31 décembre 2010

Dédicace spéciale

Je dédie ce bouquet de géraniums à Suzanne : elle n'aime pas la photo de mon dernier billet qui figure probablement dans une bonne douzaine de blogrolls.

Bon réveillon.

2011, l'année de tous les liens ?

Je profite de cette fin de vacances pour glander à Bicêtre et vous pondre des billets tels que je les aime, décrivant les braves gens de ma commune.

En répondant aux commentaires, ce matin, notamment celui de Poireau, je viens de me rendre compte qu’en deux jours, je vous ai parlé d’un type qui voulait se suicider au mousseux et d’un autre qu’on croyait mort (vraiment, on connaissait même la date de son enterrement et presque des gens qui y sont allés) et qui a refait son apparition dans les bistros de Bicêtre.

Ces personnages arrivent à être à la fois totalement ordinaires et fabuleux. Mon blog bistro se mélange avec mon blog politique, c’est un pur bonheur.

Elle n’est pas belle, la vie ?

31 décembre, dernier jour d’année. Le Coucou prévoit les vœux de Nicolas Sarkozy.

Quant à moi, je voudrais juste engueuler 347 andouilles qui gerbent des tonnes d’âneries dans mon google reader, m’obligeant à lire jusqu’à plus soif tout en me mettant périodiquement en retard pour aller au bistro, quand ce n’est pas pour le boulot, d’ailleurs.

Ne bougez pas ! J’ai les noms. Je vous les sors de mémoire, dans l’ordre alphabétique inverse pour faire chier Val LeNain.


Merci à tous…

Ne buvez pas trop ce soir. Sauf si vous avez soif, bien sur.

Et bonne année !

30 décembre 2010

L'heure est grave

Mesdames, Messieurs,

Je sais que vous n'avez pas encore eu le temps de lire mon billet de ce midi, qui fut pourtant excellent, un des meilleurs de l'histoire de ce blog. Allez-y !

Cela dit, vous DEVEZ aller commenter le billet fabuleux de la Grande Manu. Pléonasme.

C'est ici que ça se passe.

L'heure est vraiment grave : il nous faut dépasser le record de commentaires idiots.

Mais n'oubliez pas de lire mon billet de ce midi, il était bien.


-- Post From My iPhone

Au milieu de mon décor

Fréquenter les bistros comme je le fais (c'est-à-dire : toujours les mêmes, aux mêmes heures) me permet de découvrir un tas de personnage qui finissent par rentrer dans mon univers, comme s’ils avaient toujours été là, comme s’ils faisaient partie du décors du bistro.

Je suppose que les gens qui viennent dîner à la Comète une fois par mois et voient toujours le même gros noir et le même gros  frisé, toujours à la même place, à l’angle du comptoir, souvent avec un petit vieux ont le même sentiment mais c’est autre chose que je veux décrire : un tas de zozos font partie de mon quotidien au même titre que je fais partie du leur. On a l’impression de se connaître alors qu’on ne s’est jamais adressé la parole.

Le phénomène se produit ailleurs que dans le bistro.

Tiens ! J’ai commencé à aller bosser en métro fin 1996. Je montais toujours au même endroit dans la rame, tout à l’avant. Il y avait un ado turbulent d’une quinzaine d’années qui avait les mêmes horaires que moi et on a du se  voir à peu près tous les jours pendant environ un an. Nos chemins se sont séparés (j’ai  commencé à aller bosser plus tôt) mais je le voyais toujours passer, à l’occasion, devant la Comète et j’en ai tiré la conclusion que ses parents habitaient à côté de chez moi. Je l’avais presque oublié mais depuis un an, environ, il passe tous les soirs vers 19h30. J’en ai méchamment tiré la conclusion qu’il était retourné chez ses parents après avoir été largué par sa copine. Hier, pour la première fois en quatorze ans, on s’est adressé la parole, vite fait « oups ! pardon » après qu’on se soit vaguement bousculés en bas de l’escalier à cause de la connasse qui vend des fleurs à la sauvette. J’avais ce type, en face de moi, et j’avais l’impression qu’il était un acteur qui jouait un rôle dans mon décor quotidien.

Tiens ! Cette fleuriste me fait penser à cet espèce de gros porc qui vend des matelas, toujours à la sauvette, en face de l’entrée de chez Leclerc, deux ou trois fois par semaine. Un des types les plus antipathiques que je connaisse, bien qu’il soit gros. Arrogant, sale, … C’est pareil : ça fait plus de dix ans qu’il vient. Il est entré dans mon décor. Quand je sors de chez moi (les jours où je ne bosse pas), il est toujours là, ou presque (je n’ai jamais rien compris à ses horaires de travail), me rappelant, les jours gris, que je vis dans une banlieue saumâtre. Sa seule présence est emblématique de Bicêtre. Dès que je rentre dans la Comète, je l’oublie.

Les commerçants du marché ! Ca fait 16 ans que j’habite là. Ils sont les mêmes. 14 ans que je fréquente la Comète en même temps qu’eux. « Vous pouvez me passer le sucre, s’il vous plait ? » C’est tout. A la limite, quand je fais des courses au marché, ce qui est très rare, on ne se reconnaît pas. On a passé des heures ensemble, peut-être 2 ou 300, accoudés côtes à côtes sans jamais discuter.

C’est le métro qui m’intrigue le plus. On est là, tous les matins, toujours au même endroit, à peu près à la même heure (7h23 ou 24 pour moi, merci), toujours avec les mêmes personnes que l’on ne fit par remarquer qu’à l’issue d’un incident quelconque, la dame qui laisse tomber son bonnet, le môme qui vous bouscule en rentrant dans la rame, la pouffe avec son pantalon noir et ses grosses fesses qui finit de se maquiller sur le quai.

Il y a un couple que j’ai repéré. Je suppose qu’ils sont jeunes mariés, se tenant par la main tendrement sans même se rendre compte qu’ils attirent les regards presque aussi tendres de vieux connards lubriques comme moi. On voit tellement de gens qu’on ne sait plus qui on a vu. Eux, j’ai remarqué que je les avais remarqué le jour où je me suis dit : « putain, il a bien pris dix kilos depuis qu’il s’est marié, lui ! ».

La grosse qui vend des pains à la chaîne, à la « fausse boulangerie » à l’entrée du métro. Pendant des mois, je l’ai regardé sans la voir, tous les matins, dans le froid, supportant des clients pressés en vendant des croissants imbouffables. Hasard, j’ai remarqué que je l’avais remarquée le jour où j’ai su qu’elle était la fille d’une des clientes de mes bistros, dont je parle à l’occasion. Ca s’est fait presque à l’envers, en fait ! C’est sa mère que j’ai saluée, un soir, en sortant du métro. « Ah ! Salut, comment vas-tu ? Qu’est-ce que tu fais là ? » « Ah ben, j’attends ma fille, elle, là, qui finit à 19h30 aujourd’hui. » Le personnage de mon décor était entré dans ma vraie vie, celle qui est d’ailleurs paradoxalement virtuelle, sa mère n’ayant comme intérêt que d’être un personnage putatif de mes blogs.

C’est amusant : en passant en revue mon décor, dans ma tête, pour faire ce billet, je vois un tas de personnages. Il y a ceux que je connais, ceux à qui j’adresse la parole, parfois, pour autre chose qu’une banalité comme « je peux vous prendre le pichet d’eau », mais aussi les inconnus, qui ne sont pas si nombreux que ça, d’ailleurs.

J’ai bien retrouvé dans ma mémoire mon ex ado, mon marchant de matelas, ma boulangère, dix commerçants du marché (j’ai compté : Henri, sa femme, son fils, ses deux filles, le marchand de légume qui a eu un cancer, Shérif, le boulanger, l’Italienne, l’Italien et un autre qui boit avec les deux précédents). Je pourrais ajouter le jeune, probablement le fils du vendeur de matelas, mais il n’est pas assez souvent là, à remplacer son père, ou le distributeur de quotidiens gratuits à l’entrée du métro, mais ils changent tous les ans.

Un peu différemment, il y a la vieille dame en bas de chez moi. Quand je croise les autres voisins, je les reconnais comme tels. Elle, la vieille dame, elle ne semble pas me connaître alors ça fait presque 17 ans qu’on habite le même immeuble.

Patrick faisait partie de ces gens de mon décor. Je lui serrais la main assez souvent (l’entrée de l’Aéro est faite de telle sorte qu’on est presque obligé de serrer la main à tout le monde) sans, pourtant, le reconnaître à autre chose que sa dégaine : grand, les cheveux longs.

Aussi, quand on m’avait annoncé sa mort, je ne savais même pas qu’il s’appelait Patrick. « Patrick est mort, on l’a retrouvé dans sa chambre l’autre jour, il a été enterré hier. » « Qui ? » « Ah ! Mais tu sais bien, le type qui  buvait toujours des kirs, avec des cheveux longs et gris, grand et mince. » « Ah ! Lui ! »

Ainsi, il avait quitté mon décor et formait comme un vide.

Il faut croire que la mort n’empêche pas de boire puisqu’il était, hier soir, à l’Amandine. Je ne sais pas qui a dit qu’il était mort. Je ne sais pas qui a donné les précisions puisqu’on savait même la date de l’enterrement. La rumeur s’est probablement emballée. Je suppose qu’on a vu les pompiers l’embarquer de chez lui et que le téléphone arabe a fait la suite.

Hier, passé les premières minutes de surprise (je n’étais pas le seul surpris), la conversation a pris son tour normal. Je papotais avec Corinne, sa mère et le Gros Loïc tout en tripatouillant mon iPhone à la recherche d’un twit improbable.

Le patron discutait avec Patrick.

En cinq minutes, il est rentré dans mon décor.

Il y a changé de rôle. Il n’est plus le vieux mince aux cheveux longs mais il est Patrick, un client de bistro à qui je dirai bonjour à chaque fois que je le verrai parce qu’il était mort.

Combien de types ai-je ainsi croisé, en 17 ans de Bicêtre, qui sont restés dans ma vie quelques mois sans que je les vois tout en les voyant, inscrits dans le marbre du comptoir ou le bitume des quais du métro ?

Question inverse : suis-je aussi l’inconnu connu de certains ? Le gros avec les cheveux frisés qui rigole bêtement en tripotant son iPhone ? Tiens ! « Il est en jean, aujourd’hui. Il doit être en vacances… » « Que fait-il encore avec son iPhone ? »

« Je parle de vous, messieurs, dames… »

2010 en 15 billets

Quand on n’a pas d’idée de billet, il faut en chercher chez les copains ! FalconHill nous donne ainsi la liste des 15 billets les plus lus sur son blog en 2010. Je vais faire pareil… Sur un total de 300 000 pages vues, ça nous donne, en billets préférés :


Paris Hilton aura fait la gloire de mon blog pour cette photo qui apparaît parfois en une de Google Images lors d’une recherche « Paris Hilton nue », notamment au Canada.


Le buzz a été lancé  (il s’agit de chercher « trou du cul » avec google), mon billet en a bien profité.


Sans commentaire (il s’agit de l’annonce de la lapidation d’une femme adultère, en Iran).


Je n’ai pas d’explication pour le succès de ce billet. Peut-être les photos osées ? Je faisais pourtant des billets Wikio tous les mois.


Je  n’ai pas d’explication, non plus, au succès de ce billet. On avait bien fait buzzer le truc mais pas par l’intermédiaire de mon blog, directement sur le site de Auchan, au Kremlin-Bicêtre.


J’avais diffusé la vidéo de cette superbe chanson le jour de la mort de l’artiste. Sans un commentaire, rien.



Ce billet avec un schéma que j’avais récupéré chez Audine a fait « le tour » du web (beaucoup retwitté). C’est toujours décevant pour un blogueur : un billet pour lequel il ne fait rien connaît un succès pour son contenu…


J’avais fait ce billet « en live » pendant les cérémonies du 14 juillet, à la télé. Les illustrations aident probablement au succès d’un billet.


Je suis un charlot.


Tout est dans le titre…


Comme quoi, parler d’Attali rapporte.


Tout est également dans le titre.


Gros échanges en commentaires.


Ce billet, que j’ai relu hier, déçu, d’ailleurs, a fait le tour de twitter.


Ce billet avait été repris par http://rezo.net/ !


Il y a toujours des andouilles qui évoquent l’influence des blogs. Mon billet le plus « lu » est visité pour une histoire de cul et seuls 22 billets ont plus de 500 visiteurs (hormis ceux lus à partir des agrégateurs ou directement en page d’accueil du blog).