C’est un peu une tradition, chez moi, le matin du 11 novembre
de regarde la télé jusqu’à la fin de la cérémonie. Aujourd’hui, n’ayant pas
mieux à faire, je m’y suis mis à 8h30 et j’ai décidé de regarder l'Heure des pros sur CNEWS (perdre
du temps devant une chaine d’information est rarissime, chez moi, mais il m’arrive
de trainer sur cette chaîne en fin de soirée pour rigoler des réacs qui s’agitent
bêtement).
Ce matin, Pascal Praud recevait six personnes pour parler de
la libération de Nicolas Sarkozy. L’animateur et quatre de ces invités n’ont
pas parlé des actes reprochés à l’ancien Président mais ils ont fait le procès
de la justice. Les deux autres, Charlotte d’Ornellas et Jean-Michel Blanquer
étaient bien plus objectifs et rappelaient tout de même qu’il y avait des actes
derrières la condamnation…
Je ne vais pas reparler longtemps de l’affaire. La chaine « l’esprit
critique » en a fait une
vidéo. Je vous conseille sincèrement de la regarder (elle dure une demi-heure)
afin de vous replonger dans le bain. Je rappelle les faits : il y a
quelques semaines, la justice a reconnu Nicolas Sarkozy coupable d’association
de malfaiteurs parce qu’il a eu des dizaines de preuves que ces équipes sont
allées voir des responsables libyens en vue d’obtenir un financement pour sa
campagne présidentielle de 2007 en échange de la remise sur la scène
internationale de Kadhafi, l’aboutissement en ayant été la réception du
dictateur à l’Elysée.
Les juges l’ont condamné à une peine de prison de cinq ans
avec exécution provisoire dans un cadre bien prévu par la loi et mis en œuvre par
des politiciens qui se retrouvent maintenant sur le banc des accusés, en
indiquant des motifs assez précis. On peut ne pas être d’accord : effectivement
pépé n’est plus très dangereux… (« pépé » est un terme un peu
affectueux mais j’ai trouvé Sarko vraiment vieilli et amaigri dans les dernières
images qu’on a vues).
Nicolas Sarkozy a fait appel et bénéficie à nouveau de la
présomption d’innocence. Il a pu sortir de prison, jusqu’au nouveau jugement,
avec quelques conditions dont on parle beaucoup depuis hier.
Ainsi, l’émission de l’Esprit critique que j’évoquais détaille
des aspects de l’affaire et elle n’est pas tendre avec Nicolas Sarkozy (vous
pouvez aussi écouter l’édito
de Patrice Cohen de ce matin et lire
celui du Figaro) mais ce qui m’intéresse est bien l’émission de Pascal Praud.
Franchement, on peut se demander comment on peut encore
appeler CNEWS une « chaîne d’information ». Je connaissais leur propension
à taper sur les immigrés et les wokes mais, ce matin, ils ont dépassé le stade
du mensonge par omission.
Par exemple, ils ont beaucoup parlé de l’interdiction faite
à Sarko de rencontrer le Garde des sceaux et déblatéré un tas d’âneries. En
passant, ils ont oublié de rappeler que l’ex a été condamné dans une autre
affaire (dite « Bismuth ») d’avoir tenté d’obtenir des renseignements
de la part de magistrats et que l’interdiction de voir le Ministre de la justice,
qui dispose nécessairement d’informations, n’est pas illégitime !
Dans leurs délires, ils en sont arrivés à oublier l’indépendance
de la justice : elle ne dépend pas de l’exécutif.
Je comprends parfaitement que l’on veuille soutenir Nicolas
Sarkozy et qu’on ne croit pas à sa culpabilité mais le devoir des journalistes
est aussi de nous parler de la communication de l’ancien chef de l’Etat et ils
pourraient se souvenir qu’un débat a pour intérêt de confronter des opinions
divergentes.
J’avais toujours pris CNEWS pour une chaîne de divertissement
et je ne change pas d’avis.
Tomber là-dessus en attendant l’émission au sujet des cérémonies
du 11 novembre m’a mis mal à l’aise et j’ai éprouvé un gros gène en écoutant,
ensuite, les hommages rendus à de grands hommes d’Etat, Clémenceau, évidemment,
mais ce matin, sur France 2, ils ont aussi beaucoup parlé de de Gaulle.
Mais quelle indignité d’avoir eu, juste avant, une émission
à la gloire d’un type qui est tout de même proche d’avoir accompli des actes de
traitrise envers la nation, d’un lascar qui a envoyé ses deux principaux sbires
rencontrer un type condamné à perpétuité en France pour un acte de terrorisme
faisant 170 morts.
Quel indignité, le jour de l'hommage aux morts pour la France.
Et ces couillons pensent défendre, à longueur d’heure d’antenne,
la grandeur de la France.
"Quelle indignité", c'est une phrase qui me marquera toujours. Je la sors des fois.
RépondreSupprimerAprès tu tentes le diable. Regarder CNews, sachant que le distingué Morrandini y officie toujours, je n'y suis pas allé depuis le changement de nom. Je me souviens de Itélé.
Ah ben j’avais oublié itélé.
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