29 juin 2014

C'est ma tournée, patrons !

8 organisations patronales envoient une lettre ouverte à François Hollande et Manuel Valls. Pépère et Manu étant occupés à vérifier l'évaluation des biens immobiliers des ministres, je vais répondre à leur place. Si je peux rendre service.

Cher Pierrot, chers copains de Pierrot,

Alors, les vacances, se préparent ? Vos femmes et vos enfants vont bien, messieurs ? Et ton mari, Elisabeth ? Parfait ! Allons directement à l'essentiel.

Tout d'abord, dans votre bafouille, vous reconnaissez plus ou moins qu'une partie des maux de la France, son retard par rapport aux autres pays, sont dus à la mauvaise gestion de la France pendant les 10 dernières années. Je suis vache ! « Pourtant, depuis une décennie, notre pays s’affaiblit, et contrairement à nos voisins européens, aucun signe de reprise ne s’annonce. » Vous le dites franchement mais, est-ce que vous ne pourriez pas le dire plus fort ? Ne pourriez-vous taper plus fort sur ce que nous appelons « la droite de gouvernement » et qui n'a fait que plomber la France. Vous pourriez lancer un appel contre le retour de Nicolas Sarkozy voire d'un certain nombre de tartuffes... Vous pourriez le dire franchement aux Français.

Cela aiderait bien les blogueurs de gouvernement qui s'échinent à dire qu'on ne résoudra pas la situation en claquant des doigts. Cela les aiderait vis-à-vis de la droite mais aussi vis-à-vis de leur gauche impatiente qui ont passé des années à dire que la politique industrielle de Nicolas Sarkozy était mauvaise et que, maintenant qu'elle change vraiment, persiste à dire qu'elle est la même qu'avant.

Vous pourriez nous aider à faire sauter un tabou : la gauche n'est pas l'ennemi du patronat. Seule la vrauche pense que vous êtes tous des enculés (je résume, hein !).

Ensuite, j'ai lu avec attention votre courrier et je voudrais vous faire remarquer que depuis que pépère parle du pacte de responsabilité, vous n'avez pas fait beaucoup de propositions. Pire, on lit dans la presse que vous seriez tentés de boycotter la conférence sociale. C'est mal. Sachez que vous avez le droit de vous bouger le cul, aussi, et de prendre des engagements.

Je vais donner un exemple : nous avons une grève des intermittents. Vous pourriez vous engager à offrir des CDI à tous ces intermittents qui enchaînent les CDD pour les mêmes boites. Vous pourriez proposer à l'Etat de légiférer dans ce sens, ce qui d'ailleurs serait assez rigolo puisque ce sont essentiellement des boites publiques qui pratiquent ces abus. Une fois que le patronat aura résolu ses propres problèmes, je vous assure qu'il sera beaucoup plus facile de négocier une réforme du régime...

Enfin, vous lancez trois appels.

Le premier est bien naturel mais laissez nous bosser, bordel, et signalez les trucs qui pourraient être améliorés.

Le deuxième mérite réflexion. Vous demandez « un moratoire sur sur tout texte législatif et administratif qui viendrait complexifier notre réglementation, mettre des contraintes ou renforcer les contrôles et les sanctions sur les entreprises et les entrepreneurs. » Vous auriez du modifier votre proposition. On ne peut assouplir cette réglementation que si on peut augmenter les contrôles et les sanctions pour s'assurer que ce qui reste de réglementation est bien appliqué. On en revient à l'exemple que je citais ci-dessus : faites des propositions intelligentes et ne tapez pas systématiquement. On n'entame pas une négociation en disant : on veut moins de contraintes et moins de contrôles.

Le troisième est à pisser de rire, comme souvent. Au fond, vous êtes assez proche de cette droite de gouvernement dont on parlait. Vous appelez à effectuer des réformes de structures pour baisser les dépenses mais vous ne dites pas lesquelles.

Alors, vous pouvez aller vous faire voir. Désolé. On ne peut pas travailler avec des gens qui ne font que passer pour des guignols, comme si le personnel politique ne suffisait pas... Je vais le dire plus poliment : sortez-vous les doigts du cul et on pourra envisager la suite.

Vous concluez ainsi : « Monsieur le Président de la République, Monsieur le Premier ministre, notre appel solennel est avant tout un cri d’alarme de citoyens français inquiets pour l’avenir de leur pays. » Je vous propose de prendre ma réponse ainsi : ceci un cri d'alarme de citoyens français inquiets par les bêtises des instances représentatives du patronat.

Bien cordialement,
Friendly,
Votre Nicolas,
Président des éditions Partageons mon avis et autres billevesées.

9 commentaires:

  1. Te voilà donc nègre officiel de Pèpère et Manu. J'espère que ça paye un peu

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  2. Il sait lire le "jegoun" Pierre Gattaz? Un traducteur, vite!
    Pour une fois, je partage la reculade éventuelle du gouvernement sur ce "pactole d'irresponsabilité" de 500 milliards au Medef.
    (Bobiyé)

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    1. Quelle reculade ? Quel pactole de 500 milliards ?

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    2. 50! (Oups), Pacte de responsabilité toussa, qui n'arrive pas et que les Patrons quémandent dans ce courrier MEDEF-Thon. S'il recule Valls, je lui offre une bière! Non, une tournée...

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  3. Du très bon Nicolas !

    Clp ! Clap ! Clap !

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  4. Le patronat français et son management autoritaire ringard, le parachutage d'énarques incompétents à la tête des grosses boites, un sous investissement dans la R&D et l'automatisation de la fabrication... Feraient bien de revoir leur copie.

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