On ne verra pas ça cet été. Est-ce bien grave ? |
En ce vingt-neuvième jour de confinement, inutile de
préciser qu’on entre dans la cinquième semaine et je vais revenir sur le
discours de Macron. Yann, par exemple, estime que Macron n’a pas la carrure d’un président. Denis
le critique aussi. Je vais donc donner mon avis. J’ai voté Macron aux deux
tours de la présidentielle. Je ne le regrette pas, il n’y avait pas d’autre
offre crédible et il me semblait le candidat capable de gagner le plus proche
de mon positionnement politique, au centre gauche. On l’a vu ensuite, il a
surtout gouverné à droite et les déceptions s’enfilèrent de manière obscène.
La gestion du début de la crise a été catastrophique, on l’a
dit, il aurait fallu commander des masques plus tôt, il aurait fallu en avoir en
stock mais c’est de la faute de l’autre, patati patata. Mais c’est la
communication, notamment celle du Président qui a été très mauvaise. J’ai
écouté le premier discours de Macron. Je ne l’ai pas trouvé mauvais. Deux jours
après, on annonçait la fermeture des bistros. Deux jours après, on annonçait le
confinement (je n’ai pas écouté le discours) pour deux semaines. Deux semaines
plus tard, on annonçait la prolongation pour deux semaines (je n’ai pas écouté
non plus). Tout ça est grotesque et je ne parle pas des seconds couteaux qui
racontent n’importe quoi, s’excusent ou sont remis en place par le premier
ministre ou le Président.
Les deux discours que j’ai ratés, j’en ai eu des nouvelles
par les réseaux sociaux, la presse et les blogs. Les journaux sont soit
factuels soit critiques mais on se focalise sur les grandes annonces, comme
hier, pour le 11 mai. Dans les réseaux sociaux et les blogs, je suis abonné,
essentiellement, à des types bien à
gauche. Comme depuis hier, je ne retrouve pas dans les réseaux sociaux ce que j’ai
entendu hier.
Je trouve que Macron a eu le discours d’un président. « Voila
les grandes lignes, charge au gouvernement de les mettre en mesure ». A
plusieurs reprises, il a rappelé que c’était au gouvernement de prendre les
décisions. Il n’a pas été un Sarkozy qui aurait annoncé lui-même toutes les
mesures, y compris les couleurs de la culote de Pénélope, en se prenant à la
fois pour le Président et le premier ministre, voire un Hollande qui entrait
trop souvent dans le détail (Hollande est aussi critiquable, notamment pendant
la période Ayrault. Macron a même dit qu’il allait s’occuper de l’Europe et des
négociations avec les états. C’est son boulot. Il a parlé du monde, de l’Afrique…
Le reproche que je lis le plus souvent est qu’il n’a rien
annoncé à part la reprise de l’école et la date du déconfinement. Et tout ce qu’il
dit est critiqué et critiquable, c’était l’objet de mon billet de ce matin.
Il n’a rien annoncé sauf ce dont je parlais dans le
paragraphe précédent mais pour la date de fin il est enfin crédible. Il n’a
rien annoncé sauf le prolongement du confinement jusqu’au 11, la réouverture en
même temps des écoles, une meilleure rémunération pour ceux qui se battent
contre le covidmachin, le fait de revenir plus tard nous parler de l’après, de
se réinventer, la généralisation du port du masque et l’assurance que l’Etat
pourrait en fournir, la capacité de tester toutes les personnes ayant les symptômes,
un débat au parlement sur la possibilité de laisser les personnes fragiles
confinées et le respect des libertés individuelles, le maintien de la fermeture
des frontières avec les pays non européens, la refondation de l’Europe pour
plus d’unité et de synergie, l’aide aux pays africains, l’annulation massive de
leur dette, la non réouverture des universités, l’annulation des étudiants
précaires, une simplification et une augmentation des aides aux entreprises
pendant le confinement, un plan spécifique pour les secteurs les plus touchés,
la non modification des règles jusqu’au 11 mai, la multiplication par cinq du
nombre de masques produits, une mobilisation de la recherche avec le bon espoir
d’avoir rapidement un remède…
Excusez du peu même si certaines des annonces peuvent être
critiquées. Il a dit aussi qu’il allait répondre aux polémiques, qu’il y avait
eu des erreurs dans la gestion de la crise et qu’il en tirera toutes les
conséquences. Il a donc dessiné un début d’avenir, sans faire d’annonce sur des
sujets qu’il ne connait pas. Quand seront libérées les personnes fragiles ?
Pourrons-nous réellement aller s’entasser sur les plages en août ? J’en
passe.
Il y a des mesures avec lesquelles je n’ai aucun avis (ça
fait trop longtemps que je n’ai plus de contact avec le milieu scolaire pour me
prononcer). Il y a des mesures sur lesquelles j’ai un doute sur la mise
(notamment sur les aspects budgétaires ou le fait qu’il se « réinventera »).
Il y a des mesures que j’approuve. Et d’autres pas. Par exemple, je pense que
le déconfinement aurait pu commencer plus tôt et être progressif (sinon, basta
pour l’immunité de groupe et on va se trouver reconfinés en juillet ; on
voit ce qui se passe en Chine), je pense que « les règles » devraient
être changées (un formulaire plus simple… qu’on ne signe pas uniquement pour ne
pas être verbalisés), je pense que l’hôtellerie pourrait ouvrir plus tôt de même que la restauration mais avec des
conditions drastiques : les tables séparées d’un mètre par exemple, pour
éviter certains bouges, je pense que les bistros pourraient rouvrir mais avec
des conditions draconiennes et des contrôles.
Franchement, tenir jusqu’à fin juillet sans boire de bière
pression et sans rigoler avec les copains…
Cela étant, je ne suis ni scientifique ni en charge des
affaires de l’Etat. Toi non-plus, heureux lecteur ! Je me suis mis devant
mon poste (c’est une image, je n’ai pas la télé), hier soir, pour écouter le
Président, pas pour le critiquer, pour le casser parce que je ne l’aime pas.
Il y a des gens que j’aime bien qui disent des conneries.
Anne Hidalo, tiens ! Son certificat d’immunité qu’elle propose. C’est
clairement un appel à ne pas respecter les règles pour se faire contaminer
rapidement. On a cinq pourcent (je dis ça au hasard) de trépasser mais 95 d’avoir
la paix. Surtout, la durée d’immunité d’une personne contaminée n’est pas
connue.
J’ai vu des gens gueuler, hier soir, parce que Macron n’avait
pas annoncé la suppression de la réforme des retraites. Mais quel rapport avec
le coronavirus ? Le réforme des retraites – peut-être inique – en est-elle
la cause ?
Je le disais hier soir dans Facebook : Macron a été
bon. Bien meilleur que lors du premier de ces quatre discours et, semble-t-il,
que des deux suivants faits dans la précipitation.
Mais, évidemment, c’est de notre devoir de le casser, on
sait mieux gérer les pandémies que lui et on aurait préféré qu’il annonce que
le virus allait être terrassé par l’absorption d’un seul verre de Ricard sec.
Ben non.
Je ne crois pas qu'on puisse reprocher au gouvernement d'avoir pris ses décisions à la godille au début, et ce n'est pas fini: faut-il rappeler que c'est un virus inconnu jusqu'ici, dont on découvrait les propriétés tous les jours (ça aussi, ce n'est pas fini !), et que tous les pays ont fait des demi-tours stratégiques spectaculaires ( USA, Royaume-Uni,Suède, Chine, etc.), et que personne ne sait ce qui se passera après le confinement ?
RépondreSupprimerCe n’est pas l’essentiel de mon billet. Et si on croit Buzzin...
SupprimerHidalgo nous a promis des masques à nous parisiens ( 2 millions de personnes) y'a 7 jours pour "les prochains jours" , tous les jours je vais poser la question : où sont ils ? elle parle de masques alternatifs produit par des entreprises solidaires : si elle imagine que des couturières (les pauvres) peuvent en fabriquer 2 millions en quelques jours elle est archi-conne. "On a lancé une [initiative] avec un réseau d'une trentaine de petites entreprises de l'économie sociale et solidaire pour fabriquer deux millions de masques réutilisables en tissu fabriqué à Paris qui seront offerts aux Parisiennes et aux Parisiens" ...
RépondreSupprimerLa campagne d’électorale l’a fatiguée.
Supprimerje l'imagine en pamoison devant une couturière et se disant voilà faut ça pour les 2 millions de ça pour les parisiens.
SupprimerOuais.
SupprimerAh non... Il faut ouvrir tous les bistrots, à condition de n'y servir que du breuvage hydroalcoolique. Ricard, cocktail etc..on peut aussiremplacer l'eau par des glacons!
RépondreSupprimerSylvie
D’accord.
SupprimerCe qui m'a étonné , c'est que la décision assez lourde de conséquences économiques et sociales de fermer tous les cafés, restaurants, bars, salles de spectacles, etc. a été annoncée, comme ça, mine de rien, par Philippe, en passant à la télé, dans une déclaration
RépondreSupprimer"non sollenelle" : là, ça aurait mérité un peu de dramatisation pour faire passer la pilule.
C'est un peu comme si, juste à la fin du Journal Télévisé, le présentateur annonçait d'une phrase qu'à partir de demain, tout contrevenant au couvre-feu serait abattu sans sommations, comme aux Philippines, et enchaînait, avec un grand sourire, : " Et maintenant, un bon moment original de détente avec Le Gendarme de Saint-Tropez "
Ils ont agit dans la précipitation, ce que j’ai dit au début de billet avec trois annonces entre le jeudi soir et le lundi soir. Ça sentait un peu la panique. Maintenir les élections et fermer d’urgence les bistros et autres n’avait pas de sens. Je pense qu’ils voulaient annoncer l’arrêt de tout dès le jeudi mais qu’ils ont abandonné à cause des élections. Puis il y a eu un déclic le samedi. Donc, ils ont envoyé Philippe faire l’annonce de manière informelle.
SupprimerLe semaine de retard s'est traduite par 8 fois plus de contaminés...
RépondreSupprimerComme je le disais au premier commentateur ce n’est pas l’essentiel de mon billet.
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