03 septembre 2013

Voter ou intervenir ?

Quand on lit les "preuves" mises en ligne par le Gouvernement (pdf), on n'a plus vraiment envie de débattre sur la nécessité d'intervenir en Syrie mais uniquement de se demander comment il se fait que notre pays, la France et tout ce qu'elle devrait représenter, ne soit pas déjà en train de foutre une raclée au tyran...

Certes, il y a des gens contre, comme Bab, à gauche, ou Koltchak, à droite. C'est la routine. Je les lis avec attention, tous les avis sont bons à prendre.

Parmi les politiques, il y devrait y avoir un large consensus en faveur d'une intervention mais...

Discutant avec mon ami Falconhill, hier, nous avons fait un vague constat de désaccord qui ne pourra se régler que devant quelques breuvages à base de mousse. Il me disait que c'était à la majorité, au Président, d'organiser le rassemblement. Je ne sais pas ce que cela veut dire.

Toujours est-il que je constate : ces glandus, cadres de l'opposition, sont en train de vitupérer sur le fait qu'il faille un vote du Parlement alors qu'ils voteront nécessairement pour, au nom de ce rassemblement. Comme si c'était un sujet vraiment important, pendant qu'un tyran maltraite son peuple. Comment faire « le rassemblent » dans ces conditions, avec des lascars plus intéressés par la politique politicienne, par la nécessité de se faire entendre, d’exister, de justifier son mandat ?

La France est peuplée de peine-à-jouir qui sont toujours prêts à débattre de conneries. Si j'étais responsable de l'opposition, j'appellerais à intervenir (tout en mettant les réserves d'usage : faudrait pas trop énerver Poutine et faudrait pas que les braves gens des pays voisins et ceux de minorités religieuses en prennent trop dans la gueule).

A-t-on vu un responsable de l'opposition réagir aux "preuves" ? Moi pas. J’en ai vu réclamer des votes, parler d’urgence démocratique et d’un tas de machin comme ça. Je n’ai pas vu un seul de ces élus expliquer aux citoyens ce qu’il se passe en Syrie. Pourtant, il me semble que la démocratie passe aussi par l’information des électeurs…

Jean-François Copé me semble être le seul responsable politique de l’opposition à ne pas raconter trop de conneries sur le sujet, même si ça me fait mal au cul de l’accepter.

Il faut être violent ! Vous vous rappelez ? C’était le titre d’un de mes billets, la semaine dernière. Je disais que j’étais fatigué de certaines circonvolutions de la part de politiciens ou d’internautes.

Violence du jour numéro 1 :

La situation en Syrie est un bordel sans nom avec d’un côté un tyran sanguinaire aidé par l’Iran et, de l’autre, une opposition où les salafistes et les frères musulmans prennent de plus en plus d’importance. On n’y comprend rien et d’ailleurs je m’en fous. Il ne s’agit, par cette intervention, d’aller mettre de l’ordre dans ce patelin, sinon, il aurait fallu intervenir il y a deux ans, mais de donner des baffes à un type qui tue son peuple avec des moyens illégaux alors que des moyens légaux sont disponibles.

Les opposants à l’intervention sont invités à réviser leurs argumentations en conséquence.

Personne n’est assez con pour ne pas tirer d’enseignements du passé, y compris très récent, quand on voit le merdier en Egypte.

Violence du jour numéro 2 :

Politiciens, merci de donner votre avis sur l’intervention en question plutôt que sur la nécessité de faire un vote…

Violence du jour numéro 3 :

Des imbéciles à droite profitent de l’occasion pour faire des analyses à la petite semaine du sort d’Hollande. Outre le fait que ça n’est pas de sa faute s’il se trouve isolé sur la scène internationale (Cameron et Obama ont aussi leurs problèmes de politiques intérieure et de communication, tout comme Hollande, d’ailleurs), on pourrait se demander si ce n’est pas le seul à avoir des couilles.

Toujours est-il que ces crétins de droite devraient donc s’imaginer que Hollande ne fait pas toutes les actions en fonction de sa propre popularité mais aussi en fonction de ce qu’il y a de bien pour la France. Des confrères et néanmoins amis blogueurs, Elie et Juan, ont fait des billets de blog (j’y reviendrai dans un autre billet) sur la différence entre l’antisarkozysme et l’antihollandisme. Nous avons ici un parfait exemple. J’ai beaucoup critiqué Nicolas Sarkozy et sa politique étrangère avec les pays du coin. Par contre, je n’ai jamais dit qu’il agissait par intérêt personnel ou pour sa propre popularité.

Les « trolls de droite » n’ont absolument rien de concret contre Hollande. Ils préfèrent raisonner en politique politicienne…

Je vais leur répondre néanmoins, c’est mon sport préféré : tout d’abord Hollande n’a rien à cirer de sa popularité, il ne se présente à aucune élection avant 2017. Ensuite, il pourrait très bien sortir renforcé de cette opération, y compris si aucune intervention n’est faite : pour l’instant, la France est le seul pays « occidental » à être pour l’intervention or sa nécessité saute aux yeux d’une majorité de citoyens…

Lecture du jour numéro 1 :

Free Casa Babylon a intitulé son billet d’hier : l’alibi pour ne pas parler de la Syrie. Je voulais mettre des extraits ici mais comme je suis à peu près d’accord avec tout, ça serait du gaspillage. Allez lire.

Lecture du jour numéro 2 :

Sarkofrance, dans son billet matinal, constate comme moi que c’est le bordel et que trop de dirigeants politiques préfèrent parler du vote que de la situation en Syrie.

25 commentaires:

  1. Vous appelez ça des preuves... Décidément l'histoire ne vous apprend rien.

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    1. Vous vous attendez à quoi ? un papier signé du despote reconnaissant sa culpabilité ? On parle de renseignement. On a le droit de douter du travail de nos barbouzes mais bon on a aussi le droit de les croire. S'agissant de l'histoire, elle nous apprend 1) que l'horreur et la cruauté envers les populations civiles n'ont pas de limites et 2) que lt'absence de réaction de la communauté internationale conforte les tyrans dans leur folie meurtrière.

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    2. Tu es bien un con. Tu n'as pas vu que je mettais des guillemets à "preuve".

      Il n'empêche que je ne suis pas adepte de la théorie du complot.

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    3. Alexis, nos commentaire se croisent. On est d'accord.

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  2. Le même sujet que celui dont traite Sarkofrance impose les mêmes questions:


    1 -Que signifie "intervenir militairement mais en prenant bien soin de ne pas renverser el-Assad"?

    2- Que signifie "punir" (terme emprunté au langage de la morale), en termes d'objectifs politiques ou militaires?

    3- Que va-t-on bombarder, en dehors de lieux prévus et évacués à l'avance (voire peuplés de boucliers humains)?

    4- Si,demain,les forces de la révolution anti-el-Assad utilisaient des gaz toxiques, va-t-on les bombarder aussi?

    Espérons que le Congrès américain mettra fin à tous ces non-sens politiques et militaires, et que l'on reviendra à la recherche d'une solution politique à cette guerre civile mêlée d'une guerre de religions...solution ne faisant pas la part trop belle aux djihadistes armés par l'Arabie Saoudite.

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    1. Vous croyez vraiment qu'on arrivera à une solution politique ?

      1. A priori bombarder ce qui est bombarda le : positions militaires...

      2. La punition n'est pas nécessairement de l'ordre de la morale mais pour supprimer l'envie de recommencer.

      3. Voir le 1.

      4. Avec des si...

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    2. Soit on bombarde significativement les positions militaires d'El-Assad, de façon à risquer de lui faire perdre la guerre civile et de le renverser; soit on les bombarde de façon symbolique, et il n'en aura rien à cirer.

      Une guerre civile finit toujours par avoir une solution politique, qui est soit l'effet d'une négociation, soit l'effet de l'équilibre des combats: dans ce cas, chaque groupe finit par se contenter de régner sur le territoire qu'il contrôle, et, un jour, chacun se résigne à ce partage, et les combats cessent, parce que se battre pour rien, à la longue, c'est fatigant.

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    3. Voilà et on compte les morts...

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  3. La droite est contre si la gauche est pour et inversement
    Copé est le seul à droite (tant pis pour sa carrière) à être d'accord avec les positions de la Présidence.
    Tous les autres sont des trous du cul qui vont scander, bien après, on aurait dû, y zavaient qu'à faire et autres conneries du genre.
    Ce qui les fait chier, c'est que ce n'est pas leur guru Sarko qui est à l'Elysée

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    1. Au contraire, il géré très bien un tournant dans sa carrière !

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    2. j'aurais dû dire "tant pis pour sa carrière, se disent les droiteux"

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  4. Le fait d'être contre une intervention en Syrie ne signifie pas que l'on soutien le régime Syrien ou qu'on n'en perçoit pas toute l'horreur.

    1) vous parlez de "raclée" dans votre article, c'est bien faire peu de cas des forces armées adverses qui ne se résument pas seulement aux forces Syriennes en estimant que ce ne sera qu'une promenade de santé pour les occidentaux. Comme tout le monde le pensait lors de l'intervention en Afghanistan.

    2) Une solution politique aurait été possible il y a deux ans mais il n'aurait pas fallu exiger le départ d'Assad. On aurait alors évité des milliers de morts. Mais la communauté des gentils occidentaux a une fois de plus idéalisé le conflit au lieu de voir les choses telles qu'elles sont, avec distance, et essayer de résoudre le problème avec les rapports de force existant sur le terrain. On ne résout pas les problèmes avec de bons sentiments de scouts mais avec de l'intelligence, de la stratégie et de la diplomatie.

    3) Les positions occidentales sur ce conflit sont encore empreintes d'impérialisme. Les occidentaux croient toujours être les seuls à penser convenablement à la place des peuples et à pouvoir donner des leçons de démocratie au détriment de la vie des autres, qui meurent sur le terrain. C'est lamentable. Un peu plus d'humilité aurait permis d'envisager des solutions politiques certaines et surtout de garder le régime en place avant qu'il ne lamine son peuple, seul rempart actuel contre le terrorisme islamique dans la région.

    Maintenant évidement il est bien tard... que faire ? laisser tuer un peuple par un despote qui s'est isolé face à l'adversité du Monde ou permettre à des islamistes de prendre le pouvoir ?

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    1. 1. "Raclée" est une expression et je n'imagine pas de troupes au sol.

      2. Oui, et ?

      3. Ta position est contradictoire. Tiens ! Pourquoi l'islamisme ne serait-il pas bon pour eux ? Impérialiste, va !

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  5. Bon les gens... Vous êtes hors sujet désolé. Vous avez le droit d'avoir un blog.

    Mon billet est peut être mal branlé mais il me semble que le sujet central est le vote que réclament certains. Les commentateurs n'en parlent pas.

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    1. On en a parlé déjà hier... et puis il n'y a pas grand chose à dire :
      - oui la constitution ne prévoit pas l'obligation d'un vote,
      - oui c'est vrai que le vote du Parlement pourrait permettre d'apporter un soutien fort de la nation au Président de la République ou au contraire d'exprimer officiellement le refus de partir en guerre des français via leurs représentants. Cela donnerait dans un cas comme dans l'autre une image forte de la France. Mais je pense qu'à peu près tout le monde est à peu près d'accord là-dessus, d'après ce que je lis ça ou là...

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    2. Non. La Constitution interdit le déroulement d'un vote.

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    3. c'est bien dommage, dans un pays qui donne des leçons de démocratie au monde entier à longueur d'années.

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    4. Oui mais ce sont ceux qui gueulent contre l'absence de vote qui sont à l'origine de l'interdiction.

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  6. C'est entre autres parce que la Constitution ne permet pas de vote sur une intervention extérieure qu'il est urgent d'en changer - depuis longtemps d'ailleurs - comme j'en avais donné un aperçu il y a deux ans déjà. C'est une notion complètement différente de celle de "la patrie en danger" où l'urgence prime. Bien entendu, une Constitution acceptable pour le peuple est un texte où un nombre vraiment significatif de citoyens aura concouru à sa rédaction. N'est-ce pas cela qu'on nomme démocratie, justement ?

    Actuellement, il faut bien "faire avec" une prose vieillie, déséquilibrée par de très nombreux additifs, inadaptée, et de plus en plus perméable à des directives venues d'ailleurs : ce qui n'empêche pas de dire ce que l'on considère comme pertinent sans encourir la censure. Le Pouvoir actuel ne semble faire aucun effort dans le sens d'une nouvelle rédaction : peut-être parce que le contexte législatif et constitutionnel lui sied, tout simplement. Cela lui permet par exemple de décider d'intervenir en Syrie sans attendre la confirmation (ou le démenti) que ce sont bien les troupes d'Assad qui ont déclenché des gaz (et lesquels ?). C'est constitutionnel, ce n'en est pas moins illégitime.

    Et pour répondre à un autre article, c'est bien Hollande qui décide, lui dont avant les élections je ne voulais pas pour représenter la gauche, ou une présumée branche de celle-ci.

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    1. La Constitution devrait obliger à donner des baffe à un type qui massacre son peuple.

      Pour le reste, envahir la Syrie ne serait pas Constitutionnel. Une déclaration de guerre doit passer par le Parlement.

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    2. C'est bien pourquoi Hollande s'est bien gardé de parler de guerre, mais de punition. C'est un peu jésuitique comme procédé....

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    3. Mais non. Il y a un connard qui mérite des baffes. Pour le reste seule une solution politique (je ne sais pas laquelle) permettra d'améliorer la situation politique du pays. C'est toi qui joue sur les mots.

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  7. Je crains quelque chose. Peut-être me trompé-je. Si d'une façon ou d'une autre Assad est prié d'aller ailleurs, sur qui reposera réellement la légitimité ? Sur les opposants venus d'ailleurs ? évidemment non. Sur l'armée ? Comme en Égypte elle est sujette à caution (pas pour les mêmes raisons) car elle reste soumise au parti Baas. Sur l'opposition légitime, celle qui se terre et ne peut pas dire grand-chose actuellement ? Je crains que l'avenir ne lui donne pas plus le droit de l'ouvrir (toujours comme en Égypte).

    Alors, que faire ? Car à mon avis Assad, comme Hollande d'ailleurs, n'est qu'un pion. Son départ ne résoudra rien. Qu'en penses-tu ?

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    1. Je ne crois pas à cette histoire de pion. Par contre, je ne sais pas ce qu'il faut faire. Je ne me suis jamais prononcé pour ou contre une intervention. Relus moi. Je récuse les arguments de ceux qui sont contre car ils oublient systématiquement de rappeler ce qu'on peut faire contre les massacres.

      Je pense que la démocratie ne peut pas s'imposer rapidement et que nous n'avons aucune légitimité pour donner des consignes. Par contre, on l'a pour filer des baffes.

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    2. Les massacres ont été le fait des deux camps armés (celui d'Assad en premier bien entendu), donc les baffes, il va falloir en distribuer pas mal, y compris au prince Bandar et à l'émir du Qatar destitué. Pas si simple, à cause du pétrole...

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