06 juin 2022

Mélenchonisation de Valls : perdre au premier tour

 


Je profite du week-end pour glander devant des séries et je ne fais plus rien dans ce blog mais ça ne m’empêche pas de suivre l’actualité. Si je sors de ma léthargie ce lundi matin, c’est parce que je ne supporte pas les marques de haine à l’encontre de Manuel Valls depuis son échec d’hier à la législative. Je ne l’aime pas spécialement mais les propos que j’ai pu lire sont à gerber, ce qui n’est pas très grave, somme toute, mais aussi complètement con.

Tout d’abord, rappelons quand même que c’est un grand Républicain et que, lui, a réussi à être premier ministre. Pendant son mandat, il a eu à subir une vague d’attentat sans précédent et, ce qui n’a rien à voir, a moins fait l’usage du 49.3 que Michel Rocard, par exemple. La haine gratuite est disproportionnée (mais date d’avant 2012, les imbéciles sont incapables de se renouveler).

 

Les plus cons sont les lfistes qui affichaient clairement leur joie de voir qu’il n’a pas passé le premier tour d’une élection. Admettez que c’est ballot de devoir leur rappeler que Mélenchon non plus… Ils prennent son éviction pour une victoire (alors que, aussi bien, c’est une manipulation de Macron pour l’éliminer) et n’ont absolument aucun recul. Les candidats centristes (Valls et l’officiel) font plus de voix que le nupessien, en cumul, et devraient l’emporter haut la main au second tour. D’ailleurs, ces imbéciles considèrent le fait d’être qualifiés pour le second tour dans dix circonscriptions sur onze (de mémoire) comme une grande victoire alors que, aussi bien, ils n’auront aucun député.

Depuis une semaine, je m’efforce (ou m’efforçais) de taper autant sur LREM que Nupes dans les réseaux sociaux. Il y a une nette différence de QI entre les militants : ceux pour LREM ont bien vu que je n’aimais aucun des deux camps alors que ceux pour Nupes sont persuadés que je suis macroniste.

En fait, ils n’ont aucun recul, défendent n’importe quoi, y compris l’indéfendable, sont suivistes, ce retweetent entre eux. Un de ces jours, je vais avoir plus de twittos bloqués que d’abonnés…

 

L’indéfendable ? Ils ont passé une partie de leurs journées à défendre Simonet qui a reçu Corbyn pour la soutenir alors qu’il a été viré de son parti pour antisémitisme. J’ai même vu de ces abrutis lfistes m’envoyer un lien vers un article qui disait qu’il n’y a pas d’antisémitisme massif au Labor. Je sais, merci : ils ont viré un antisémite.

Les militants LREM font des conneries dans Twitter. On a vu, par exemple, l’ineffable Cabarus diffuser des informations pour expliquer que notre système de retraites est le meilleur au monde… alors que Macron veut le torpiller. Mais, chez LFI, c’est presque systématique avec une tendance à se rendre ridicule, surtout chez Méluche himself provoquant une dépense d’énergie incroyable de rameurs qui cherchent à la défendre, ce qu’ils ne font que quand ils comprennent le sujet, ce qui est loin d’être systématique.

 

Par exemple, l’autre jour, Jonkuk a expliqué qu’ils allaient augmenter les dépenses de l’Etat de 250 milliards et que ça allait produire 258 milliards de recette. On comprend bien le principe (le pognon est dépensé en salaires, eux-mêmes reconsommés donc générant de la TVA, de nouvelles cotisations et ainsi de suite) mais la méthode de calcul est d’autant plus ridicule d’autant que les braves bénéficiaires de tout ce pognon risquent d’acheter des produits faits à l’étranger ou d’investir dans l’immobilier, alimentant ainsi la spéculation.

Alors on rigole.

Jonluk a dit hier : «  Macron ne tiendra pas 5 ans sur les bases sur lesquelles il est parti : la retraite à 65 ans et le travail forcé au RSA. La France est à bout. Nos services publics craquent. Il ne peut gouverner en conseil de Défense permanent. Je me prépare à gouverner. » Cela veut dire que Méluche ne croit pas du tout à la victoire aux législatives puisque Macron va pouvoir commencer à mettre en œuvre son projet.

Macron a été bête, aussi, vu qu’il a dit qu’en cas de victoire nupessienne, il pourrait choisir qui il veut, comme premier ministre. Bête car, comme Mélenchon, il fait une erreur magistrale en évoquant l’hypothèse de la défaite de son camp. Il n’empêche que les nupistes ont tourné en boucle sur le sujet en expliquant que Macron n’aurait pas le choix. Mélenchon a même évoqué les « lois de la démocratie » et toutes les andouilles ont essayé de refaire l’histoire pour démontrer que Macron avait tort.

Or, à moins que Nupes dispose de la majorité absolue, hypothèse bien délirante, Mélenchon n’aurait pas la capacité de gouverner : il faudrait créer un gouvernement d’ouverture. En plus, on imagine très bien que Macron continuera droit dans ses bottes en s’alliant avec la droite, voire en comptant sur l’aile gauche de Nupes (et bien sûr les indépendants de gauche) pour leur filer un coup de main.

Il serait temps de revenir dans la réalité.

 

Le Méch a dit : « En 2022, on recrute des enseignants en faisant des auditions de 30 minutes. Comment a-t-on pu en arriver là ? Enseigner, c'est un métier. La France n'existe que par son école, c'est là que se forme le peuple français. Il y a urgence pour l'#École. »

Lui-même est entré dans l’Education Nationale sur entretien, comme vacataire, et a eu ses diplômes après.

N’importe quoi jusqu’au bout.

 

Tout cela devrait être terminé dans deux semaines. Dans l’attente, n’oublions pas qu’il y a la République et il est de coutume de respecter les vrais républicains. Blanquer a été bombardé à la Chantilly, l’autre jour. Il se trouve des lascars, beaucoup de lascars, pour défendre les assaillants au nom du « il y a plus grave ». Certes.

Comme recevoir un antisémite et dire qu’on en fait une polémique inutile.

Valls est un grand républicain. Jouer sur la haine n’est pas une heureuse idée.

15 commentaires:

  1. Une vocation de prof où il s'est donné que pour quelques mois seulement.

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  2. « Tout d’abord, rappelons quand même que c’est un grand Républicain »

    Sans doute, sans doute… Mais il y en a plein les placards, des "grands républicains". Moi, ce que j'aimerais, au moins une fois, c'est qu'on me montre à quoi peut bien ressembler un petit républicain. Ou un mini-républicain. Voire un républicain-de-petite-taille, pour rester langagièrement impeccable.

    Où est-ce qu'ils peuvent. bien se planquer, ces fucking républicains nains (ou bonsais) ?

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    1. Nicolas Sarkozy était un petit républicain (1m68). Je crois bien que Michel Jobert était encore plus petit.

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  3. Tu es parvenu à enjailler mon lundi de Pentecôte.

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  4. Les grands républicains sont de petits princes, et encore...

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  5. Tu nous parles, à juste titre de cette agressivité qui déboule de partout.
    Comment s'étonner qu'après les citoyens se détournent de la politique et de leur présence devant l'urne.
    Si je me souviens bien, la première fois que j'ai mis un bulletin de gauche dans l'urne , C'était pour la présidentielle de 1974.
    A chaque élection, même chose au moins au premier tour.
    Cette fois-ci, ce sera différent.
    Il n'est pas question de déposer dans l'urne un bulletin portant le nom d'un des principaux responsables du bord.. ambiant.
    Une première.

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  6. Manuel Valls n’est ni meilleur ni pire que d’autres, il est seulement maladroit (le mot et faible). Un éléphant dans un magasin de porcelaine.
    Par exemple, lorsqu’il parle aux électeurs on dirait qu’il s’adresse aux politiques pour leur montrer « qu’il le vaut bien ».
    Il est terriblement accro à ce monde, ce d’autant qu’il a été de défaite en défaite.
    Je crois qu’il lui faut se reconstruire, prendre de la distance, et revenir en étant au top de la communication.
    Quant aux twittsteries, ce ne sont que des phrases inconséquentes à la mesure de l’esprit de ceux qui les écrivent. Rien de bien neuf sous le ciel, à part les réseaux sociaux qui remplacent le bistrot du coin.
    Hélène

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    1. Les RS ne remplacent pas les bistros. Dans les RS, on a des cons qui se font chier chez eux et s'occupent comme ils peuvent. Alors ils deviennent fous.

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  7. Rôôô, tu as raison, j’insulte les bistrots. Pardon donc à eux 🙂
    Hélène

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  8. les haters qui ont déversé leur bile sur la défaite de Vals m'ont fait penser à ces ultras de clubs de foot heureux de l'élimination d'un club adverse honnis en ayant oublié qu'ils ne s'étaient pas du tout qualifiés eux pour la compétition en question.
    Une simple analyse des chiffres de la dite élection devait les amener à découvrir qu'ils ne gagneront pas au deuxième tour... Mais bon les chiffres peuvent mentir.
    le reste n'est que hurlements et syllogisme creux, notamment chez Jean Lemelon..

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    1. Voir mon billet d'hier soir : la victoire de Nupes est possible.

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