17 mai 2016

Journée mondiale contre l'homophobie

C'est aujourd'hui, paraît-il. Je soutiens. Néanmoins, je voudrais m'adresser à tous les soutiens du combat tout en étant homophobes eux-mêmes, sans le savoir. 

Je me rappelle d'un couple de jeunes lesbiennes, qui fréquentait la Comète. Plus que lesbiennes, elles représentaient la jeunesse, ces années d'insouciance, vers 20 ans, quand l'avenir est devant nous. Elles étaient particulièrement sympathiques qu'elles étaient devenues dès client du bistro comme les autres habitués. Je ne dis pas cela par rapport à leur homosexualité dont nous n'avions que faire mais par rapport à leur âge, la Comète étant essentiellement fréquentée par des vieux. 

Notre cure de jouvence. 

Mais un jour, le patron de l'époque a été obligé de leur demander de ne plus se bécoter en terrasse parce que cela choquait les passants potentiellement clients. Et nous n'avons rien dit. Nous n'avions pas à nous mêler de la gestion du bistro et on a été lâches. On n'a pas honte. C'est la vie. 

Et toi, là, hétéro convaincu, voire légèrement bi sur les bords parce qu'il faut bien rigoler, tu en penses quoi ? Tu n'as jamais vu un couple d'homosexuels en remarquant qu'ils étaient homosexuels ? Ce n'est pas un premier pas vers l'homophobie dans la mesure où tu essaies de persuader sans l'être que c'est normal ?

Je me rappelle d'un couple de jeunes garçons qui se tenaient par la main que je suivais dans les couloirs du métro à Chatelet. D'ailleurs, on ferait mieux s'organiser une journée mondiale contre les couloirs à Chatelet, que contre l'homophobie. J'étais presque jaloux de leur bonheur, de leur insouciance. A la limite, je les aurais bien embourbés tous les deux, avec mes deux lesbiennes. 

Penses-tu qu'un jour, que tu sois homo ou pas, tu pourras regarder un couple différent du tien sans penser à la différence ? 

Je me rappelle d'une époque. Vers 1996, on avait un type qui se mêlait à la bande et qui se revendiquait homosexuels. On l'appelait "Tantine". Il était capable de faire la folle (je me rappelle qu'il suçait les chauffeurs de taxi qui le ramenaient chez lui pour payer les courses) comme de nous rejoindre au comptoir pour avoir des copains "virils" bien masculins, des hommes qui buvaient des tournées sans se poser de question. Pas de gonzesses dans le groupe. Ou alors des salopes.  

La journée contre l'homophobie ne sert pas à grand chose tant que tu n'arrives pas à comprendre que la part d'homophobie que tu as en toi et que tu renies, n'es reniée que parce que tu dois penser bien. Tu es de gauche. Bien. 

Elle sert, et je la soutiens pour cela, si elle peut aider des jeunes homos. 

34 commentaires:

  1. Et pourquoi devrait-on regarder un couple homosexuel sans penser (ni même, si je vous ai bien compris, s'en apercevoir) à leur "différence" ? Différent il est, et vous ne pourrez jamais changer grand-chose à cela. Ni au fait que, dans l'esprit de l'immense majorité des gens, l'homosexualité sera toujours ressentie comme une anomalie – ce qu'elle est effectivement. Tout ce sur quoi nous avons un peu de prise, et encore pas beaucoup, c'est sur la façon d'envisager cette anomalie et de lui faire une place aussi peu inconfortable que possible.

    De toute façon, je crains malheureusement que les homosexuels occidentaux aient, depuis une quarantaine d'années, mangé leur pain blanc : les temps qui se profilent ne leur seront guère favorable, je gage.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Ce que je veux souligner, Didier, c'est que même les plus virulents anti homophobes ont eux mêmes un regard louche sur l'homosexualité.

      C'est d'ailleurs pareil avec à peu près tous les anti phobes...

      Supprimer
    2. C'est bien normal dans la mesure où, comme vous le dites dans le billet, cet "anti-homophobisme" est une construction purement morale, voire idéologique – ce qui, d'ailleurs, n'est nullement dépréciateur dans mon esprit –, alors que le "ressenti", comme on dit maintenant, vient de plus loin et de plus profond. Si bien que les deux peuvent tout à fait coexister dans un même individu sans qu'il s'en aperçoive jamais : comme deux locataires d'un même immeuble qui habitent dans deux cages d'escalier différentes.

      Supprimer
    3. Ce qui n'est pas facile pour s'enculer.

      Supprimer
    4. À moins de balcons communicants…

      Supprimer
    5. Il y a tellement d'anomalies naturelles que je ne vois pas en quoi l'homosexualité est pire qu'un cancer ou un rhume des foins.

      Heureusement que l'anomalie existe, sans quoi Darwin n'aurait jamais pu exposer sa théorie de la sélection naturelle. Sans anomalie, pas d'évolution, pas de Schumpeter.

      Supprimer
    6. Tu considère l'homosexualité comme une maladie. Tu es un con.

      Supprimer
  2. L'anomalie t'emmerde vieux con.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Comment tu parles à ton père ?

      Supprimer
    2. Mais non, elle ne m'emmerde pas du tout !

      Supprimer
    3. Styven, je traduis le Didier Goux : il s'en fout, réellement, comme tout les types qui ont eu un tantinet de vie nocturne et contrairement à tous ceux qui défendent les minorités par principe.

      Supprimer
    4. J'ajouterai que, ayant été adolescent et jeune homme (vaguement gauchiste, en plus…) dans les années 75-80, j'ai été vacciné très tôt contre ce que l'on appelle maintenant "homophobie". Le plus drôle c'est que, aujourd'hui, il m'arrive de me faire traité de vieux résidu soixante-huitard par mes jeunes amis réacs, justement quand je leur expose mon point de vue sur l'homosexualité, le mariage pour tous, voire la pédophilie, et tous les petits particularismes sexuels qui rendent si amusant le genre humain.

      Supprimer
    5. Cela me rappelle un billet que je voulais faire à propos de Sapin qui a tiré sur la ficelle du string d'une journaliste. C'est une plaisanterie bas de plafond mais humaine.

      On a un ras de moralisateurs qui débarquent alors que si c'était un type d'extrême gauche, ils auraient rigolé de ces particularismes "sexuels" qui font la joie du genre humain.

      Mais je suis hors sujet.

      Supprimer
    6. Jamais un membre responsable de la vraie gauche ne tirera un élastique de culotte, Môssieur ! À la place, il s'attachera à montrer à l'élue de ses rêves qu'ils partagent les mêmes valeurs généreuses pour demain et les mêmes indignations quant à l'exploitation de l'humain par l'humain. Moyennant quoi, à la fin de la soirée, la pouffe se tirera avec le maître-nageur taillé en Spartacus, qui lui aura fait remarquer que « c'est vachement mignon, ce petit élastique rose qui dépassent de ton jean, moi j'trouve »

      Tiens, moi aussi, me voilà hors sujet.

      Supprimer
  3. L'anomalie t'emmerde vieux con

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Décidément, ça tourne au radotage !

      Supprimer
    2. Koltchak9112031 mai, 2016 00:25

      C'est un peu court, jeune homme. L'emploi du terme anomalie, c'est à dire en dehors de la norme, naturelle en l'occurrence, n'est pas un jugement de valeur mais un simple constat. En dehors de certaines raretés comme l'hermaphrodisme ou la parthénogenèse, la quasi-totalité des espèces vivant en ce bas monde ne peuvent se reproduire qu'à la condition qu'une femelle soit fécondée par un mâle. Comme la proportion d'homosexuels, mâles ou femelles, chez l'homme ne semble jamais dépasser les 4 à 5% de la population, il me semble que l'on peut à juste titre parler d'anomalie.

      Que vous puissiez voir là-dedans autre chose qu'une simple appréciation factuelle en dit long sur votre fonctionnement mental, que l'on pourrait estimer empreint d'une certaine forme d'obsidionalité. Sans parler de la manière dont vous vous adressez à vos contradicteurs.

      Supprimer
    3. Qui vous parle de fécondation ?

      Supprimer
    4. Koltchak9112031 mai, 2016 08:46

      Je me contente de rappeler que c'est l'ordre naturel. La fécondation est la nécessaire pour la pérennité d'une espèce, donc la norme naturelle.

      Supprimer
  4. Jamais riencontré un ou une homophobe.
    Je n'ai rencontré que des moqueurs qui tournent tous les gens en dérision. C'est leur marque de fabrique.
    La plupart sont des lourdingues plus cons que méchants.

    Si on doit condamner les cons ... On a pas le derrière sorti des ronces.

    Hélène dici

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Mettez vous à un comptoir et écoutez les conversations pendant une heure. Si vous n'entendez pas un truc vraiment homophobe en une heure, je paie la tournée.

      Supprimer
  5. Pétard !!!!
    Je ne sais pas où j'ai balancé ma réponse et comme je suis un peu fainéante je ne réécrirais qu'un résumé :

    Les gens qui ont l'alcool mauvais détestent tout autant les homos que tout ce qui ne fait pas partie de leurs habitudes ....et encore !
    La vrai question est la suivante : est ce que les homophobes ne sont pas multiphobes ?

    Helene dici

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Helene, il ne s'agit pas d'alcool. Regarde des mômes qui se traitent de pédés et d'éculés sans même savoir ce que c'est.

      Supprimer
    2. D'acc. Je vais essayer d'ouvrir les yeux
      Helene dici

      Supprimer
    3. Après, entre homme, il y a un concours de bite (de virilité) puis de normalité. Les mots restent et le vocabulaire. Tiens ! Un type qui prend un Perrier après une bière parce qu'il ne veut pas boire se verra traité de tafiole. Ainsi, la plupart des insultes, mêmes affectives, viennent du rapport à la sexualité.

      Supprimer
  6. Non. Mais parler de pédés qui ne pensent qu'à t'enculer, oui. C'est pas parce que Didier et moi pouvons raconter des conneries que tu peux le faire.

    RépondreSupprimer
  7. Pour passer pour un gros con, tu n'as besoin de personne.

    RépondreSupprimer
  8. Fredi M -> "Ils voulaient juste m'enculer. Depuis, j'ai appris à les reconnaître, à les deviner." Comme 80% des homos sont passifs, tu en reconnais et en devines donc environ 20%, ceux qui "veulent t'enculer". Note qu'ils ont assez à enculer avec tous les homos passifs en manque pour vouloir enculer des mecs qui n'en n'ont pas envie et qui ne seront jamais à la hauteur... J'imagine donc que tu étais très beau quand tu étais jeune et que tu aimais entretenir, pour ton plaisir, une certaine forme d'ambiguïté quand tu les fréquentais. Tu as certainement un côté pervers que tu ignores...

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Vu le temps que tu passes à te faire insulter ici, la question de la perversité pourrait être débattue.

      Supprimer

La modération des commentaires est activée. Je publie ceux que je veux. On ne va pas reprocher à un journal de ne pas publier tous les courriers des lecteurs...