Ce dimanche, 195ème jour après le début du confinement, la presse reprend largement les propos du patron de l’Ordre des médecins, nous préparant au pire avec cette épidémie et le fait d’avoir à la supporter tout l’hiver. Hier, des internautes suggéraient de faire un reconfinement de trois semaines début décembre pour que nous puissions passer les fêtes en famille…
Dans mon dernier billet, j’expliquais les mesures qui me
sembleraient bonnes au sens où efficaces mais pas trop pénalisantes. Sur mes
deux lecteurs, un avouait n’avoir rien compris et l’autre ironisait que je sois
devenu une espèce de collaborateur des autorités, tel « quelques taulards [en
prison disponibles] pour proposer à la direction telle ou telle amélioration du
dispositif de sécurité qui les empêche de s'évader » en espérant quelques
avantages.
Ce scepticisme m’amuse : ce ne sont pas les autorités
qui ont inventé cette maladie et elles n’ont pas intérêt à bloquer la France.
Le risque est bien réel et cette maladie est bien dans l’air mais comme elle n’est
pas palpable le doute s’installe. C’est ainsi, par exemple, que l’on voit de
plus en plus de conneries antimasques dans Facebook. Sans doute l’ancienne
ministre mal fringuée avait-elle raison quand elle parlait hier d’acculturation
scientifique de la population provoquant le fait que la moitié d’entre elle n’imagine
pas la covid comme un truc bien réel.
Quant au non comprenant du billet dont je parlais, je ne
vais pas faire comme la ministresse qui parlait d’acculturation pour expliquer
que les électeurs ne comprenaient pas la communication, je vais admettre que
mon billet était probablement fort mal branlé et qu’il convient d’en louper un
nouveau et imaginer des mesures qui, de toutes manières, ne seront pas comprises
par les covidosceptiques.
Il y a quelques hypothèses de base à admettre à moins d’abandonner.
La première est bêtement l’existence de ce virus et le fait qu’il faut éviter
de trop mélanger la population pour pas qu’il ne se propage. Les partisans de l’immunité
de groupe ont peut-être raison mais, pour l’instant, elle n’est pas prouvée. Le
seul élément prouvé est ce fameux « R<1 » (un type infecté doit
refiler la maladie en moyenne à moins d’une personne : c’est mathématique,
l’épidémie diminue) est efficace mais qu’on finit toujours par avoir un relâchement.
La deuxième est qu’on ne peut stopper l’économie (le glandu que je citais et
qui voulait arrêter toute activité pendant la période précédant Noël n’est qu’un
gros con). La troisième est qu’on ne peut tout de même pas limiter de trop les
libertés des braves gens.
Pour terminer cette longue et pénible introduction, je ne
vais pas paraphraser le patron de l’Ordre des médecins mais expliquer ce que j’en ai compris :
depuis la fin de la première vague, on s’est beaucoup branlé la nouille, il est
temps de se mettre au boulot. Calmement. Par exemple, un objectif : sauver
Noël. Encore que, je n’en ai pas grand-chose à cirer : je vais sans doute
passer le réveillon de Noël avec quatre personnes et nous avons passé l’âge de
faire les magasins pour acheter des conneries pour faire plaisir aux gamins.
Mais pour se faire, il ne faudrait pas que ma mère soit claquemurée dans sa
maison de retraite. Je dois donc bien m’assurer la santé de tout un chacun
quitte à leur foutre des coups de pied au cul !
Pour atteindre cet objectif, nous allons déterminer trois
axes. Petit 1 : que nous ne soyons pas confinés en décembre (évidemment
surtout à la fin). Petit 2 : que nous puissions faire nos courses de Noël
à peu près normalement. Petit 3 : que l’inévitable relâchement de la
dernière semaine de l’année ne provoque pas de gros dommage par la suite.
Pour le premier point, je suis désolé, il faut des mesures
de strictes pour éviter les rebonds de contamination. On appelle cela le
confinement. On ne va néanmoins pas recommencer les conneries de mars à avril,
surtout qu’on a quand même des masques, maintenant. Pour le troisième point, c’est
exactement pareil : il va falloir prendre des mesures extrêmement fortes
pour faire baisser le « R » drastiquement, par exemple, pour que les
gens puissent aller faire les cons au ski pendant les vacances de février.
Pendant ces mois, nous garderons un œil sur la science. Par exemple, on
pourrait découvrir que le virus ne touche pas ceux qui boivent plus de quatre
ou cinq bières par jour…
Ne tortillons pas du cul. Le dernier confinement a duré deux
mois. Il en faut maintenant un de deux mois qui doit être terminé début
décembre. Il faut donc le commencer dès le début du mois prochain, disons
dimanche ce qui me permettra de faire la fiesta vendredi et samedi. On va se
libérer un mois jusqu’à la fin de l’année, reconfinons pour un nouveau mois
après. Ensuite, on verra ! Véron verra.
Ce confinement doit être light ce qui était l’objet de mon
dernier billet, celui qui n’a pas été compris par la moitié de mes deux
lecteurs. Je ne vais pas le refaire : interdiction des machins inutiles
comme les salles de sports, télétravail à gogo et masques à tous les étages.
Il me reste le troisième axe à traiter : le mois de
décembre, les achats de Noël, les fêtes… A mon grand désappointement, je n’ai
pas beaucoup d’idées mais je ne peux pas tout faire non plus. On ne va pas
supprimer un mois d’ambiance festive, déjà que l’été n’a pas été folichon. La
seule solution est d’arriver à ce qu’aucune mesure drastique ne devienne
obligatoire alors qu’on aura fatalement une hausse des cas.
Amusons-nous et ne faisons pas les cons. Le télétravail peut
continuer et les salles de sport peuvent rester fermées. Essayons de nous
convaincre qu’on peut ne pas faire le 24 décembre avec les vieux du parent 1 et
le 25 avec ceux du parent 2. Nous ne sommes pas obligés de nous faire la bise à
minuit le 1er de l’an.
Si vous faites la fête dans un immeuble, ne vomissez pas par
la fenêtre, vous pourriez contaminer les voisins du dessous.
j'aime bien la dinde et le chapon :)
RépondreSupprimerPareil.
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