Si je n’avais pas eu un incident m’ayant poussé à visiter les bas fonds de la Défense, ce matin, j’aurais fait un nouveau billet sur le discours de Nicolas Sarkozy, hier. Le titre aurait peut-être été « Tout ça pour ça » et j’y aurais regretté mon appel au boycott (pour rigoler) en disant que ce boycott aurait montré le vide sidéral de ce discours duquel seules deux informations sortent : la date du remaniement (demain) et le lancement d’un emprunt d’état. La première est sans la moindre importance puisque qu’on devinait que ce machin allait être fait cette semaine et le deuxième est à plier de rire, voir mon billet d’hier soir… et les commentaires dans la presse ce matin. J’ai trouvé France Info particulièrement en forme…
Dans ce billet, je serais parti sur ce que j’ai lu dans les blogs. Le sommet est atteint par Monsieur Poireau qui nous sort LA phrase du discours : « Il faut que l'actionnaire soit justement rémunéré et que le travail soit justement considéré ». Hé bé. Tout est dit.
J’aurais ensuite rebondi sur le billet de Rimbus qui conclut : « Le discours du trône présidentiel, est bien un signal protocolaire qui marque une évolution de cinquante ans, d'une république parlementaire à une dictature républicaine ». Yes. On n’a pas fini de reparler de constitution, de Sixième République, …
Mais non ! Quand j’ai voulu grimper dans le métro, ce matin, j’ai passé mon passe Navigo devant quelques portillons. Leurs réponses ont été unanimes : « Prout ». Je suis allé voir la guichetière qui a passé le badge devant son lecteur et qui m’a dit « Votre badge est périmé ». J’ai dit « Hein quoi comment ? Je paye tous les mois depuis près de quinze ans » (je suis en effet, par hasard, un des premiers utilisateurs de passe Navigo, puisque quand j’ai voulu reprendre une carte orange suite à une mutation dans le centre de Paris, le machin venait de sortir). Elle m’a répondu « Oui mais elle est périmée ! » « Comment un machin éternel par tacite reconduction peut-il se retrouver périmé, en milieu de mois en plus ? » « Je sais pas, il faut aller dans une agence. » « Et je fais comment maintenant, je prends un ticket payant ? » « Oui » « … ».
Je déboule donc à la Défense, station La Grande Arche, sous les « Quatre temps » bien huilés. Et plutôt que d’attendre l’arrivée au boulot pour ouvrir les yeux, je me réveille subitement à la recherche d’une agence RATP. Et j’erre dans cette immense machin.
Regardant autour de moi tout en pensant à mon billet de blog.
Il y avait la queue au Mc Do. J’étais sur le cul en marchant. Des gens viennent prendre leur petit déjeuner dans les sous-sols de la Défense alors qu’il existe tant de terrasses sympathiques.
Il y avait la queue au machin de la Française des Jeux. Des braves gens qui espèrent gagner quelques centaines d’euros pour se payer des vacances, changer de bagnole ou, tout simplement, combler le découvert.
Nicolas Sarkozy avait parlé, la veille. Un grand discours. Une première depuis plus de cent ans : le chef de l’état qui s’exprime devant le Parlement. On attendait quelque chose, qu’il nous dessine les contours d’une nouvelle politique. Le discours avait bien commencé, un discours d’union, sur les constats communs puis un discours d’échec.
J’ai trouvé la boutique RATP. Vide. Le gars m’a expliqué (si ça intéresse les gens : ils m’ont envoyé une nouvelle carte Navigo le 15) et m’en a refaite une neuve.
Je suis sorti de ces sous-sols, côté Grande Arche. L’escalator était en panne et les gens, résolus, montaient ces escaliers interminables, trainant leurs sacoches, leurs valises, … Tout droit vers le boulot.
Le Président a fait un discours hier. On aurait pu s’attendre à un discours d’espoir. Non. On va lancer un emprunt d’état pour creuser encore plus notre dette, augmenter l’âge de la retraite pour sauver le système de retraite, supprimer des remboursement de la sécu pour sauver la sécurité sociale, …
Mais il « faut que l'actionnaire soit justement rémunéré et que le travail soit justement considéré ».
Si je comprends bien on adopte une politique Etats uninienne ? On emprunte pour naviguer à vue jusqu'au prochain iceberg !
RépondreSupprimerC'est ça la vraie zinfluence. Je mets en exergue dans Twitter LA phrase du discours et laisse les petites mains en faire du beurre pour leurs billets.
RépondreSupprimerJe me demande si quelqu'un a pris la peine de vérifier qu'il l'a bien prononcée ;-)
excellent
RépondreSupprimerton blog comme detoutderien à l'ouverture bloque sous IE7 au bout de quelques secondes et fail!
De toute façon on en a encore pour Quelques mois de ces c... et pour plus si l'opposition ne réagit pas!
RépondreSupprimerHonnêtement à quoi vous attendiez-vous tous?
J'avais décidé de boycotté et j'ai eu bienfait.. Tout est résumé dans la presse.
Ce qui me rends malade c'est qu'il y a des gens qui souffrent de cette politique mais pas assez encore pour ceux qui peuvent contrer ne le fasse pas suffisamment.
Je suis fatiguée de tout ça!
Les remboursements vont diminuer, les soins seront moins bons, pas la faute des médecins mais à cause de la réduction budgétaire, la recherche en panne ou presque (alors que des gamins crèvent de maladies qu'on ne peut pas guérir.)
Des gens sans logements qui dorment dehors, même en travaillant, des gens qui ne mangent pas à leur faim (des retraités font les poubelles après avoir travaillé toute leur vie)
sans compter les dépenses faramineuses que l'on fait pour annoncer quoi? qu'il va falloir emprunter...
Même plus envie d'en parler tiens!
Je suis écoeurée!
C'est vrai que à une poque quand on vouliat moquer un employeur qui ne voulait pas augmenter son salarié, on le citait ainsi "je vous remecie de tous vos efforts pour l'entreprise, vous avez droit à ... toute ma considération".
RépondreSupprimerM.,
RépondreSupprimerY'a un peu de ça !
Dedalus,
Ca a été prononcé, c'est même sur le site de l'Elysée.
Christie,
On n'a pas le choix ! Faut en parler.
Anonyme,
Oui, plusieurs personnes nous signalent des dysfonctionnement, dont Elmone, d'ailleurs.
Elmone,
Veuillez recevoir l'expression de ma considération distinguée.
Je vais essayer ce discours à la caisse de mon Carrefour : "je considère que j'ai payé mon caddie", on va bien voir si ça marche !
RépondreSupprimer[Ca doit être sympa les prisons belges, non ? :-)) ].
Y'a pas l'droit d'y porter la burqa.
RépondreSupprimerJames Joyce ?
RépondreSupprimerJoseph Kafka ?
George Orwell ?
Christine,
RépondreSupprimerJacques Levieux.
Ah ce bon vieux Jacques, comment qu'y va ? Je l'avais connu moins philosophe...
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