12 mai 2013

Le retour de Jérôme Cahuzac

Jérôme Cahuzac a été vu sur un marché hier. Certains ont conclu qu'il était candidat à sa propre succession, en tant que député. Du coup, le microcosme (traduire : les andouilles qui se croient obligés d'avoir une opinion en 140 caractères dans Twitter) est en émoi. La gauche morale est de retour mais a laissé la justice au fond de sa poche. 

Petit 1 : ce n'est pas à Twitter de décider si Jéjé doit revenir mais aux électeurs de sa circonscription. On appelle ça de la démocratie. Je décrète assez facilement moi-même que le Front National est le mal. Il n'empêche qu'il fait 20% aux élections. J’aime bien faire la morale à la gauche morale mais il serait temps qu'elle sorte de ses postures et prenne en compte l'avis des abrutis décervelés auxquels ont a octroyé un droit de vote. 

Petit 2 : je ne suis pas électeur dans son coin. Si le Parti Socialiste présente un candidat, j’aurais voté pour lui, a priori. Sinon, j’aurais voté pour Jéjé qui semble être le candidat le plus proche de mes opinions politiques et d’une ligne que je souhaiterais défendre, même s’il est un peu pourri sur les bords.

Petit 3 : je ne sais pas où nous mènera cette affaire mais, aux yeux de ce que l’on sait aujourd’hui, la principale faute de Jéjé serait de ne pas avoir déclaré un compte en Suisse. Vis-à-vis de la loi (qui reste le seul truc qui nous permette de juger), je crois qu’il est passible de 1500 euros d’amende, pas d’un empalement sur la place du village.

Petit 4 : grâce à son aveu, on a enfin une base pour exiger de la moralisation dans la vie politique et des actions concrètes au niveau de la transparence et du contrôle des élus.

Petit 5 : je ne sais pas combien il a de pognon sur son compte en Suisse. On nous parle de 600 000 euros ou de 15 millions. Je crois plutôt à cette dernière thèse. Pourquoi s’emmerder à frauder « que » 600 000 euros. Il n’empêche que Claude Guéant et Nicolas Sarkozy sont couramment accusés par la gauche d’avoir touché 300 millions de Kadhafi. Excusez du peu.

Petit 6 : avant de condamner définitivement un type, attendons que la justice fasse son boulot. Je suis moi-même, comme plein de camarades « gouvernementaux », accusé fréquemment d’avoir osé critiquer Médiapart. Je ne retire aucune de mes critiques même si, a posteriori, ils ont eu raison dans les faits qu’ils ont dénoncés. L’histoire de l’enregistrement reste rocambolesque et tous les autres trucs me semblent être tombés à l’eau.

Petit 7 : Jérôme Cahuzac a le droit de faire son marché, d’acheter des fraises, de la salade et du jambon de pays.

Ne me faites pas dire ce que je n’ai pas dit : je me sens trahi par Jérôme Cahuzac à qui, par mes votes successifs, j’ai choisi de confier un ministère et de défendre mes valeurs. Mais…

Petit 8 : c’est à la justice de décider, pas à moi. Et surtout pas à Twitter, nouveau symbole de la bonne pensée politique, pourchassant les éditocrates tout en rentrant parfaitement dans leur jeu.

Petit 9 : c'est à Jéjé de décider tout seul comme un grand s'il peut se présenter.

Petit 10 : c'est à Jéjé de décider s'il pourra assumer le retour dans l'hémicycle et le regard "goguenard" de ses futures collègues de travail. Si j'étais lui, je n'irais pas.

Amen.

Cela étant, je ne connais pas la configuration de la circonscription mais si les électeurs pouvaient choisir un autre type proche du PS, la décision ne me paraitrait pas mauvaise.

13 commentaires:

  1. Oui .
    Plus le vin du pays et, d'inviter des ami-e-s pour un Apéro.

    RépondreSupprimer
  2. "c'est à Jéjé de décider s'il pourra assumer le retour dans l'hémicycle et le regard "goguenard" de ses futures collègues de travail." si j'étais lui j'irais car beaucoup baisseront les yeux....

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Oui. Pas facile : ils l'ont laissé tomber comme une vieille chaussette.

      Supprimer
  3. Le gars a avoué, la justice n'a plus grand chose à faire. Faut qu'il se barre et ne revienne plus.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Ce n'est pas à nous de décider mais à lui, aux électeurs et à la justice. On peut porter un jugement moral mais il doit rester moral.

      Supprimer
    2. Vous pouvez être assuré que si j'avais la chance d'avoir un député socialiste escroc (plutôt qu'un UMP couilles-molles comme c'est le cas…), je revoterais illico pour lui s'il se représentait !

      Mais, évidemment, je ne suis pas sûr d'être très représentatif de l'électorat progressiste de base…

      Supprimer
    3. Mais si ! Vous êtes con comme nous !

      Supprimer
  4. Si jérôme Cahuzac pouvait dégager, ça pourrait être bien mieux.
    De part son poste, ce type nous en faisait des "missions" sur les paradis Fiscaux alors qu'il baignait dedans comme un faux-cul de première, on pourrait même dire comme un gros enfoiré.
    Pas le problème qu'il ait eu un compte, à la limite il fait ce qui veut de son pognon, le problème c'est le gigantesque foutage de gueule, et le fait qu'il à bien l'air de vouloir ramener sa tête de communiant à peine deux mois plus tard.
    Quand je vois les gens qui en chient, ça m'arrache les tripes de voir ce mec revenir tout sourire comme un niais.
    Et le PS ferait bien de se réveiller sur sa bonhomie bourgeoise et ses fréquentations de notables, sinon le boomerang va lui revenir dans la gueule.
    Tellement cons, qu'on dirait qu'ils font exprès.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. On revient au même quoi qu'il arrive : aux électeurs de décider

      Supprimer
  5. C'est un sosie qui était au marché.

    Et je le prouve : Jérome Cahuzac met toujours une cravate

    RépondreSupprimer

La modération des commentaires est activée. Je publie ceux que je veux. On ne va pas reprocher à un journal de ne pas publier tous les courriers des lecteurs...