Le moins qu’on puisse dire est que les gestes brusques d’Elon
Musk, soit pour chasser une mouche, soit se débarrasser d’une crampe ressemble furieusement
à un salut nazi. On va donc considérer que ça en est un et qu’on dirait bien un
signe adressé au monde entier. Il savait très bien qu’il allait buzzer. Ou alors
il est cinglé, hypothèse qui n’est pas à exclure mais que nous n’allons pas
étudier car elle ne serait pas rigolote !
A propos de rire, les réseaux sociaux m’ont mis en joie
notamment avec les nombreux loustics qui ont déclaré : « moi, je vous
avais prévenu ». Comme si nous n’étions pas quelques-uns à avoir trouvé
des signes un peu louches…
Cela étant, je connais un type qui avait prévenu de quelque
chose : moi. Rappelez-vous quand Musk a acheté ce qui n’était encore que
Twitter et a annoncé tout un tas de décisions que tout le monde trouvait
stupide. Mon avis était que quand un zozo dépense une quarantaine de milliards
pour acquérir une boite, il sait probablement ce qu’il fait. Depuis, il est
devenu l’homme le plus riche du monde (sa fortune estimée a plus que doublé).
Sa prétendue folie est à relativiser. Celle des grandeurs, probablement ?

Occupons-nous de celle des glandeurs. Les alertes aux dangers
du fascisme se multiplient dans les réseaux. Les andouilles continuent à agiter
leurs petits bras musclés dans ces derniers et ont l’impression d’agir !
Ils sont persuadés, par exemple, que leurs appels à quitter X porteront leurs
fruits mais Mark Zuckerberg semble s’être réfugié aussi dans les tentacules de
la pieuvre néofasciste et on va bientôt être obligés de lancer des appels pour
quitter Instagram, Facebook et Threads. Et un jour, on découvrira une saloperie
sur BlueSky.
Rappelons à nos incorrigibles optimistes qu’il s’agit également
d’une société privée qui appartient à des gens qui auront, forcément, un jour,
le désir de récupérer un peu d’oseille et vendront leur bijou.
On est peu de choses…
Je propose (lâchement) d’arrêter le combat dans les réseaux
sociaux et de commencer à se poser la question : pourquoi nos concitoyens
(et ceux des autres) votent dorénavant massivement pour des zozos d’extrême-droite ?
Dire qu’ils sont eux-mêmes d’affreux fascistes est certainement une raison
valable mais cela ne nous empêchera pas de sombrer du côté sombre.
D’un autre côté, on n’a pas eu de guerre sur notre
territoire métropolitain depuis 80 ans (à part quelques nationalistes musulmans
et néanmoins terroristes qui nous massacrent à l’occasion mais qui sont souvent
défendus par le camp du bien). Alors, une bonne guerre ! Et hop ! On
retrouvera l’espoir à la libération et on pourra dire à nouveau « plus
jamais ça ».
Une des difficultés est que nous sommes dans le camp du bien
et sacrément progressistes, non de dieu ! Nous oublions totalement
que tout ce que nous pensons être bien pour la société n’est pas perçu ainsi
par les électeurs. L’opposante à Donald Trump, Kamala Harris, par exemple, a
aussi perdu parce qu’elle était vue par le peuple ricain comme une
insupportable woke. Oups ! J’oubliais que le vocable « wokiste »
était inventé par l’extrême droite pour décrédibiliser la gauche. Tant pis.
On pourrait étudier l’ensemble des premières mesures prises
par Donald Trump. Il y en a même qui ont été retoquées par leurs juges suprêmes,
pour vous dire (alors qu’ils ne sont pas franchement progressistes, d’ailleurs…).
Prenons un
article de presse plus ou moins au hasard : « après avoir prêté serment, le président Trump a signé en
public une rafale de textes réglementaires destinés à frapper les esprits, sur
l'immigration, TikTok, la grâce des émeutiers du Capitole, le retrait des
instances internationales sur le climat et sur la santé. »
Lisez donc l’article dans sa globalité. Je vais prendre
quelques exemples. Je vous préviens que je vais jouer « à l’avocat du
diable ».
Une des mesures est le retrait de « l’accord de Paris ».
C’est abominable, la terre va se réchauffer et nous allons tous griller par
retour du retour du courrier. Qu’avons-nous dans l’actualité française de début
d’année ? Les véhicules catégorisés « Crit Air 3 » sont
interdits dans une quarantaine d’agglomérations. En français, tous les types
avec une bagnole essence d’avant 2006 ou diesels d’avant 2011, ne pourront plus
circuler dans ces patelins. A la limite, on pourrait dire : « bah ».
Mais ce qui ressort dans la tête des gens est que la France prend toute seule
certaines décisions en faisant croire qu’elle participe à la sauvegarde de la
planète.
La question n’est pas de savoir si la mesure est bonne mais
si elle ne déclenche pas une telle colère, chez les gens, qu’ils pourraient
voter pour des lourdingues à la Trump qui s’assoient sur la défense du climat…
Autre exemple… Le gars Trump a dit « Les Etats-Unis ont pour politique de reconnaître deux
sexes, masculin et féminin. Ces sexes ne sont pas modifiables et sont ancrés
dans une réalité fondamentale et incontestable. » On a, en France,
des gens qui tentent d’expliquer le contraire. Il ne s’agit pas de nier la
volonté de certains de « changer de sexe » ou de ne pas vouloir être
identifié « à un genre » mais de se rendre compte, enfin, les impacts
que peuvent avoir certains âneries (c’est du féminin, tiens !) pourraient
avoir auprès du grand public.
Il ne s’agit pas, pour nous, d’abandonner nos idées mais d’arrêter
de vouloir les faire avancer à marche forcée. Il faut donner le temps au temps
comme on dit. Prenez la lutte contre l’homophobie. Il y a eu, il y a quarante ans,
la dépénalisation, puis, il y a 25 ans, le PACS, puis il y a 12 ans, le mariage…
Rien ne presse. Les couples de même sexe sont passé dans les habitudes mais l’homophobie
n’a pas disparu pour autant…
Continuons les exemples tirés de l’actualité. Plus que deux,
tiens !
Une
décision de la CEDH (que je n’ai pourtant pas l’habitude de féliciter) a heureusement
donné tort à la justice française (et je suis sincère, hors de mon rôle d’avocat
du diable) qui avait prononcé un divorce pour faute contre une petite dame qui
refusait de ce livrer à son « devoir conjugal ». C’est un peu comme si nos
juges français avait déclaré le « viol conjugal » comme légal !
Un homme devrait avoir le droit de sauter bobonne même si elle n’est pas d’accord.
D’un autre côté, que devrait penser un gugusse qui n’a même pas le droit de
tirer sa crampe dans sa grosse ? Rien n’est blanc ou noir.
Finissons par Trump ! Dans les
informations d’aujourd’hui (je ne vais pas chercher loin…) : il « propose d'envoyer les Palestiniens de Gaza vers l'Égypte
et la Jordanie ». C’est évidemment ignoble (et je suis encore
sérieux) : virer des gens de chez eux pour mettre fin à un conflit, certes
déclenché par des terroristes qui déclarent agir en leur nom, pour tenter d’y
mettre fin. Je n’ai évidemment pas de maux. Mais regardons une carte du monde
musulmans : il y a au milieu une toute petite enclave avec un pays qui ne
l’est pas. Le peuple juif n’a-t-il pas, au fond, droit à un vrai territoire, au
sein d’une très vaste contrée ? Cela étant, je gueule assez quand les
britanniques achètent des maisons dans « mon » Centre Bretagne, en
faisant monter le prix de l’immobilier et en empêchant des jeunes Bretons d’accéder
à la propriété sans toutefois penser que ces rosbifs sont mieux chez nous que
leur pays de tarés.

Il faut être prudent dans nos wokeries et autres
gauchisteries : en début de l’an dernier, on a permis de mettre dans la Constitution
le droit à l’avortement (qui figure pourtant dans la loi et alors que si on
peut modifier nos textes fondamentaux dans un sens, un nouveau président d’extrême-droite
pourra les torpiller juste après son élection en utilisant son article 11).
Pourtant, on n’a pas, dans cette Constitution, le droit au logement. Ni celui
aux slips propres. Ni à la bouffe. Ni à la flotte.
Comment peut réagir un électeur à une telle revendication de
victoire de la gauche quand il n’arrive pas à payer ses factures d’eau ?
Le pseudo modernisme des « démocrates » américains
a permis l’arrivée au pouvoir des pires réactionnaires. Et son équivalent français,
la gauche « Terra Nova », s’est déconnectée du peuple en prônant des
âneries pourtant moralement très défendables. Elle en est à espérer que la justice
condamnera Marine Le Pen pour empêcher son arrivée au pouvoir.
Comme si cela avait gêné Donald Trump ?
La gauche, LFI en tête, s’est trompé : elle a réussi à
se persuader de faire changer d’avis les électeurs plutôt que de s’adapter à
eux.
C’est mal. Mais ça ne l'empêche pas de vouloir bannir des médias qui ne reflètent pas ses avis...