27 mai 2024

Les programmes pour les européennes : des mensonges ?



Ce matin, dans mon taxi, j’écoutais « la matinale » de France Bleu Paris qui consacrait la majeure partie de son programme aux élections européennes. Le thème principal était « à quoi sert l’Europe » et le résumé est « c’est bien, ce machin, ça donne des subventions, c’est important de voter ».

J’aurais préféré qu’ils évoquent le rôle du Parlement européen et des députés pour lesquels « on » va voter.

Alors, je suis allé voir les programmes des principales grosses listes sur un site dédié (« toutleurope.eu ») et , pour chacune, je me suis intéressé à la première des mesures présentées.

 


Voilà :

LFI : « Dans le premier chapitre, intitulé “sortir de l’austérité et partager les richesses”, LFI promet d’abroger le Pacte de stabilité et de croissance, c’est-à-dire les règles budgétaires européennes exigeant des Etats de limiter le déficit à 3 % et la dette à 60 % du PIB. »

EELV : «  Première priorité selon Marie Toussaint, adopter un Traité environnemental afin d’inscrire tout en haut des normes de l’Union européenne “une obligation générale de protection du climat et de non-dépassement des limites planétaires”. »

PS&Co : « C’est au conflit en Ukraine que les sociaux-démocrates consacrent la première des 44 pages de leur programme. “La première priorité c’est de donner à l’Europe les moyens de se défendre”, ce qui passe par Kiev, “notre première ligne de défense”, écrivent-ils. »

Renaissance : « La liste de Valérie Hayer amorce le premier axe de son programme par la question de la défense. Pour “réussir le réarmement de l’Europe”, Besoin d’Europe propose notamment de créer un “Fonds européen de soutien aux industries de défense”. »

LR : « Le programme porté par François-Xavier Bellamy s’ouvre sur la question de la défense, en premier lieu sur celle du soutien à l’Ukraine. La liste de droite appelle à lui apporter “un soutien massif […] pour repousser l’agression russe plutôt que de promettre un nouvel élargissement de l’Union européenne”. »

RN : « Dans son projet pour les élections du 9 juin, le RN indique sa volonté de mettre en œuvre une “stratégie tricolore”, avec un classement des politiques européennes en trois couleurs distinctes. En vert, celles que le parti soutient, à l’instar d’Erasmus+. En jaune, celles qu’il accepte sous conditions, comme l’espace Schengen, “à condition que la libre-circulation profite exclusivement aux ressortissants des Etats membres”. En rouge enfin, les politiques que le RN rejette catégoriquement, telles que l’élargissement de l’UE. »

 


Nous noterons que trois « grands partis » proposent quelque chose autour de la défense européenne… Comme si le Parlement allait lancer des initiatives dans ce sens sans l’aval du conseil des chefs d’Etat, voire sans une espèce de traité préalable, sans avoir mis en place une vraie politique étrangère commune…

Les écolos veulent lancer un nouveau traité et LFI dans modifier un. Comme ci-dessus, ceci ne pourra pas être fait sans une consigne du conseil des chefs d’Etat, voire sans une espèce….

Quant au RN, à la limite et contrairement à mon idée initiale, ce sont peut-être ceux qui sont le moins loin de leur rôle dans la mesure où ils semblent expliciter comment ils vont se positionner. Il n’empêche que leurs couleurs feront sûrement un très joli programme mais on ne voit pas comment… Et ils semblent vouloir, aussi, réformer les traités existants, ce qui n’est pas le rôle du Parlement.

 

Après, on s’étonnera d’une abstention de plus en plus forte, notamment de la part de gugusses comme moi, attachés à l’UE et qui devraient donc être les premiers à vouloir voter. Je ne critique pas spécialement les partis : ils n’ont pas le choix. Mais, tout de même, la démocratie ferait mieux de pisser dans un violon. 



Il faudrait réviser le rôle du Parlement européen. Google nous donne des précisions. Ce n'est pas compliqué de cliquer.

25 mai 2024

Parlons vraiment d'Europe


 

« Désormais tout vote pour un candidat qui se déclare pro-européen serait du masochisme. Bien sûr, se déclarer pro-européen est la cotisation obligatoire pour entrer dans le club fermé de la représentation médiatique. » Voila ce que déclare Seb Musset dans son billet réquisitoire contre l’Europe (ou, du moins, contre l’Union Européenne dont au sujet du parlement de laquelle nous allons voter, si je puis me permettre cette déformation d’une expression bérurienne).

Je suis d’accord avec la plupart de ses propos (et si vous voulez savoir lesquels, le mieux à faire est de le lire) mais je suis pro-européen (même si je me contre-pignole de la représentation médiatique).

Je m’en vais exposer quelques arguments mais je vais bien conclure (si je n’oublie pas) par le fonctionnement de la démocratie au sein de ses institutions : nous avons des élections dans une paire de semaines et je compte bien m’abstenir préventivement, pour ne pas être complice d’une débandade annoncée...

 


Tout d’abord, en préambule, je dois dire que je vais parler d’Europe dans les sections suivantes de ce papelard mais je vous prierais, comme ci-dessus, de lire « Union Européenne ». Rappelons tout de même que la vraie Europe (dans notre contexte politique) est « est un territoire considéré conventionnellement comme un continent, délimité à l’ouest par l’océan Atlantique et la mer du Groenland, au nord par l’océan Arctique. Sa limite méridionale est marquée par la mer Méditerranée et le détroit de Gibraltar qui la sépare de l'Afrique, tandis que la mer de Marmara (avec les Dardanelles et le Bosphore) et la mer Noire marquent sa frontière avec l'Asie de l'Ouest. Sa limite à l'est, fixée par Pierre le Grand aux monts Oural, au fleuve Oural, à la côte nord-ouest de la mer Caspienne et au Caucase est la limite traditionnellement retenue. »

C’est bien de l’Union Européenne (UE) dont nous parlons aujourd’hui, une espèce de rassemblement entre les états du territoire européen. Il ne faut pas, non plus, confondre, ce territoire et l’union avec d’autres machins politique comme le Conseil de l’Europe et la Cour Européenne des Droits de l’Homme (CEDH) que ce conseil a institué.

Dans notre UE, nous avons un Conseil de l’Union Européenne, un Conseil Européen et une Cour de justice de l’Union Européenne. Je suppose que les pères fondateurs étaient saouls comme des cochons quand ils ont créé trois institutions pour deux entités avec « Conseil » et « Europe » dans le titre et ayant généré deux machins avec « Cour » et « Europe ».

L’alcool, c’est mal.

 


Je conseille de dissoudre le Conseil de l’Europe et la CEDH et les machins liés dont je n’ai pas parlé ci-dessus, comme la Convention Européenne des droits de l’homme, le Comité des ministres, l’Assemblée parlementaire, le Congrès des pouvoirs locaux et régionaux et la Conférence des organisations internationales non gouvernementales (quitte à reprendre les compétences, au sein des trucs de l’UE, ce qui exclura certains pays, tant pis pour leurs gueules. Ou tant mieux). N’allez pas croire à mon infinie culture, je me fais aider par Wikipedia.

C’est un impératif démocratique : comment peut-on organiser des élections européennes qui n’aura aucun rapport avec des machins politiques « au nom de l’Europe » ? Profitons-en pour dissoudre un autre machin sans lien exact avec l’UE : l’Association européenne de libre-échange. Vous ne saviez pas que cela existait : je vous rassure, moi non plus. Mais il y a aussi des pays différents de ceux des autres bazars.

 


Tant que j’y suis, je propose d’obliger tous les pays de l’Union Européenne à passer l’euro. Ou à quitter l’UE. Point barre. Sont concernés : Bulgarie, Hongrie, Pologne, Roumanie, Suède et Tchéquie. C’est quoi ce bordel avec des institutions aux concours géographiques variables… Dans la même logique, d’ailleurs, on pourrait virer l’Irlande et Chypre qui ne sont pas dans l’espace Schengen (le pire, avec Schengen, est qu’il y a des pays hors UE (Islande, Liechtenstein, Norvège et Suisse). Tout cela est aussi un impératif démocratique. Je ne suis pas contre ces machins à « géométrie variable » mais, à l’époque où l’Union Européenne est en train de crever, il faudrait la définir plus précisément.

L’Union Européenne, pour fonctionner au niveau démocratique, doit être un machin avec une monnaie commune et où les zozos peuvent circuler en toute liberté, avec un certain nombre de choses communes. Je me répète, les pères fondateurs ont bien abusé de substances un peu louches…

Ne voyez pas de populisme de ma part. L’Europe devrait être une entité géographique (de l’Atlantique à l’Oral à tout ça) et, voire ou, une entité politique bien définie et pas un ramassis de constructions éparses que le citoyen ne peut pas connaître.

 


Prenons deux exemples.

Tout d’abord, Bardella parle beaucoup de frontières (l’autre jour, avec Attal, il parlait de « double frontière », je crois). Il faut que cela cesse : le sujet n’est pas de la prérogative du Parlement (on peut le regretter, ce n’est pas le sujet) vu qu’il n’a pas l’initiative parlementaire et l’espace de libre circulation des andouilles dépasse l’UE donc le « périmètre géographique » du Parlement.

Ensuite, nous avons la CEDH (sans rapport avec l’UE… à part le mot « Europe » dans l’intitulé) qui a pris une décision, la semaine dernière : les interdictions du port du voile à l’école, en Belgique, ne seraient pas contraire aux droits de l’homme. Comment peut-on affirmer cela sans rigoler : dire aux gens comment s’habiller ne serait pas contraires aux droits de l’homme (et de la femme…) ? Je me réjouis, évidemment, de cette décision (je suis viscéralement opposé aux tenues qui marque l’appartenance à une religion) mais que viennent foutre les droits de l’homme dans cette histoire ? A croire que c’est une décision purement politique à l’approche des élections européennes (qui ne couvrent d’ailleurs pas le territoire de la CEDH) et qui va foutre dans la merde les couillons de gauche musulmanistes qui défendent « le voile » et parlent toujours des droits de l’homme.

Au moins, c’est rigolo.

 


La construction de l’Union a été progressive. On va dire qu’elle a démarré après la guerre avec le marché commun et tout ça. Il y a eu une étape clé, en 1992, avec le traité de Maastricht et la création de l’Euro. L’Europe est devenue une union financière (avec nécessairement des règles qui dépassent le strict de cadre de la monnaie, comme ses règles d’utilisation : les déficits, l’inflation…). Dans mon job, je suis avec passion l’évolution des moyens de paiement et vous en parle souvent, mais on peut dire que la construction s’est arrêtée là. Je pensais sérieusement que nous aurions poursuivi cette construction avec, par exemple, une progressive harmonisation fiscale et sociale, par exemple.

C’est raté. L’Europe est un échec (voir le billet de Seb Musset même si on n’est probablement pas d’accord avec les causes). Ca fait mal au cul au cœur d’un défenseur de l’Europe comme moi de l’admettre mais je voudrais bien que nous fassions tous la même démarche plutôt que de faire des démarches d’autoconviction pour tenter de convaincre des électeurs…

J’ai donc voté pour en 1992 et j’ai récidivé en 2005. Cette fois, j’ai perdu ! Je suis intimement persuadé que le rejet du texte par les électeurs est plus lié au fait que soit annexé au traité le texte de traités antérieurs, imposant une ligne politique très libérale à l’Europe et non pas au mode de fonctionnement des institutions proposé dans la première partie, noyé par l’utilisation du pompeux terme « constitution ».

D’ailleurs, on nous a imposé le « mode de fonctionnement » quelques années plus tard (le traité de Lisbonne, je crois). Cela a impliqué des confusions. Les institutions devaient évoluer pour bien fonctionner alors que les ressentiments portent sur le contenu politique. Du moins, je crois. En d’autres termes, je crois aussi que l’on peut être pour le cadre « juridique » de l’élaboration des textes européens du contenu de ceux-ci.

Je pense que ce cadre doit dépendre exclusivement des chefs d’Etat (à condition qu’ils aient été élus démocratiquement) alors que le contenu des textes doit être voté par le Parlement pour lequel nous allons voter (ou pas) sur la base, dans le cadre actuel, de directive proposées par la Commission européenne qui dépend surtout du Conseil de l’UE mais avec le président élu par le Parlement.

 


Ce qui nous amène donc au parlement pour lequel nous allons voter.

Je parlais de la double frontière défendue par Bardella. C’est une double ineptie le fait de mettre ça dans le programme. D’une part, le Parlement n’a pas l’initiative parlementaire. Ce n’est pas parce qu’il vote pour le président de la Commission (l’espèce de conseil des ministres) qu’il peut imposer un programme politique qui reste du ressort essentiel du Conseil, donc des chefs d’Etat. D’autre part, la libre circulation des imbéciles est aussi du ressort des textes créateurs et pas du Parlement.

C’est donc une tromperie.

 


Il est temps (je crois qu’on vote pour ce machin depuis 45 ans) de bien rappeler le rôle du parlement et d’éviter que cette élection se transforme en une élection nationale (pour ou contre le gouvernement en place…).

Peut-être faudrait-il que l’élection soit à l’échelon du territoire concerné (les pays de l’UE) avec des listes correspondantes et qu’on laisse bien aux Etats, ce qui doit rester de leur ressort, comme la défense (même si on peut être contre ou être partisan de la mise en œuvre progressive d’une vraie politique internationale européenne) et, dans notre contexte, la construction de l’Europe et l’exercice de la souveraineté.

 


Dans l’attente, je ne vais pas voter. Pourquoi le faire alors que je conteste le cadre démocratique de la chose tout en soutenant l’Europe. Celle qui n’aurait pas dû échouer, celle qui aurait dû faire une industrie européenne et renforcer nos économies tout en favorisant le progrès social et environnemental…

Où sont mes cachets ?  

 

Elle est belle notre Europe, non ? Arrêtons de tout gâcher par ces conneries. Les photos sont issues de ce site. Merci à eux.

21 mai 2024

Halte à la vétéranophobie !



Comme je le disais dans mon dernier billet, j’ai été traité de vieux, de boomer, de papy… dans Threads. Un commentateur (parfois) aimable me disait : « Le “racisme anti-vieux” est le seul qui soit non seulement accepté mais même fort bien porté. On devrait d'ailleurs lui trouver un nom : je propose vétéranophobe. » Nous allons accepter même si « vétéran » fait un peu moderne. On pourrait préféré « croutonophobe ».

Dans ces échanges virulents, on m’a fait remarquer que je n’avais rien à faire, à mon âge, dans les réseaux sociaux alors que j’y traine depuis une vingtaine d’année, donc avant l’apparition de Twitter et Facebook (à l’époque, on avait les blogs, bien sûr, mais aussi les chaines Youtube et des trucs comme ça). Donc, sans doute, avant même que ces jeunes ne sachent allumer un ordinateur…  Je ne sais vraiment pas pourquoi ils s’imaginent que ces machins sont des trucs de jeune (d’autant que je dois avoir, maintenant, moins que l’âge moyen des gens qui trainent dans Facebook). Ils prennent leurs rêves ou leurs désirs pour des réalités.

C’est con, un jeune.

 


Ségolène Royal a déclaré l’autre jour, dans Twitter : « #Eurovision2024 Ce n’était pas un concours de talent musical, mais un concours de laideur, de vulgarité, de grossièreté, d’exhibitionnisme (sanctionné par la loi mais diffusé à des millions d’enfants et d’ado !! ). » Elle a parfaitement raison. Elle aurait pu ajouter que cela répond à une logique commerciale, voire bassement libérale mais on s’en fout. Ce que je veux dire aux jeunes qui me traitent de vieux c’est que mes propres darons auraient pu critiquer dans les mêmes termes les chanteurs et musiciens que j’écoutais il y a trente ou quarante ans et je suppose que leurs propres vioques critiquaient ce qu’ils écoutaient dans les années 40 ou 50. Ca me rappelle mon père qui était fan de Gilbert Bécaud (ou du moins qui en avait été fan) qui était très subversif ! « En février 1955, Coquatrix propose d'offrir le spectacle de Bécaud aux étudiants. Plus de 4 000 spectateurs se pressent alors que la salle ne contient que 2 000 places. Les adolescents sont pris de frénésie et s'emballent jusqu'à casser des fauteuils. »

Faut bien rigoler.

Ce que je ne comprends pas (ou que j’espère ne pas comprendre), c’est comment les jeunes d’aujourd’hui mais aussi des autres époques s’imaginent qu’ils ne finiront pas comme des vieux cons. Je ne sais pas si j’étais comme ça. Tout ce que je me rappelle, c’est que je ne pouvais pas supporter Bécaud.

 

Ces jeunes de nos jours qui trainent dans les réseaux représentent le camp du bien. Ils sont antiracistes, féministes, écologistes, antihomophobes… Je ne sais pas s’ils se rendent compte que le « manifeste des 343 » est sorti quand j’avais 5 ans, il y a donc 51 ans, que René Dumont était candidat à la présidentielle quand j’en avais 8, que SOS racisme a été créé quand j’en avais 18. Entre temps, la première gay pride a eu lieu à Paris. J’avais 11 ans.

Les luttes ont évolué mais les « mômes » d’aujourd’hui n’ont pas inventé grand-chose. Elles ont évolué mais parfois dans un domaine délirant, par exemple, par la défense du port du voile par les femmes au nom de la liberté des femmes à s’habiller comme elle veulent et la critique des opposants au nom de l’islamophobie qu’ils considèrent comme du racisme, comme si on pouvait assimiler une religion à une origine ethnique…

 

Je voudrais envoyer une bafouille à ces jeunes.

 


Déjà, tu as vingt-cinq ans et tu regrettes les années précédentes où tu pouvais sortir presque tous les soirs. A 58 ans, je sors tous les soirs. Je n’ai commencé à ralentir que vers 55 ans suite à des problèmes de santé indépendants de l’âge. Je me rappelle mon copain « Casquette » que j’ai connu il y a vingt ans, alors qu’il avait une cinquantaine année. Il n’arrêtait pas de dire que l’important était de rester jeune dans sa tête. En fait, il était déjà un vieux con… comme tu commences sans doute à l’être.

Dans quatre cinq ans, tu vivras avec une gonzesse ou un mec avec qui tu imagineras passer le restant de ta vie. Tu ne sortiras plus, tu recevras des copains à la maison pour regarder les maths de foot (ou je ne sais quoi pour les femmes) mais tu auras acheté seulement un pack de six bières, ton conjoint se chargera de faire à manger alors que tu pensais commander une pizza.

Quelques années plus tard, tu auras des enfants et tu t’installeras dans un « pavillon ». Je m’adresse surtout aux mecs mais tu finiras par passer ton temps dans le jardin à t’occuper des arbustes, de la pelouse, de la haie, des légumes… pendant que ton épouse soignera « l’intérieur ». Tu auras renoncé à faire la lessive car ta compagne n’arrête pas de critiquer ta manière de trier le linge, de plier les caleçons, de ranger les chaussettes… Tu ne feras plus la cuisine (hors barbecue) parce que ta femme insistera pour manger les bons petits plats simples à faire qu’elle tient de sa mère alors que tu te contenteras des steaks hachés nouilles sauce tomate parce que les gamins aiment ça.

Le matin, tu t’occuperas des enfants en question, ça te donnera l’impression de participer à la vie de famille mais, le soir, tu rentreras trop tard pour dîner avec eux car c’est ton épouse qui aura un travail aux quatre cinquièmes car tu trouveras cela normal vu que tu gagneras plus qu’elle.

Au bout de quelques années, tu participeras à quelques afterwork avec des collègues plus jeunes. Ils deviendront tes seules sorties. Ta femme fera la gueule et tu rentreras plus tôt. Tu te feras tellement chier, à la maison, que tu finiras par t’inscrire à une salle de sport car elle ne pourra pas regimber si tu t’occupes de toi et tu auras l’impression de t’y faire des copains sans te rendre compte que tu ne fréquenteras plus que des cons comme toi.

 

Tes gamins deviendront ado. Tu es un parent branché et tu essaieras de les accompagner mais tu empêcheras ta fille de mettre une minijupe alors que, maintenant, tu passes une partie de tes journées à gueuler dans les réseaux contre les types qui matent les gonzesses dans la rue. Tu la surveilleras et feras tout pour qu’elle perde sa virginité le plus tard possible, après le mariage, même, espères-tu…

Et ils quitteront la maison et tu devras t’occuper de tes propres vieux, te sentant plus responsable, plus obligé… que tu ne l’étais avec les vieux de ta jeunesse.

Tu seras un vieux con.

 


Ce racisme antivieux, cette vétéranophobie ou croutonophobie, est vraiment très conne : vieillir et ce que l’on peut espérer à tous. J’imagine mal finir femme, homosexuel, racisé ou que sais-je…

Je comprends que les vieux te fassent chier. Les vieux font toujours chier. Tu viens de quitter la demeure familiale, tu as tes premiers revenus, ton indépendance, tu es content. Mais tu ne fais que vieillir et ne te rends pas compte.

Quand tu auras mon âge, tu perdras tes parents. Avant même d’être à la retraite, peut-être. Tu n’auras plus d’ascendants. Tu seras parmi les plus vieux. 


Déjà, tu es trop vieux pour faire des grosses fêtes sauf si elles sont rares. Participer à un festival te fait de plus en chier et tu continues à y aller par nostalgie.

Je m'en fous, il me reste une heure de taf et je vais aller au bistro avec les copains. Comme quand j'étais étudiant.

17 mai 2024

Threads, le réseau social usine à demeurés

 


Threads, le nouveau réseau social proche de X (Twitter), de Méta (la maison mère de Facebook et Instagram), est sorti il y a quelques mois. J’avais déjà noté dans ce blog que c’était un repère de néoféministes et de végans, mais aussi de moralisateurs divers, du genre de ceux qui vont trouver un tas de raisons pour que les hommes pissent assis mais uniquement pour qu’ils soient les égaux des femmes tout en prônant la suppression des urinoirs sans voir que c'était le truc le plus hygiénique quand on n'urine pas assis. 

Néanmoins, je l’aime bien. Le mode de fonctionnement des « algorithmes » fait que je vois des publications de plein de monde (alors que, avec Facebook et X, je n’ai l’habitude ou la possibilité que de consulter celles des gens auxquels je suis habitué) et ils privilégient les textes, par opposition aux liens, vidéos et images. On y rencontre des zozos qui racontent des anecdotes diverses (du genre de ce que je peux sortir dans FB), font des réflexions de bon sens, parfois un peu « neuneues » mais on s’en fout…

 


Malheureusement, il y a tout de même beaucoup de cons, d’imbéciles n’ayant ni humour, ni second degrés, d’abrutis qui ne supportent pas qu’on puisse ne pas penser comme eux mais aussi de locdus qui ne se rendent pas compte des énormités qu’ils débitent… Il y en a beaucoup, également, qui pensent que les réseaux sociaux sont pour les jeunes (sans doute sont-ils frustrés d’avoir laissé Facebook voire Twitter aux vieux) et qui défendent Threads comme leur pré carré ce qui ne montrent qu’une chose : ils vivent dans leur monde. Je laisse aussi les ahuris, communs à tous les médias sociaux, qui passent une large partie de leurs loisirs tout en accusant les autres d’y passer une trop large partie de leurs loisirs.

Cela m’amuse toujours compte tenu de ce que j’ai pris dans la gueule pendant les vingt dernières années : on accuse de s’enfermer dans les réseaux un lascar qui passe huit heures par jour avec des collègues de travail et quatre au bistro avec des copains…

 

Je vais citer deux exemples de cette connerie ambiante. Les tarés me sont tombés dessus en masse (mais restent largement moins nombreux que ceux qui viennent mettre un « like » à mes vannes ou me félicitent franchement – la majorité des utilisateurs restent sains).

 

Le premier est une personne qui a demandé, en gros : « et là, si vous changiez de sexe, que feriez-vous maintenant ? » Vu que je n’envisage pas de changer ma bite, je suppose qu’elle parlait du genre… La publication est a priori bien innocente mais est, en fait, absolument sexiste vu qu’elle sous-entend que les hommes et les femmes ne doivent pas avoir les mêmes activités. Alors, comme la question est totalement conne, j’ai mis les pieds dans le plat et répondu : « la vaisselle, le ménage, la lessive et le repassage ».

C’est incroyable ce que je me suis pris dans la gueule, traité de gros beauf, de machiste et j’en passe… Personne n’a vu le fait que je faisais du second degré, pour me moquer d’une part de la niaiserie de la question et d’autre part des gros machos. On pense évidemment ce qu’on veut de mes propos mais je me suis défendu sur deux thèmes. Petit 1 : hé ho, les gars, je déconne. Petit 2 : je suis célibataire donc fais moi-même les tâches ménagères chez moi…

Un de ces fondus de la cervelle m’a même rétorqué que je faisais partie de ces réactionnaires qui gueulent sur le thème « on ne peut plus rien dire ». C’est toujours amusant de lire cela. Je suppose que le type défend la liberté d’expression voire a soutenu l’espèce d’humoriste en peau de fesses d’une station radio de service public qui a traité un dirigeant étranger (et juif…) de « nazi sans prépuce ».

Plusieurs ont sous-entendu que je devais être dégueulasse vu que je ne faisais pas le ménage, comme s’ils avaient pris ma publication, non seulement comme un truc de gros beauf mais aussi strictement au premier degré.

 


Le second est un type qui a poussé un coup de gueule (tout aussi ridicule) qui ressemblait à : « vous êtes qui vous qui profités de vos gros bras musclés pour attaquer les autres dans les réseaux. Vous devriez descendre de votre pied d’escale ». Je me suis évidemment foutu de sa gueule (c’était presque plus fort que moi) en disant à peu près « tu te devrais de muscler le cerveau et apprendre les mots : on dit piédestal et pas pied d’escale. »

Evidemment, ça équivalait à le traiter de crétin et il s’est fâché alors que la réaction la plus saine (celle que j’aurais eue) aurait été de dire « Oups » ou « ah oui tiens quel con je fais ! ». Je le lui ai dit. Il a commencé à m’insulter au sujet du physique (il s’est fait tomber dessus par ses potes, on est dans une espèce d’histoire à tiroirs) puis de mon âge.

Je me suis même fait traiter de boomer, c’est vous dire… Alors que je suis de la génération d’après, celle dite « génération X ». Le tout sur la base de ma photo de profil.

Un tas d’andouilles me sont tombées dessus comme si ce n’était pas le type qui avait un manque flagrant de culture et qui s’est couvert de ridicule.

Dans ma réponse au lascar, j’ai fait une faute de frappe (putain d’iPhone mais on en fait tous) et une  de français (j’ai dis « tu te prends à moi » alors que j’aurais du dire « tu t’en prends à moi »), toutes d’eux sans importances. Un taré m’a alors engueulé sur le thème : tu fais des fautes en critiquant celle des autres (comme si on pouvait tout mettre au même niveau). Mais il l’a fait, lui-même, en faisant une faute (il n’a pas mis de tiret à « vous-même »). Je le lui ai dit. Il m’a répondu « c’est permis » (ce qui n’est pas vrai, contrairement à « tu te prends » mais qui ne devrait pas être utilisé, la nuance est faible). Peu importe mais je vous assure qu’on a marché dans une période de pure délire (qui a continué jusqu’à ce matin).

 


Alors, comme je suis un peu con, j’ai remis une pièce dans le jukebox pour les deux cas.

Pour le premier, j’ai dit, en citant ma publication, que les réactions étaient délirantes. Les réponses à ce nouveau post l’étaient encore plus.

Pour le deuxième, j’ai dit « on me tombe dessus parce que j’ai reproché à un type d’avoir dit « pied d’escale » à la place de « piédestal ». On dirait bien que je sers de bouquet missaire. Plein de types se sont foutus de ma gueule sans même penser que je puisse avoir fait exprès.

 

Vous pouvez rire mais ces gens votent et représentent la futur génération d’anciens, les futurs sages.

Je me suis toujours demandé comme on pouvait avoir des gens qui se transformaient plus en cons dans les réseaux sociaux qu’au bistro…

15 mai 2024

Halte à la technocratie environnementale


 

Dès que l’écologie se perd dans des décisions politiques puis technicoadministratives (ou lycée de Versailles), elles me gonflent quasiment autant que les écologistes qui confondent leur combat avec une lutte contre le système sans même se préoccuper de l’environnement. La deuxième partie de la comparaison n’est pas l’objet de ce billet mais nous sommes en droit de nous poser la question de savoir si les zadistes de Notre-Dame-des-Landes défendaient les marais locaux ou luttaient contre ce que symbolise le transport aérien, le tout en se foutant totalement des contraintes environnementales, comme l’étalement urbain de la ville de Nantes ou la pollution de l’étang de Beaulieu.

Cette aversion pour les politiques environnementales ne fait pas de moi, pour autant, un gros pollueur ni même un pollueur gros. Je joue le jeu : je ne prends pas l’avion, je n’ai pas de voiture, je trie mes déchets, je n’entretiens pas mon jardin, devenu un infini puits de biodiversité et j’en passe… Je pisse sous la douche et, si je ne chie pas encore dans ma baignoire, je me demande bien pourquoi.

 


Ce sont bien des décisions politiques retranscrites par des administrations obtuses qui provoquent mon courroux matinal vu qu’elles me touchent directement et vous allez vite comprendre pourquoi elles m’escagassent de plus en plus. Je vais tout de même commencer ce billet par trois exemples qui intéresseront plus ceux qui intéresseront plus ceux qui auront eu la chance d’entamer la lecture de ce billet de blog fabuleux.

Le premier : vous vous rappelez certainement du « mouvement des Bonnets rouges [qui] est un mouvement de protestation apparu en Bretagne en octobre 2013, en réaction à la taxe poids lourds et aux nombreux plans sociaux de l'agroalimentaire ». J’aimerais savoir ce qui est passé par la tête de politicien ou de haut fonctionnaire pour croire que taxer les transports routiers des fournisseurs de denrées alimentaires allait permettre de lutter contre le réchauffement climatique. J’aimerais savoir comment ces andouilles ont pu croire que pénaliser les régions isolées (la Bretagne est au bout « d’un pic ») aurait pu aider quoi que ce soit. J’aimerais savoir comment ces ahuris ont pu penser qu’une taxe au kilométrage donc lésant les régions éloignées des centres de consommation, donc les régions qu’il faudrait aider à se développer économiquement, serait utile tout en aggravant les inégalités entre les territoires. J’aimerais savoir comment ces imbéciles ont pu imaginer un système de portiques (équipés de caméras pour scanner les plaques d’immatriculation, et, au passage, restreignant la liberté de circulation de tous) était le meilleur système (déjà, il suffirait de taxer les producteurs – ce qui serait inique mais moins cher – et il serait tout de même plus simple, d’utiliser des systèmes de géolocalisation).

Un pur délire.

Je ne parle pas du volet purement politique alors que le machin a été conçu par la droite mais a du être arrêté par la gauche, a qui on a reproché le coût de l’annulation qui n’était en fait que le coût de la mise en place… à jeter à la poubelle.

 


Le deuxième : « l’Europe » qui a annoncé une date d’interdiction des voitures « thermiques »… Qui sont les imbéciles qui ont mis un arrêt à la recherche scientifique chez les constructeurs pour interdire d’imaginer de nouveaux carburants nécessitant une combustion ? Qui sont les crétins qui ont osé imposer une « technologie » alors que personne n’est près, qu’il n’y a pas assez de bornes de rechargement, que ces rechargements sont trop longs, que les voitures ne peuvent, en l’état, faire de des grandes distances, que les gens allaient avoir des voitures différentes pour les trajets du quotidien et pour les vacances ? Qui sont ces fous furieux pour penser que l’industrie ne saurait pas s’adapter toute seule, pas nécessairement pour répondre à des impératifs écologiques mais tout simplement pour pallier l’inévitable augmentation du coût du pétrole voire la raréfaction de ce dernier ?  Qui a obligé ces industriels à investir dans l’électrique, mettant de côté d’autres sources potentielle d’énergie, comme l’hydrogène dont on parle tant (et dont je ne connais rien à part qu’il entre dans la composition d’un ingrédient nécessaire à la préparation finale du Ricard) ?

 

Le troisième, puisque nous sommes au niveau de l’Europe : qui sont les débiles qui ont décidé de standardiser les câbles de chargement des smartphones (donc des iPhone uniquement), limitant ainsi la capacité d’innovation des industriels, toujours eux, le tout au nom de la limitation des déchets, donc des productions ? Qui sont les attardés qui ont décidé de standardiser un truc qui va disparaitre (la mode est au chargement sans contact, tout de même, grâce à des technologies développées et standardisées… par les industriels) ? Qui n’a pas vu que les câbles s’usaient souvent plus vite que les appareils auxquels ils doivent se brancher ou qu’un individu devrait avoir plusieurs dispositifs de rechargement (à la maison, au bureau, dans la voiture…) ? Comment ces zozos n’ont-ils pas imaginé les « cas d’usage » (comme on dit dans mon job) avant d’imposer des réglementations délirantes ?

 


On pourrait multiplier les exemples. Tenez ! Le glyphosate est certainement mauvais. Il a donc été interdit par les « institutions ». Puis il a été réautorisé au prétexte qu’il n’est pas si mauvais que ça. Puis tout le monde doute de l’opportunité de cette réautorisation, voire de son honnêteté. Pendant ce temps comment les particuliers et surtout les paysans vont traiter leurs cultures, le tout en n’étant pas pénalisé par des textes différents d’un pays à l’autre et en ne détruisant pas l’environnement ? Et paf ! On a eu une belle crise dans le milieu agricole, cette année… Coïncidence ? Je ne crois pas (surtout que je m’en fous).

Je vais néanmoins me contenter de deux exemples auxquels je suis confronté actuellement et qui justifient mon énervement. Vous savez peut-être que j’ai hérité de la maison de ma mère (en périphérie d’une petite ville de Centre Bretagne) voire que je m’occupe de la maison depuis que sa précédente propriétaire a déménagé pour l’hospice, si je puis me permettre. Je vais les numéroter « quatrième » et « cinquième ».

 

Le quatrième, donc : Il y a des textes qui prévoient que les eaux de pluie, recueillies sur les toitures, ne peuvent pas aller dans le circuit des eaux usées. Déjà, c’est à moitié délirant de penser qu’ajouter de l’eau propre à l’eau sale allait augmenter le nombre de salissures de l’eau sale… On comprend néanmoins les motivations de ces braves professionnels de la gestion de l’environnement : il ne faut pas augmenter les volumes à traiter par les stations d’épuration pour ne pas qu’elles débordent.

Il n’empêche que j’ai reçu la visite d’un sous-traitant d’une collectivité territoriale qui a inspecté mon système et m’a annoncé que je devrais brancher mes gouttières sur un circuit spéciale d’évacuation des eaux usées. Ce circuit équipe déjà la majorité des rues de la commune mais j’habite dans une impasse (j’ignore le nombre d’habitations de cette ville de 10000 habitants mais il y avait un article dans le journal, la semaine dernière, où était écrit qu’il reste 600 maisons à raccorder).

Il va donc falloir que je fasse des frais… (une partie des charges sera couverte par la collectivité pour les grosses infrastructures)…

J’ai une maison qui occupe un tiers d’un terrain de 450 m2. Je ne sais pas ce qui passe par la tête des imbéciles heureux qui pensent que la pluie qui tombe sur ce tiers ne puisse pas être évacuée comme celle qui tombe sur les deux autres tiers (en d’autres termes, je pourrais cisailler mes gouttières et laisser la flotte se barrer ailleurs que dans les égouts) ?

On a une solution mise en œuvre, par ailleurs grotesque, pour éviter que les machines qui « lavent l’eau » ne soient « débordées » mais personne ne va penser que, petit 1 : je jette moins de produits chimiques (lessive, savon…) dans les égouts qu’un type qui lave sa voiture devant chez lui dans les nappes phréatiques et, petit 2, il m’arrive de chier (ce matin, c’était à 5h30, ça surprend au réveil) mais j’ai du mal à imaginer que ma production de merde nécessite que je mette en place une évacuation spécifique des eaux de pluie pour que mes déjections puissent être assainies paisiblement…

 


Le cinquième : maintenant que ma mère est morte, je dois virer ces affaires de la maison, de même que celles de mon père et de sa propre mère (j’ai réactivé un blog, d’ailleurs, où je raconte ça, d’ailleurs, en plus d’autres choses). Mes parents étaient profs et ont longuement milité dans des associations, notamment dans leurs conseils d’administration. Autant vous dire que j’ai des tonnes de papiers à éliminer. Figurez-vous que les braves gens qui s’occupent des déchets dans la commune (mais mettant en pratique des normes nationales ou européennes) ont décidé que ces papelards ne pouvaient pas être déposées à la déchetterie. Les particuliers sont invités à les déposer dans leurs containers jaunes individuels. J’en ai un petit parce qu’une fonctionnaire a décidé, un jour, que cela me suffisait (je n’ai pas insisté vu que la facturation de l’enlèvement des ordures dépendait de la taille des poubelles… avant d’être modifiées pour être calculées en fonction de la valeur locative de la maison).

Le ramassage est toutes les deux semaines mais je ne suis à la maison qu’une partie du temps. Je ne peux donc déposer sur la rue (au bout de l’impasse, pour être précis, vu que des imbéciles ont déclaré que les camions poubelles ne pouvaient pas faire de manœuvre dans des impasses, même si, comme dans la mienne, il y a largement de la place et si, comme tous les camions de ce type ont des « rippers », la surveillance pendant les demi-tours peut-être assurée pour éviter d’écraser des mômes jouant par là, mais c’est un autre sujet) que toutes les quatre semaines. Pendant ce laps de temps, mes poubelles se remplissent avec mes propres déchets ménagers (emballages…).

J’ai calculé que je pourrais virer tous les papiers entassés dans mon garage temporairement avant 2030…

N’arrêtons pas là. Les préposés de la déchetterie ont été incapables de nous indiquer des « boites à livre » (j’ai aussi un volume conséquent à utiliser). Ils ne prennent pas les matières textiles (il y a des boites spécifique mais les vêtements et autres tissus doivent être stockés dans certains conditions (sacs poubelles de 30 litres… Ils sont vite pleins…).

Je vais raconter une autre anecdote. Avec mon frère, nous avions commencé à vider les dépendances. Dans la véranda, il y avait deux meubles avec des étagères (des trucs tout simple, les moins chers chez Ikéa). On a été ensemble à la déchetterie. J’ai pris la première dans la remorque pendant que le frangin faisait autre chose ce qu’il fait qu’il s’est occupé trente secondes après moi de l’autre. Nous nous sommes adressés au même préposé dans la déchetterie. Il m’a dit, à moi, de la jeter avec les meubles et, à mon frère, de la jeter avec le bois.

Nous sommes tombés dans une espèce de folie bureaucratique qui a des conséquences jusqu’à la réflexion des employés de la dite déchetterie (je pense que s’il a envoyé mon frère ailleurs que moi c’est pour des raisons de sécurité).

Je pourrais continuer ! Tenez ! Mon frère et moi étions débordés par le volume. J’ai fini par faire appel à une société spécialisé et j’ai reçu le devis avant-hier. Il y est précisé ce qu’ils ne prennent pas en charge… C’est impressionnant. La personne qui était venu visiter la maison m’avait expliqué pourquoi : ils doivent payer des redevances spécifiques à la déchetterie pour certaines choses ou cette dernière ne prend pas tout en charge. Par exemple, si j’ai une bouteille de gaz à virer, je n’ai rien pour m’en débarrasser (à part, j’espère, une station-service).

Cette folie bureaucratique issue de je ne sais quelles réglementations, traduites en textes obscures, au fil des années… remplace quoi ? Ben, je me rappelle quand j’étais môme. Avec mon père, on mettait les ordures devant la maison, les feuillages issus des coupes d’arbustes et tout ça… Seul le verre échappait à cette règle (les bouteilles étaient réellement recyclées). Les boueux passaient deux fois par semaine. Ils appelaient leurs collègues quand il y avait des encombrants et des déchets verts.

C’était un service public. Maintenant, on paie une redevance spécifique pour les ordures mais on n’a même plus le service. La technocratie environnementale a tué, en plus, le service public.

 


Nicolas Sarkozy, ou du moins son gouvernement, avait mis en place la taxe carbone et les fameux portiques pour permettre sa facturation. C’était une connerie. Il n’empêche qu’il avait déclaré « l’environnement, ça commence à bien faire ». Il n’avait pas entièrement tort !

On a tout de même des règles environnementales qui me poussent à cacher des ordures recyclables au fond du container pour le « tout venant »… Et avant ma naissance, un coin du jardin de ma maison quasi-natale (oui, on avait des maternités, à l’époque, au bled) servait déjà à mes darons à jeter les ordures susceptibles de donner des composts.

On n’avait pas besoin de hauts-fonctionnaires nous imposant des composteurs et des sous-traitants vérifiant que je ne mette pas d’eau propre dans les égouts. 


Et ne déformez pas mes propos : je critique les mesures prises mais pas leur justification. Par exemple, j'ai fait des billets de blog pour soutenir la politique d'Anne Hidalgo en matière de circulation automobile et je n'utilise pas de round up. Si j'achète une voiture, elle sera électrique : je fais les longs trajets en train.  


Et après, on s'étonne de voir des partis populistes être en tête aux élections européennes.

La photo de Ségolène Royal n'est pas là pour illustrer les déchets mais c'est elle qui a décidé de l'arrêt des portiques pour les camions. Tant qu'à dire du bien de la dame, j'ajoute que j'approuve ses propos sur l'eurovision.

10 mai 2024

Un voile pudique sur les écrans de nos têtes blondes !

 


« Un groupe d’experts scientifiques vient de rendre un rapport à Emmanuel Macron, sur l’exposition des enfants aux écrans. » nous dit mon confrère Authueil. Le sujet a en effet récemment fait la une des médias et n’ayant absolument aucun enfant, du moins connu des services d’état civil ou de police, j’ai toutes les compétences requises pour donner mon avis.

Il est parfaitement clair et je crois volontiers aux conclusions du groupe d’experts tant il est évident que ces machins sont mauvais pour les mômes. Il n’empêche que j’ai bien peur que les décisions qui en découlent soient mauvaise.

 

Tout d’abord, il faut relativiser. D’une part, des groupes d’experts qui auraient été mandatés à l’époque de ma jeunesse (les années 70) auraient certainement tiré la conclusion que l’on passait trop de temps devant la télé. D’autre part, si les gamins deviennent à moitié con, ce n’est pas la faute des écrans… ou alors du temps passés par leurs darons à faire les guignols dans les réseaux sociaux ou devant des séries débiles.

On nous parle de tablettes ou de smartphone spécialement conçues en fonction de l’âge, par exemple pour empêcher les mômes de moins de 13 de s’inscrire à TikTok, Instagram et autres machins mais il ne serait par surprenant qu’une partie des appareils refilés à ces chiares soient les anciens de leurs vioques ou que l’on trouve des trucs moins onéreux ailleurs. Pisser dans un violon n’aide jamais à faire un politique.

Le rapport (pdf) est réellement intéressant (notamment le peu que j’en ai lu, sur mon écran) mais je pense que la commission oublie quelques aspects. Si un type va au bistro avec son gamin de trois ans et lui prête son iPhone pour avoir la paix, en sélectionnant un dessin animé ou un jeu, le problème n’est pas l’accès au smartphone mais la présence d’un gamin au bistro, ce pourquoi la commission n’est pas mandatée. Et heureusement.

 

Bien sûr, il est possible de réglementer et de légiférer. On peut aider les écoles à récolter les smartphones pendant la journée ou les industriels à promouvoir des solutions propres à chaque âge par des espèces de labels mais n’oublions pas que les jeunes connaissent mieux l’utilisation des produits. L’autre jour, alors que je ne suis pas spécialement nul, je n’arrivais pas à enrôler mon iPhone pour avoir accès à la messagerie du boulot : je l’ai refilé à un collègue d’une trentaine d’années qui m’a résolu tout ça en quelques minutes.

Par contre, il ne faut surtout pas faire des réglementations qui touchent le grand public et faire des campagnes de sensibilisation qui seront rapidement la risée de toute la population qui finira par se braquer.

 

Certains expliqueront, comme toujours, que leur progéniture est plus intelligente que les autres. D’autres nous diront que leurs gamins ayant des particularités, ils doivent pouvoir être joints en permanence ou pourvoir appeler leurs vieux. Comme si on avait cette possibilité, il y a encore vingt ans… Des andouilles prétendront avoir permis aux andouillettes (diminutif d’andouilles ?) d’avoir des activités ludiques et pédagogiques. On n’est pas sortis de l’auberge.

Et ils penseront tous : mais occupez-vous de vos fesses et laissez-nous gérer nos gamins, ce sont ceux des autres qui posent problème !

 

Foutez-nous la paix !

 

D’un autre côté, ça me permettra de faire des jolis billets de blog sur le thème « vous faites le lit du RN »… Forcément…

Je suis au stade de me dire que tout fait le lit de l’extrême-droite. Tenez ! Je suis empêtré dans des histoires bêtes avec ma maison, comme le fait de ne pas pouvoir foutre tout ce que je ne peux pas garder à la déchèterie ou prévoir un écoulement de mes gouttières ailleurs que dans le tout-à-l’égout standard car la pluie qui tombe sur mes 150 mètres carrés de toiture serait plus mauvaise que celle qui a la politesse de tomber directement sur la pelouse. Je conçois bien les « problématiques » environnementales et financières derrière. Mais, bien que progressif, l’entrée dans le monde moderner commence à me les briser.

Alors si l’on commencer à nous pondre des règles d’utilisation de nos smartphones, je pense que ça va ronchonner grave alors qu’on n’est pas capable de faire comprendre à un abruti qui téléphone en terrasse qu’il dérange ses voisins.

 

Ainsi, pour nos braves écrans, le plus sages serait de ne rien faire. Des actions gouvernementales ne supprimerons pas la connerie des parents.

06 mai 2024

Défendons les masculinistes !

 


Ce mois d’avril, on a beaucoup parlé du « masculinisme » (voir par exemple cet article du Monde que je n’ai lu qu’en diagonale ce qui est d’autant plus con que seule une partie est disponible pour les non abonnés). Tenez ! Je vais citer le début : « Ce contre-mouvement au féminisme s’appuie sur le mythe d’une « crise de la masculinité » pour défendre le modèle inégalitaire des rapports entre les femmes et les hommes. C’est un mouvement diffus, mais têtu. Une réalité dérangeante six ans après les débuts de la révolution #metoo. Alors que les jeunes femmes adhèrent de plus en plus aux valeurs progressistes, les hommes du même âge ont tendance à se tourner vers des idées conservatrices. »

Les réseaux sociaux, notamment Threads qui est un repère de gens qui pensent bien comme les féministes et les végans, en ont beaucoup parlé et se moquent des masculisnistes sur le thème « ah les pauvres choux qui perdent leur domination ».

Je vais donc les défendre car je n’aime pas les moqueries ingrates faisant passer mes congénères pour des hommes du Néandertal. Pourtant, je ne suis pas masculiniste, surtout qu’en temps que célibataire endurci, je m’en fous. Mon seul sujet d’intéressant, pour ce qui concerne ce thème, est de m’assurer que la personne derrière le bar, quel que soit sont sexe (pardon, son genre) me serve ma bière assez rapidement.

 

Reprenons. Le masculiniste est un type qui s’oppose au féminisme car il en a peur. Plus précisément, il a peur des changements que les revendications féministes pourraient modifier dans sa vie ou dans « son modèle ». Par exemple, on n’aurait plus le droit de mater discrètement les nichons et les fesses des gonzesses. Vous me connaissez et vous dites que je fais encore une caricature idiote. Détrompez-vous. Voilà une publication que j’ai vue, récemment, dans Threads : « Un jour il faudra arrêter de rendre normal le fait qu’un homme aime les grosses poitrines ! Et que les petites ne sont pas trop mal. De petits seins c’est bien plus beau, sexy, attirant que des gros ! »

Nous avons quelqu’un qui nous explique quels nichons aimer.

Vu également dans Threads : « Vous êtes une femme seule dans la forêt, vous préférez vous retrouver face à un homme ou face à un ours ? » En d’autres termes : « c’est pareil, de toute manière tous les hommes sont des fumiers ». C’est très à la mode depuis que l’on parle beaucoup des violences sexuelles ou conjugales : mettre tous les mecs dans le panier. On ne peut plus rien dire pour notre défense, même quand on n’a rien, quand on n’est même pas suspecté, on commence par être présumé coupable.

Laissez-nous vivre ! On peut mater sans agresser, non ?

 


Un petit dernier Threads (je vous assure que je ne suis pas allé chercher très loin) : « Thread débat : messieurs, est-ce que ça vous dérange si votre partenaire gagne un meilleur salaire que vous ? Si oui, pourquoi ? » Traduisons : si vous êtes dérangé par le fait qu’une femme puisse gagner plus que son conjoint, vous être forcément un fumier.

La plupart des gens ont été éduqués dans un environnement familial où c’était « l’homme » qui contribuait le plus aux besoins des ménages (les raisons sont pour la plupart mauvaises, évidemment) et je ne suis pas choqué par le fait que des hommes soient déçus d’avoir été doublés… Pourquoi la question a-t-elle été posée aux hommes ? Pourquoi pas : « Mesdames, est-ce que ça vous dérange si votre partenaire gagne moins que vous » ? Allons plus loin : « Mesdames, si votre gros gagne moins que vous, est-ce que vous pensez que cela lui donne des obligations supplémentaires » ?

Un des ces jours, nos néo-féministes vont justifier l’esclavage ! D’un autre côté, elles avaient bien justifié le port du voile au nom du « les hommes n’ont pas à décider des tenues mises par les femmes »…

 

Dans une époque relativement récente, une des plus grosses pressions mise sur les hommes par les femmes (du moins les féministes) tourne autour de la « charge mentale ». Je résume : généralement, dans un ménage, on peut dire que c’est la femme qui pense à tout ce qui fait qu’elles bossent plus que les hommes.

On peut évidement en rigoler. Allez ! Un exemple… Si un homme invite des copains chez lui pour regarder un match de foot, le lascar va penser à acheter de la bière et se dit qu’il commandera des pizzas si besoin. Sa chérie, par contre, va penser à un repas complet, faire les courses, la cuisine, mettre la table… Elle a tout faux. Ce n’est pas le but de la soirée. On peut penser au barbecue. Le but du jeu est tout de même de bouffer des trucs simples dans le jardin pour rigoler avec des proches. Pourquoi madame a-t-elle le réflexe de préparer une entrée et des légumes ? Voire de mettre les côtes de porc et les merguez dans des plats avant de les présenter au gugusse qui fait les grillades ?

 


Je sais que je caricature et que c’est mal. Il n’empêche que chacun peu regarder midi à sa porte et plonger dans ses souvenirs. Il y a encore trois ou quatre ans, ma mère m’engueulait pour que je range mon bureau. Je ne lui répondais pas la vérité, à savoir que c’est elle qui entassait des cochonneries à « ma place » et je me pliais à ses volontés (qui n’allaient pas tarder à être les dernières…) pour avoir la paix. Déjà, j’étais soumis… Surtout, la seule raison (véridique) qu’elle me donnait, c’est que la femme de ménage n’avait pas la possibilité de nettoyer ce bureau s’il n’était pas rangé… Autant dire que je devais me livrer à une tâche ménagère pour qu’une autre personne puisse en faire une…

Revenez à votre propre enfance. Je ne peux pas le faire à votre place. Je vais parler de la mienne : la cuisine était le domaine réservé des femmes et mon père n’avait l’autorisation d’y entrer que pour ouvrir les huitres… La question n’est pas tant de savoir pourquoi les femmes faisaient la bouffe mais pourquoi ce sont les hommes qui devaient ouvrir les huitres, choisir le vin, ouvrir les bouteilles, servir l’apéro ?

 

L’autre jour, il y avait un match de foot, dans la télé du bistro (Dortmund – PSG). Pourquoi les seuls clients étaient-ils des hommes ? Parmi eux, personne n’aurait été opposé la présence de gonzesses (même avec l’interdiction de regarder leurs nichons : nous étions là pour le match – pour ma part, j’ai trouvé ça comme prétexte mais ce qui m’arrangeait est que le bistro ne ferme pas avant le coup de pied final). La question est donc : est-ce que les revendications féministes vont aboutir au fait que les zozos ne pourront plus sortir pour regarder les matchs mais devront rester en famille où un processus démocratique permettra de choisir la chaîne de télévision qui sera regardée ?

On peut donc aisément comprendre que des hommes puissent craindre certains changements dans la société. Tant pis si on peut les appeler des « réactionnaires ». Pour ma part, je m’en fous : je suis célibataire et je n’aime pas le foot. Je ne suis pas masculiniste.

 

Mais continuons. Ces histoires sont maintenant gérées au plus haut sommet de l’Etat. A la limite, pourquoi pas un secrétariat d’Etat à l’égalité entre les femmes et les hommes ? Alors on crée des institutions dédiées, comme le Haut Conseil à l’égalité. Mais ! « L’instance chargée de lutter contre le sexisme est en pleine crise, selon des documents internes et des témoignages recueillis par Mediapart. Sa présidente, Sylvie Pierre-Brossolette, dont les propos indignent les salariées, « refuse de se justifier ». »

On a ainsi les institutions qui doivent défendre les machins qui arrivent à tourner tout le combat en ridicule. Et vous vous étonnez que des hommes pètent les plombs.

 


Enfin, il y a le « on ne peut plus rien dire » qui prête tant à sourire car on soupçonne les gens qui emploient cette locution de se dédouaner et de cacher certains travers. Pourtant…

L’autre j’ai employé le mot « pédé » dans un commentaire dans Facebook. Tous ceux qui me connaissent auront compris que je l’ai employé pour faire une grosse provocation et pas par homophobie. Vous pouvez en douter, peu importe. Je trouve effrayant que mon commentaire ait été immédiatement supprimé par le média en question qui utilise des algorithmes qui se contentent de scanner des mots. Il aurait été beaucoup plus homophobe que je parle d’homme qui prend dans le rond que de pédé, non ? Pourtant l’algorithme n’aurait rien vu.

Comment voulez-vous ne pas virer un tantinet réactionnaire quand on voit cela ? Un jour, un type écrira « chic ma femme a préparé des lasagnes » et un algorithme à la con, qui utilise une intelligence artificielle, lui dira que le commentaire est machiste parce que ce n’est pas à la femme de faire la cuisine…

 

Ca nous emmène à Depardieu, quand il a été épinglé pour voir avoir dire qu’une fillette devait jouir en faisant de l’équitation parce que sa foufoune rebondissait sur la selle (j’ai oublié les propos exacts). Le gars est évidemment un vieux cochon mais quel type un peu saoul n’aurait pas pu dire ça en rigolant avec des potes… en pensant qu’il n’était pas enregistré ?

Le propos est immonde, pourtant.

 

Mais la condamnation publique, par des féministes (et non pas des défenseurs des enfants), est sans doute pire que tout.

Le masculiniste, peut-être qu’il a simplement peur, qu’il est nostalgique… Peut-on l’en blâmer pour autant ?


Cela étant, je ne vois pas pourquoi ça ne seraient pas les gonzesses qui feraient les barbecue pendant qu'on boit des bières avec les copains.