04 février 2015

La sécurité, hips, routière

Le jeune, après les cours, il veut payer un verre à ses copains pour son anniversaire : il n’a plus le droit de prendre sa voiture. Vous me direz, il n’a qu’à pas boire d’alcool. Pour ma part, j’aurais plutôt tendance à ne pas conduire. Telle est l’annonce faite par Bernard Cazeneuve, il y a une semaine. Elle m’avait échappé et « on » me la signale aujourd’hui.

C’est la mesure numéro 6 parmi un paquet (pdf) : « Abaissement du taux légal d’alcoolémie de 0,5 g/l à 0,2 g/l pour les conducteurs novices (3 ans après le permis, ramenés à 2 ans après le permis s’il a été précédé d’un apprentissage par conduite accompagnée). Les accidents de la route sont la première cause de mortalité des 18-25 ans. » Moins de 0,2, ça veut dire "moins d'un verre".

Or, que nous dit le bilan pour 2014(pdf) ? « A l’inverse de la tendance générale, la mortalité des 18-24 ans en 2014 poursuit sa baisse, estimée à -8% par rapport à 2013. Il semble que plus de 30 vies aient été préservées parmi les motocyclistes de 18-24 ans, qui compensent ainsi cette année l’augmentation de la mortalité des motocyclistes plus âgés. »

Faire une mesure ciblée vers la jeunesse alors que leur mortalité est en baisse apparaît pour le moins assez crétin.

Ce bilan nous montre aussi une carte avec le taux de mortalité par région : il est plus faible dans le nord, en Bretagne et en Alsace, des régions pas particulièrement réputées pour l’abstinence. Je le sais, hips !, j’en viens. Comme dirait l’autre, s’il y a 29% des accidents mortels qui sont liés à l’alcool, il y en a donc 71% liés au manque d’alcool. C’est trop. Tirez-en les conclusions qui s’imposent.

Dans sa présentation du bilan de 2014 et des nouvelles annonces, le ministre a ajouté : « 2014 n'est pas aussi sombre qu'on pourrait le croire dans la mesure où c'est la deuxième moins mauvaise année. » La réponse du bon sens social-démocrate aurait été de dire : il est urgent de ne rien faire…

Parmi les autres mesures, il a aussi annoncé l’interdiction des oreillettes, casques et autres machins.

Un peu de sérieux !

Les oreillettes, casques et autres machins devraient déjà être interdits.  Mais il faudrait surtout faire une loi pour que les forces de l’ordre puisse verbaliser les gros cons au volant. On a tous des exemples. Pour ma part, c’est la traversée de l’avenue, le matin, pour rejoindre le métro.

Mais qu’on n’en vienne pas, progressivement, à interdire de boire une bière avec des collègues après le bureau : c’est la mort de tous les patelins qui n’ont pas les moyens d’avoir un réseau de transport en commun tel qu’à Paris…


12 commentaires:

  1. Interdire de boire une bière avec des collègues après le bureau non, mais pas intérêt à conduire après. .A Londres c'est déjà le cas, ils picolent ensemble le jeudi soir et rentrent tous en métro.
    On peut déplorer, mais c'est inévitable. Vivement la généralisation des bagnoles sans chauffeur.

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    1. Mais on se fout de Londres ou de Paris comme je le dis dans le billet. Il s'agit de toutes les villes qui vont crever, toutes celles qui n'ont pas la possibilité d'avoir un réseau de transport en commun suffisant pour pouvoir "etre au dessus". Toute cette France exclue et qui vote our le mal à cause de technocrates abrutis. Il fait empêcher les types qui boivent de tuer. Pas d'empêcher de boire un verre. Les bistros vont crever. On osera plus aller manger chez des copains... Il y aura plus de morts sur les routes mais des milliers de suicides.

      Bravo.

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    2. Tout à fait d'accord...On se fout de Londres où de Paris...Moi qui habite mon petit coin en Bretagne, je vois la fermeture les uns après les autres des bistrots dans les petits bourgs...A tel point que ce sont les mairies qui sont obligées de racheter les fonds pour les mettre en location, afin d'essayer d'avoir un espace de convivialité sur la commune...Ce soir à 19 h 30, avec le temps pourri que nous avons, les bleus étaient en embuscade au chef-lieu de canton...De la prévention ? Avec ce temps tout le monde était à la maison...Loin de moi d'être un apôtre de la permissivité au volant, mais chez nous, ça devient de l'acharnement thérapeutique...Il y a plus de 40 ans que j'habite sur mon territoire...Je n'arrive même plus à compter le nombre de bistrots qui ont fermé depuis que j'habite ici...Il est vrai que lorsque j'ai passé mon permis de conduire, il n'y avait pas de taux légal d’alcoolémie qui était défini dans le code de la route...

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    3. On est d'accord. Mais il ne faut pas nier le danger de l'alcool au volant.

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    4. Je suis d'accord....C'est pour ça que je fais attention...Pour moi d'abord (ciel, mon permis !) et bien sûr aussi pour les autres...Il y a longtemps que je ne roule plus quand j'ai passé une soirée en fête...Simple question de bon sens, je pense...

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  2. Du sérieux tu as raison, sur ce sujet ça serait bien...

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  3. Des billets cons et à peu près incompréhensibles, vous en avez déjà pondu des wagons (et moi aussi, je le crains), mais celui-ci bat des records (ça fait trois fois que je le relis). En dehors du gentil Faucon, qui est toujours d'accord avec vous quoi que vous disiez, et de moi qui passe par hasard, j'ai hâte de voir ce que vous allez avoir comme commentaires…

    À demain.

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    1. Notez bien que si vous ne comprenez pas, il y a deux solutions. Soit il est incompréhensible, soit...

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  4. Il faut adapter les lois Cazebonbon au contexte local. J'ai vu ce matin dans le Télégramme que le très beau et chaleureux département des Côtes d'Armor avait moins de morts en 2014 qu'en 2013.
    Un peu d'autonomie, bord'aile, bon pour Loudéac seul il n'y a pas de chiffres

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  5. Déjà, si les pouvoirs publics cessaient de s'aplatir devant les associations, de prévention routière par exemple pour le cas qui nous intéresse, mais cela vaut pour tous les domaines imaginables, un grand pas serait fait. On gueule contre les lobbies dès qu'il s'agit de l'Europe, mais ces assoces sont des lobbies, et ce n'est pas parce qu'elles interviennent sur le plan national qu'elles sont plus morales et légitimes.

    Ensuite, ces histoires de sécurité routière, c'est avant tout une question de curseur. Nous vivons dans un pays qui a quand même inscrit le principe de précaution dans sa constitution, c'est un signe. Le risque zéro n'existe pas, le risque est inhérent à la vie, même si on reste chez soi sans jamais en sortir, on a abaissé le niveau de risque mais il en reste malgré tout un certain nombre. C'est une question de choix, libertés publiques contre sécurité. Certains croient qu'en privilégiant la sécurité ils font oeuvre utile sans se rendre compte qu'au final, on se retrouve avec une société de plus en plus invivable, au point que le symbole de la république, Marianne, pourrait aisément être remplacée par un panneau d'interdiction. Le zéro morts sur les routes est un fantasme délirant, le problème c'est que nous vivons dans une société qui a fini par avoir peur de tout et qui pense qu'elle doit protéger ses membres de tout danger, de tout mal.

    On veut protéger les jeunes, mais en oubliant que c'est à cette période que l'on prend des risques inconsidérés. C'est la nature humaine qui est ainsi, c'est comme cela que l'expérience se forge, que la conscience de ce qu'est un risque se prend Ils peuvent bien essayer tout ce qu'ils veulent, les jeunes trouveront simplement d'autres moyens de se mettre en danger. Maintenant, si vraiment il y a une réelle volonté de faire de la sécurité, pourquoi ne se mettent-ils pas au travail en modifiant les milliers de points routiers identifiés comme étant dangereux. Ces cartes existent depuis des années mais rien n'est fait, du coup, je trouve un peu facile de se défausser sur l'éternel coupable désigné qu'est l'automobiliste quand ceux qui ont le pouvoir d'améliorer la route se branlent gentiment en attendant que ça passe.

    Enfin, à un moment il faut arrêter d'être faux-cul. Soit on décide que l'alcool au volant c'est mal et on instaure le taux zéro, soit on fout la paix au bon peuple. Parce que les demi-mesures, on abaisse à 0,5, puis on passe à 0,2, tout ça parce qu'on ne veut pas passer pour des salauds et qu'on ne veut pas se mettre les producteurs de pinard, de bibine et autres alcools à dos, c'est juste de la merde en barre, un message incompréhensible, d'autant que 0,2 ou 0,5, ça ne veut rien dire. Selon le métabolisme des individus cela peut représenter un verre, voire moins, voire plus. Encore une manière de refuser la prise de décision.

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    1. On est d'accord. Mais je suis gros. Je peux boire plus.

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