Le blogueur politique tourne en rond. Fatalement. Un nouveau
rapport du Conseil d’orientation des retraites doit sortir aujourd’hui. Un tas
d’andouilles a commencé à en parler depuis deux jours mais personne ne l’a lu
(les copies sorties avant la validation sont surtout utilisées pour faire le buzz).
Ce sont les militants macronistes qui en ont beaucoup parlé, avec des propos
très négatifs, certains allant jusqu’à demander la fermeture de ce Conseil, par
exemple.
Ils feraient mieux d’être prudents, pourtant. Le COR n’est
pas le seul à faire des prévisions et le gouvernement a ses propres services.
Le problème de ces braves gens ne devrait pas être que le précédent rapport du
COR avait des erreurs et n’était pas assez sombre par rapport à la réalité mais
bien que la réforme des retraites telles qu’ils ont faites, dans les
conditions que l’ont connait, était nulle, inutile et inefficace, ce que
disait l’opposition de droite comme de gauche, extrême ou pas.
Il y a des documents préparatoires qui sont sortis (exemple en pdf). On lit que
les éléments servant à faire des prévisions ont été revus à la hausse, comme le
taux de chômage ou l’inflation ou à la baisse, comme la croissance. C’est
ballot mais la responsabilité n’en revient pas au COR mais beaucoup plus à ceux
qui font la politique de notre pays (si tant est que la politique puisse
vraiment avoir un impact dans ce domaine).
On va le voir autrement.
La vérité, je vous le dis, est que la « prévision
économique » est un leurre. L’économie n’est pas franchement une science.
L’erreur est possible. Regardez les 25 dernières années. On a eu l’éclatement
de la bulle monétique, la crise des « subprimes » et une pandémie
mondiale, sans compter tout ce que j’ai pu oublier, comme la vodka ingérée par
Poutine lui faisant déclarer la guerre à des pays frères pour le plaisir, un
peu comme quand je m’enfile une deuxième pinte de bière par pure gourmandise.
Après des mois de débats, je ne veux pas proclamer de
nouvelles vérités ce qui ne va pas m’empêcher de ressasser des âneries. Tout d’abord,
un système de retraite par répartition s’équilibre par la résolution d’une équation
avec certains paramètres : le nombre de retraités, la durée de cotisation
et le nombre de cotisants, le montant des pensions et le taux de cotisation.
Vous mélangez tout ça et vous obtenez un résultat.
Des enjeux liés à la compétitivité des entreprises
françaises par rapport aux étrangères nécessitent parfois de jouer sur les taux
de cotisation. Dont acte. C’est une décision politique. On peut compenser cela
par des dotations de l’Etat (en français : du pognon pompé ailleurs ou des
caisses renflouées, peu importe). On peut jouer avec chacun des paramètres mais
il ne me semble pas franchement jouissif de baisser le montant des pensions.
Toujours est-il que les prévisions à long terme sont
forcément fausses. On ferait mieux de regarder au jour le jour et arrêter de se
triturer les méninges tant un potentiel déficit représente un pourcentage
dérisoire du PIB et tant que le montant total des pensions ne varie pas trop en
fonction de ce PIB, ce qui est le cas.
On ferait mieux de préparer l’avenir un peu plus
sérieusement, par exemple en se réfugiant au bistro vu qu’on ne sait pas
comment la robotique et l’IA transformeront notre monde du travail. Toujours est-il
que si la réforme imposée par le gouvernement est ratée, on ne peut pas mettre
en cause les instituts qui ne la réclamaient pas et les partis d’opposition.
Non mais sans blague.
J'aime le son du COR, le soir au fond des lois…
RépondreSupprimerLe long des foies ?
SupprimerRéjouissons-nous que l'IA n'empêchera jamais la production de binouze ! Sinon le COR j'ai jamais rien pigé à ce truc : ils affirment tout, son contraire et vice-et-versaille. J'ai l'impression que c'est fourre-tout ou chacun puise ce qu'il veut. Font chier, y me fatiguent !
RépondreSupprimerIl ne faut pas se tromper sur le rapport du COR. Ce n'est pas un machin grand public mais les militants y puisent ce qu'ils veulent. Or le COR ne fait que faire des prévisions avec des hypothèses mais ils ne pètent pas plus haut que leurs culs : ils savent que les prévisions "valent ce qu'elles valent".
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