14 octobre 2016

Un président ne devrait pas dire ça

J'ai commencé la lecture du livre dont on parle beaucoup. François Hollande a peut-être dit deux ou trois conneries, comme le truc sur les magistrats mais j'ai l'impression que ceux qui en parlent, comme les ténors du Parti Socialiste, ne l'ont pas lu. 

Pour ma part, alors que je suis arrivé au moment où Manuel Valls accède à Matignon, je vois plutôt une chronique froide mais attachante des coulisses du pouvoir, vues par les principaux intéressés, pas que François Hollande. Le Président a une haute opinion de lui-même mais évoque aussi ses propres erreurs. 

Il y a un tas de volets passionnants, comme quand il parle de la présidence normale ou quand il évoque les moments où il a été obligé de sortir Delphine Batho ou Jean-Marc Ayrault. Des moments très forts au cours desquels il se montre attachant, humain, même s'il n'y va pas de main morte, parfois. 

Ce livre sort en même temps qu'une longue (trop longue) interview dans Le Nouvel Obs où il vante sa politique. Par ailleurs, je pensais qu'il n'allait pas se représenter à cause des chiffres du chômage mais je viens de réagir qu'en passant par la case primaire, il se donne une nouvelle légitimité. Il semblerait néanmoins que tout le monde au PS veuille se débarrasser de lui et que Manuel Valls, du Canada, se prépare à le remplacer. 

Le livre aurait pu s'appeler : ce qui pourrait pas arriver mais qui ne vous arrivera pas car vous ne serez jamais élu. Je ne sais pas si Hollande a eu raison de le sortir (ou du moins l'autoriser), ce dont, au fond, on se fout. L'avenir nous le dira peut-être. 

Je conseille sa lecture à tous les politiciens (y compris ceux en peau de fesses qui, de Twitter, s'imaginent mieux connaître la politique que tout le monde). 

A cette lecture, je ne regrette pas d'avoir soutenu ce bonhomme, ses premiers ministres, et d'avoir critiqué d'autres andouilles de gauche qui ne comprennent rien à l'exercice du pouvoir. 

A noter, enfin, à son crédit, son "rapport à Martine Aubry". Ce qui me surprend, tant des abrutis prétendaient des âneries. Il l'envisageait comme premier ministre, ce que je défendais sur mon blog en me faisant traiter de crétin. 

Le crétin vous salue. 

10 commentaires:

  1. Ne sois pas abattu.
    Je l'ai acheté et commençé à le lire.
    Pourquoi alors que je ne suis pas socialiste et pas libérale ?

    En premier lieu parce que la com de l'éditeur et des auteurs a été excellente et la curiosité très solicitée par le levier du tous contre un ;
    pas de problème c'est un excellent support de vente.

    Ensuite, je me suis donnée comme but de chercher la stratégie si toutefois elle existe, à travers la lecture complète.

    Bref, lucide, mais intéressée par la réflexion au deuxième ou troisième degré que je pourrais en tirer.

    Hélène dici

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  2. Vous ne voyez donc pas que ce gars est un monomaniaque, infatué de sa propre personne et beaucoup plus intéressé par ses propres états d'âme que par l'état du pays...

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    1. Il fait du sous-Mitterand. Même cynisme et cachotteries, mais en moins cultivé, en moins percutant et en moins méchant(?).
      Ce qu'il fait de mieux, c'est les cérémonies où il peut poser d'un air lugubre, comme aujourd'hui à Nice. A-t-on déjà vu une même commémoration se répéter trois mois plus tard, jour pour jour ?

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    2. Et ?

      On parlait du livre. Vous l'avez lu ?

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    3. Je suis en plein dedans, comme vous !

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    4. Ouf. Moi j'aime bien. Je vais probablement en faire un billet mais je vais vous raconter une anecdote.

      Vers 2004, Hollande avait reçu des blogueurs, une trentaine. Je vous passe les détails, j'avais déjà rencontré le lascar et j'étais impressionné par sa gentillesses et le palais. A un moment, avant le repas, je m'étais trouvé seul avec un jeune copain natif du même patelin que moi (le hasard) dans la cour d'honneur. Bref...

      Pendant la rencontre Pépère avait lancé quelques vannes qui avaient outré mes confrères, de purs militants socialistes alors que je suis essentiellement blogueur. J'étais plié de rire car les vannes étaient bonnes.

      Et à un moment il dit un truc que je retrouve dans le livre. Il plaisantait avec les communiqués qu'il devait faire presque tous les jours lors de la mort de personnalités.

      Ca n'était pas cynique bien au contraire. Ca montrait l'inutilité de la posture. Sortir des condoléances parce que c'est son job.

      J'imagine que de Gaulle aurait pu dire les mêmes conneries parce qu'à force de faire des communiqués officiels (ce n'est qu'un exemple), on devient blindé.

      Le général n'était pas entouré de journaliste mais le livre humanise la fonction et il n'y a que des peine-à-jouer (je ne parle pas des commentateurs de blog mais des politiciens et chroniqueurs) pour s'offusquer de certains propos.

      Imaginez les lecteurs de France Dimanche lire certains billets de Didier Goux quand il raconte comment il rédige des nécros.

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