25 mai 2022

64 ans d'élections nationales


 

Mon billet d’hier avec des résultats des élections successives a eu un franc succès d’estime auprès de mes nombreux dix-huit lecteurs, vu qu’il a connu 30% de visites de plus que mes billets de la veille qui étaient pires que tout. Je vais donc compléter mon joli tableau avec, en vert, le résultat des élections présidentielles et, entre parenthèses, le pourcentage de députés obtenus aux législatives (à partir de 73, seulement). Par exemple, en 1993, la gauche a fait 36% au premier tour des législatives pour obtenir, à l’issue du second, 14% des députés.

 

Année

Gauche

Centre

Droite

Extrême droite

1958

44

 

52

 

1962

44

 

51

 

1965

32

 

60

 

1967

44

 

50

 

1968

41

 

58

 

1973

45 (36)

 

54 (62)

 

1974

43

 

51

 

1978

49 (41)

 

47 (59)

 

1981

46

 

51

 

1981

55 (67)

 

43 (33)

 

1986

43 (42)

 

45 (50)

10 (6)

1988

43

 

37

14

1988

49 (49)

 

41 (45)

10

1993

36 (14)

 

44 (86)

12

1995

37

 

45

15

1997

43 (55)

 

37 (43)

15

2002

32

7

29

17

2002

37 (28)

 

43 (66)

12

2007

30

19

34

10

2007

36 (41)

8

46 (59)

4

2012

40

9

29

18

2012

47 (59)

 2

35 (39)

14

2017

26

24

26

21

2017

27 (11)

32 (62)

22 (23)

13

2022

31

28

10

30

 

La première remarque est que le système électoral est délirant. Prenez 2017, le président est issu d’une mouvance qui n’arrive pas en tête parmi les deux premières. Je n’en tire aucune conclusion : le résultat est le résultat des alliances et d’une certaine logique (au second tour, on élimine… les extrêmes). A la législative qui a suivi, la mouvance du président renforce sa position (pourquoi pas ?) et obtient près de deux tiers des députés tout en ne recueillant qu’un tiers des voix du premier tour.  Je n’en tire, non plus, aucune conclusion et ne préconise pas de changement (il faut bien une majorité).

Et j’insiste : je ne fais que des constats. A mon billet d’hier, j’ai eu des commentaires que j’ai censurés qui étaient vraiment hors sujet. On ne peut pas tout analyser en deux A4 et, au fond, je fais bien ce que je veux dans mes billets… Du coup, je ne vais pas faire beaucoup de remarques, contrairement à hier, faites les vous-mêmes…

 

Une seule mais double : en 1988, François Mitterrand a atteint des sommets au premier tour (ce qu’on ne voit pas dans mon tableau) sans atteindre de Gaulle. Surtout, la gauche fait un bon score aux législatives (moins qu’en 1981 mais personne n’a fait mieux depuis) mais c’est la seule fois où la majorité n’était pas absolue.

10 commentaires:

  1. Je pense que, dans votre cas, un petit séjour dans une confortable maison de repos ne va pas tarder à s'imposer.

    Pas forcément très long… disons : trois ou quatre ans, ça vous irait ? Sans visite ni sortie, il va de soi.

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  2. Le plus impressionnant, je trouve, est le résultat des élections législatives de 1993. Les Français en avaient marre de la gauche et ont voté majoritairement pour des députés de droite (86% !).
    S'en est suivi l'élection de Chirac en 1995 et ce que l'on sait ensuite...

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    1. Oui, sans compter un élément qu'on ne voit pas dans mon tableau : Jospin était en tête au premier tour de 1995 et le duel fratricide au sein de la droite n'est pas à garder dans les annales.

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  3. Je ne comprends pas les pourcentages en vert.
    Hélène

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    1. Ah ! c'est que le pourcentage en vert a toujours été d'un maniement extrêmement délicat !

      Dans les écoles supérieures de pourcentage, les étudiants ne l'abordent qu'en dernière année, c'est vous dire…

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    2. Ayé, voilà le fort en maths qui pontifie !
      Hélène

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    3. Ils sont très délicats, en effet, vu qu'ils représentent, comme c'est indiqué, les grandes tendances au premier tour des présidentielles.

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  4. Magnifique moteur Deutz marinisé !
    Tu m'as fait rajeunir de quelques années... Avant la retraite quoi !

    Merci.

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  5. Oui, notre système électoral est délirant... Mais peut-être pas au point de donner une majorité absolue à un parti (ou une coalition) qui représente à peine plus du quart des électeurs (LREM est à 26 ou 27% dans les sondages) et vers lequel les reports de voix au second tour seront médiocres (les LR sont à 10% dans les sondages, au lieu de 22% en 2017). De plus, lors des duels LREM - NUPES une partie des électeurs RN du 1er tour sont bien capables d'aller voter NUPES au second, et lors des duels LREM - RN, les reports de voix des électeurs de gauche ou de droite républicaine du 1er tour vers LREM risquent d'être moins bons qu'en 2017.
    En fait ce sont les triangulaires LREM - NUPES - RN qui seront le plus favorables à LREM grâce à la petite réserve de voix de droite républicaine. Mais si l'abstention est aussi forte que prévue (> 50%), il y en aura peu.

    C'est donc difficile de tirer des enseignements des élections précédentes, car c'est une situation qu'on n'a jamais connue. Je ne pense évidemment pas que la NUPES va être majoritaire, mais il est possible que LREM n'ait pas une majorité absolue. Cela va se jouer à pas grand-chose.

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