27 mars 2006

Le CPE, la fin de la démocratie ?

Voilà un très beau titre pour un article, d’autant que ça fait longtemps que je n’avais pas écrit quelque chose de sérieux dans ce blog.

Un gouvernement qui fait voter une loi pour favoriser le dialogue social dans l’évolution du droit du travail et qui subitement fait le coup du CPE ne peut pas être pris au sérieux.

Le coup du CPE ? Une profonde modification du code du travail, par le biais d’un amendement à un texte de loi, déposé en urgence et donc pas étudié dans les instances normales (conseil d’état et autres commissions parlementaires) déclenchée pendant des vacances scolaires et validé à coup de 49.3.

Sur le fond du texte, on ne peut qu’être contre. Une petite entreprise pourrait être réticente à embaucher si elle n’est pas rassurée pour son avenir, mais le CPE n’est pas faite pour elle… et pour être rassurée elle préférerait peut-être avoir des contrats, et donc des clients ayant les moyens de dépenser.

Trêve d’évidences, revenons au coup du CPE. Le parfait contre exemple de pratique de démocratie cumulé, pour résumer, au nettoyage de la banlieue au Karsher, aux émeutes, aux manifestations, … montre clairement que nos chers dirigeants se foutent particulièrement de l’avis du peuple et s’en éloignent de jour en jour.

Comment peut-on ainsi espérer un jour se réconcilier avec la démocratie si personne n’écoute les gens ? Pourquoi retourner aux urnes si ça ne sert à rien ?

Montebourg avait tendance à me fatiguer avec sa sixième république, et je pensais bêtement que le problème n’est pas de changer les institutions mais de faire tourner la boutique : l’économie, l’éducation, la sécurité, la justice, la sécu, …

Finalement, je n’ai pas lu précisément ses propositions, mais si on pouvait trouver une solution pour que quelques gugusses parisiens évitent de nous imposer leurs idées rétrogrades en disant que les politiques doivent faire preuve de pédagogie, l’évolution naturelle du « modèle social » pourrait peut-être se faire progressivement.

D’abord stopper le système qui fait qu’un seul parti à la totalité des pouvoirs et des représentations avec 20% des électeurs… et le parti naturellement opposé n’obtienne rien avec moins de 30% des votes. J’abuse un peu, c’est pour illustrer une tendance ! Arrêter d’avoir un premier ministre qui décide tout et qu’une majorité de député est obligée de suivre pour prouver une cohésion (ça n’a pas commencé avec Villepin !). Permettre que les débats au parlement (et donc l’élaboration de la loi) suivent les aspirations des électeurs pas des idéologies politiques. Empêcher qu’une modification fondamentale de la loi (ce qu’est le CPE) se fasse en quatrième année de législature alors qu'elle n’a jamais, auparavant, été proposée aux citoyens.

Ensuite, redorer le blason des syndicats (ce qui ne peut sans doute que venir de l’intérieur) pour que tous les salariés puissent se retrouver.

Enfin, écouter les gens. Inventer une vraie "démocratie participative" et cesser les deux ou trois réunions publiques bidon. La "démocratie participative" on en parle beaucoup et je ne sais pas ce que c'est.

Sûrement très bien.

2 commentaires:

  1. Enfin, un sursaut citoyen dans ce temple du "libéralisme" (rien que le mot m'amuse).

    RépondreSupprimer
  2. Ben quoi ? Dans libéralisme, y'a pas liberté ?
    Non ? ah..
    N.

    RépondreSupprimer

La modération des commentaires est activée. Je publie ceux que je veux. On ne va pas reprocher à un journal de ne pas publier tous les courriers des lecteurs...