13 septembre 2020

Je ne suis pas parti


C’est comme affolé que mon copain blogueur Denis m’a envoyé un message hier : « Que se passe-t-il ? Tu ne fais plus rien sur ton blog, je suis inquiet ! » En gros. Il a raison. Je n’ai pas blogué depuis une grosse semaine et, à propos de comptage, nous en sommes au cent-quatre-vingt-unième jour depuis le début du confinement. Je vois plusieurs causes.

 

La première est personnelle et est liée à la crise sanitaire. Avant de m’expliquer, je vais résumer : je me fais chier. Je me fais chier à un point où je n’ai plus envie de rien faire pour m’occuper à part m’allonger sur mon lit à regarder des vidéos débiles, genre TikTok ! Je pense que c’est un dommage collatéral du télétravail et du fait de ne pas avoir d’événement déclencheur de début de journée, comme le truc bête qui consiste à monter à une heure plus ou moins fixe dans un métro.

 

Je vais rappeler les aspects personnels liés à cette crise. Tout d’abord, il y a eu trois semaines de confinement assez strict à cause de l’attestation. Ensuite, l’attestation a pu être remplie sur smartphone et le rythme s’est mis en place puis elle a disparu. J’ai pu passer le mois de juin en Bretagne où j’ai appris à gérer une maison et, d’une manière générale, une autre vie. J’ai ensuite passé une semaine à Paris avant de revenir le 1er août en Bretagne pour trois semaines de vacances puis, à nouveau de télétravail. Tout juillet, j’ai pris plaisir à cette vie, à ces quelques périodes passées dans le jardin à tailler les rosiers. Pendant les vacances, à part la dernière semaine au cours de laquelle j’avais un chien en pension, j’ai commencé à glander sévèrement. Mes fins de journée avaient leurs rituels : à 17h, aller voir ma mère en maison de retraite, de 18 à 20h30, au 1880, aimable bistro que je fréquente depuis plus de 30 ans, entrecoupées d’une visite à Intermarché, juste à côté, histoire de faire des courses et, parfois, un détour chez Leclerc dans la journée… Le fait d’avoir le chien me donnait un autre rituel : le promener à 16 heures… Le télétravail a repris mais je ne me suis pas vraiment mis dedans : j’arrivais à être assez bon en réunion ou dans les dossiers urgents mais pas sur les taches de fond sauf à des moments incongrus (j’étais de à fond samedi dernier pour relire un document pendant trois heures et une demi-heure très matinale – 4h30 – pendant 20 minutes dans un PowerPoint que j’avais rédigé normalement lundi après-midi mais n’avais pas pris le temps de prendre en compte les remarques des collègues. Et c’est à 4h30, réveillé pour aller pisser que l’instinct m’est revenu).

A noter que mon dernier billet date de la veille de la fermeture du 1880 (j’ai un bistro de secours, bien sympathique, mais j’y suis moins chez moi). Le supermarché n’étant plus à côté, j’ai même perdu l’envie de faire la cuisine (ce qui ne va pas m’empêcher de manger un filet mignon passé au barbecue mis à cuire avant de sortir le PC pour taper ce billet fleuve).

 

Deux ou trois choses à noter : pendant la première partie du confinement en Bretagne, j’ai fait plusieurs emplettes pour améliorer mes conditions de télétravail mais je n’ai pas du tout fait ce que j’avais prévu, notamment travailler dans la véranda quand les conditions climatiques le permettaient. Le fait que je n’y suis pas tenu est sans doute la principale raison de mon état d’esprit. Pendant les vacances, j’ai repris la lecture de livres (la seule vraie…) mais j’ai arrêté dès la reprise du boulot. J’ai aussi totalement cessé les jeux sur mon iPhone alors que j’étais « accroc » depuis longtemps (un peu moins depuis un an ou deux). Je me suis mis à Instagram… mais c’est vraiment TikTok qui me bouffe du temps.

 

Une semaine sans rédiger de billet de blog, ce n’est pas très grave. Et si Didier Goux n’avais pas repris hier, il m’aurait battu ! La vie « normale » reprend dans une semaine mais dans de nouvelles conditions (trois jours de télétravail et deux dans de nouveaux bureaux, très loin de chez moi). Six mois sans métro, c’est le bonheur, mais six mois sans vie sociale professionnelle « de visu », ce n’est pas franchement heureux !

Reprendre le télétravail dans mon appartement de banlieue ne me réjouit pas mais j’aurai l’Amandine, la Comète et l’Aéro à ma porte ! Et je connais déjà les patrons du bistro à côté du nouveau bureau (ils tenaient la Comète, auparavant).

 

Côté Covid, la politique du gouvernement est toujours aussi navrante et c’est sans doute une des raisons qui font j’ai levé le pied notamment avec un événement (dont j’ai déjà parlé ici, paradoxalement) : l’interdiction préfectorale de se promener sans masque à Loudéac alors que, à part pour le marché du samedi et les heures de pointes à l’entrée des supermarchés, il n’y a jamais de rassemblement de personnes en extérieur ! Je pense avoir tenu des propos mesurés, dans ce blog, fervent défenseur du masque en intérieur et dans ces rassemblements mais quand l’Etat déconne à plein tube ce n’est plus tenable. Vous me direz qu’il déconne depuis un bout de temps… Depuis que les masques sont disponibles, ils battent des records. Au moins, avant, ils avaient un prétexte…

 

Côté politique et réseaux sociaux (au fond, je crois que la politique ne m’intéresse plus que via les réseaux…), c’est devenu n’importe quoi depuis trois semaines. Je passe les conneries liées à l’affaire Obono (je suis même en désaccord avec mes copains du Printemps Républicain que je trouve bien indulgents avec cette dame, je l’ai dit), celles liées aux espèces d’université d’été du PS avec tout le monde qui appelle au rassemblement à gauche, à l’union et tout ça en s’y prenant comme des manches. Je rappelle septembre 2010 et septembre 2015, soit dix-huit mois avant les dernières présidentielles, on savait que ceux qui allaient devenir Présidents préparaient quelque chose mais on ne soupçonnait absolument pas qu’ils allaient réussir. On peut également parler d’août 1979 (vive Rocard) ou d’août 1993 (vive Balladur). Et août 2000 ? Vive Jospin… Et rappelez-vous aussi d’août 1986…

Je parlais de Jospin et j’en ai fait un billet l’autre jour : je passe une partie de mon temps à parler de lui dans Facebook. J’ai plein de troll qui viennent le défendre. Pourtant, « mon programme n’est pas socialiste », « l’Etat ne peut pas tout » et les privatisations démesurées font passer Hollande pour un trotskyste… Mais non ! Depuis deux semaines, il est devenu l’icône de toute la gauche et je ne fais que dire qu’il a mené la bonne politique, sociale-libérale, quoi ! On nous dit qu’il avait su rassembler la gauche, toute la gauche, que c’était bien et tout ça. On voit à quoi a mené le rassemblement en question en 2002… L’histoire se répète.

Là, on innove, avec un président ni de droite ni de gauche qui est appelé par une éminence de la droite pour devenir son candidat dans dix-huit mois… Et des types de gauche mesurée qui continuent à le soutenir. Et moi qui me dit qu’il démissionnait maintenant pour brasser les cartes (et l’air), je voterais à nouveau pour lui si les candidats étaient les mêmes que la dernière fois.

 

Se rassembler, d’accord ! Mais avec qui ? Avec LFI pour soutenir Mélenchon. C’est perdant. 

Avec les écolos qui ont eu un vague état de grâce au deuxième tour des municipales mais qui racontent n’importe quoi depuis la rentrée, comme le maire de Lyon qui refuse d’aller à une cérémonie catholique au nom de la laïcité mais accepte d’aller à l’inauguration d’un nouveau machin musulman. C’est fort !

 

Quant à l’autre qui s’imagine que supprimer un sapin de Noël sauvera la planète et fera gagner l’écologie politique dans le cœur des gens…

Il y a peu, nous avions deux Français dans les quatre premiers du tour de France et c’est fini.

 

Trouvez-moi une seule raison valable de bloguer avec tout ça ! A part des photos de bouffe, évidemment. J'en profite de rappeler que pour faire le filet mignon de porc au barbecue, il faut le couper en deux dans le sens de la longueur afin de faciliter la cuisson.


TikTok est un réseau social auquel on peut devenir complètement addict. Les publications sont des courtes vidéos de 10 secondes à une minute prises par des types de 15 à 20 ans avec pour principale vocation à obtenir des abonnements, des likes, des visites sur Instagram et Youtube. Des jeunes qui font n'importe quoi pour devenir influenceur. On y trouve les mêmes histoires racontées par des abrutis qui les ont pompées chez d'autres gringalets décérébrés.


C'est presque la négation des réseaux sociaux.

Leurs fins... En quelques mois d'existence, ils rivalisent avec Facebook et Instagram. De la folie sans intérêt.

Pourquoi bloguer pour avoir 2 ou 300 lecteurs alors que ces andouilles comptent les visiteurs en dizaine de milliers ?

 

15 commentaires:

  1. « Pourquoi bloguer pour avoir 2 ou 300 lecteurs alors que ces andouilles comptent les visiteurs en dizaine de milliers ? »
    Peut être par c’est plus... intelligent qu’un gonze qui raconte des blagues à la Bigard., un type qui visse...une visse ou un jeune « filtrée «  qui bouge pour attirer le chaland ?

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  2. Par la "qualité" et la nature des gens qui nous lisent, nous restons encore un peu des influenceurs, malgré une audience en peau de chagrin.

    Pour revenir sur ton billet, ton expérience du télétravail, je crois, en présente aussi toutes ses limites.

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    1. Ce sont les limites pour mon cas personnel, je crois. Déjà, il y a le fait de vivre seul sans voiture dans une ville moyenne, en dehors du centre et sans loisir m'obligeant à sortir (à part le bistro...). Mais je crois que tout le monde trouvera des limites.

      Paradoxalement, c'est le fait de ne pas avoir à glander deux heures (en transport) chaque jour qui me donne cette envie de glander à la maison et qui me fout un peu dedans au niveau du rythme (ça fait trois heures, en fait, vu que les bistros ferment plus tôt).

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    2. Qu'est-ce qui vous empêche d'acheter vite fait une vieille bagnole d'occasion pour trois balles dix ronds ?

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    3. Rien à part que je n'ai pas envie... Dans le contexte du billet, ça ne change pas grand chose (sauf quand il pleut beaucoup) sauf quand je dois faire plus de courses que d'habitude.

      Sinon, je vais voir ce que va donner le télétravail dans ma boîte : si on a deux jours par semaines, je ferai la route en voiture (j'aime bien le train mais les horaires ne sont pas au poil pour moi à cause de la correspondance à Rennes ou à Saint Brieuc).

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  3. je découvre (de nouveau) que tu es dans instagram, mais leur algorithme à la con fait que je ne vois pas forcément tes publications : du coup tu es devenu "ami proche" qui fait que tes posts sont favorisés (si j'ai tout compris de cette saloperie d'instragram).

    Ton expérience est interressante : tu télétravailles hors de ton domicile et loin de celui-ci (le 94) avec de nouvelles contraintes/occupations. Y'a des tas de gens qui ont fait ça, on s'est meme moqué d'eux "les parisiens qui teletravaillent à la campagne" dans la presse et surtout twitter.

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    1. Je ne suis actif (et encore) que depuis deux ou trois semaines. Je ne vois pas tes publications Instagram (par contre, elles sont largement favorisées dans Facebook).

      Pour le télétravail, on s'est surtout moqué des gens qui venaient passer le confinement loin de Paris, si je me rappelle bien.

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  4. Je ne sais pas si c'est le fait d'avoir vidé mon sac dans ce billet (la première partie) mais j'ai retrouvé la pêche ! Lever 7h, boulot 8h, jardin 10h45 pour une demi heure tout en surveillant les mails, reprise du boulot jusqu'à midi, un petit tour au bistro, sans doute, à 12h, repas léger à 13 (crudités et charcuterie), reprise du boulot à 13h30, réunion de 4 heures à 14h (ça parait fou, sans doute, à ceux qui font un autre job, mais ça fait partie à part entière du mien et je ne déteste pas ça), bistro à 18h30...

    Il y a un autre élément à prendre en compte : pas de bistro exagéré depuis une semaine, dont vendredi, samedi et dimanche... Je crois que je me fais trop vieux (mais à 54 ans, j'avais toujours le même rythme qu'à 30...).

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  5. Ca te prépare à la retraite tout ça ;)

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  6. Ca rejoint une discussion que l'on a souvent. On bloggue pas par devoir mais pas envie. Et si tu n'as pas envie, pas la peine.

    Tu le dis souvent : on le fait car ça nous fait plaisir à nous. Le message que l'on porte... Nous ne sommes pas des messies.
    Les militants qui imaginent faire basculer la planète avec leur billet continueront de nous faire rire...

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