de la télémédecine, démolition des prisons ( le confinement suffira ), télésexualité, etc.
RépondreSupprimerLe bonheur...
Supprimer"Comme quoi, les réseaux sociaux sont quand même importants pour vaincre l’isolement. C’est bien ce dernier qui pèse, pas l’ennui. On s’occupe toujours…"
RépondreSupprimerPas mieux
Tu fais aucun effort !
SupprimerLe mec m’engueule alors que je suis d’accord avec lui. Nan mais Oh !
SupprimerVoilà.
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