22 mars 2015

Au final, l'abstention...

« Et au final, l'abstention devrait s'élever sur l'ensemble de la journée à 48,5% selon CSA et à 49,5%. Un taux est nettement inférieur à celui des élections cantonales de 2011 (56,78%) mais supérieur à celui des cantonales de 2008 (36,23%).  » Nous dit 20minutes. Les instituts de sondage et les prévisionnistes à la petite semaine, dont votre serviteur se sont probablement rétamés, d’autant que les cantonales de 2008 étaient couplées à des élections importantes, les municipales.

Cela étant, on s’en fout. J’étais dans Twitter de midi et quinze avant de sombrer dans un sommeil de juste consécutif à une marche jusqu’au bureau de vote qui m’a donné soif.  J’ai vu 3049230 twittos dire qu’ils avaient été voter et 3402933 annoncé le taux de participation dans un tas de départements dont personne n’a strictement rien à cirer comme la Corrèze Atlantique ou le Finistère Bourbonnais.

Nous allons donc traiter d’un autre sujet. Nous allons demander à 20 minutes de licencier le journaliste qui a écrit une pareille abomination. « Final » est un adjectif. « Finale » est un nom commun et un adjectif. Commencer un paragraphe par « au final » est très répandu mais devrait être passible de la peine de mort.

Le nom commun « final », ou substantif, n’existe pas ou, plus précisément, ne peut s’appliquer qu’en musique : « le final de l’opéra », par exemple. Je tolère qu’il s’applique au bistro, comme dans l’expression : « Le final de la cuite », ce qui, au fond, est assez musical, mais pas dans l’idiote locution « au final ».  On peut aussi dire « la finale de la cuite » mais cela ne s’applique que lors de concours idiots, par exemple lorsque le vieux Joël et Tonnégrande ont parié qu’ils pouvaient boire plus de bière que moi et qu’on se livre à une vérification inutile mais fort ludique.

ON NE DIT PAS « AU FINAL », BORDEL ! On peut dire « finalement » mais ça fait un peu trou du cul. On préfèrera d’autres expressions sans le moindre intérêt comme « en fin de compte ». Et si on ne dit pas « au final », on l’écrit encore moins. Un peu de sérieux.


Un peu de pédagogie ne fait pas de mal en période électorale.

13 commentaires:

  1. Je ne sais plus si c'était avec toi que j'avais eu une discussion très intéressante sur des termes pro et les verbes "finaliser", "impacter", sur le "ASAP", etc... Qui me donnent des envies d'insultes et de violence physique.

    A part ça rien. Sinon que ça fait un peu drôle les soirs d'élection loin des enveloppes du dépouillement... Content au début, puis quand passe 19h, y a comme un truc...
    (mais bon, c'est perso et ça n'empêche pas qu'il faut faire les gros yeux au journaliste de 20 minutes quand même)

    Bonne soirée

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  2. Ouais ben moi je dis"a la finale" je l'ai piquée à un allemand (qui parlait bien français)...j'aime bien, ça fait néologisme

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  3. Excellent billet, mais qui vous fera passer pour un sale connard réactionnaire aux yeux de vos lecteurs z'habituels. Et, aux miens, pour un homme fréquentable. Ce qui est vous enfoncer complètement.

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  4. ou encore : sans finale, pas d'opéra ! "impacter" laisse des traces, que dire de "générer" ? Pourquoi s'ennuie-t-on les soirs d'élections ?

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  5. Koltchak9112023 mars, 2015 09:31

    Impacter, ça fleure bon le technocrate, comme solutionner au lieu de résoudre, et ça va si bien avec le brain storming, le briefing, Sinon, il y a aussi le désastreux "par contre" en lieu et place de "en revanche", et le "il est basé à..." des connards américanophiles qui est tout aussi catastrophique.

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    1. Pas d'accord avec votre condamnation de “par contre”. Du reste, Gide a tout dit sur cette question. Et, dans ce domaine précis, je suis avec Gide contre Littré.

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    2. Gide aurait violé Littré
      j'y crois pas

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    3. Moi je suis spécialiste du litron.

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    4. Et moi, pour faire rentrer la thune, je songe à transformer ma maison en gide rural.

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