30 septembre 2010

Georges Charpak, ce terroriste étranger

J'ai appris ce matin que le prix Nobel est mort. C'était un de ces hommes qui ont fait la fierté de la France. Pourtant, avec les lois en discussion au parlement actuellement, il devrait être expulsé de la France. Il a commis des actes terroristes sur le territoire alors qu'il était étranger. A lire chez Lolo.

Une République des Blogs en Sarkofrance

C’est clair : le gugusse qui parlait dans mon poste de radio, hier matin, est méchant. Il expliquait que notre Président, oui, celui qu’on a élu avec nos bulletins, enfin les vôtres, pas le mien, illustrait parfaitement la montée de l’extrême droite en France. Il nous expliquait en plus que son virage droitier de cet été était expliqué par sa crainte d’être devancé par Marine Le Pen au premier tour en 2012.

C’est clair : ça ne ferait pas une belle fin de carrière. Il n’aurait plus qu’à dire : « je me retire de la vie politique ».

Nous allons donc le rassurer. Il est fort peu probable que ça arrive. Le candidat du plus grand parti de droite, n’a jamais fait moins de 20% au premier tour. Ah si, merde ! Jacques Chirac en 2002.

Vous allez voir qu’on va se retrouver avec un deuxième tour entre François Bayrou et Marine Le Pen. On aurait l’air con.

C’est clair : il faut que Nicolas Sarkozy fasse un virage à gauche. Il pourrait par exemple annoncer le maintien de la retraite à 60 ans. Il faut dire que j’ai lu les propositions de François Hollande, hier. Il propose d’adapter l’âge de la retraite en fonction de l’espérance de vie. Sans moi. Nicolas Sarkozy pourrait également proposer d’alléger les charges sur le travail « en transférant une partie des cotisations sociales qui pèsent sur l’emploi vers l’impôt qui concerne tous les revenus ». C’est d’ailleurs la proposition de Jean-François Copé (illustration à droite, copiée de son site). Pendant ce temps, François Hollande propose d’augmenter les cotisations patronales et salariales pour les retraites. Sans moi.

Oui ! J’ai réellement lu les propositions de François Hollande. Sauf deux chapitres (celui sur la jeunesse et le dernier sur la gouvernance mondiale). Je suis séduit par son projet de grosse réforme de la fiscalité et la plupart des autres machins. Mais les bricoles que j’ai déjà citées et son « contrat de génération » me hirsute particulièrement.

Je vais donc attendre les propositions des autres gugusses. Mais quand je dis que je pense que Nicolas Sarkozy devrait opérer un virage à gauche, je ne suis pas loin d’être sincère.

Tiens ! Hier soir, je me suis pointé à la République des Blogs. Je ne sais pas où étaient les blogueurs d’ailleurs, en début de soirée. Nous étions à une longue table de socialos où les andouilles ont préféré se livrer à leurs querelles de chapelles. Ils forment la machine à perdre.

C’est clair : Nicolas Sarkozy peut dormir sur ses deux oreilles.

Pensez donc ! J’étais le seul à avoir lu le document de François Hollande alors que je ne suis pas au Parti Socialiste. Tous les autres ne pensaient qu’à des conneries dont personne n’a rien à cirer, à part les membres du PS. J’étais verre vert. Du coup, quand Sarkofrance s’est pointé, comme il n’avait pas de place à notre table, il s’est mis ailleurs. J’ai hélé Gularu qui était en face de moi et on l’a rejoint. Gularu était mieux après le déménagement qu’entre socialos imbus. A part le type à sa droite qui était visiblement plus intéressé par son plumage que par son ramage.

Nous étions mieux. A la République des Blogs entre blogueurs, ça faisait un peu moins ridicule. Dagrouik et Seb Musset nous ont rejoints, les heureux. La table de derrière était occupée par des libéraux. Je ne sais même pas s’ils avaient tous un blog. Nous avons été rejoints par une équipe de journalistes, si j’ai bien compris.

Alors, vers 21h30, le vieux Joël m’a appelé pour me demander ce que je foutais. Je lui ai répondu que j’arrivais. Je me suis levé. Je me suis dirigé vers le métro (il faut dire qu’un taxi attendait devant la sortie). Je suis rentré à Bicêtre.

Bien rassuré pour Nicolas Sarkozy.

29 septembre 2010

Budget 2011 : hausse des prélèvements obligatoires [pas pour les riches !]

C’est ma journée « jolies courbes » aujourd’hui. Celle-ci, je l’ai copiée dans ce pdf (sur le site du Ministère des Finances) et compare l’évolution des prélèvements obligatoires entre la France, l’UE à 15 et l’OCDE.

On remarquera que l’écart entre la France et les autres pays est à peu près constant même si des grosses évolutions ont eu lieu dans la fin des années 1960 comme si les autres payés avaient marqué les autres pays avant le début de la crise économique du début des années 70.

Si je n’étais pas dans un blog de haute tenue et au sérieux irréprochable, je vous prierais de noter les aspects bénéfiques des événements de 70.

Tout ça pour vous dire que la montée a été à peu près constante jusqu’à environ 1983 pour se stabiliser ensuite autour des 43 ou 44 avec quelques pics au rythme des cycles économiques.

Je vais citer le discours de Nicolas Sarkozy le 18/12/06 : « La politique économique fondée sur les 35 heures, le partage du travail, les idées socialistes que nous n'avons pas assez profondément remises en cause, a conduit depuis 25 ans à l'austérité salariale et aux prélèvements obligatoires qui étranglent le pouvoir d'achat. Il y a un grave problème de pouvoir d'achat en France. »

La courbe en question pourrait lui donner tort. La hausse avait à l’époque 35 ans, pas 25… On parle d’idée populiste !

Son discours du 27/02/07 est tout aussi sympathique : « Je veux réformer l'État pour baisser les prélèvements obligatoires  et pour rendre du pouvoir d'achat aux salariés Je propose d'en finir avec une fiscalité confiscatoire qui décourage la réussite, fait fuir les capitaux et les entrepreneurs qui s'en vont créer des emplois ailleurs. Je propose que toute la politique économique, ait un seul objectif : la revalorisation du travail. »

Le budget 2011 est présenté aujourd’hui, on en connaissait les grandes lignes. La presse nous informe que le gouvernement a étudié ces impacts. Le rabot des niches fiscales et différentes mesures « ainsi que la reprise économique, feront grimper le taux de prélèvements obligatoires qui passera de 41,9% du produit intérieur brut (PIB) cette année à 42,9% l'an prochain. Ce taux retrouvera en 2012, à 43,2%, son niveau de 2007, au début du mandat de Nicolas Sarkozy qui avait promis de le réduire de quatre points. Le taux de prélèvements obligatoires atteindra même un pic à 43,9% en 2014, selon le gouvernement. »

En tant que gauchiste, je ne peux que me réjouir de cette baisse des niches fiscales mais la question n’est pas là. La loi TEPA a fait baisser le taux de prélèvements obligatoires, conformément aux engagements initiaux de Nicolas, faisant exploser la dette publique. Maintenant, au nom de la réduction des déficits, on réduit les avantages fiscaux dont bénéficient les plus pauvres.

Bilan des courses :
  1. le taux de prélèvements obligatoires à bondi et on augmente nos impôts, la dette (celle qui appartient à nos enfants et surtout à nous tous en tant que citoyens) atteint un niveau record,
  2. les impôts des plus riches diminue.

Sans oublier les dommages collatéraux, que note Sarkofrance. Les dotations de l’état aux collectivités locales sont figées pour les trois ans à venir. Traduisez : si vous voulez toujours des crèches pour les mômes et des repas pour les vieux, il faudra augmenter les impôts locaux…

Evolution de la population active et réforme des retraites

Un détail dans la vidéo que je vous ai proposée ce matin m’a donné envie de faire une recherche et je suis tombé sur cette page du site de l’Insee. Je vous en ai même fait un beau schéma, à gauche, là. Il s’agit de l’évolution de la population active pour les plus de 15 ans. La population active (en vert) est composée de ceux qui ont un emploi et des chômeurs. On constate que l’écart entre les hommes (en bleu) et les femmes (en rose, mon côté puéril) se réduit suite à une évolution de société que nous qualifieront de post-soixante-huitarde (uniquement pour faire rager Olympe).

On constate surtout que le taux d’actifs reste à peu près constant de 1975 (lendemain du début de la crise économique, je cherchais les chiffres sur une plus longue période), malgré les mesures successives. Pour le fun, voilà les chiffres de quelques années :

1978
58,0%
1981
58,2%
1986
57,3%
1988
56,5%
1993
56,0%
1997
55,7%
2002
56,2%
2007
56,1%

J’ai pris les chiffres des années des élections législatives mais les différences sont tellement minimes et explicables par un tas de phénomènes, notamment les cycles de l’économie, autant que par les actions de chaque gouvernement. Je ne veux pas de polémique…

Il n’empêche qu’entre 1975 et 2008, la baisse de la population active est de 1,9% malgré le passage de l’âge de la retraite de 65 à 60 ans…

En d’autres termes, il y a aujourd’hui autant de gugusses aptes à bosser pour nourrir tout le monde qu’il y a 35 ans malgré tous les gains de productivité.

Gains de productivité dont on ne parle jamais assez. Je me rappelle très bien de 1975, j’avais 9 ans et j’étais un petit garçon joufflu. Quand j’allais faire les courses avec Maman, il n’y avait pas d’hypermarché avec des caisses automatiques. Quand j’allais faire le plein de la voiture avec Papa, un monsieur mettait le « pistolet » dans l’orifice du réservoir.

Toujours est-il que les arguments montrant que la réforme des retraites est une hérésie se multiplient, d’autant qu’entre temps, le taux de chômage est passé, environ de 3 à 9%. Ce qui veut dire que 3% des gens parmi les 58,1% de population active en 75 étaient au chômage contre 9% des 56,2% de 2008.

Il vaudrait mieux filer du boulot à ces braves que faire bosser plus les anciens. Tout le reste n'est que littérature.

Retraites : intoxications en série

Un aimable commentateur (piqué à Didier Goux, ça lui apprendra à partir en vacances) m’a laissé un lien vers une vidéo assez pédagogique (et drôle) du Pavé reprenant les thèses de Bernard Friot.

Je regarde assez rarement les vidéos diffusées dans les blogs. Du coup, je ne sais pas si celle-ci a déjà fait le tour des blogs plusieurs fois (notamment à la gauche de la gauche, le PS en prend aussi dans la gueule), elle a été vue plus de 120 000 fois. Toujours est-il que, me levant aux aurores, ce matin, je me suis dit : « Tiens ! Je vais en profiter pour regarder la vidéo de Frédi ».

Elle dure 20 minutes (normalement, à la fin de la première, une deuxième vous sera proposée, sinon, cliquez ici), prenez le temps de la regarder.



Incultures 5 Travailler MOINS pour gagner plus... 1sur2
envoyé par Axe-R-Mo. - Regardez les dernières vidéos d'actu.

28 septembre 2010

Après le remaniement, un Secrétaire d'Etat à l'Apéro ?

C’est Dagrouik qui me donne l’information : « Après les dérives des "apéros géants" qui s'étaient multipliés au printemps dernier, et le drame de Nantes qui leur avait donné un coup d'arrêt, le gouvernement s'efforce de mieux les encadrer. Mesure symbolique annoncée : la nomination de référents départementaux. »

Cette mesure étant purement politique, mon blog est à leur disposition : j’ai quelques compétences dans les apéros.

Déficit de la sécu : au bord du gouffre, donnez-nous des chiffres !

Je pense qu’il n’est jamais inutile de rappeler l’évolution du déficit de la sécu et c’est maintenant Wikipedia qui m’aide à le faire. Ca ne s’invente pas, il y a une page « Déficit de la Sécurité sociale en France ». Il y a une page pour tout !

Je ne vais pas interpréter ce schéma. Il parle tout seul, en fonction des années, des gouvernements. On nous sort le TINA, à nouveau, pour montrer de nouvelles réformes qui n’ont pour seul but, finalement, que de diminuer les remboursements par le public, pour donner au bras du privé toute la sécurité sociale, tout ce qui a été créé au lendemain de la guerre.

Le débat sur les retraites sort de l’Assemblée pour entrer au Parlement et, déjà, on nous matraque les oreilles avec le financement de la Sécu.

Alors évidemment « La croissance des dépenses de santé est supérieure à la croissance économique moyenne, sur laquelle les recettes sont basées. » « Si la croissance économique fait croître plus vite les dépenses, la stagnation ou le ralentissement ont également le même effet : les besoins sociaux augmentent (plus de dépenses de prestations de solidarité en faveur des publics précarisés que sont les chômeurs ou les sans emploi) alors que les recettes ne suivent pas, voire baissent (on parle alors d'effet « ciseau ») »…

Le débat budgétaire « général » va se lancer, à l’Assemblée, prochaine. En plein remaniement, probablement. Les ministres qui commenceront à défendre leurs budgets pourraient très bien ne pas être les mêmes au début et à la fin.

On va encore nous sortir des nécessités de réduire les déficits.

Il n’empêche que la crise a bon dos. Le déficit était dérisoire avant 93 et de 98 à 2001.

Le budget global de la sécu est de l’ordre de 400 milliards. Les dépêches vont fleurir pour nous présenter un déficit abominable de plus de 20 milliards. Un journaliste pourra-t-il dire clairement que le déficit n’est que de 5% du budget ?

Un prétexte pour faire des coupes sombres, année après année.

Un journaliste pourra-t-il rappeler qu’il est assez facile d’estimer le montant total des exonérations de cotisations sociales pour les entreprises est de l’ordre de 30 milliards.

Un journaliste pourra-t-il rappeler que le bénéfice de Total est habituellement de l’ordre de 10 milliards. Les seules entreprises du CAC vont probablement cumuler les 150 milliards de bénéfice, cette année.

Alors 23 milliards, c’est beaucoup. Mais est-ce suffisant pour continuer une fuite en avant ? Cette même fuite en avant qui a généré ces 23 milliards.

François Hollande point com

François Hollande, décidément abonné à ce blog, aujourd’hui diffusera demain un texte de 86 pages, « "Parlons de la France", recueil d’analyses et de propositions, "pas encore un programme", mais la "trame d'une démarche". »

Je ne sais pas qui va aller lire ce texte à part une tripotée de militants socialos soit totalement partisans soit totalement opposés… et quelques blogueurs politiques en mal de lecture. La démarche doit néanmoins être saluée, tant il est difficile d’offrir de la lecture aux gens…

« Le député de Corrèze estime qu'en 2012 "nos concitoyens se poseront trois questions: lequel des candidats a la crédibilité pour être le prochain chef d'Etat ?", qui "aura la capacité (...) de redresser la France dans l'équité, la solidarité et la vérité quant aux efforts à consentir?", "quelle est la personnalité qui, avec les forces qui le soutiennent, est susceptible de lever l'espérance ?". »

J’espère que les Français se poseront ces questions…

13% de pauvre actualité

Ce matin, je me suis levé trop tôt. Du coup, la une des sites d’information était à peu près la même qu’hier. Du coup, j’ai failli faire le même billet qu’hier, disant que l’actualité politique ne m’inspirait et que le blog resterait fermé aujourd’hui. Du coup, j’ai été faire un tour des blogs…

Un petit tour chez le Coucou, comme tous les matins (il publie le soir, pendant mes heures de bistro), ne m’a pas ragaillardi. Il nous renvoie à un article de libération qui cite Nicolas Sarkozy en 2009 : « On ne peut pas vouloir faire l’Europe et refuser le bouclier fiscal que l’Allemagne a inscrit dans sa Constitution. » Christine Lagarde nous a révélé, ce week-end, qu’il n’y avait pas de bouclier fiscal en Allemagne. Sans commentaire.

Alors j’ai plongé chez Sarkofrance, dans ses coulisses. Il parle de François Hollande. Voila un gugusse que j’ai souvent défendu mais le billet de Juan me fait comprendre que je me plantais probablement. Dans sa campagne pour les primaires, il joue une carte personnelle. « Je ». Ca me rappelle les dernières présidentielles…

Du coup, j’ai mis la radio, sur France Info, et je suis tombé sur une interview de Frédéric Lefebvre. J’ai zappé. C’est arrivé à la Comète que le moral est revenu… Pour une fois que les conneries de bistro sont matinales… Le boulanger abruti (je n’aime pas les commerçants du marché, ils sont bruyants) s’était fait piqué son stock de viennoiseries déposé devant la Comète à 6h30. Ca lui apprendra à vendre des produits qu’il ne fabrique pas. Le bistro était en émoi. La vie reprend son cours.

J’ai plongé dans le métro. Le gratuit du jour était assez déprimant, aussi, avec l’Assemblée qui commence aujourd’hui l’étude des nouvelles lois sur l’immigration.

Arrivé au bureau frais et rose, bien décidé à faire un billet sur la « double peine », je consulte une dernière fois mon site d’actualité grand public préféré avant de prendre mon stylo pour marquer des pixels en noir sur mon écran.

Encore plus déprimant. Illustration.


27 septembre 2010

Je retourne à ma sieste

L’actualité politique était tellement chargée, ce matin, que je n’ai pas su par quel bout la prendre pour pondre un billet.

On pourrait rigoler avec la fellation de Rachida Dati mais le créneau est fortement occupé.

François Fillon nous a pondu un joli discours, la presse pense qu’il se prépare à partir. Pour ma part, comme Authueil, je suis plus partagé. L’avenir nous le dira… Je ne sais pas ce que prépare Jean-François Copé. Il vient de nous balancer une belle charge contre les 35 heures. Rechercherait-il, discrètement, à remplacer Eric Woerth comme Ministre du Travail ? En effet, ce dernier est au plus mal. François Bayrou prépare son retour. Je dois avouer que j’ai tendance à y croire…

Christine Lagarde nous affirme que tout va bien, la croissance est de retour, les déficits diminuent. Pourtant, il semble qu’elle se soit toujours plantée dans ses prévisions.

A gauche, il y a eu la polémique suivant les propos de Claude Bartolone au sujet des primaires du Parti Socialiste. Tout cela est navrant dans la mesure où on saura dès la présentation des candidats qui sortira gagnant des primaires…

Je retourne donc à ma sieste.

25 septembre 2010

Passer du blog à la politique

Mon copain Yann lance une chaîne de blogs très intéressante. Il s’agit, pour le blogueur politique, d’indiquer s’il serait capable de passer du blog à la politique, en s’investissant réellement.

Pour ce qui me concerne, la réponse est clairement : non, du moins pas à un poste important. Je résume : si le PS de Bicêtre me propose de figurer sur la liste, je me vois mal refuser, mais il est absolument sûr que je refuserai toute délégation et toute vraie responsabilité.

La raison est simple : j’ai horreur de prendre la parole en public. Les réunions professionnelles sont une horreur pour moi quand je dois présenter un dossier, prononcer un discours ou m’engager « politiquement ». Pour dégoiser des conneries techniques lors de réunions organisées par d’autres, par contre, je suis très fort.

Ceci est lié au fonctionnement assez particulier de ma mémoire. Tiens ! Hier, j’étais miné par un mal de dents qui a disparu aujourd’hui. En sortant du boulot, je me suis dit qu’il fallait que j’arrive à Bicêtre avant la fermeture de la pharmacie pour acheter du Doliprane. Je suis donc parti à 18h20 pour cela (ne le dites à personne : j’étais occupé à la rédaction d’un long billet pour mon blog bistro). Sur la route, j’ai trouvé une pharmacie. J’ai acheté du Doliprane. Arrivé à Bicêtre, je suis parti avec mon idée en tête, j’ai foncé à la pharmacie sans même boire un coup à la Comète. J’ai acheté du Doliprane. Ca n’est qu’une heure après, en cherchant la monnaie pour payer que j’ai trouvé deux boites de Doliprane dans ma poche. Un autre exemple. Mercredi soir, ma repasseuse m’a ramené mon linge à la Comète (quand je vous dis que ce bistro est indispensable…).

Je m’égare.

L’autre raison est aussi simple : j’ai déjà donné. Pendant plus de 10 ans, j’ai exercé des responsabilités au sein d’une association de 40000 personnes. J’ai même fini trésorier régional et membre du conseil national, tout en gardant mes responsabilités locales, y compris l’animation d’activités avec les mômes. La dernière année, j’ai fait le compte : j’avais consacré l’intégralité de mes congés payés plus 37 week-end à cette association. Quand je fais un truc, je ne le fais pas à moitié et si je me lance dans la politique ce sont mes propres loisirs qui risquent d’en pâtir, notamment mes heures de bistro.

Je vais donc taguer CC (elle saura pourquoi) ainsi que Disp, El Camino et Olympe (ils ne savent pas pourquoi, mais ils sont les dernières victimes de mes trous de mémoire).

24 septembre 2010

Retraites : la guerre des chiffres et des lettres

Hier soir, avant de me casser, j’ai fait un billet pour donner les premiers chiffres de manifestants en l’appelant quelques chose comme « La guerre des chiffres ». Didier Goux a commenté quelque chose qui voulait dire « Ah non, pas vous ! »

Ben si. Je fais mon boulot de blogueur. D’une part, je relaie les billets des copains où ils annoncent les nombres de manifestants dans leurs préfectures. D’autre part, je « dénonce » un scandale qui fera la une de la presse, le matin, avec, d’ailleurs, le même titre que la moitié des journaux (voir illustration).

Déjà, à midi, Elmone en faisait un billet et Christophe s’interrogeait, en commentaire chez moi, sur la manière avec laquelle le gouvernement arrivait à pondre des chiffres AVANT que les manifestations se déroulent. Le mystère est grand : on sent la démarche parfaitement préparée mais avec une coquille au milieu.

Tout comme la rigolade puisqu’ils ont annoncé exactement 997 000, autant dire moins d’un million, un peu comme dans les supermarchés où ils font des prix d’appel à 9€90 pour montrer que « ça » coute moins que dix euros.

Le gouvernement aurait eu tort de se priver : la désinformation marche à fond. D’ailleurs la presse ne titre pas sur le succès ou l’échec du mouvement d’hier mais sur cette guerre des chiffres.

Diviser pour mieux régner : le pari est réussi.

Les abrutis de droite se réjouissent, à l’instar de l’ineffable Pierre Robes-Roule, dans les commentaires du billet de Didier : « Voilà à quoi j'ai eu droit de ces tronches d'ivrognes. » Platitude inespérée pour montrer comment des couillons rentrent tout droit dans le jeu : les gauchistes ne sont pas des braves gens qui défendent les retraites mais des simples crétins avinés. Une espèce de réflexe réactionnaire au nom de la lutte contre le progrès : on défend un gouvernement qui veut casser des avancées sociales du siècle dernier.

Vraiment trop con.

Cet imbécile mourra tout seul et il s’en vante.

Il finira la gueule ouverte et ses mômes bosseront 50 heures par semaine jusqu’à 75 ans pour tenter de dégager les 1000 euros nécessaires pour l’infirmière qui viendra deux fois par jour nettoyer les fruits de son incontinence.

Cela dit, il pense comme il veut. S’il pense.

J’ai un autre rêve pour mes enfants. J’attends néanmoins d’être rassuré sur l’avenir du monde pour les concevoir. Ce n’est pas gagné.

23 septembre 2010

Manifestations : guerre des chiffres en direct des préfectures

L’Elysée annonçait, ce matin, une baisse du nombre de manifestants. L’éternelle guerre des chiffres se poursuit. A Paris, la participation semble avoir été très bonne, de même qu’à Draguignan et à Rouen.

C’est amusant, j’ai tendance à avoir plus confiance dans mes copains blogueurs…

Prenez également des nouvelles de Tours et de Lyon.

Edit : d'autres nouvelles chez Toparmavoa.
Reedit : et chez Stef.
Rereedit : et chez Romain.

Les champions de l'optimisation fiscale

Presse-Citron se lance-t-il dans le blogage gauchiste pour concurrencer PMA ? Toujours est-il qu'il montre comment Google et d'autres stars du Web jouent avec les lois diverses permettant l'optimisation fiscale ?

N.B. : il faudrait peut-être souffler des idées à PSA qui délocalise la production de ses voitures haut de gamme - en échec commercial, d'ailleurs - en Chine.

Sauvez HOSSEIN DERAKHSHAN

Sandrine Murcia lance un appel pour la libération de son compagnon HOSSEIN DERAKHSHAN, blogueur et journaliste Irano Canadien, détenu à la prison d’Evin en Iran.

La situation a pris une très mauvaise tournure, hier puisque LE PROCUREUR DE TEHERAN A REQUIS LE 22 SEPTEMBRE LA PEINE DE MORT A SON ENCONTRE.

Le texte de l’appel est ci-dessous, je vous invite à signer la pétition (présentée en fin de billet).

« Je lance un appel à la communauté internationale pour la libération de mon compagnon, Hossein Derakhshan, bloggeur et journaliste irano-canadien, surnommé Blogfather, arrêté en novembre 2008 et détenu à la prison de Evin, Téhéran, Iran depuis lors. Nous venons d’apprendre hier que le procureur de Téhéran a requis la peine de mort. Les jours qui viennent pourraient voir cette sentence confirmée par les autorités iraniennes, alors même qu’il n’a fait qu’exercer son métier de journaliste.

 
L’urgence est donc totale. 
 

A l’heure où toutes les grandes nations se réunissent à New York, dans le cadre de l’Organisation des Nations Unies, c’est au Président Ahmadinejad et à toute la communauté internationale, que je souhaite m’adresser pour qu’Hossein retrouve très vite la liberté, au nom des droits de l’homme et de la liberté d’expression des journalistes. »
 
Signez la pétition en ligne:
http://www.freetheblogfather.org/


(via Pierre)

Blogowar syndicaliste

C’est étrange : la ligne 1 était presque vide ce matin, dans les deux sens. Le hasard, probablement, en cette journée de grève : mon train devait en suivre un autre de peu. Dans ma voiture, il y avait 9 personnes debout contre une bonne cinquantaine habituellement. Il y régnait une ambiance rappelant joyeusement la fin du monde, cette ambiance que connaissent tous les parisiens : la fatigue se lit sur le visage des gens et le vide dans la rame est déprimant, le matin.

Dans la ligne 7, avant, il y avait un peu de monde mais j’avais pu m’asseoir et lire le quotidien gratuit « Métro ». Sa une était consacrée aux menaces terroristes et le canard contenait un intéressant dossier sur le prix de l’immobilier en Ile de France, qui aurait pris près de 10% en un an. Un entrefilet, en une, rappelait la grève et les risques de perturbation des transports.

Le Parisien, que j’avais pu feuilleter à la Comète, en prenant mon café avait bien son dossier principal consacré aux grèves mais uniquement sous l’angle « des jeunes ». Il rappelait à juste titre que le Gouvernement et Nicolas Sarkozy avaient lâché un mois complémentaire de bourses et renoncer à sucrer la demi-part dont bénéficiait les parents des étudiants qui avaient des aides au logement. Les jeunes ne descendraient pas dans la rue aujourd’hui.

Pourtant, je me demande depuis quand, en France, la « rue » a eu des résultats dans les luttes sociales sans que les jeunes aident les salariés à hurler leurs revendications. Les dernières avancées sociales ont eu lieu par les urnes, la rue n’a fait qu’empêcher des reculades préparées par la droite, confirmant l’intérêt de ces manifestations, ne serait-ce que par la faculté qu’elles ont à ressouder les salariés.

Il n’empêche que la stratégie du gouvernement est le « pourrissement » que rappelle Vogelsong dans son dernier billet. « Deux millions de manifestants dans la rue en septembre 2010 après trois années de laminage en règle. Inespéré pour le pouvoir, inédit pour un pays qui se targue d’égalitarisme. Deux petits millions à sacrifier 2 jours de travail pour espérer en gagner 730 autres à la fin de leur vie professionnelle, souvent bien remplie. Irrationnel. Preuve que la déliquescence des esprits a gagné beaucoup. Preuve peut être qu’une majorité bouillonne en attendant les échéances électorales. Préférant, en secret, glisser un bulletin putride dans l’urne plutôt que battre le pavé dans la fraternité. »

Aux présidentielles, en 2007, il a manqué  1 096 349 voix à Ségolène Royal pour être élue (vous pouvez vérifier). Lors de la dernière manifestation, 2,7 millions de personnes ont manifesté. Parmi elles, on peut raisonnablement penser que 40% ont voté pour Nicolas Sarkozy, parce qu’elles croyaient, dur comme fer, au « travailler plus pour gagner plus » et qu’avec le recul de l’âge de la retraite, elles ont gagné. Vous pouvez calculer ce que représente 40% de 2,7 millions.

En commentaire à un de mes billets d’hier, l’estimé Dagrouik soulignait que les syndicats avaient globalement le même problème que le PS : un sérieux déficit de communication.

A tel point que la presse populaire traite plus des à côtés de la grève que de ces motifs précis.

Melclalex, un copain blogueur, a pourtant fait un billet, hier, pour expliquer les vrais tenants de ce bazar. Comme il avait fait une légère erreur technique, je la lui ai signalée en commentaire vu que je n’ai pas son adresse mail mais j’étais tellement peu sûr de moi que j’ai précisé : « je crois ».

C’est alors qu’un syndicaliste frapadingue m’est tombé dessus en expliquant que je me plantais tout en démontrant que j’avais raison. Vous pouvez aller lire, c’est à crever de rire tellement la bêtise est étalée. On a même droit au « C’est pas moi qui a commencé ». Désopilant quand on lit les premiers commentaires : il m’est tombé sur le paletot et finit par dire, pour résumer, que lui avait consacré sa vie au combat et que je n’étais qu’un abruti derrière un clavier et que je ferais mieux de fermer ma gueule.

C’est rigolo, ce n’est pas la première fois que je prends ce genre de farce sur le coin de la gueule, par le fait d’abrutis ne connaissant rien de ma vie sauf qu’il m’arrive de boire une bière dans un bistro appelé la Comète, preuve d’ailleurs qu’ils lisent mon blog, ça fait toujours plaisir.

Pourtant, j’avais envie d’être d’une méchanceté crasse mais j’ai du respect pour les militants. Si ce con ne m’avait pas consacré un billet pour m’insulter (ce qui est autre chose que les commentaires d’un blog), j’aurais fermé ma gueule et même oublié.

Il m’a invité à lire son blog. J’ai été. Il est à peu près illisible ce dont on s’en fout si ce n’était pas parfaitement représentatif de ce qu’évoquait Dagrouik : l’incapacité des syndicats à communiquer. Ce type est dramatique : il juge utile de faire un billet à propos de nos bisbilles en commentaire le jour même de la grève alors que n’importe quel syndicaliste aurait pensé à faire un billet pour rappeler le pourquoi de la grève et appelant à manifester.

« Se faire traiter de " clown " ... par un tapoteur de clavier » qu’il intitule son billet.

C’est bien connu. Marx ne savait pas écrire.

Vivement 2012. Ceci est le 3500ème (exactement) billet de ce blog. Nicolas Sarkozy poursuit sa politique de "clivage", montant les uns contre les autres, et tout ce que trouve à faire ce blogueur syndicaliste c'est de me tomber dessus. Il devrait utiliser Google Analytics : personne n'a cliqué sur les liens qu'il a insérés pour me tourner en ridicule.

Vivement 2012 mais avec des militants comme ça, j'ai bien peur de devoir attendre 2017.

Edit : j'avais oublié d'illustrer ce billet. Le billet du Monolecte, dont je parlais hier, fait la une de Wikio...

22 septembre 2010

Halde à la réforme

Tiens ! Ca faisait au moins 15 jours que je n’avais pas fait un billet pour protester contre la Halde. Pourtant, j’ai failli le faire à la lecture de cet article : « Depuis l’arrivée de Jeannette Bougrab, les discriminations dont sont victimes les Roms et les gens du voyage ne sont plus traitées. Sur consigne de Matignon. »

Mais c’est un autre article qui me fait bondir : la Halde intervient dans le dossier des retraites au prétexte que la loi serait discriminante envers les femmes. Je n’ai pas d’avis sur le fond. Je pourrais me moquer de mes copines féministes en prétendant par exemple que les femmes devraient travailler plus longtemps dans la mesure où leur espérance de vie est plus importante. Ca, c’est une vraie discrimination et je me demande ce que va faire la Halde.

Mais non. Je me demande juste ce que fait la Halde dans le dossier des retraites. A moins que cette officine devenue gouvernementale soit la pour préparer des amendements pour faire croire que le gouvernement cède sur certains points

Les syndicats, s'adresser aux français ?

Avant la dernière manifestation, j’avais fait un billet pour expliquer que je n’allais pas manifester et qu’une majorité de Français allaient faire de même.

Hier soir, à l’issue d’un long échange, un commentateur m’a dit qu’il était déçu. Je ne vois pas comment un lecteur que je ne connais pas puisse être déçu du fait que je n’envisage pas de faire grève. Comme si j’écrasais des années de SES luttes sociales rien qu’en faisant un billet qui sera lu par 3 ou 400 passants égarés.

Alors je vais reformuler : je ne vais pas faire grève parce que personne dans ma boite ne va faire grève. Ca ne me parait pas bien compliqué. Je n’ai aucune excuse. Mais si un probable syndicaliste ou gréviste ne comprend pas cette phrase, il ne peut s’en prendre qu’à lui-même, pas à moi.

Aussi, quand j’ai vu que Le Monolecte avait aussi une dent contre les syndicats, j’ai décidé de remettre une tournée. Il ne me parait tout simplement pas très sain de faire croire aux gens qu’avec une journée de manifestation, on fera fléchir le gouvernement. A part la grève générale, prônée par Le Monolecte, la seule solution pour annuler cette réforme est de récupérer le pouvoir en 2012.

En sortant de ma pause déjeuner, je viens d’aller faire un tour sur trois sites d’informations http://news.google.com/news?ned=fr, http://actu.voila.fr/ et http://fr.news.yahoo.com/. Autour de cette manifestation, les seuls aspects évoqués sont les prévisions de trafic et un sondage indiquant que les gens ne croient pas que le PS repassera la retraite à 60 balais. Rien à propos du motif de la grève.

Tout ça pour vous dire que, décidément, Martine Aubry m’est de plus en plus sympathique. « Il faut montrer aux Français qu'une autre France est possible au moment où ils sont découragés. » « "Dans un moment qui est grave pour notre pays", il faut "que nous soyons là pour nous adresser aux Français, pour être le parti des propositions et (...) être combatifs", a-t-elle dit. » « Je suis venue ici pour dire (...) qu'il faut que nous prenions de la hauteur, que nous ne soyons pas dans les provocations, dans ces campagnes de communication qui donnent un climat délétère à notre pays. »

S’adresser aux Français…

Les syndicats ont arrêté de le faire.

Pisser dans un violon fait déborder la dette

Ca y est ! La dette semble revenue au cœur des préoccupations de quelques uns de nos policards, François Fillon lui-même ayant annoncé hier une forte diminution des niches fiscales. Pourtant, nous ne sommes pas des imbéciles, nous SAVONS que le gouvernement va laisser filer les déficits pendant un an. Ceci n’est pas une critique ni un reproche : les élections arrivent, il faut bien tenter de les gagner.

Tiens ! Le François Fillon en question s’est prononcé pour la fin des avantages pour les jeunes mariés. Je pourrais parier ma paie contre la culotte de Céline Dion que Nicolas Sarkozy fera un geste en faveur de « ces jeunes », comme il l’avait d’ailleurs fait plus ou moins en 2007 (le « travailler plus pour gagner plus » ne s’adressait pas au quadragénaire bedonnant que j’étais à l’époque). Déjà qu’il vient de supprimer des avantages fiscaux pour ces braves gens qui veulent acheter un logement.

J’espère, sincèrement, que la fiscalité sera au cœur des débats pour la prochaine présidentielle. Améliorer la répartition des richesses et tout ça. Tiens ! Le président annonçait à l’ONU vouloir imposer les flux financiers : un début ?

Bof.

« C'est pourquoi mon projet concilie trois objectifs : engager les réformes dont notre pays a besoin, baisser les impôts, réduire la dette et le déficit. »

Mes archives sont formelles. Il est rigolo ce vieux billet du blog : « Les salaires sont trop bas dans notre pays. Je demanderai aux entreprises de faire un effort sur les salaires car l'Etat fait lui-même un effort sur les allégements de charges. » « Je créerai une fiscalité écologique pour inciter les Français à adopter des comportements vertueux, notamment une TVA à taux réduit sur les produits propres. » « Je consacrerai beaucoup d'argent aux banlieues, dans l'éducation, la formation, la rénovation urbaine, les services publics, les transports, l'activité économique. » « Je lancerai un plan de prévention et de recherche sur les maladies de la vieillesse, notamment la maladie d'Alzheimer » (c’est le jour !)

Mais je m’égare. Je fouillais les archives de mon blog. Je voulais retrouver l’adresse de ce site, Débat 2007, pour rappeler à mes aimables lecteurs (oui, toi, andouille) que la dette était déjà au centre des débats, avant la dernière élection, de même que les questions d’environnement, de sauvegarde de la planète, de guérison de la cirrhose du foie et de la suppression de la TVA sur la bière.

Le sujet va être relancé. Les intello-économistes vont encore ouvrir leur gueule, appeler à la réduction de la dette, nanani nananère. J’imagine déjà les prises de position de Jacques Attali, pour vous dire à quel point je suis pessimiste en imaginant cette campagne. Pire ! François Bayrou pourrait s’exprimer sur le sujet…

20 mois avant les élections, je propose de commencer à rappeler très fort que pisser dans un violon ne permet que de faire déborder le vase.

21 septembre 2010

Mon information intéressante

Intéressant billet de Disparitus sur la manière de trouver de l’information sur le Web mais je ne suis pas spécialement d’accord avec lui. Il s’interroge, avec l’évolution des technologies, le RSS, les alertes google, Twitter, le nouveau Wikio et toussa de la manière de récupérer l’information intéressante.

Quiconque a jeté un œil à Twitter, aujourd’hui, aura remarqué que l’information qui y circule le plus, aujourd’hui, est le virus qui s’y propage à une vitesse remarquable. Pourtant, objectivement, on n(en a strictement rien à cirer. D’ailleurs la plupart des utilisateurs de Twitter un peu geeks utilisent des « clients » et ne sont pas concernés par ce bordel.

Ce soir, je vais me pointer à la Comète, vers 19 heures 30 ou 20 heures. Tonnégrande va me demander : « Alors quoi de neuf ? » C’est une question rituelle car il sait que je m’intéresse à l’actualité et que j’ai toujours une ou deux anecdotes à lui raconter. En plus, il commence à connaître assez bien des blogueurs qui viennent souvent à la Comète et s’intéresse ainsi aux conneries que l’on peut raconter entre nous.

Ce soir, je n’ai rien à me mettre sous la dent. Je vais donc lui répondre : « La routine. » L’actualité politique est vierge comme heu… non rien.

Après-demain, une grève majeure va occuper l’actualité : rien dans Twitter. C’est pourtant le sujet qui sera probablement le plus évoqué dans les bistros, ce soir et surtout demain soir. C’est probablement le sujet qui fera la une du Parisien demain, avec, selon l’humeur du rédacteur en chef :
-         « Grosse mobilisation à prévoir pour les retraites »,
-         « La France à nouveau paralysée »,
-         « Des manifestations à risque sous menace d’attentat. »

Ainsi, il s’agit de la seule information réellement importante et personne – ou presque – n’en parle dans les blogs ou dans Twitter. C’est logique, d’ailleurs, on n’a absolument rien à dire, à part espérer que les manifestants seront nombreux. On en saura plus jeudi soir. On n’aura rien, non plus, à dire à part « Ah ! C’était fantastique, il y avait plein de monde. »

Alors, avec Twitter et les autres machins, on essaie d’obtenir des informations originales. On est blogueurs, d’ailleurs, et on aime bien informer nos copains de ce qu’on a trouvé sur le web.

La nouvelle une de Wikio est construite à partir des informations qui ont fait le plus de bruit, dans la toile. J’ai relevé les 10 informations qui faisaient la une, en début d’après-midi, avant d’être happé par le travail :
  1. le prix de l’humour politique,
  2. un billet de Maitre Eolas à propos des propositions de Brice Hortefeux sur la justice,
  3. un article à propos de vidéos Youtube qui rentrent dans je ne sais quel musée,
  4. une application iPhone qui permet de suivre la colonisation en Cisjordanie,
  5. un article à propos de l’entreprenariat Web en France,
  6. un article à propos de la non prise en compte, par la Halde, des discriminations subie par les roms,
  7. un article à propos du ressenti des Allemands vis-à-vis des dirigeants Français,
  8. un article sur le Shadow Cabinet de François Bayrou,
  9. un billet de Sarkofrance à propos de la journée politique de la veille,
  10. un article à propos de la menace terroriste (Hermès l’évoquait également).
Toutes ces informations sont passionnantes et je suis épaté à l’idée de suivre la colonisation en Cisjordanie à partir de l’iPhone mais je dois avouer que j’aurai tout oublié dès mon premier demi éclusé ce soir.

Alors Tonnégrande va prendre le Parisien et nous allons discuter de la une. Donc des informations qui semblaient importantes au type qui a décidé de faire cette une, probablement hier en fin de soirée. Demain soir, nous discuterons de la une du Parisien de demain, avec l’absence d’informations actuelle : la grève d’après-demain.

Demain matin, je vais me pointer sans avoir lu le Parisien puisqu’un zigoto me le pique tous les matins : je peux difficilement lui rétorquer que j’ai priorité parce que je suis un gros blogueur. Je vais donc lire le quotidien gratuit qui inspirera mon billet du matin à moins qu’une autre connerie ne m’inspire. Ou rien, comme ce matin où j’ai bavé sur le shadow cabinet fermé de l’intérieur.

C’est quoi, l’information importante ? Ah oui ! Twitter est réparé. La panne a bien emmerdé ceux qui devaient travailler, cette après-midi.

Pourtant, j'utilise bien ce machin pour étudier la circulation de l'information. J'en parlais hier dans mon blog bistro (par mégarde, le billet était destiné à un autre blog). J'ai essayé d'estimer le nombre de personnes qui cliquent sur les liens que je propose dans le blog bistro. J'arrive en moyenne à 7 (sauf si mon twit est RT par quelqu'un reconnu pour diffuser de l'information intéressante).

Il y a vingt minutes, j'ai RT le billet de Seb Musset à propos du bug Twitter (en lien en début du présent billet). Nous sommes à peu près à l'heure de pointe (les gens se préparent à quitter le bureau) et le libellé de mon twit est explicite pour inciter les gens à cliquer... puisque les twitos sont généralement assez concernés par les bugs de leur machin favori. Une information technique décrite par un blogueur politique de l'envergure de Seb (il faut bien que je me fasse payer des bières à la Comète lors de sa prochaine venue) intéresse nécessairement beaucoup de monde.

Seize twittos ont cliqué.

Je disais, plus haut : "On est blogueurs, d’ailleurs, et on aime bien informer nos copains de ce qu’on a trouvé sur le web."

On twite, on twite, ... mais personne ne clique.

Villepin et la communication cynique du gouvernement

Quand on est blogueur gauchiste, comme Melclalex et Homer, il est de bon ton de s’interroger si les menaces d’attentat dont on nous parle depuis une semaine sont bien réelles ou s’il s’agit d’un pavé lancé pour détourner les gens des manifestations de jeudi.

Dominique de Villepin n’est pas un blogueur de gauche, pourtant, c’est bien lui qui gueule maintenant contre cette annonce gouvernementale.

« Il dit voir la politique de communication du gouvernement comme "maladroite et parfois même cynique". » Ah ! Bon ! Quand DDV rebondit sur cette histoire, il n’est pas cynique ?

François Bayrou et le shadoks cabinet du Modem

La nouvelle politique du jour est sans conteste la création d’un shadow cabinet pour entourer François Bayrou. Il faut dire que je ne vois pas comment attirer les trolls avec un billet sur les menaces terroristes ou la taxation des flux financiers proposée par Nicolas Sarkozy. La statue de cire de Franck Dubosc ne m’inspire pas.

Ainsi, alors qu’on le croyait disparu, François Bayrou a annoncé la création d’un cabinet fantôme « sorte de gouvernement virtuel dédoublant les principaux ministères chargés de porter ses propositions. »

« Le parti centriste entend ainsi "faire la preuve qu'une équipe solide existe dans ses rangs pour affronter les temps qui viennent", a précisé l'entourage de François Bayrou. »

Il faudrait d’abord monter un parti avec des militants, les anciens s’étant barrés en courant sauf l’Hérétique mais lui c’est pour nous faire rire. Tous les autres que je connaissais sont partis. Vous voulez des noms ? Ne comptez pas sur moi.

Le cabinet est composé de gens. J’en ai entendu parler de certains, y compris celui qui porte le même patronyme que moi au « Budget, comptes publics, lutte contre les déficits ».

Si on avait des doutes sur la candidature de François Bayrou en 2012, nous voila rassurés. Avec Borloo dont je parlais hier, Morin qui se tâte et Villepin qui débarque, il va bientôt y avoir encombrement dans cette espèce de droite pas trop sarkozyenne qui se cherche. Au plus grand bonheur de Nicolas Sarkozy qui retrouve une chance de voir les voix des opposants éparpillées. Ca doit l’amuser beaucoup de proposer une taxe sur les mouvements financiers, à New York.

Il ne reste plus que l’extrême droite où il ne maquera pas chercher des voix, fébrilement, menaces terroristes à l’appui.

Heureusement, nous avons le Modem et le shadow cabinet qui vont nous sauver. Il y a même un « Ministre » de l’Egalité des territoires, un autre de la Décentralisation, un des Libertés publiques, un de l’Egalité des chances, un de la Rénovation urbaine, un des Solidarités (y compris intergénérationnelles), un de l’Innovation, un de la Gouvernance internationale, …

J’espère qu’ils n’ont pas oublié la sécurité.

20 septembre 2010

Qui veut débattre avec Xavier Bertrand ?

J'ai vu passer plusieurs dépêches, aujourd'hui, indiquant que Xavier Bertrand voulait absolument organiser un débat télévisé avec Martine Aubry ou, à défaut, Ségolène Royal, pour discuter des retraites. Je ne sais pas si les dames sont intéressées par un débat avec le monsieur. A mon avis, non. Moi non plus d'ailleurs.

Je m'étonne néanmoins que le chef (par délégation...) du plus grand parti politique de France souhaite faire un débat avec des braves gens à propos d'un texte qui a déjà été voté par le parlement.

Ou alors c'est un mauvais texte.

Jean-Louis Borloo et la joyeuse révolution fiscale

Par la faute de H16, je me suis retrouvé à lire une interview de Jean-Louis Borloo. Je vous conseille. Notre Ministre de l’Environnement est devenu gauchiste. Je vais faire comme H16, vous en relever des morceaux mais mon illustre camarade libéral semble ne pas avoir été jusqu’au bout, une crise de rire l’ayant empêché de finir sa lecture.

« Pour reprendre confiance, les Français ont besoin de savoir que notre pays est au cœur des enjeux du nouveau monde. »

Bon, les gens, qu’est-ce que vous attentez pour vous mettre ça dans le crane ?

« Or, depuis des années, la Commission privilégie la concurrence entre les entreprises européennes plutôt que d'aider à la construction de champions européens mondiaux. »

Et hop ! C’est de la faute de l’Europe et de la sacrosainte concurrence.

« Une fiscalité qui repose sur le travail et le capital matériel (les machines) relève d'un modèle ancien, d'un système national fermé où les modèles sociaux et fiscaux n'étaient pas mis en concurrence. »

« Continuer aujourd'hui à financer l'école et la santé essentiellement par des charges sur le travail n'est plus possible ! » Allons bon ! C’est la sécu qui paye l’école ?

« Il faut faire converger la fiscalité du travail et du capital. »

Ah !

« Et puis, il faut remettre à plat la fiscalité en commençant par taxer la grande matière première immatérielle que sont les transactions financières. »

Ah !

« Pour aller plus loin, je fais une proposition : organisons un Grenelle de la fiscalité autour de 2012. » Avant ou après les élections ?

« Nous sommes à l'aube d'une heureuse révolution fiscale. »

Une heureuse révolution fiscale ? C’est la CGT qui s’occupe des merguez pendant la révolution ?