18 septembre 2022

Education nationale et politique internationale

 


Il y a deux sujets, au moins, sur lesquels j’écris rarement dans ce blog : l’éducation nationale et la politique étrangère. La raison est double : tout d’abord, je n’y connais pas grand-chose, voire je n’y comprends que dalle et, ensuite, sur certains dossiers, il faut arrêter de parler avec le cœur.

Sinon, on aurait réussi, seuls, à mettre fin aux conflits dans les cours de récré et au Moyen-Orient.

 


Je ne doute pas qu’on trouve, dans les réseaux sociaux, des millions de types ayant les connaissances requises pour parler d’éducation, non seulement parce qu’il y a quand même pas mal d’enseignants mais surtout parce qu’il y a pas mal de lascars avec des lardons plus ou moins récemment embastillés dans des établissements scolaires et ayant, quand même, bien étudié le mammouth. Il y a évidemment le fait que nous soyons tous, plus ou moins, passé par l’école et sachons un peu ce que c’est… mais je vois aussi beaucoup de types prenant parfois un crème en terrasse du Flore donner leurs avis sur les bistros de campagne…

Pour ma part, j’ai quitté le monde éducatif il y a trente-cinq ans et je n’ai pondu aucune descendance : j’ai un peu oublié. Je ne suis pas moins compétent que les autres : mes darons étaient profs et j’ai beaucoup milité au sein d’une association d’éducation populaire assez proche de l’Education nationale.

Il n’empêche que cet éloignement du sujet permet d’avoir un certain recul. J’ai vu hier que « l’on » appelait à une grève et des manifestations pour l’Education nationale et ça m’a fait rigoler : comment peut-on déjà lutter contre un ministre fraichement nommé après avoir passé des années à taper sur le prédécesseur ayant par ailleurs passé beaucoup de temps à lutter contre les réformes des prédécesseurs ayant eux-mêmes lutté contre les précédents ? Ca me fait franchement rigoler de la part des profs mais aussi des gouvernements incapables de gérer ce bordel convenablement.

Force est de constater que depuis plus de 40 ans que je m’intéresse au système scolaire, on a les mêmes lascars, juste remplacés pour des raisons démographiques, qu’ils soient d’un côté ou de l’autre, gueuler en permanence et lutter contre les autres tout en disant que ça fonctionnait mieux auparavant.

Si on leur suggère néanmoins de revenir à l’école d’avant la réforme Haby (natif de 1966, je peux vous garantir l’avoir bien supporté), nous aurons à la fois une grève rue de Grenelle et dans les écoles : au moins, tout le monde sera d’accord.


 

Avant d’aborder le second sujet, la politique internationale, je vais parler du troisième : il ne devrait pas être autorisé aux blogueurs politiques d’aborder relativement longuement des sujets si différents dans des billets de blog. Notons à ce sujet que mon propre blog est un des derniers blogs ni militants (au sens : ne soutenant réellement personne) ni neutres mais quand même généralistes. A ce titre, quand je reçois des leçons, je rigole bien. C’est comme si vous critiquiez un type de 110 ans sur le mode de vie qu’il a eu jusque là en disant que c’est mauvais pour lui.

 

Si je parle politique étrangère, aujourd’hui, c’est évidemment à cause de la guerre en Ukraine. J’ai fait quelques billets, au début, pour tenter de comprendre ce qui se passait. Mais quand je disais qu’il n’était pas anormal de guerroyer dans l’esprit de Poutine avec l’Otan à ses portes, on me répondait que je le soutenais ce qui n’a rien à voir : je condamne toutes les guerres (sauf celles pour défendre l’approvisionnement en céréales pour faire la bière) ou, plus précisément, les invasions de personnes qui n’ont rien demandé…

Alors j’ai arrêté, encouragé en cela par des abrutis qui expliquaient, sans absolument rien comprendre, que les politiques menées par les occidentaux étaient à chier. A les écouter, on aurait cru qu’il aurait fallu aider Poutine afin que la guerre dure moins longtemps pour qu’on en subisse moins les conséquences.

Depuis quelques semaines, on sent bien que la situation sur le front change et que la Russie pourrait bien perdre la guerre et l’on ne peut que s’en réjouir, si on aime bien les blondasses ukrainiennes.

 


Néanmoins, je voudrais quand même rappeler à mes congénères Facebookateurs qu’il convient d’attendre d’avoir tué l’ours avant de vendre sa peau ou de pratiquer des activités honteuses avec.

Tout d’abord, il n’a pas encore perdu et il est donc trop tôt pour appeler à un procès devant la cour pénale internationale. Ensuite, appeler à ce procès est évidemment le déclarer coupable, ce qu’il est probablement, la question n’est pas là, mais s’il est coupable, je ne vois pas trop l’intérêt de faire un procès sauf pour trouver une peine qui pourrait nous distraire.

Ce n’est ni de la justice, ni de la démocratie.



Je propose donc de laisser les Russes se débrouiller avec ce gougnafier, qu’ils gagnent ou perdent la guerre : s’ils le maintiennent au pouvoir par des votes, j’ai du mal à penser que des institutions internationales soient réellement légitimes pour agir, d’autant la Russie n’a pas ratifié le traité de Rome.

Notons bien que je ne conchie pas les institutions internationales mais ce machin, comme dirait l’autre, me dépasse.

 

Me voila Gaulliste ce qui est la moindre des choses pour un truc qui prend Brigitte La Haye par le siège.

4 commentaires:

  1. De fait, même si tu n'est pas encarté, tu es militant quand tu soutiens Hollande, Roussel, Cazeneuve, le Printemps républicain et le nucléaire, la bière et la viande de bœuf - là je n'en suis pas sûr - entre autres ou bien lorsque tu tapes sur la NUPES, LFI, Mélenchon ou Rousseau (qui mérite des baffes). Nous sommes tous militants de quelque chose, je crois.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Tu as raison mais je pensais plus à des militants vraiment engagés, voire encartés. Pour ma part, dès que j'ai fini la rédaction des mes billets de blog, je pense plus à raconter des conneries.

      Supprimer
  2. Bonjour,

    Je vais intervenir concernant mon sujet, l'EN. J'enseigne en lycée professionnel. Il s'agit d'une voie qui permet de déboucher sur des diplômes qui permettent aux entreprises de recruter des ouvriers et des employés qualifiés. Il y a trente ans, les élèves bénéficiaient de années pour se remettre à niveau et préparer des diplômes. (Les élèves que l'on récupère étaient en échec scolaire au collège et il faut les remettre aussi en confiance, donc tout un travail psychologique).

    Sarkozy au pouvoir (avec je sais plus quel ministre) décide de réduire les formations de 4 à 3 ans dans des soucis d'économies de bouts de chandelles. Puis Macron est élu en 2017 et priorité à l'apprentissage. Ok, c'est super que certains jeunes puissent préparer un diplôme en alternance au sein d'une entreprise. Sauf que dans le même temps, le ministre Blanquer décide de réduire considérablement les enseignements généraux (Français, Maths...)

    Sur le terrain, les petits patrons se plaignent de récupérer des stagiaires qui ne savent pas compter et à peine lire. On s'étonne que le niveau baisse. Macron est réélu et commence à dresser (à juste titre) le même constat que l'on fait sur le terrain, le tout pour annoncer une nouvelle réforme qui augmente de 50% la durée des stages en entreprises, donc encore moins de cours et de remises à niveau pour eux.

    Ce n'est ni ce que les jeunes réclament, ni ce que l'on demande, pas même ce que les patrons locaux veulent. Mais il faut bien réaliser des économies n'est ce pas? Donc non ce n'est pas contre le nouveau ministre que l'on appelle à la grève, mais bien pour défendre nos conditions de travail et un enseignement décent pour ces élèves issus des milieux populaires, mis à mal par l'idéologie au pouvoir.

    Bien cordialement.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Tu as loupé deux parties dans mon billet : celle où je parlais du manque de recul (tu deviens très précis pour ton domaine sans voir la globalité) et celle où je parle de 40 ans (tout en pensant ouvertement à la loi Haby, comme déclencheur, et qui est plus ancienne) alors que Sarko a quitté le pouvoir il y a tout juste une grosse dizaine d'années.

      Par ailleurs, la baisse du niveau ne date pas de l'ère Sarkozy mais est bien plus ancienne et c'est assez grave de faire semblant de l'ignorer.

      Par ailleurs, je disais plus haut que tu regardais ton domaine ce qui nécessite des précisions, évidemment, de ma part. Des politiciens de gauche pour la plupart (mais contre l'avis de profs) ont décidé il y a bien une quarantaine d'années que 80% d'une classe d'âge devrait arriver au bac ce qui a nécessité un renforcement des bacs pros, sans doute avec certains travers que tu dénonces. Mais les réformes précédentes aboutissants à celle-là étaient elles bien nécessaires ? Est-ce que l'égalitarisme n'a pas cassé quelque chose ?

      On ne dit pas bonjour en début de commentaire dans un blog (ou tout autre réseau social) et surtout pas cordialement ou bien cordialement à la fin (ce qui est valable pour les mails, aussi, même si le "bonjour" s'impose parfois dans les relations professionnels). Mais je suis hors sujet.

      Supprimer

La modération des commentaires est activée. Je publie ceux que je veux. On ne va pas reprocher à un journal de ne pas publier tous les courriers des lecteurs...