15 novembre 2015

On ne gagnera pas une guerre sans se battre

J’ai accompli mon acte militant : j’ai changé ma photo de profil Facebook. Cette fois, il n’y aura pas de manifestation gigantesque dans Paris. C’est dommage, ça aurait eu de la gueule. Ca a toujours de la gueule. La routine. Le 11 janvier, j’avais été manifester parce que je ne savais pas ce que je pouvais faire.  Aujourd’hui, je vais reprendre la routine sur le marché de Bicêtre, passant boire l’apéro avec les vieux à l’Amandine, avec les andouilles à l’Aéro et les copains, à La Comète.
Sauf qu’il n’y aura pas de marché, il a été annulé. Il n’y aura donc personne dans les bistros.
Faire le point de l’actualité ? Tout a été dit. La récupération de l’événement par des politiciens et des andouilles a été dénoncée. La récupération de la récupération étant de la récupération, on ferme notre gueule, à la fin. La routine. On nous dit de padamalgamer, la routine. Mais à la fin, j’ai envie de donner des baffes à ceux qui disent que l’islam n’a rien à voir avec les actes de terrorisme de l’Etat Ismalique. Comme si on n’était pas capable, soit même, de faire la différence entre un barbu armé et un barbu épicier. La routine. Tiens, de l’autre côté, au nom du padamalgame, certains appelle les musulmans à manifester, faisant là un bel amalgame.
Hier matin, j’ai écouté le discours de François Hollande, vers 11 heures. Je l’ai trouvé très bien. D’ailleurs, une grande partie de la presse, y compris étrangère, le trouve très bien, notre Président, dans ces conditions dramatiques. Imaginons Nicolas Sarkozy président ici avec Donald Trump outre-Atlantique.
Mon copain Tonnégrande n’a pas aimé les propos de Pépère. Il n’aurait pas fait assez d’annonce. Tonnégrande aurait voulu la guerre, l’envoi de « trouposol ». C’est vrai, quoi ! Elle sert à quoi notre armée, demandait-il tout en s’en prenant aux braves gens qui gueulent quand on ferme une caserne mais ne voudrait que nos trouffions se battent.
Je lui ai répondu qu’il ne fallait pas de précipitation et que si pépère réunit le Congrès, lundi, ce n’est pas pour faire un réforme de la Constitution pour autoriser l’Etat à changer les règles de la belotte. Mais il a raison le gros, il faut faire quelque chose et je crois bien qu’il n’y a pas 36 solutions, celle de tendre l’autre joue et de vivre dans la terreur n’en étant pas une.

On ne gagnera pas une guerre sans se battre et je suis persuadé qu’une majorité des Français approuverait, disons, des mesures très musclées. Il y aura cette fameuse union nationale mais il faut que nos représentants en débattent pour éviter les polémiques débiles qui ne manqueront pas de survenir.

24 commentaires:

  1. Oui c'est la seule réaction possible. Même si cette voie percute nos habitudes de vie.

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  2. Et quand j'entends (Fillion par ex.) "il faut changer la politique étrangère", on n'aurait pas dû aller au Mali, ni en Syrie, on aurait dû vendre nos Mistral à PUTIN et il faut désormais lui lécher le museau de PUTIN à lui, qui n'a pas éclairé le Kremlin en bleu blanc rouge, pas fait de déclaration publique de compassion et qui finance ouvertement le FN ... je me dis qu'on a du boulot !

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    1. Ouais.

      Ca me fait penser que j'étais d'accord avec Méluche, ce matin.

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    2. Ah ben oui, évidemment ! Poutine (et non Putin, qui est de l'anglais, triste péronnelle !) est un méchant parce qu'il n'a pas badigeonner le Kremlin en bleu-blanc-rouge ! Et, en plus, il n'est pas venu sangloter à la télé ? Ah le salaud !

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  3. "Mais à la fin, j’ai envie de donner des baffes à ceux qui disent que l’islam n’a rien à voir avec les actes de terrorisme de l’Etat Ismalique. Comme si on n’était pas capable, soit même, de faire la différence entre un barbu armé et un barbu épicier."
    Disons qu'il est plus facile, pour certains, de venir pleurer dans mes bottes sachant que je ne suis pas du tout dangereuse, que d'aller s'adresser directement aux connards qui cancérisent leur religion. Tout ça, en caressant l'espoir que je continue de fermer ma gueule, voire que ce soit moi qui aille faire face aux intégristes de tout poil. Stop ! A chacun son balai, merde !

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    1. Oui, mais ce qui me fatigue, c'est la succession de leçons de morale.

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    2. Moi aussi. Je vois déjà, demain, des ordres dans les entreprises, ou ailleurs, pour garder son calme, avec des menaces de licenciements en cas de dérapage.

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  4. Bien gentil tout ça, mais on a pas de pognon, va falloir choisir entre les lubies socialistes de l'Etat français et offrir des moyens décents à l'armée, la police, le renseignement.

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    1. Tu parles des budgets que Sarko a diminué : police, justice, Armée, éducation...

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  5. Vous envisagez la guerre avec légèreté. Cela coûte des sommes folles et ce ne sera rien d'autre qu'un nouvel Irak. Huit ans de guerre, 800 morts, 250 milliards d'euro, pour...rien. Qu'est-ce que les Américains ont retiré de leur guerre? Quelqu'un, à gauche, est-il capable de me dire ce que nous faisons en Syrie?
    Moi-même.

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    1. La guerre te dérange seulement parce qu'elle coûte trop cher ?

      Je n'envisage pas cela avec légèreté. Au contraire, même, vu qu'il me semble que je prône l'utilité de ce congrès.

      Je n'ai pas oublié qu'il y a une quinzaine d'années, on se battait contre une guerre. Mais les circonstances ne sont pas les mêmes.

      Et quand on s'oppose à la guerre pour le principe de s'opposer à ce qui passe, on mérite des baffes.

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  6. Je trouve extraordinaire que vous (toi et d'autres) soyez toujours dans la politique politichienne à deux balles... Appeler à l'unité nationale en mettant des coups à la droite et à Sarkozy, c'est fascinant...

    A part sur ces considérations politiciennes et militantes, je suis d'accord avec le reste de ton billet. Notamment ta conclusion.

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    1. Dans la politique politicienne ? Heu. Je suis blogueur.

      Tu as écouté Sarko, ce matin ? Il n'est pas dans la politique politicienne ?

      Pour le reste, en quoi ce billet fait de la politique politicienne ?

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    2. Il n'a pas entendu non plus G Larcher ce matin ....
      vincent

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  7. Hé oui : on voudrait faire la guerre, mais en conservant notre mode de vie de temps de paix...

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    1. Oui. Il faut des sages comme vous qui ont connus les deux guerres mondiales.

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    2. Non, pas la première...Mais la guerre d' Algérie, avec laquelle il y a beaucoup de points communs ( attentats aveugles avec lesquels on s'était habitués à vivre, "terroristes" et harkis, politiques de répression totale ou, au contraire, d'intégration, etc.).

      Le point commun, c'est que l'"adversaire", c'était des gens vivant dans l' Hexagone et ayant la nationalité franiçaise de naissance : ce sont des guerres civiles (avec, comme dans toute guerre civile, des pays étrangers appuyant chacun des deux camps.)

      La différence, c'est que les Algériens avaient un objectif réaliste qu'ils ont atteint : l'indépendance de l' Algérie, et auquel il nous a suffi de souscrire pour mettre fin à la guerre; alors que nos adversaires aujourd'hui, qui tuent des gens au hasard, n'en ont aucun, et qu'il n'y a aucune base de discussion possible.

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    3. Sans parler du siège de Paris en 70, qui n'était pas une rigolade : à lui tout seul, M. Arié a bouffé trente-deux rats, une demi-patte de girafe du Jardin des plantes, et la foufoune de sa voisine du dessus dont le mari était bêtement mort à Sedan. C'est vous dire…

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    4. Son commentaire était resté coincé dans les tuyaux.

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    5. ??? Votre justification me fait penser à celles d'Alphonse Allais : " Je suis désolé de vous répondre avec six mois de retard, mais quand le facteur m'a apporté votre lettre, j'étais au fond du jardin ".

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    6. M. Arié, je ne suis pas d'accord lorsque vous affirmez que les terroristes qui sont au service de l'Etat Islamique en Irak et au Levant (il faudrait un jour cesser de parler arabe en cessant de dire daesh) n'ont aucun objectif politique. A contrario d'Al-Qaïda qui est un mouvement éminemment fondamentaliste, où pour en faire partie il faut avoir ou acquérir une solide connaissance du Coran, des hadiths et du droit musulman, le califat procède d'une autre logique qui est politique. Ses fondateurs ont tiré les conclusions du bilan d'Al-Qaïda dont ils ont tous, à un moment donné, fait partie, à savoir que la nébuleuse a plus joué le rôle d'émietteur de l'Oumma que celui de rassembleur. De plus, ils ont parfaitement compris que le projet salafiste pour être viable doit être fondé sur une réalité territoriale. Donc, ils se sont mis à l'oeuvre, et quoi de mieux pour fédérer que de contester la validité des accords Picot-Sykes, conclu par des impies sur le dos des vrais croyants, qui ont démembré la région. Ensuite, ils se sont attachés à conduire la guerre aux états-nations, moribonds comme l'Irak, ou forts comme la Syrie, au nom d'un panarabisme voulu par leur prophète. Leur projet est avant tout politique, et qu'on le veuille ou pas, il se construit, comme aux débuts de l'islam, contre l'Occident. D'ailleurs, depuis des décennies nous sommes nommés dans les discours musulmans, y compris ceux de l'olp donc non-confessionnel mais politique,dès sa création, dans les termes suivants "roumis" (romains, c.à.d. chrétiens), "croisés", "franjs" (les francs).

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  8. J'aime ce billet et je partage la conclusion (en sachant bien que j'ai de la chance pour l'instant et que je serais bien au chaud en famille pendant ce temps...)

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  9. On ne gagnera surtout pas la guerre avec des pèpère-idolatres......
    Moi je le trouve de plus en plus mauvais. Cet homme est incapable d'adopter un ton ferme. Son ton geignard me sort par les oreilles....
    Marie lo

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