02 octobre 2022

Une refondation de la gauche - l'Europe en ligne de mire



Ca doit être la mode, chez les socialos, de diffuser des tribunes dans le JDD. Je signerais bien la dernière si j'étais au Parti Socialiste mais j'ai déjà posé ma croix sous les papelards de Dray et de Cazeneuve... Je ne peux pas tout rénover avec mes petits bras. Il s’agit, cette fois, d’un texte de dirigeants du parti, proches de personnalités assez peu partisanes de la direction actuelle du parti, comme Hélène Geoffroy (principale opposante à Olivier Faure), Anne Hidalgo et Carole Delga.

Il s’agit, cette fois, de : « rassembler les socialistes sur l’essentiel pour pouvoir espérer à nouveau rassembler la gauche durablement ». J’ai tout lu, je vous jure, mais c’est un peu abscons et surtout très chiant : ça ne parle pas de bière et de nichons. Et comme les motions des congrès, on a du mal, quand on est à l’extérieur, de voir la différence avec les autres publications.

 


Il y a des points qui me touchent particulièrement et auxquels j’adhère. Un extrait : « Refondation de la République, pour qu’elle tienne toutes ses promesses de liberté, d’égalité et de fraternité. Par le renforcement et le redéploiement de ses services publics dans tous les territoires, par la priorité absolue à l’éducation, à la santé, à l’enseignement supérieur et à la recherche. Par un soutien sans faille à la Culture que nous considérerons toujours comme « essentielle ». Par le renforcement et l’impartialité de sa justice et de sa police déployées au plus proche des citoyens. Par son engagement contre toutes les discriminations, le racisme, l’antisémitisme, le sexisme et l’homophobie, et pour faire vivre la laïcité partout. Par l’aboutissement de sa décentralisation, pour donner enfin de l’air et de la visibilité budgétaire aux territoires, en co-construisant les politiques et en clarifiant les compétences. »

Il va de soi que je me fous un peu de la culture (on pourrait en discuter mais tant que l’on continuera à subventionner des va-nu-pieds sans une nette priorité pour l’apprentissage de la musique et l’éducation des mômes via le renforcement de médiathèques, par exemple, je m’en contre-pignole). Il va de soi, aussi, que je ne serai pas d’accord avec les rédacteurs quand ils parlent du renforcement des services publics (tant la plupart le réduise, dans leurs discours, au maintien de bureaux de poste dans des trous à rat d’où ne part aucun courrier ou à la construction de voies ferrées totalement inutile mais ça fait joli dans un bilan). Pour le reste, oui ! Ca me fait penser que je n’ai pas fait de billets sur la décentralisation depuis la nuit des temps.

 


C’est, toutefois, la partie sur l’Europe qui m’a incité à déballer mon clavier, aujourd’hui. A droite, ils ne pensent qu’à supprimer les normes de courbages des concombres et, à gauche, ils veulent imposer de nouvelles normes dont ne veut personne tout en conchiant les accords existants. Cette fois, on voit enfin une proposition pour renforcer l’Union Européenne sans énerver les zouaves qui se pensent patriotes ou penchent vers le nationalisme. Défendre l’Europe du travail, par exemple (et même si cela ne veut pas dire grand-chose), n’est pas une perte de souveraineté.

Ce n’est pas vraiment le sujet de mon billet mais je pense sincèrement que c’est ainsi qu’il faut parler puis agir.

Je vais citer la conclusion de la première partie qui est très jolie : « Pour mener à bien ces refondations, nous revendiquons la radicalité des politiques publiques nécessaires. Car c’est bien à la racine que tous ces défis doivent être relevés. Et vite, car le temps nous est compté. Mais cette radicalité ne peut se confondre avec les démagogies et populismes qui conduisent au chaos. Chercher la vérité et la dire, c’est avoir le courage de nommer les problèmes autant que celui de proposer des solutions ambitieuses mais crédibles, que nous réaliserons réellement. Elles seules sont susceptibles de rassembler et d’emporter l’adhésion d’une majorité de nos concitoyens. »

 

La suite est consacrée au Parti Socialiste et à son prochain congrès. Encore un extrait (je fais un billet de fainéasse) : « L’accord électoral Nupes a été le produit de l’état « comatique » de la gauche sociale et écologique, une réponse électorale unitaire attendue par le peuple de gauche face à sa dispersion, une réponse conjoncturelle visant à préserver sa présence à l’Assemblée Nationale et y agir ensemble. Pour regagner et créer une dynamique positive, d’espérance et de conquêtes, sans laquelle la gauche même unie est condamnée à n’être qu’une force d’opposition plus ou moins forte, nous devons la refonder avec audace et sincérité, et changer son centre de gravité actuel qui la conduit à l’impasse. » Je vais traduire pour les non-comprenant. En bleu, tiens ! Certains zozos ont voulu s’allier avec des radicaux pour sauver leurs postes au Parlement mais il convient de retrouver le centre gauche, la base de notre électorat. Fin du bleu. J’ai mis en gras, tant qu’à cliquer sur des trucs.

Vous pouvez tout lire, aussi ! Prenez trois cafés avant et mettez la musique à fond, tout de même.

 


On a vu récemment dans la presse (article réservé aux abonnés et comme c’est le Figaro, je ne peux pas lire) que la direction actuelle du PS (contrairement à celle du PCF et d’EELV) envisager sérieusement de continuer l’alliance avec LFI. Comme le dit le camarade Audibert dans Facebook : « Donc le parti socialiste réfléchit à faire liste commune à l'élection européenne avec des anti-europeens, dont le chef de file voulait supprimer le drapeau européen à l'Assemblée Nationale ? Il va falloir réfléchir vite et arrêter les conneries. Vendre son âme, son passé, son histoire, pour sauver quelques sièges n'a jamais été la bonne solution. »

Mitterrand doit en effet se retourner dans sa tombe.

Si jamais une telle alliance devrait voir le jour, j’appelle tous ces braves gens qui font des tribunes que je signe (ou pas, en l’occurrence) à monter un nouveau parti. J’appelle surtout les militants socialistes à ne pas reconduire Olivier Faure, au prochain congrès, mais je suis assez pessimiste, tant les militants socialistes sont suivistes derrière leurs dirigeants élus… Ce n’est pas Jean-Luc Mélenchon qui me contredira, surtout qu’il a « fait carrière » après avoir déserté ce panier de crabes.

 

En appeler à Mitterrand, c’est mal, je sais. Surtout pour prôner à demi-mots une scission du PS… Mais cette élection européenne est l’occasion rêvée pour cette refondation.

 

J’ai écrit en vert, cette fois. Il n'y aucun jeu de mot dans le titre de ce billet.

5 commentaires:

  1. « Il n'y aucun jeu de mot dans le titre de ce billet. »

    C'est aimable de le préciser ! Sans cela, j'y étais encore ce soir…

    Sinon, le fait qu'un texte, n'importe lequel, soit co-signé par Mme Hidalgo suffirait à me faire enfuir à toutes jambes en me pinçant le nez.

    Mais comme je ne suis pas socialiste, tout le monde s'en fout, moi itou.

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    1. J'aurais dû cacher la précision au milieu du texte... Mme Hidalgo n'a pas signé, à part ça. C'est une copine à elle.

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    2. Ouf ! le texte est sauvé…

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  2. C'est terrible mais les partis politiques me semblent appartenir à un autre monde.
    Hélène

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