09 février 2011

Cécile Duflot ne veut pas de désistement automatique, moi si !

Je suis tagué par Melclalex à propos de la déclaration de Cécile Duflot : «L'objectif n'est pas de faire élire le plus de socialistes pour prendre des départements. Mais de faire élire le plus d'écologistes. Il n'y aura donc pas de désistement automatique en faveur du PS. Les socialistes ont du mal à s'y habituer, mais c'est comme ça !»

La position de Cécile Duflot risque de faire perdre quelques cantons à la gauche et donc quelques départements.

J’espère que tout repose sur le « automatique » et que la position de chacun sera étudiée au cas par cas.

J’aurais préféré que la position soit inverse : « Il y aura un désistement automatique sauf d’éventuelles exceptions. » L’art de jouer sur les mots ?

Pas nécessairement dans le sens où je comprends très bien que dans un canton comme le mien (non renouvelable, cette fois), on puisse avoir quelques difficultés (le candidat communiste serait soutenu par le PS et le MRC – très fort chez nous – et le candidat des verts partirait tout seul, contre toute la gauche).

Le sujet est néanmoins important et rejoint la « problématique du vote utile », sujet primordial dans mes blogs puisque je reçois plein de commentaires de la gauche de la gauche qui m’expliquent que c’est une vaste connerie et qu’ils ne se laisseront pas piéger.

A mon avis, ils sont à côté de la plaque, d’ailleurs. On ne demande pas à des militants de ne pas voter pour leur candidat, on demande juste aux « électeurs lambda » de se demander s’ils ne feraient pas une connerie en ne votant pas pour le parti majoritaire. En d’autres termes, je ne vais pas demander à mes copains du Front de Gauche de voter pour DSK, je demande à mes copains de bistro, le vieux Joël et Tonnégrande, tentés par Méluche, de réfléchir aux impacts de leur vote dans une perspective de ne pas reproduire 2002… Donc, je continuerai à défendre le vote utile mais je ne m’adresse pas aux militants, juste aux électeurs. Les militants du Front de Gauche (par exemple) sont libres de s’adresser à leurs électeurs potentiels, tentés par le vote utile.

On ne fait pas de la politique pour satisfaire des positions intellectuelles des militants mais pour gagner des élections.

Néanmoins, le « vote utile » est une problématique de premier tour alors que le « désistement » en est une de deuxième. Le candidat de gauche en tête au premier tour « doit » être le seul candidat de gauche au deuxième tour.

La présidentielle de la cinquième république a un dicton : « Au premier tour, on choisit, au deuxième, on élimine. »

Pour les cantonales, c’est pareil. Les partis de gauche doivent se mettre en ordre de bataille pour éliminer les candidats de droite au second tour pour avoir une chance que la majorité départementale soit à gauche, même si ce n’est pas la gauche qu’on voudrait…

Et je dis ça en habitant un des départements qui risque d’être le dernier géré par les communistes après les prochaines élections…

Même si je n’ai pas l’occasion de voter, je suis ainsi avec tous les candidats communistes sortants.

Et je continue à être persuadé que le mode de scrutin pour une partie des élections n'est pas le bon...

9 commentaires:

  1. Vous vous faites peur pour rien : les cantonales sont pratiquement gagnées d'avance (pour vous).

    En revanche, voter pour un communiste, il faut avoir le cœur bien accroché !

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  2. "On ne fait pas de la politique pour satisfaire des positions intellectuelles des militants mais pour gagner des élections"

    La phrase ultime que je fais mienne.

    Tu es brillant !

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  3. Je suis d'accord avec toi. Le désistementu c'est pour le 2d tour. On espère bien qu'en 2012 les candidats du PS et d'EELV se désisteront au soir du 1er tour pour le candidat du Front de gauche.

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  4. Le "vote utile", c'est la pathologie de l'élection présidentielle ! Si on l'importe sur les cantonales...
    Le problème reste le mode de scrutin... choisi par le pouvoir...
    De toutes façons, aujourd'hui l'électeur a un baromètre : les sondages. Problème, tous ne lisent pas les journaux.
    A nous de leur rabâcher...

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  5. Le vote utile c'est la politique de la culpabilité de l'électeur. Pourquoi voter pour des médiocres quand bien même ils auraient de fortes chances d'être majoritaire ? La politique du moins pire mène à la résignation et au non renouvellement de la classe politique. Les électeurs doivent sanctionner une classe politique amorphe qui se répartie les places comme bon leur semble.

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  6. Ce qui me laisse baba c'est que Duflot dit cela comme si elle était la propriétaire des voix des électeurs écologistes.
    Les verts veulent révolutionner la politque, ils ne font que reproduire les pires égarements de celle-ci

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  7. Didier,

    Je ne me fais pas peur, je fais juste une "déclaration de principe". Cela dit, certains sont tellement bêtes que...

    Melclalex,

    Merci.

    DPP,

    Mais c'est ce que je dis. Tiens ! Regarde mes billets, au moment des municipales, au moment où les socialos avaient soutenu Voynet, à Montreuil, contre Brard, un coco.

    Pamphile,

    On est d'accord : ce qui ne va pas est le mode d'élection.

    Antonin,

    La théorie est toujours une posture. A 0,5% des voix les socialos ont perdu en 2002. Quand on n'est pas socialo, je conçois qu'on puisse s'en foutre. Mais en l'occurrence, c'est la droite qu'on a au pouvoir, depuis...

    David,

    Mais non, elle possède juste la possibilité de demander à ses candidats de se désister.

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  8. Je suis embêté avec cet argument. D'un côté il est juste parce que sinon, on peut retrouver dans un duel de droites (dont une extrême) au second tour. Pour autant, du fait de ce système, on empêche la naissance de mouvements nouveaux et ça sclérose la vie politique.
    En Belgique, par exemple, ils ont un système où c'est au sortir des urnes que négocient entre eux les vainqueurs pour savoir ce qu'ils vont faire ensemble. Ça ne marche pas mieux !
    C'est compliqué !
    :-))

    [Par exemple sur la nécessaire régulation des marchés, je ferai plus confiance à Mélenchon pour avancer des actes alors que je crains que le PS, notamment à travers un DSK tout fleuri de neuf par son stage au FMI, ne fasse que des discours sans avancées concrètes… :-) ].

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  9. Poireau,

    Justement, il n'y a pas d'argument. Chacun doit appeler à la victoire de son parti, c'est de bonne guerre.

    Je suis donc totalement libre de demander aux électeurs : "Pensez-vous contribuer à la victoire de la gauche en défendant le FdG ou EELV ?" Qu'ils se regardent dans les yeux, tous... Pendant ce temps, on se retrouve avec Sarko.

    Tous les partis de gauche devraient dire : désistement systématique en faveur du candidat en tête au premier tour. C'est une question de positionnement polémique. Cécile Duflot a fait une connerie qui nous permet de dire, maintenant, que la victoire de la gauche n'est pas sa priorité.

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