01 février 2024

Faut-il soutenir les agriculteurs ?

 


Un pote a fait une publication dans Facebook pour indiquer que les agriculteurs ne devraient peut-être pas aller bloquer Paris car les Parisiens pourraient très bien ne plus les soutenir au motif « faut pas abuser ». J’ai répondu que je ne vois pas pourquoi les parigots iraient soutenir les paysans dans la mesure où ces derniers n’iraient jamais les aider… Un lascar a répondu (je cite) : « Je n’ai pas l’habitude de commenter mais là…Nicolas Jégou rien en retour? Si une alimentation de qualité cela s’appel rien en retour alors oui effectivement… il y a un problème de compréhension de la part de ses bobos parisiens … »

La condescendance des ploucs à l’égard des habitants de la capitale est toujours amusante. Je ne sais pas si notre rural veut bien soutenir un ménage de proche banlieue parisienne vivant dans un appartement de 60M2 à 4, pour un loyer de 1200 euros, tout en se tapant, pour chacun des adultes, deux fois trente minutes de transport et courant en permanence pour s’occuper des gamins.

On peut effectivement prendre des popcorns et regarder les manifestations de tracteurs dans son écran plat, avec un certain soutien, voire une légère affection ou une sympathie affirmer mais si ces guignols nous ajoutent des galères dans la vie quotidienne, on peut aussi clairement et nettement les envoyer chier.

 


La condescendance va un peu dans tous les sens. Je suis allé voir le profil de mon Facebook. Il semble habiter dans une petite ville de province et c’est presque à ce titre qu’il défend ceux qui « vivent de la campagne », comme s’il voulait s’excuser de ne plus avoir à labourer la terre et faire ce genre de travaux qui me semblent passablement gonflants.

Défendre les paysans est sans doute une posture très gratifiante.

Il faut prendre du recul : ils nous fournissent une nourriture de qualité, disait l’andouille, mais la ménagère regarde surtout le prix du produit plutôt que d’étudier l’usage de pesticides dans la culture du mais pour nourrir les poulets élevés en plein air. Ou autre. Moi aussi, j’ai un métier. Il permet aux gens de retirer des espèces pour payer des bières dans des bistros (par exemple). Je ne sais pas si les billets qui sortent de nos machines sont de qualité… Toujours est-il que notre imbécile s’imagine avoir un boulot moins important que celui des agriculteurs qui formeraient une espèce d’élite de la nation… Pauvre garçon.

 

Nous, soussigné Nicolas Jégou, revendiquons le droit de nous foutre totalement du mouvement de protestation des agriculteurs tant qu’ils n’empêchent pas la livraison de bouffe dans les commerces ce qui ne m’empêche pas de suivre les informations avec attention pour la seule et bonne raison que j’ai des copains qui bossent dans des fermes.

Nous soutenons toute action politique du gouvernement visant à uniformiser les normes entre les différents pays avec qui nous avons des accords commerciaux si ces normes ne sont pas totalement inutiles et encourageons toutes les actions contre le foutage de gueule environnemental qu’il soit de la part des agriculteurs qui déversent un tas de saloperies dans la nature tout comme de celle des écolos qui ont une fâcheuse tendance à nous les briser pour des âneries.

Nous encourageons les agriculteurs à acheter du matériel au moins assemblé en France et nous conchions ouvertement les industries qui leur vendent différents machins comme des semences, des insecticides et autres saloperies de désherbage.

 

Ainsi soit-il.

17 commentaires:

  1. Vous pourriez nous récrire tout ça de façon un peu plus structuré et lisible.
    On sent bien que vous avez le désir de nous communiquer quelque chose. Mais quoi?

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  2. Etre solidaire, oui. Jusqu'à un certain point, mais oui. Chacun doit pouvoir vivre correctement de son travail. En sortant des clichés type image d'Epinal ("C'est un métier de passion", "Je n'aurais pas pu travailler dans un bureau", etc.). Et en dégageant aussi la com du type "alimentation de qualité".
    Je précise que j'ai été impacté par les blocages d'autoroutes, mais pas trop. Je vais au travail, avant les bouchons.
    Vous avez parlé des subventions dans votre billet précédent, il me semble. Mais comme pour les revenus, qui a-t-il de commun entre l'éleveur de brebis ariégeois (qui ne crève pas forcément de faim, cela dépend...) et le céréalier briard ?
    Pour ma part, je suis un peu sidéré par à la fois le soutien unanime des politiques et de la population. Je suis prof, l'Ecole rencontre de graves problèmes, depuis longtemps, mais plus graves ces derniers temps. Et je ne comprendrai jamais des gens qui ont un soutien inconditionnel à une partie du monde agricole qui peut casser/brûler/dégrader en toute impunité, et qui en même temps ont laissé se mettre en place Parcoursup pour leurs enfants, en traitant les grévistes de preneurs d'otages, et viennent maintenant chouiner parce que PetitChéri n'a pas l'orientation souhaitée.
    Tout cela me fait penser aux "casserolades" pendant le covid. Notre société a des critères curieux sur les mouvements sociaux. Un copain flic me disait : "Vos manifs sont sympas, cela se passe toujours bien !". Moi : "Oui, mais à la fin on perd."
    Marc

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    1. Oui, il y a un "deux poids deux mesures" qui fait sale...

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    2. « l'Ecole rencontre de graves problèmes »

      Le premier étant sans doute la très approximative maîtrise du français dont font étalage certains de ses "profs"…

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    3. Comme les majuscules en trop ?
      NJ

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  3. Perso je ne vois aucunes raisons de soutenir les agriculteurs. je résumerais qu'en disant que les seuls résultats concrets que je verrais de leur mouvement, ce sera sur mon ticket de caisse et ma feuille d’impôts. Mouvement initié par des gens qui au final son plus riches que moi. Tous ces beaux tracteurs (pour ne parler que de cela) qui pris un à un valent plus que ce que je possède personnellement (on va me dire oui mais ils ont emprunter pour acheter leur tracteur.. Ma banque elle ne me prêterais pas pour acheter un petite twingo :-( )
    je ne suis même pas certains d'y gagner en qualité vu que l'une de leurs revendications concernent l'interdiction des engrais, pesticides et autres poudres magiques....
    Et puis j'ai beaucoup de mal avec la violence. Je tiens à ma liberté. Si j'ai envie d'acheter des tomates marocaines, c'est mon droit, ce n'est pas pour me faire imposer l'achat de tomates françaises par un type qui avec ses subventions européennes aura acheté une belle allemande ou sportive japonaise...

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    1. Il n’y a pas que des fortunés, non plus ! Mais on est à peu près d’accord.
      NJ

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  4. A M. Goux :
    Je suis d'accord avec vous. Mais le sujet mérite mieux qu'une petite pique facile. C'est d'ailleurs très fréquent de s'en tenir à une idée reçue ou même à un fait avéré, mais ponctuel, sans véritablement approfondir ou en chercher les causes. La presse fait ça très bien, les RS encore mieux. Pendant ce temps, l'EN s'enfonce un peu plus.
    Quant à ma maîtrise approximative du français, heureusement j'enseigne les mathématiques. Je fais ainsi moins de dégâts.

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    1. Le sujet mérite une pique facile quand ce n'est pas celui du billet. Quant aux causes du "bagouinage" des profs, il y en a plein : c'est une insuffisance des critères de recrutement mais comme on a des difficultés de recrutement...

      Alors on peut lancer des piques peinardement.

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  5. comme le disait si bien un célèbre égoutier : chacun sa merde. je vais peut-être arrêter d'écrire sur mon blog à force de voir que tu traduis bien mieux que moi ma pensée... je poursuis ma longue sieste alors. pour le reste, les pégus me font pleurer les fesses parfois, je ne les plaindrai jamais. désolé pour les majuscules

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  6. Je me disais bien que j'avais oublié de répondre à des commentaires, ici.

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