12 août 2017

Seul le sérieux sauvera le PS

Personnalité politique joviale
Disons-le : ce blog était à l’arrêt pour des vacances estivales bien méritées, au soleil de Bretagne. Pourtant les non événements qui se sont alimenté nos journaux auraient mérité des billets sans intérêt à répétition. Prenons Neymar. On a d’un côté un footballeur acheté environ 200 millions et le gouvernement qui a bloqué je ne sais plus quels crédits pour 200 millions. Les militants socialistes – ben oui, c’est l’objet de mon espèce de texte du jour – parisiens se réjouissaient de l’acquisition tout en déplorant le gel des trucs mais quand on leur mettait les deux informations en regard, ils répondaient : tu confonds tout. Or, on ne confond rien, nous sommes dans un monde qui a perdu quelques valeurs. Néanmoins, je veux bien dépenser un peu d’énergie à tenter de sauver le Parti Socialiste ou, du moins, ce qu’il devrait être. N’étant pas moi-même un partisan de la collectivisation des moyens de production, je ne veux pas me qualifier de « socialiste ». Je ne sais plus trop ce que cela veut dire et je ne sais pas si quelqu’un le sait réellement. Mais ce parti est sans doute le courant politique le plus proche de mes positions. Alors sauvons-le (avant l’apéro).

Ce qui ne vous empêche pas à travailler à la définition du mot « socialiste ». Je ne suis pas un intellectuel mais un blogueur de comptoir doté d’un léger bon sens aussi fort que ma surcharge pondérale qui va pourtant en diminuant. Vous avez deux heures. Avant l’apéro, donc le sauvetage en question.

Partons d’un événement récent. Prenez pour argent contant ce que je vais vous raconter, on pourra analyser les faits ensuite. La question n’est à ce stade pas de savoir qui a raison mais de décrire cet événement tel que je l’ai vu.

Le Conseil Constitutionnel (ou un autre machin) a publié les comptes de campagne des candidats. Il en ressort que le plus dépensier a été le candidat du Parti Socialiste (pour le résultat que l’on connaît). Julien Dray, éminent membre du PS avec une solide expérience mais ayant peu participé à la récente législature (il n’était ni ministre ni élu au niveau national), a demandé à ce qu’on fasse un audit des dépenses de la campagne de Benoît Hamon. Il a été repris dans Facebook par Romain, un copain, proche de Juju mais aussi des hautes sphères du quinquennat précédent. S’il ne l’avait pas fait, je n’aurais peut-être pas fait attention, pris dans ma torpeur estivale. Pour être précis, ce qui a attiré mon regard, sont les commentaires à cette publication. Pour rigoler, j’en ai moi-même fait une publication et j’ai eu un tas de commentaires idiots, aussi. Moins que Romain, bien sûr, ce qui est rageant.

Ces commentaires négatifs étaient composés pour partie d’une critique de Dray, souvent méchante, rappelant une anecdote qui n’est plus à l’heure, venant souvent jusqu’à plus d’une trentaine d’années avec la création de SOS machin. L’autre partie, portait sur la justification des dépenses, comme quoi elles ont été validées par le Conseil Constitutionnel et tout ça et sur l’implication de tel ou tel dans la campagne.

Notons bien que je ne suis pas le porte-parole ou l’avocat de Juju ou de Romain. C’est mon ressenti que je narre. Ceci est donc bien une narration. C’est seulement à partir de maintenant que l’on peut réfléchir non sans faire preuve d’une certaine objectivité. Je sais qu’il n’est pas toujours facile d’être critiqué mais, chers amis militants, la critique n’est pas personnelle. Vous n’êtes pas responsables des actes de vos chefs. Vous avez le droit de prendre du recul.

Revenons sur certains points. Tout d’abord, Dray est certainement critiquable mais on s’en fout. C’est le premier homme politique a avoir rencontré les blogueurs, à être venu à la Comète. Mais il buvait du Coca. C’est la première personnalité politique de premier plan que j’ai rencontrée. Il était passionnant. Il nous avons raconté des anecdotes sur Mitterrand. Ce qu’ont fait toutes les andouilles que j’ai vues après. On s’en fout sérieusement. Tu ne l’aimes pas, oui, toi, dans le fond, là, pour des raisons que tu serais incapable de justifier.

Les comptes de campagne ? Ils n’ont pas été validé sur le fond par le Conseil Constitutionnel mais sur la forme. Il devait s’assurer que les dépenses n’avaient pas dépassé le plafond autorisé et tout ça. Pour le reste, il ne me paraît pas idiot de se demander où est partie la quinzaine de millions dépensés par l’équipe d’Hamon alors que la campagne a été invisible. Au moins, avec Ségolène Royal et François Hollande, on se souvient encore de leurs campagnes et on pense savoir où est parti le pognon.

Cet audit est indispensable d’autant qu’Hamon a quitté le parti.

La question n’est pas de savoir pourquoi Hamon n’a pas gagné. Comme en 2002 ou 2007, on voit de magnifiques théories mais toutes partiales. Restons calmes : jamais les socialistes ne sont succédés à eux-mêmes. Jamais ils n’ont gagné sur leur programme. Arrêtons de raconter des conneries.

D’ailleurs, je vais faire un aparté : quelques insoumis se sont mêlés de ces discussions pour dire qu’Hamon aurait dû se retirer avant et que, ainsi, Mélenchon aurait gagné. C’est aussi une belle connerie. Mélenchon serait peut-être arrivé devant Fillon ce qui aurait été bien rigolo mais Macron et Le Pen seraient quand même arrivés premiers.

La question n’est pas non plus de savoir pourquoi le résultat d’Hamon était aussi dérisoire. Un candidat du PS ne devrait jamais faire moins de 20 % (ce qui nous ramène aussi en 2002). Faire moins de 7 a pourtant été possible. Mais n’allons pas chercher trop loin. A partir du moment où le début de campagne a été raté, les gugusses comme moi ont compris que ce n’était même plus la peine de jouer et sont allés voir ailleurs.

D’ailleurs, je reçois pas mal de critiques. Du genre : « hé ho, tu peux donner les leçons aux socialistes mais tu ne votes pas pour eux. » Tout d’abord, je ne suis pas militant politique. Je suis électeur. Ensuite, je suis blogueur (un tantinet expérimenté, du moins un plus que les éternels glandus qui pondent leur avis en commentaire d’une publication Facebook) ce qui m’habilite largement pour raconter des âneries. Enfin, je voudrais que les militants socialistes ayant défendu plus que moi les idées d’Hamon, comme le revenu universel, dans leurs blogs se signalent à mon concierge.

Cet audit est indispensable parce qu’il y a suspicion d’une mauvais gestion d’autant que les meetings de la BAP semblent avoir organisés par Bigmalion. Si on ne lève pas la suspicion, aucun redémarrage ne sera possible. Julien Dray a parfaitement raison : étudier précisément les comptes permettra de voir ce qu’a fait le parti et de détecter les erreurs, analyser le fonctionnement et préparer l’avenir. Ca ne suffira pas mais c’est un point de départ…

Après, il faudra trouver une ligne politique. Il y a le temps mais ne nous voilons pas la face : la tâche la plus dure, pour que le PS redevienne un parti de gouvernement, sera de réconcilier les gauches irréconciliables. C’est pas gagné. Mais ne commençons pas par taper sur un type qui propose une méthode et qui essaie d’analyser un échec autrement que par des généralités de comptoir du genre : ah ben merde, Valls n’a pas joué le jeu. Comme si le jeu était jouable, comme si tout c’était joué aux primaires et pas au cœur du parti pendant le quinquennat.


Ensuite, il faut se poser et préparer les élections qui auront lieu avant 2022… Il y a deux ans ou presque pour la prochaine.

Bon anniversaire, Pépère !
Mais dans cette réconciliation des gauches irréconciliables, il ne faut pas oublier un détail. Déjà avec plusieurs gauches, le PS a connu des grandes époques : 1981, 1988, 1997, 2012,… pour ne rappeler que les belles victoires. Des gens ont su faire ce qu’on a appelé, ensuite, la synthèse, ce qu’on a beaucoup critiqué à Hollande. C’est à mourir de rire. Le type de la synthèse molle est le seul a avoir pu gagner récemment et on le critique pour ça.

Et on critique ceux qui lui sont restés fidèles.


Faudrait voir à être un peu sérieux...

11 commentaires:

  1. C'est pour faire plaisir à Blachier et à Bembelly que vous écrivez "Bigmalyon" ?

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    1. Non. Parce que je me fous de l'orthographe de ce truc qui n'a aucune importance. Je corrige néanmoins pour vous montrer que vous êtes utiles (en plus de très rapide à lire les billets : je publie à 16h36, à 16h39, vous commentez).

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    2. Ma rapidité tient au fait que je n'ai pas lu le billet, n'en ayant rien à faire de sauver ou pas ce groupuscule.

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    3. Quel art pour trouver une faute sans lire !

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    4. Disons que j'ai parcouru le texte, selon une diagonale très pentue…

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  2. Hamon est un pur produit de la gauche institutionnelle finissante : dépenser sans compter l'argent qui appartient à la collectivité. Sauver le pS? je me demande si c'est une bonne idée de continuer à perfuser cette bande d'abrutis de bonne volonté et de bonnes idées. C'est des cons !

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    1. On se fout du PS et de ses chefs mais il y a nos copains.

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  3. ...Les écureuils mettent bien des noisettes pour l'hiver .Il s'est peut être dit à mon "Hamon " tour ?...
    vincent

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    1. Non, je ne pense pas qu'il y ait détournement de fond ou autre. Il y a eu utilisation délirante par incompétence et c'est ça qu'il faut mettre à jour.

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  4. Rien à voir entre les 200 millions payés par le Qatar ( à qui appartient le PSG) et les 200 millions de crédits bloqués par le gouvernement français dont vous
    parlez.

    Sévère mais Juste

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    1. Si, il y a des rapports et faut vraiment être un connard, comme je le dis dans le billet, pour ne pas les voir.

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