30 août 2014

La blogowar du blogueur réactionnaire

Monsieur Jacques Étienne me consacre une blogowar, ce qui est fort aimable de sa part. Il arrive même à en faire deux billets. Le plus drôle est que j'étais à peu près d'accord avec le premier. C'est avec le deuxième que j'ai compris que j'étais visé. C'est le problème des andouilles qui lancent des blogowars avec des propos trop imprécis. 

Ce qui n'empêche pas d'en rigoler. 

Ce qui n'empêche pas, non plus, de citer la conclusion d'un de ses précédents billets : "Résumons-nous : l’orthographe conservant toute son importance, ne serait-il pas préférable de lui rendre la place qu’elle mérite dans les cursus primaire et secondaire plutôt que d’obliger les jeunes à faire ensuite de grands efforts pour la maîtriser, conscients qu’ils sont devenus de l’importance sociale (et professionnelle) qui s’y attache ? Vous me direz qu’on ne peut pas être à la fois au « genre », au Bled et au Bescherelle…" 

Pour rigoler, j'ai fait un tweet à 23h30 (hips) pour souligner l'immonde racisme de la dernière phrase. Cet imbécile semble tellement traumatisé qu'il en a fait deux billets (le dernier en lien ci-dessous). Éloge de la folie ordinaire ? 

Ce qu'il y a de rigolo avec les blogueurs réactionnaires, c'est qu'ils entraînent des hordes de commentateurs heureux de taper sur les blogueurs de gauche. 

Le plus drôle est de voir deux billets pour un tweet. J'ai bien fait de ne pas aller à La Rochelle. On s'engueule mieux à la maison. 
Cela étant, si on pouvait se calmer un peu... On pourrait peut-être avancer un peu dans les blogs.  Néanmoins si un con veut me couvrir de ridicule, qu'il sache que je n'ai pas besoin de lui. 

Deux billets... Ça me rappelle la fois, avant l'élection présidentielle, où il avait fait un billet appelant à voter pour Nicolas Sarkozy alors qu'il penchait pour Madame Le Pen mais qu'il ne faut pas prendre de risque. 

Deux billets pour répondre aux 140 caractères d'un tweet. On avance. Je vais continuer à tweeter avec deux grammes, ça occupe les foules. 

Qui est Thierry Roncin ?

Moi ? Vous me connaissez ! L'engueulade avec d'autres blogueurs est un peu mon fond de commerce. Certains diront que je fais de la provocation, d'autres que je suis soupe-au-lait. Quelle importance ? Toujours est-il que je m'amusais à ironiser à propos d'un de mes congénères dans les commentaires suite à un billet de l'ami Jacques, quand ce con dégénéré est arrivé et a dit : "Nicolas Jégou ferait bien de balayer devant sa porte et de soigner son aspect physique."

Prenons ceci pour ce que c'est : une insulte au sujet du physique. Sans compter que devant ma porte, il y a de la moquette, je ne peux pas balayer, ma concierge y passe régulièrement l'aspirateur (trois fois par semaine vers 9h15, même que ça me réveille quand je suis très en retard pour aller au boulot).

Je pense donc que nous allons faire la fortune de mes avocats et provoquer des scènes d'hilarités à la gendarmerie de Loudéac où nos braves pandores ont déjà rencontré Thierry Roncin plus d'une fois.

Je vais faire un aparté puisque dans les commentaires en question il "m'accuse de l'accuser" de faire des fautes d'orthographe ce qui n'est pas le cas : il me faut donc lui répondre. Hé ! Mon canard, tu ne fais pas de faute mais tu écris le français qu'un blogueur de gauche croisé à Rosa ne renierait pas. Tiens ! Rien que dans le titre du billet mis en lien par Jacques, il y a une erreur. Tu as mis une apostrophe à la place d'un tiret. Quand je vois qu'un naze comme toi est instituteur, ça me fait très mal. 

Cela étant, je n'ai pas répondu à la question initiale : qui est Thierry Roncin ? Notons bien que tout le monde s'en fout. Il n'empêche qu'il nous faut contribuer au bien générale et notamment à la thèse de quelques étudiants en sociologie : il leur faut des spécimens de ratés.

En voilà un.

Néanmoins, il convient de ne pas le confondre avec une cuvette. Quand on vomit dans une cuvette, on a le réflexe de la nettoyer après.

J'aime bien faire des billets poétiques sur mon blog, à l'occasion.

J'attends des excuses.

Ma copine Manu se marie

28 août 2014

Le brave populisme de gauche


Voilà un tweet du camarade Des Pas Perdus. Ce brave Macron était banquier d'affaire et gagnait des centaines de milliers d'euros par an. Il a choisi de devenir conseiller à l'Elysée comme tout un chacun (je me comprends) divisant ainsi son salaire par dix... Il est revenu dans le service public. Je pourrais vous faire pleurer si vous voulez. 

Est-ce que le camarade DPP a essayé de réfléchir à ce qu'a pu gagner son idole, le camarade Mélenchon, avec des fonds publics depuis des années ? Il devrait être scandalisé. D'autant que Méluche a été ministre avant Macron. 

Populisme, quand tu nous tiens ! Pour ma part je me fous de ce que peuvent gagner ces guignols. Si je ne suis pas content, je ne vote pas pour eux. 

Mais est-ce quelqu'un pourrait expliquer au camarade DPP que, quand il aura vendu sa maison 200000 euros alors qu'il l'aura acheté 150000, il aura spéculé ?

Ce qui nous ramène à Montebourg. Avec des copains blogueurs, on l'avait interviewé pendant la primaire socialiste. En répondant à un d'eux, il avait dit : je vais interdire la spéculation. Quand mon tour est arrivé, je lui ai posé une question : vous avez dit que vous vouliez interdire la spéculation, mais comment allez-vous faire, comment allez-vous empêcher un type de vendre plus cher un truc que ce qu'il a acheté ? J'attends toujours la réponse. 

DPP est à côté de la plaque. C'est affligeant. Et il voudrait s'adresser à des électeurs. 

C'est rigolo, Montebourg sera le Mélenchon de la prochaine décennie. Espérer pouvoir gagner en mentant. Bravo. 

C'est pour ça que je cite Montebourg ce soir. Il n'arrête pas de dire qu'Hollande ment. 

Et DPP individualise l'impôt. "J'ai payé les études de Macron" dit-il ou presque. Et il se dit de gauche. Arrêtons immédiatement de payer les études aux gens doués, ils pourraient gagner de l'argent. Une seule solution : arrêter de payer les études. Privatisons tout ça, on sera peinards. 

Dis, DPP, puisque tu sous-entends des âneries sur les revenus de Macron, tu pourrais nous parler de ton salaire et du nombre d'employés dans ta boîte ? 

On pourra juger si tu as toute la légitimité pour parler au peuple. Pour ma part, je l'ignore, il sent sous les bras. 

On ne touche pas au temps de travail !

Ca ressemble à un premier couac : Emmanuel Macron a dit qu’il n’était pas opposé à un retour sur les 35 heures. Ca n’est pas un couac : il l’a dit dans une interview réalisée avant sa nomination au gouvernement. Il n’empêche que méchants twittos de gauche continue à délirer comme s’ils n’avaient pas vu les démentis du gouvernement. Il n’empêche que dans les propos de Macron (au micro…), on peut relever quelques sujets d’inquiétude…

Ce désir de nuire et ce manque de recul sont amusants. Ce matin, je me baladais dans Facebook et lisais quelques commentaires de retardataires donner leur avis sur le remaniement. J’ai vu une petite dame qui déclarait, ce matin : remplacer un industriel par un financier au ministère de l’économie est lamentable. Je vous passe le fait que M. Macron n’est pas un financier (ni une religieuse, d’ailleurs, et encore moins un Paris-Brest) mais ma petite dame n’avait pas remarqué que M. Montebourg n’était pas un industriel. C’est rigolo.

Revenons aux 35 heures…

Moi, vous me connaissez ! Ma gauchitude ne se traduit pas par une défense immodérée du droit du travail. D’ailleurs mes camarades gauchistes ne devraient pas oublier que nous sommes censés défendre les opprimés, tels de braves Robin des bois, qui sont essentiellement des gens qui ne sont pas concernés par le droit du travail, notamment des chômeurs mais aussi des salariés précaires, ce qui est à peu près tout le cas de tous ceux qui bossent dans les petites boites.

Il n’empêche que j’ai des marottes. Le temps de travail en est une tout comme la défense du CDI ce qui me pousse hurler occasionnellement contre le statut des intermittents et celui des autoentrepreneurs qui sont majoritairement utilisés par le patronat pour contourner le droit du travail. Alors, ce dernier, hein ! Pourquoi défendre les seuils sociaux alors que dans notre monde merveilleux que l’on prépare le salariat sera un jour remplacé par de la sous-traitance auprès de braves gens avec un statut particulier.

Je dis ça, j’ai l’air de déconner, mais je suis extrêmement sérieux ! Prenez mon job. Dans l’informatique, on a toujours fait appel à de la sous-traitance parce que les projets ont par nature une durée limitée et la quantité de travail est élastique. J’ai moi-même été salariés de SSII pendant 20 ans. Je dis que j’étais consultant parce que ça fait plus joli. Ainsi, dans mon service, aujourd’hui, il y a un bon tiers de « prestataires de services » que nous « louons » à des SSII. Figurez-vous que, maintenant, de plus en plus de ces prestataires ne sont plus salariés de leurs SSII mais sont autoentrepreneurs, entrepreneurs individuels voire salariés de toutes petites SSII. Notez bien qu’hors période de crise, ça arrange bien tout le monde : le prestataire gagne plus d’oseille et la SSII n’a pas de contraintes de gestion.

En résumé, moi, représentant d’une grosse entreprise, quand j’ai besoin de main d’œuvre, je fais appel à une société spécialisée (la SSII) qui me fournit du personnel qu’elle récupère à droite ou à gauche. Je n’ai donc pas de problème de gestion de personnel.

Il ne me surprendrait pas que ce mode de fonctionnement finisse par devenir la norme… Tiens ! Je connais quelqu’un qui est traductrice scientifique à son compte. Elle travaille soit pour des sociétés de traduction soit directement pour des entreprises qui ont besoin de traduction (publications scientifiques et autres notices ! Je me rappelle une fois, il y a une petite vingtaine, d’années où je l’avais aidée vu que j’avais internet et pas elle, j’avais passé des heures à me renseigner à propos des ciments). Toujours est-il qu’elle ne compte pas ses heures. Le matin, vers 6 heures, sur le PC, à travailler, vers 7 heures, elle s’occupe des enfants puis se remet au travail jusqu’à la fin de l’école, rapatrie son monde à la maison, se remet au travail, revient pour le repas et, quand les mômes sont couchés, rebelote. Pendant des périodes, elle n’a pas de client et peu souffler un peu mais le pognon ne rentre pas. Alors pendant les vacances, elle amène son ordinateur, se connecte à internet via la 3G de son iPhone et au boulot ! Le pire est qu’elle n’a pas le choix. Ce mode de fonctionnement est devenu un standard de la profession qu’elle a choisi il y a vingt ans, mais, outre le fait qu’il faut bien faire rentrer de l’argent, il faut bien qu’elle réponde aux besoins des clients, sinon ils vont chercher ailleurs et elle perdrait toutes ressources.

Elle ne connait ni les 35 heures, ni les 5 semaines,… Elle ne facture pas son travail au temps passé et personne ne peut savoir le nombre d’heures qu’elle y passe. Et cela pourrait bien être le cas de plus en plus de monde. Ou, du moins, il pourrait très bien y avoir de moins en moins de salariés.

Ainsi, si j’étais ministre de l’industrie, j’irais voir mon collègue ministre du travail et je me tournerais vers les partenaires sociaux pour leur suggérer de réfléchir à tout ça. Outre le fait que le travailleur n’est plus protégé par le code du travail et ce qu’il y a avec, l’entreprise ne verse plus de salaires et de cotisations sur le travail, c’est le prestataire qui paye ces cotisations (salariales et patronales, je ne sais pas exactement comment ça marche), en plus des différents impôts. L’entreprise ne paye qu’une facture globale en fonction de la prestation, majorée de la TVA par ailleurs récupérable.

Le modèle de société change… Et je ne suis pas Don Quichotte.

Revenons aux 35 heures…

Le temps de travail est globalement encadré par un nombre d’heures maximum par semaine, un nombre de semaines travaillées par an et un nombre d’années de travail au cours d’une vie. C’est un résumé mais, pour moi, la problématique du chômage ne peut pas être distincte de celle de la retraite… En gros, au cours de ta vie, tu devras travailler 64 000 heures et basta.

La limitation du temps de travail couvre plusieurs aspects.

Le premier est que c’est un acquis social, une conséquence du progrès et le résultat d’années de revendications, de luttes,… Il n’empêche que s’il y avait le plein emploi et que nous n’arrivions pas à produire suffisamment pour satisfaire nos besoins, nous concevrions très bien de travailler plus.

Le deuxième est que c’est garde-fou au « travailler plus pour gagner plus ». Des gens qui en ont la capacité pourraient souhaiter faire plus de 60 heures par semaine pour gagner du pognon. Je me rappelle d’une histoire qui avait fait l’actualité : une femme de ménage était salariée de deux entreprises différentes ce qui fait qu’elle dépassait 48 heures par semaine. La justice avait sévi.  Mais je me rappelle de commentaire de gauchistes à la petite semaine qui la plaignait… Avec la fin annoncée du salariat, il est temps de penser à ce sujet sérieusement…

Le troisième, et c’est ce qui génère ce billet suite aux propos de M. Macron, c’est que c’est un élément de partage du travail et donc des revenus. Si 9 types travaillent 39 heures, ils fournissent 351 heures de travail, ce qui pourrait occuper 10 lascars aux 35 heures. Evidemment, tout n’est pas une question de mathématiques et tout n’est pas aussi simple…

C’est un peu comme le travail le dimanche, tiens ! Si l’ensemble des Français ont 20 milliards (je dis ça au hasard) à dépenser par an dans les grandes surfaces spécialisées, qu’ils le fassent sur six jours ou sur sept ne change pas grand-chose et ne profite pas à l’économie, sauf dans les zones touristiques où pourrait consommer une clientèle étrangère.

Ainsi, les salariés français travaillent au total environ 40 milliards d’heures par an. Il me paraitrait à peu près plus juste de les répartir entre 30 millions de personnes qu’entre 20… Le coût serait le même et le montant que les Français auraient à dépenser dans l’économie. A droite, on dit qu’il faut travailler plus pour faire marcher l’économie et sortir de la crise. Ils ont raison ! Mais ce sont les 40 milliards qu’il faudrait augmenter, par le travail hebdomadaire de la partie de la population qui en a un.

Le ministre de l’industrie est chargé de permettre d’accroitre ce potentiel global de 40 milliards (que j’ai d’ailleurs sorti au hasard : ça fait 25 millions de salariés multipliés par 1600 heures).

Par contre, M’sieur Macron, M’sieur Rebsamen, M’sieur Valls et M’sieur pépère, ne touchez pas au 35 heures, bordel !

D’autant qu’avec la fin programmée du salariat, on est un peu dans la merde, et, surtout, qu’avec le progrès technologique, on a besoin de moins travailler pour subvenir aux besoins de la population (surtout qu’on achète des produits faits à l’étranger par des gens qui travaillent à notre place, ce qui n’est pas plus mal, au fond, mais fait sortir du pognon du pays).

Dans dix ans, toutes les caisses des supermarchés seront automatiques. Il n’y aura plus de caissière.

C’est un exemple. Je vais en prendre un autre. Je discutais hier avec un collègue. Mon boulot est de concevoir des logiciels. Le sien est d’aller les installer dans les agences « pilotes » (les premières qui vont utiliser ces machins pour les tester avant de les mettre dans toutes les agences). Hier, il me disait que les agents étaient inquiet par notre dernière trouvaille parce qu’ils avaient effectivement moins de travail à faire. On les rassure comme on peut (z’inquiétez pas les gars, on ne va pas vous virer mais quand machin partira à la retraite il ne sera pas remplacé).

Qu’on ait moins de travail est très bien ! Ca nous dégage du temps pour faire les cons dans les réseaux sociaux. Il n’empêche que cette réduction ne doit pas profiter uniquement à l’actionnaire mais à toute la société. On appelle ça la redistribution aussi. Ca peut se faire par l’impôt et les cotisations pour donner des sous à ceux qui ne peuvent pas en avoir par le travail.

Mais ça peut aussi se faire par le partage du travail. Les 35 heures en sont un outil.

N’y touchez pas, bordel !


Sauf pour les serveurs de bistro quand j’ai encore soif après la fermeture.

27 août 2014

François Fillon dévoile son programme : du lourd !

Ce matin, il tenait une réunion politique, visiblement. Son discours est "livetweeté". Avec ce tweet, par exemple, nous voyons qu'il ne compte pas sur les voix des fonctionnaires !

Il est néanmoins fidèle à lui-même ! Par exemple, comme quand il était premier ministre, il veut réduire les effectifs de la fonction publique de 20% sans préciser comment : quels sont les fonctionnaires qui vont être supprimés et comment va-t-il faire pour enlever 20% de salariés en claquant des doigts ? Un plan social ? 

Je vais lui souffler une bricole : "acquis sociaux actualisés". Si on les modifie, ils ne seront plus des acquis.

Avec mon grand coeur, je vais l'aider à diffuser son programme.


Voila ! Ca commence bien. C'est pourquoi il a pris la tête du parti avec deux jeunes premiers.


Avec cinq ans le même premier ministre ?
Oui, éduquer les enfants, mettre les gens en sécurité,... avec 20% de fonctionnaires en moins...
Ah ! Ensemble, tout est possible !
... dit le gars qui était ministre quand la droite a inscrit le principe de précaution dans la constitution.
Pas facile de faire campagne quand on a été cinq ans premier ministre...
Et vice versa...
Ah ! L'Etat ne peut pas tout ?
Ben pourquoi t'as rien fait ?
Voila... Un million de chômeurs en plus, 600 milliards de dette. Ce pauvre Hollande n'arrive pas à changer encore plus la donne.
Le coup du "j'ai changé" ?
Ah ! C'est nouveau ! Pourquoi avoir fait le contraire ?
Il aura du mal à nous faire oublier ce qu'il a fait...
Ouf ! J'ai eu peur qu'il oublie...
Avec 20% de fonctionnaires en moins ? Je sais : je me répète.
Oui, faire faire le travail par des experts et pas par des militants...

C'est trop beau. Le tout pour préparer un congrès...

Le Macron n'est pas encore grillé

Jeune Macron tourné à droite vers sa nouvelle boîte
Tous les jeux de mots avec Macron ayant été faits hier, je me devais de faire pire aujourd'hui. Visuellement essentiellement. Il n'empêche que je lisais ce matin, surtout dans Facebook, des critiques qui lui sont faites. Le monsieur est peut-être libéral mal la justice n'est vraisemblablement plus une valeur de l'aile gauche du PS.


Rigolons une minute. Citez-moi une vieille gloire du PS qui incarne l'aile gauche du PS. Ne cherchez pas longtemps : il n'y en a qu'un. Henri Emmanuelli. Où a-t-il fait ses premières armes ? Hein ? Ah ! Oui ! À la banque Rothschild.



Les critiques gueulent ! C'est un symbole disent-ils. Ce sont les mêmes qui disent que la nomination de Najat Vallaud-Belkacem est un symbole. Parce que c’est une femme. Sans préjuger de ses compétences. Bravo.


Disons que c’est un symbole.

Tiens ! Je me demande si les crétins qui ont fait un billet pour se foutre de celui que j’avais raté dimanche, montrant un joli manque de clairvoyance, auront noté celui d’hier matin où je fus d’une lucidité sans pareil vu que j’appelais Manuel Valls à nous faire « un machin bien "soclib" assumé » lui suggérant ensuite de faire un remaniement a minima pour ne remplacer que ce qui devait être remplacé.

Comme quoi, ma perte de main dura peu de temps.

Ce qui s’arrose.

Au vin blanc, pour un Macron.

26 août 2014

Remanions nos réactions

J'avais dit à Ervé que je ne réagirai pas ce soir mais je craque tellement certaines... réactions semblent surnaturelles. 

Tiens ! Pour une fois que je ne racontais pas de connerie dans un billet, celui de ce matin, je disais à Valls de nous pondre un gouvernement lui permettant d'assumer sa ligne. Vallaud-Belkacem, Taubira, Macron. C'est fait. La gauche que j'aime. 

Macron ? C'est beau ! On voit des lascars de droite se réjouir sans même se rendre compte qu'ils tapent contre leur camp en félicitant un gouvernement du bord opposé. Sacrée triangulation. On voit des gugusses de gauche gueuler parce qu'il est à la solde des banques d'affaire. Comme si ça le prédestinait à être incompétent. Il aurait sans mieux valu un avocat à ce poste ou un mécanicien. 

Pour ma part, et je le disais déjà avec Francis Mer et Thierry Breton, je pense qu'il faut, à ce poste, un politique, un type qui a été élu. Il aura à négocier avec des partenaires étrangers et des députés... 

Ce qu'il y a de rigolo, aussi, c'est que personne ne connaissait Macron avant d'avoir lu sa fiche Wikipédia et qu'on voit beaucoup de monde donner son avis. J'ai des noms. 

Les deux dames que je citais ? Ça m'amuse parce qu'on voit les réactionnaires faire des crises d'apoplexie. Mais on voit aussi des vrauchistes se foutre de la gueule des réacs en question tout en dénonçant un tournant droitier du gouvernement. Est-ce qu'on ne pourrait pas se poser cinq minutes ?

À propos de Mme Taubira, les réactions de tous les cotés sont rigolote. Pourquoi réagir ? Elle était Garde des sceaux. Elle sera Garde des sceaux. Amen. 

À propos de Najat (je l'appelle par son prénom vu que je pourrais être son grand-père), on voit les réacs s'affoler, s'imaginant que la sodomie sera apprise en CM1 et les gauchistes se foutre de leur gueule. À juste titre. D'un autre côté, on voit ces derniers hurler si on se demande si elle a les épaules assez larges pour occuper ce poste. Un tabou ! On passe pour d'affreux sexistes si on se pose des questions. Un de ces jours, on ne pourra rien dire. 

Pour ma part, j'ai passé trois semaines en juillet et une semaine en août (celle-ci) à remplacer ma chef en congés et je me demande si mes propres épaules sont assez larges. Diriger une dizaine de personnes (et le fonctionnement du service) me fait peur alors je revendique le droit de me demander si une personne d'une quinzaine d'années de moins que moi pourra gérer une administration d'un million de lascars. Je me posais la même question pour Hamon, d'ailleurs. D'autant que tous ses prédécesseurs ont échoué. Ce qui me rend optimiste, du coup !

Mais on n'a pas le droit de s'interroger sur une femme de gauche : on serait d'immondes sexistes. 

Cela étant, je souhaite bon courage à Mme Najat. Elle va en prendre plein la tronche avec ces connards de la manif machin et autres andouilles réactionnaires. Elle aura mon soutien sur mon blog (c'est à dire à un niveau dérisoire). 

Pour le reste, je n'ai pas trop suivi. Depuis que je tiens un blog politique, je n'ai jamais réussi à retenir le nom des ministres alors ce est pas ce soir que je vais faire un effort. 

Mon amitié à Mme Lebranchu qui conserve son job (pour ceux qui n'ont pas lu mes 6000 billets, nous sommes natifs du même patelin et nos parents étaient "collègues"). Avec une mission qui me passionne. 

Je note les noms des blogueurs de gauche qui feront des billets contre Macron et donc Valls mais qui oublieront le reste. 

Hop. 

Mes amitiés aux vrauchistes qui partagent la position de NDA. La boucle finira par être bouclée. Ce dont au sujet de quoi ils passent leur temps à dénoncer tout en dénonçant à l'occasion mon amitié avec des blogueurs de l'autre bord. 

Amen. 

Cela étant, c'est con. Un type qui connait l'économie est ministre de l'économie. 

C'est un peu comme si j'étais ministre de la cirrhose du foie. 

Réactions au remaniement : l'entente parfaite

Le remaniement et les guignols de la presse en ligne

Depuis ce matin, je suis l'actualité en diagonale. Tous les journaux font croire qu'ils ont plus d'informations que leurs concurrents. Depuis, une demi-heure, j'attends de voir précisément la composition du nouveau gouvernement et je regarde la une de Google News. La dernière fois, c'était le Parisien qui était en tête et faisait croire que l'annonce est en cours (d'autres journaux l'ont fait avant lui). Bande de guignols.

Néanmoins, je vais leur expliquer : ça ne sert à rien. Les gens qui cherchent de l'information en direct sont des zappeurs et ne regardent pas la publicité. Votre chiffre d'affaire sera donc nul.

Le type qui veut connaître immédiatement le gouvernement regardera une chaîne d'information en continu ou suivra l'annonce sur le site de l'Elysée. 

Troisièmement (j'ai oublié de numéroter les deux premiers, tant pis), les types qui veulent l'information iront sous Twitter. A noter d'ailleurs qu'une partie des clowns qui veulent l'information immédiatement, c'est uniquement pour pouvoir la balancer dans Twitter, ce qui est franchement ridicule. J'en connais certains qui ont déjà des tweets tout fait pour être les premiers à balancer une fine analyse dont tout le se fout.

Enfin, il y a un seul type qui serait intéressé pour avoir l'information rapidement avec une raison valable : moi, pour pouvoir faire un billet de blog avant d'aller au bistro à 18h30.

C'est raté.

Augmentation de la TVA : sans moi !

Selon un article de Libération, le futur nouveau gouvernement envisage un tas de mesures dont l'augmentation de la TVA (le taux supérieur, celui à 20%). 

Je veux bien défendre un tas de trucs comme un assouplissement du droit du travail, des réformes de structure et tout ça. Mais il y a deux choses dont je ne veux pas : l'augmentation des impôts sur la consommation et l'augmentation de la durée du travail. 

D'ailleurs, la précédente augmentation de la TVA et la réforme des retraites déjà faites depuis 2012 m'ont prodigieusement énervé. Je peux tolérer des trucs à la marge mais il ne faut pas abuser. 

Bordel. 

Arrêtez vos conneries !

Il est temps que le gouvernement Valls 2 vienne !

Hé ! Manu !

Tu es en train de nous préparer un gouvernement. La dernière fois, on a eu un gouvernement de combat, je ne sais pas ce que tu vas nous pondre, cette fois ! Un gouvernement d’attaque ? D’assaut ? D’engagement ? De lutte ? De tuerie ? D’action ? D’engagement ? De reniement ?

Je vais te donner un conseil : fais-nous un machin bien "soclib" assumé, qu'on arrête de tergiverser, du moins dans tous les postes en relation avec l'économie. Certes, ça va couiner à gauche mais, avec pépère, vous avez choisi un cap. Il faut le montrer. L'assumer, disais-je.

Je vais te donner un autre conseil : évite les vieux crabes. Hier, on parlait de Baylet (j'en ai fait un billet pour rigoler). Ce matin, on parle de Hue. Je n'ai rien contre ces lascars mais, bon sang, un tel gouvernement ne ferait pas sérieux. Pense à la communication. On ne fait pas un machin moderne soclib avec des types qui auraient pu être ministre sous de Gaulle. Et encore, je suis gentil. Au fait ! Evite, Placé, aussi… Par contre, Barbara machin me semble avoir des avantages.

Ton gouvernement doit marquer une rupture. De toute manière, l'aile gauche du PS ne sera pas contente. Mais faites en sorte qu'elle couine maintenant, elle finira par lasser. De toute manière, les députés de toute la gauche finiront par aller à la soupe. S'ils tiennent à leur poste, ils doivent vous accorder la confiance. S'ils veulent avoir la moindre chance d’être réélus en 2017, ils ne peuvent qu'espérer de bons résultats de votre part, même s'ils n'y croient pas. De toute manière, ça sera votre politique qui sera mise en œuvre, pas la leur. Arrêtons de jouer.



Ce qui n’empêche évidemment pas le respect du travail parlementaire : c’est le Parlement qui vote les lois. Revenons à l’esprit de la cinquième…

Hamon ? Il va passer pour ce qu'il est. Un apparatchik plus intéressé par la conquête du PS que par l'Education Nationale.

Montebourg ? Il va passer pour un populiste, anti-européen, anti-mondialisation. Ça ne te rappelle rien ?

Alors, ne nous sors pas un foireux gouvernement de combat ou je ne sais quelle équipe d'ouverture, mais un vrai truc qui corresponde à la politique que vous souhaitez mettre en œuvre. Ou alors fais nous un remaniement "a minima", en remplaçant uniquement les trois personnes qui doivent sortir. Au fait ! D'après Le Monde, Mme Taubira devrait rester ! Très bien. En plus, elle fait chier les réacs.

Au boulot.

(Le titre du billet n'est pas de moi, je l'ai repéré dans Twitter).

Habemus nouveau gouvernement ?

"Enfin !" Ai-je eu envie de m’exclamer quand j’ai commencé à voir des premières hypothèses au sujet de la nomination du gouvernement. Jean-Vincent Placé et Jean-Michel Baylet vont enfin y rentrer, donnant ainsi une nouvelle perspective, que dis-je ?, un nouvel espoir au peuple de gauche qui n’attendait vraiment que ça. Enfin, le « couple exécutif » que je défends sans limite dans toutes les conditions, même quand l’apéro a franchi les bornes des limites, mais avec un doute quand on m’a suggéré qu’il pouvait prendre une décision purement politique et exclure ces deux lascars au profit de Jean-Louis Borloo et Hervé Morin.

J’aurais tant voulu que François Bayrou se joigne à nous mais c’était avant ce terrible accident suite auquel ses oreilles se sont fait prendre par les mécanismes de la moissonneuse batteuse.

Encore merci à François et Manuel. Jean-Michel et Jean-Vincent vont enfin porter les espoirs du peuple de gauche. Ca nous changera de Arnaud de Montebourg et de Benoît de Hamon.


Cela étant, j’ai encore soif, moi.

25 août 2014

Nicolas, téléphone !

Futur ministre avec une tache de café sur
sa seule chemise gauche caviar.
-          Oui, allo ?

-          Nicolas ? C’est François !
-          Ah ! Salut, Pépère. Ca va ? Dis donc, t’as encore fait fort. Va pas attraper une pneumonie, hein !
-          Oui, ça va et toi ! J’ai vu sur ton blog que t’avais repris le boulot. Au fait, merci pour ton billet d’hier pour faire croire que tout va bien…
-          Bah ! La routine… Dis-moi, je suis en plein taf, là. Je suppose que tu as pas mal d’occupations toi-aussi. D’ailleurs, vu ce qu’il tombe ici, à la Défense, je me demandais si tu étais passé par l’A14 pour rentrer de Villacoublay. Trêve de plaisanterie, pour me remercier, tu aurais pu envoyer un SMS, comme d’habitude. Je suppose que tu m’appelles pour autre chose ?
-          Ben… J’avais pris Montebourg comme ministre de l’économie. Il me fallait un incompétent et c’est le premier qui est passé devant de moi mais il n’arrête pas d’ouvrir sa gueule, du coup, je l’ai viré.
-          Bah !
-          Je cherche donc un type aussi incompétent mais qui aille toujours dans la ligne que je fixe quand il cause, j’ai pensé à toi.
-          Je te remercie, j’ai en effet toute l’incompétence requise.
-          Tu accepterais ?
-          Je ne sais pas. Pour l’instant, je te remercie d’avoir pensé à moi.
-          Qu’est-ce qu’il te faudrait pour accepter ? Des assurances ? Des secrétaires avec des gros nichons ?
-          Bof… Je pensais plutôt à une certaine marge de manœuvre dans certains domaines, comme la fiscalité de la bière.
-          C’est emmerdant ! C’est plutôt du ressort de Michel. Lui, c’est vraiment un fidèle, je ne peux pas le virer. Je ne peux même pas le foutre ailleurs, il ne sait faire que ça.
-          Ah !
-          Bon, ce qu’on va faire : tu réfléchis à des propositions. Manu te rappelle te rappelle plus tard et tu lui dis ça.
-          OK, a+
-          Salut.

-          Oui, allo ?
-          ¡disculpe! No comprendo.
-          Allô !
-          Ah ! Oui, Nicolas, c’est Manuel.
-          Ah ! Salut, ça va ? J’attendais ton appel, suite à celui du vieux.
-          Ben oui… J’t’appelle, andouille. Alors, tu as réfléchi ? Tu as des propositions ?
-          Oui. Tu as de quoi noter ?

Petit 1 : je nomme les membres de cabinets comme je veux. Je prendrai même des types de droite, comme FalconHill, qui au moins saura nous trouver des petits vins de pays sympathique.

-          Heu, pas Didier Goux, quand même ?
-          Mais non. Faut pas déconner, quand même. Je sais bien qu’il faut qu’on garde un minimum de crédibilité. Ou alors, tu le colles à la culture, pour rigoler, je pense qu’il saura s’occuper des intermittents…
-          Abruti !
-          Oui, chef ! Bon, je continue. A propos du cabinet, je prends aussi El Camino pour choisir les gonzesses, pardon, des secrétaires, il est plus grosses fesses que gros nichons mais tant pis. Tiens ! Il s’occupera aussi des bagnoles, ça nous fera des économies. Bon, je continue.

Petit 2 : tu te démerdes avec Stéphane, mais le commerce des céréales doit rentrer dans giron du ministère de l’économie.

-          Ça ne va pas être facile à justifier…
-          Mais si ! Avec quoi est faite la bière, hein ? De quoi dépend son prix si ce n’est du cours mondial des céréales, ou, du moins, de l’orge.
-          Ah oui, tiens !
-          Voila… Tiens ! On va faire une première mesure particulièrement gauchiste pour tromper les autres couillons : le prix des céréales ne sera plus dépendant des marchés mais sera fixé par décret après concertation, tu sais, le truc socdem ?, avec les paysans et les brasseurs. Comme ça, on pourra, en plus, envoyer chier les céréaliers.
-          Ben ça ne va pas être possible, et nos partenaires étrangers.
-          On s’en fout. On va dire qu’on privilégie les circuits courts, ça fera plaisir aux écolos. Au fait, ma troisième exigence.

Petit 3 : que Placé ne soit pas au gouvernement.

-          OK évidemment, continue le deuxième point, je ne vois pas comment tu vas procéder.
-          On va faire une loi qui oblige les céréaliers français à livrer en priorité les industriels français. On trouvera des très bons prétextes, qui seront validés par le Conseil Constitutionnel. De toute manière, c’est probablement déjà le cas mais le prix n’est pas négocié en France. Le problème est seulement le prix. On trouvera un truc. Ils pourront vendre les excédents à l’international aux prix du marché.
-          Et tu as un objectif précis, quelque chose de chiffré ?
-          Oui, que le demi-pression au comptoir à 2€10 soit rentable pour le bistrotier et le brasseur. On va se mettre dans la poche les commerçants et le peuple, ou, du moins, les pochetrons.
-          Je vois que tu as pensé à tout !
-          Ben oui, je l’ai dit à François, j’ai toute l’incompétence requise. Je continue. Par contre, il faudra que Christian [NDLR : Eckert, ministre du budget] y mette du sien pour la fiscalité. Bon, je continue.

Petit 4 : pour les professions réglementées, je continue le boulot de Nono et je vais encore plus à la hache que lui.

-          T’es fou ? On va avoir tout le monde dans la rue, notamment les taxis qui vont faire des opérations escargots et ce genre d’emmerdements.
-          On s’en fout ! Tu connais beaucoup de taxis qui votent à gauche… ? Et on va faire appel au peuple, lui expliquer la situation,… Tu penses que les types qui crèvent la dalle vont défendre les revenus des pharmaciens ou des greffiers ?
-          T’as raison ! Bon, j’accepte tes quatre conditions.
-          Hé ! J’ai pas fini.
-          Fais pas chier, envoie le reste par mail à ma secrétaire. La concierge de l’école de son fils étudiera ça.
-          Attends, juste un point.

Petit 5 : si tu crées un grand ministère du numérique avec Blachier à la tête, tu ne le fous pas sous mes ordres, ni même à Bercy, on passerait notre temps à buvette.

-          C’est bien le type avec des cernes et une légère surcharge pondérale qui avait fait campagne pour moi ?
-          Ouais. Bon ! Je commence quand ?
-          Demain après-midi. Appelle le secrétariat de Nono pour organiser la passation.
-          Ca roule ! On se voit mercredi pour le Conseil ?
-          OK. A+.
-          Salut,
-          Beep, beep, beep.


Obsolescence des billets de blog

Je déclare mon billet d'hier périmé. C'est incroyable, m'emmerdant dans le train, je fais un billet pour dire que tout va bien au gouvernement (au moins, je suis le seul à le faire !). Ce matin, je prends le métro pour aller au boulot après trois semaines.

Et paf ! Plus de gouvernement...

(et pas moyen de bloguer, il faut que je dépile mes mails).

24 août 2014

Batave jusqu'au bout !

J'en suis au point où je deviens de plus en plus confiant quand tout va mal. Après la crise de Cécile Duflot, voilà Arnaud Montebourg, suivi de près par Benoit Hamon, tentent de se rapprocher des frondeurs... La côté de popularité de Manuel Valls s'effondre (celle de François Hollande aussi, mais, au point où il en est...). Tout va mal. 

N'allez pas croire que je me réjouisse de la situation, bien sûr !, mais quelques propos m'amusent, comme ceux de Jean-Luc Mélenchon qui explique que Hollande est pire que Sarkozy et dit un peu après qu'il faut dépasser le Front de Gauche, appelant ainsi à refaire ce qui a échoué avant... Il veut donc le retour d'une droite dure ?

Redevenons sérieux. 

"La relance de la demande est la condition de la réussite de la politique de l'offre qui a été faite depuis deux ans. On ne peut rien vendre aux Français s'ils n'ont pas des revenus suffisants." C'est Benoit Hamon qui a déclaré cela (ou à peu près). Il a un peu le cul entre deux chaises : membre du gouvernement et leader de la gauche du Parti Socialiste. Quand je dis qu'il a le cul entre deux chaises, ce n'est pas un reproche. C'est presque un compliment. La voix de la sagesse... et un trait d'union entre la gauche et le gouvernement. Il entend peser au sein du gouvernement tout en aidant à la cohésion des socialistes. Z'avez vu ? Je suis fort aimable, aujourd'hui. 

Toujours est-il qu'en quelques mots, il a confirmé la nécessité de faire une politique de l'offre et de relancer la demande. J'étais un peu fatigué de voir une opposition entre les deux. Dans les deux sens : une politique de la demande nous ferait une belle jambe si les Français achètent des produits étrangers... 

Cela étant, la politique de l'offre est à peine commencée. Le pacte de machin entrera en vigueur à partir du budget 2015... François Hollande a fait quelques annonces comme la fusion de la PPE et du RSA. D'autres viendront prochainement. Des annonces sont annoncées. 

Arnaud Montebourg (que tous les journalistes aiment bien montrer comme opposé au gouvernement), autre leader de la gauche du PS, a, quant à lui, déclaré : "Il faut donner la priorité à la sortie de crise et faire passer au second plan la réduction dogmatique des déficits".

Je vais lui rappeler que nous sommes déjà loin des objectifs en matière de déficits publics... Je ne sais même pas s'ils seront inférieurs cette année à ceux de l'an dernier. 

Il rappelle aussi la faute de l'Europe, notamment de la politique de Mme Merkel, mais aussi de la BCE : "La BCE doit changer de braquet et se mettre à faire ce que font toutes les banques centrales du monde, notamment des pays qui ont su faire repartir la croissance, à savoir racheter de la dette publique."  Il dit ainsi à peu près la même chose que "le couple exécutif", mais la presse aime bien signaler des divergences (ce qui remonte d'ailleurs probablement me moral de la gauche de la gauche). Ce matin, elle dit même que Valls et Hollande sont à la ramasse pour démontrer que Montebourg dit comme eux. Elle s'amuse comme elle peut. 

Nous avons donc ainsi l'aile gauche du PS qui dit du bien de ce que dit Montebourg qui dit comme ses chefs. La politique c'est compliqué. 

Revenons à Mme Duflot qui déclarait : "Si on ne construit pas un modèle intense en emplois avec un bas niveau de croissance, nous n'arriverons pas à sortir de la crise et à lui apporter des réponses pérennes." Les verts sont contents des propos de Montebourg qui veut de la croissance alors que Mme Duflot dit qu'il faut apprendre à vivre sans croissance. Je ne sais pas ce qu'en pense Mélenchon. La politique, c'est compliqué. 

Hier, je citais un billet de Sarkofrance qui expliquait pourquoi François Hollande s'entête. Je gardais le point le plus important pour aujourd'hui que je vais traduire (et déformer !) sous la forme d'une question :

Existe-t-il une alternative crédible à gauche ? 

Quand je vois la diversité des positions de la gauche de la gauche, la réponse saute aux yeux : c'est non. Benoit Hamon fait une belle synthèse : il faut de l'offre et de la demande. D'ailleurs, c'est la loi des marchés... ce qui est aussi amusant. Mais l'homme de la synthèse, c'est ce qu'on lui reproche, c'est bien François Hollande. C'est comme ça qu'il a été élu d'abord à la primaire puis à la présidentielle. 

La question n'est pas de savoir si on va pouvoir faire baisser le chômage de un ou deux points en dessous de ce qu'il était après les années Sarko (voire même de le faire redescendre au même niveau...). L'Etat peut embaucher deux millions de fonctionnaires et supprimer les charges sur les bistros : le chômage baisserait mécaniquement. 

La question est de faire bouger la France (et l'Europe) vers un autre modèle, ce que souhaite d'ailleurs Cécile Duflot). 

En voyant tout le monde hurler, je me demande si Hollande et Valls ne sont pas en train de réussir, avec Montebourg et Hamon. 

C'est beau, hein ?


Édit : finalement, ils vont réussir sans. 

23 août 2014

Pour une politique de la demande

Jacques Chirac 2002 : il faut largement diminuer l'impôt sur le revenu pour permettre aux gens de gagner plus et dépenser plus. 

La droite depuis 2002 : il faut supprimer les 35 heures, les quotas d'heures supplémentaires,... Pour permettre aux gens de gagner plus pour dépenser plus. 

Nicolas Sarkozy en 2007 : il faut defiscaliser les heures supplémentaires pour permettre aux salariés de gagner plus pour dépenser plus. 

La droite depuis 2012 : il faut supprimer les 35 heures patati patata. 

C'est vrai que ça marche ce truc bien de gauche qu'est la politique de la demande. 

La rentrée de Cécile Duflot et François Hollande (et @sarkofrance !)

Oups ! Il paraît que j'ai loupé la rentrée politique. Il y a eu l'interview de François Hollande dans le Monde et la sortie du livre de Cécile Duflot, sans compter l'annonce de la candidature d'Alain Juppé qui m'intéresse moins vu que j'en ai déjà parlé, rapidement. L'ami Sarkofrance a fait quelques billets au sujet des deux premiers sujets dans ses deux blogs et je voudrais y revenir, un peu dans le désordre.  



A propos de François Hollande

L'ami Juan évoque différentes hypothèses (son billet du 18). Pourquoi Hollande ne change pas d'avis ? La deuxième hypothèse est : parce qu'il est convaincu. D'autres sont proches : parce qu'il est mal conseillé,... Je vais en ajouter une : parce qu'il a raison. Au risque de me répéter. 

Tout d'abord, une majorité des observateurs constate qu'une de nos grandes difficultés vient de la politique, notamment monétaire, de l'Europe. En quoi une politique dite "de la demande" en France changerait-elle cela ?

Ensuite, force est de constater que l'industrie française va mal. Les déficits commerciaux dérivent (sauf cette année, mais c'est surtout lié à la baisse des importations à cause de la crise). Il faut faire les modifications dites de structure pour permettre à ce déficit de se réduire pour faire entrer de l'oseille. 

Enfin, et je le dis souvent : avec 80 milliards de déficit du budget, on peut difficilement parler d'une politique d'austérité. Ça fait 40 ans qu'on fait de la relance en dépensant plus que l'on gagne : ça ne fonctionne pas. En outre, une politique de la demande ne bénéficierait probablement pas à l'industrie française. 

Alors on nous dit : il mène une politique de droite. L'argument qui tue. On peut donc en rigoler : Nicolas Sarkozy a fait en sorte que l'Etat augmente prodigieusement la dette et on voudrait que François Hollande fasse la même chose mais on trouverait ça de gauche ? Les gens de gauche gueulaient quand la droite baissait l'imposition sur le revenu et gueulent quand la gauche l'augmente, au point que le gouvernement est obligé de lâcher du lest. Mais ils vont gueuler aussi parce qu'il n'y a pas de réforme fiscale... Mais gueulent quand on fait en sorte que la branche famille de la sécurité sociale n'est plus payée par le travail. Bravo la gauche. 

Les gens, on se pose. On ne rétablira pas la situation en claquant des doigts. Et arrêtez de parler de 2017 sans recul : en 2002, la gauche avait eu d'excellents résultats économiques.. 




A propos de Cécile Duflot

Je n'ai évidemment rien à dire ce qui est la moindre des choses... Par contre, je voudrais faire une remarque à Juan. Il dit aujourd'hui : "L'attaque frontale de Cécile Duflot n'intéresse les médias que pour les phrases les plus assassines d'un livre que le grand public ne découvrira que plus tard. C'est de bonne guerre, et une sinistre habitude de Sarkofrance. "

Outre le fait qu'il te revient de sortir de Sarkofrance et de pratiquer de la politique autrement, le grand public ne découvrira jamais le livre de Mme Duflot. Il sortira à 10 ou 12000 exemplaire (je suis gentil). Mme Duflot a mis des petites phrases pour qu'elles sortent dans la presse. Nous sommes en pleine Sarkofrance. Les autres phrases du bouquin sont écrites pour rassurer quelques militants écolos un peu perdus. 

Rassurons-nous : d'ici quelques mois, les écolos reviendront à la soupe. 

N.B. : les blogs de Sarkofrance sont sur Sarkofrance.blogspot.fr et sur Sarkofrance.wordpress.com. Désolé de ne pas faire de jolis liens mais je suis avec ma tablette. 

20 août 2014

Juppé un coup ?

Suite à la mort d'une copine, j'ai franchement le moral dans les chaussettes mais je ne me vois pas ne pas raconter quelques conneries suite à la déclaration d'Alain Juppé. Il est candidat à la primaire de l'UMP pour la présidentielle de 2017. A priori, Nicolas Sarkozy et François Fillon vont me rejoindre au fond du trou... 

Tout d'abord, j'ai une pensée affectueuse pour des copains de droite qui attendaient cet événement et qui peuvent espérer maintenant le retour d'une droite normale. Ils se reconnaîtront. J'ai une pensée beaucoup moins affectueuse pour ce qui voyaient Nicolas Sarkozy comme le seul recours à droite. Paf ! On vient de changer d'homme providentiel. 

Les sondages devraient donner M. Juppé grand favori. Les sympathisants UMP vont voter majoritairement pour lui. MM. Fillon et Sarkozy n'oseront pas se présenter de peur de connaître une élimination ridicule dès le premier tour. Alain Juppé devrait avoir un slogan à la Mélenchon : qu'ils s'en aillent tous (j'ai lu ça dans un papier, ce matin, probablement celui de BRP sur Le Plus, j'ai la flemme de chercher). 

L'affaire sera vite réglée sauf si Nicolas Sarkozy se présente à la présidence de l'UMP d'où il pourra éventuellement annuler cette primaire. On n'a pas fini de rigoler, à gauche, devant ces pitres. 

Pendant ce temps, Alain Juppé pourrait très bien connaître le même sort que son plus illustre prédécesseur à la mairie de Bordeaux. Puis perdre lamentablement une élection réputée imperdable. Il va se mettre en avant pendant trois ans et tous ceux qui n'en peuvent plus de François Hollande vont attendre 2017. Pendant ce temps, il ne fera aucune proposition et le public va se demander à quoi il sert, public qui ne manquera pas de se rappeler de qui il fut ministre bien aidé par les journalistes et... les blogueurs de gauche qui auront trouvé une nouvelle cible et oublieront de taper sur Hollande. 

Ou alors, il retirera sa candidature au dernier moment après avoir ouvert un boulevard à François Fillon ce qui, ma foi, pourrait être une excellente stratégie.