28 juillet 2024

A gauche : suivre la flamme pour revenir au pouvoir


 

Le sport ne m’intéressant pas du tout, la trêve olympique est terminée pour moi. La cérémonie fut magnifique mais je n’aime pas du tout la façon avec laquelle les gauchistes se moquent des réacs. Laissons ces derniers patauger. La cérémonie était magnifique. Point barre. J’espèce que ce simple constat tout comme les dégradations à la SNCF permettra à certains de se rendre compte que l’on pouvait attendre un peu pour la nomination d’un gouvernement…

Alors que je continue à défendre une sorte de gouvernement d’union national (un « gun »…), un copain me disait ne pas croire à la possibilité de le mettre en place sans trahison des électeurs et qu’il fallait un gouvernement bien à gauche. Il disait qu’il finirait censuré, que Macron devrait utiliser l’article 16, qu’il pourrait alors être destitué et, s’il reste, il pourra faire une nouvelle dissolution. Il disait aussi que la macronerie partirait en vrille et que si ce n’était pas déjà fait, c’est parce que les députés du centre avaient été élus grâce à une stratégie de désistement.

 


Alors reprenons…

La trahison des électeurs a commencé au moment où l’on a voulu vendre des programmes alors que le but de l’élection est de choisir des représentants, ces derniers pouvant évidemment s’engager à soutenir des mesures prises par tel ou tel gouvernement et prévues dans un programme. La nuance est délicate mais nous sommes dans un système où le programme est porté à une élection nationale par un candidat, la présidentielle. Aux législatives, soit on donne une majorité au président pour appliquer ce qu’il avait promis, soit on choisit un candidat qui ne soutiendra pas le président mais telle ou telle orientation. La nuance, je disais…

Ensuite, les députés du centre doivent leurs postes aux stratégies de désistement, certes. Mais ceux de gauche aussi. Il ne faut pas oublier où on est.

 


Après, il nous faut penser à un avenir sans gun. On aura certes ce qui est prévisible (l’article 16, la dissolution, la destitution) et l’on débouchera sur un vote qui ne peut avoir que deux issues : soit donner les clés au Rassemblement National, soit poursuivre avec le même bordel. Alors que vaut-il mieux ? Baisser sa culotte et accepter de travailler avec une droite modérée ou espérer le cahot pendant un an pour aboutir à une nation aux mains de l’extrême droite ?

A un moment, il faut redevenir sérieux !

En outre, chaque militant de gauche « tendance radicale » doit bien se dire que, depuis la nuit des temps, chaque militant de « gauche radicale » s’est toujours imaginé être le seul à gauche et que tous les autres étaient à droite. La première chose à faire me semble être d’admettre la gauche dans sa diversité et pas la limiter à 10 ou 20% de la population. Sinon, on ne peut pas avoir de majorité (je ne parle pas d’une majorité de sièges mais d’une majorité dans la population même s’il est de bonne guerre que chaque militant pense pouvoir faire admettre son opinion auprès d’une majorité d’électeur).

Enfin, il faut rappeler que la gauche n’a jamais été, sous la cinquième, à la tête de la politique de la Nation plus de cinq ans… A chaque fois, l’alternance a fait que la « droite réactionnaire » revenait au pouvoir (j’ai mis des guillemets pour plusieurs raisons dont celle qu’un vrai réactionnaire prendra un Sarkozy pour un gauchiste…).

 

Au stade où nous en sommes, il est ainsi à peu près sûr que si la gauche ou le centre allié à la droite arrive au pouvoir « seul », on est assurés d’avoir le RN aux commandes prochainement, avec l’application de son programme assez inhumain. Donc la seule possibilité d’éviter cette hypothèse, sans toutefois de garantie, est d’accepter de travailler sur la base d’une large coalition allant de la gauche relativement modérée à la droite républicaine et que la gauche aurait tout à y gagner en mettant en avant un des siens pour diriger le gouvernement qui sera mis en place.

Dans mon précédent billet, je disais que Bernard Cazeneuve ferait un parfait candidat car il a une certaine notoriété et que, n’étant pas réputé proche du Nouveau Front Populaire, donc de LFI, le centre et la droite ne pourraient pas se payer le luxe de le refuser. Je vois des gens balayer cette idée de notoriété au prétexte que des premiers ministres sont déjà sortis du chapeau et pas du cénacle, comme Jean Castex (alors qu’il avait déjà été élu) mais jamais dans des périodes de cohabitations où c’est bien le Premier Ministre qui est le chef du truc qui « détermine et conduit la politique de la nation. » (hors cohabitation, c’est une marionnette).

Je ne fais pas une fixation sur Nanard mais simplement un constat.

 


Après, s’il l’on tient avec ce gouvernement d’union nationale, il faut se positionner pour les prochaines élections (qui, dans mon hypothèse, auront bien lieu en 2027). Emmanuel Macron ne pourra plus se présenter. Son camp (qu’on appelle la macronnerie parce qu’il y a plusieurs partis mais on devrait dire « les centristes ») n’aura d’autre candidat à proposer que des personnalités bien connotées comme étant de droite, soit modérée comme Edouard Philippe, soit plus « sarkozystes » comme Darmanin ou Le Maire.

Ses défenseurs issus de la gauche seront donc orphelins comme l’ont été, comme moi, les types de gauche modérés qui ont vu leur centre gauche partir en fumée à la fin du quinquennat d’Hollande.

Une gauche modérée, disons ce qui était le périmètre du Parti Socialiste de 2012, aurait tout à gagner dans l’opération… à condition de trouver un meneur satisfaisant (un premier ministre n’a jamais été élu président dans la foulée).

 


J’ai toujours dit (vous pouvez relire mon blog) que le PS avait fait une connerie, en 2017, en se prosternant dans l’opposition alors qu’il était la seule formation avec un projet intéressant (mais porté par un guignol). Il a tourné le dos à sa base électorale historique, même si elle avait choisi un centriste « ni de droite ni de gauche » (officiellement) et s’est mis sous la tutelle de la gauche radicale et il n’arrive que ponctuellement à s’en démettre. Le résultat est que le centre a pu facilement se droitiser pour aller couler LR, d’une part, et que le PS n’arrive plus à faire de score honorable aux élections nationales, d’autre part.

Alors ne laissons pas passer notre chance de revenir dans les rangs, maintenant qu’on a une « fenêtre de tir »…

Mes copains de la gauche socialiste se sont plongés eux-aussi dans une ligne radicale, comme s’ils avaient besoin de prouver aux autres ou à eux-mêmes qu’ils étaient de gauche. Nous n’avons pas besoin de cela. Il faut peut-être revenir à la base. A l’origine, la gauche n’a pas de contenu politique, il s’agit uniquement de la position dans l’hémicycle. Je rappelle souvent, d’ailleurs, cette notion de centre de gravité et ces aspects géométriques. C’est depuis que la gauche est devenue synonyme de progrès et de justice sociale. Pour promouvoir ces notions, il n’est pas utile de plonger dans l’excès d’autant que l’excès en question rebute les électeurs.

Soyons raisonnables. Il ne faut pas se planter.

 


Vous avez vu ce tableau en illustration ? C’est le Festin des dieux de Jan Harmensz van Biljert (vers 1645). Il est fort probable que ça soit lui ait inspiré la fameuse scène pendant la cérémonie des JO… et la « La Cène » de Léonard de Vinci. Pourtant, on en arrive à des polémiques ridicules, les réactionnaires se plaignant que les catholiques soient pris pour cible et les gauchistes sont bien heureux de taper sur les cathos.

Est-ce qu’on ne pourrait pas redevenir raisonnables ?

Sociaux-démocrates, quoi !

L'outrance ne mènera qu'au chaos. On aura le RN au pouvoir et pas des banquets avec des gonzesses à poil : ils seront interdits. Ce qui ne pourrait que satisfaire nos gauchistes inclusifs.

25 juillet 2024

Trouver un premier ministre : la solution du casse-tête !


 

Quand ça ne veut pas, ça ne veut pas. On a appris hier que Lucie Casse-Tête, la personne proposée par le Nouveau Front Populaire comme première ministre était une proche de Thomas Portes, cette espèce de taré qui a déclaré peu avant que la délégation israélienne pour les JO n’était pas la bienvenues chez nous.

Cela élimine d’emblée, sans même plus de réunion, la personne pour Matignon. Emmanuel Macron ne peut tout simplement pas la proposer.

On se demande si LFI n’a pas leurré les autres partis du NFP ou s’ils sont tous fous. A ce niveau, cela relève du torpillage en bonne et due forme. Comme s’ils avaient tous fait exprès de nommer une des pires candidates. Et ils le savaient… Nous on a découvert la dame après, notamment à l’occasion de son passage sur les plateaux de France Inter, hier midi, où cette inconnue, non élue, pas présentée comme politicienne a sommé Emmanuel Macron de la désigner ce qui ne peut que provoquer des crises de rire chez les personnes saines d’esprit.

 

EELV, le PCF et le PS doivent se désolidariser de LFI et donc dissoudre le Nouveau Front Populaire. Au fond, comme le disait un copain (de droite) à moi : il est insoutenable de voir des gens comme François Hollande, Olivier Faure et tant d’autres continuer à travailler avec ces gens qui se mettent de plus en plus en marge de la République.

Vous pouvez dire que je me répète, vu que c’est la stricte vérité, mais, de jour en jour, LFI franchit de nouveaux paliers y compris, maintenant, après les élections, alors que la simple logique voudrait que l’on fasse profil bas si on veut vraiment peser sur la politique du prochain gouvernement.

 


Encore une fois, François Ruffin livre une bonne analyse que j’approuve presque totalement et que je vous invite à lire. Et il conclut par le fait qu’il faille débrancher Mélenchon… Mais ce n’est pas là où je veux en venir…

 

EELV, le PCF et le PS doivent se ressaisir. Tout à bord, comme je le disais, en coupant les ponts avec LFI (sauf si LFI arrive à couper les ponts avec la bande de crapauds qui la dirige, ce qui est évidemment improbable).

Ils doivent ensuite trouver quelqu’un, pour être premier ministre, qui est la carrure pour faire le job dans une période de cohabitation, à savoir une période où le parti du Président n’a pas la majorité. En cohabitation, auparavant, on avait eu Chirac, Balladur et Jospin. C’est tout de même autre chose qu’une personne sans charisme et qui, au fond, on suppose qu’elle pourrait remplacer Jean Casse-Tête, qui, au moins, avait une vague carrière d’élu derrière lui.

Ce n’est pas rien, comme job. « Le Premier ministre dirige l'action du Gouvernement. Il est responsable de la défense nationale. Il assure l'exécution des lois. Sous réserve des dispositions de l'article 13, il exerce le pouvoir réglementaire et nomme aux emplois civils et militaires. Il peut déléguer certains de ses pouvoirs aux ministres. Il supplée, le cas échéant, le Président de la République dans la présidence des conseils et comités prévus à l'article 15. Il peut, à titre exceptionnel, le suppléer pour la présidence d'un conseil des ministres en vertu d'une délégation expresse et pour un ordre du jour déterminé. »


 

Ainsi, le futur premier ministre doit avoir une certaine expérience et une notoriété. Il doit être issu de la gauche et connu pour cela. Il ne doit cependant pas être considéré comme un gauchiste, qui serait proche des partis d’extrême gauche. Il doit former une coalition avec le ou les centres. Pour mettre en œuvre cette alliance, il doit être un Républicain exemplaire.

Il aura à mener la politique de la France au sein de l’Europe en y représentant l’Assemblée Nationale, seule instance habilitée à valider les décisions prises « en amont ». Il peut donc être un ancien ministre des Affaires européennes.

Il aura la responsabilité de réconcilier la gauche avec l’ordre et la sécurité, de manière à rendre possible l’alliance technique. Il peut donc être un ancien ministre de l’Intérieur. En conséquence, s’il pouvait aussi être un ancien premier ministre pas trop décati par les années de labeur et pas absolument détesté par une large partie de la gauche, on frôlerait le sublime. Et s’il pouvait connaître Emmanuel Macron assez bien, par exemple en ayant eu un ministère de la plus haute importance en même temps que ce dernier, le bonheur serait absolu !

 

Z’avez vu comment je réhabilite un quasi-marginal tout en ayant une bonne idée ?

Toutes mes excuses, néanmoins, pour le jeu de mot idiot qui ponctue ce billet…


A noter que je ne fais pas une proposition. Je me contente d'expliquer une démarche. Vous pouvez en faire autant... Mais n'oubliez jamais que la gauche n'a pas la majorité absolue à l'Assemblée, que c'est au Président de nomme un Premier Ministre et que ce dernier doit avoir la capacité à former un gouvernement qui sera accepté par au moins la moitié des députés.

Et qu'il est temps de décréter un cessez-le-feu.

24 juillet 2024

Y'a du bon dans l'Macron ?

 


Au fond, on pourrait chroniquer la vie politique américaine mais on s’en fout. Le sénile qui gouverne ce machin s’est enfin rendu compte qu’il l’était et que, s’il continuait, un autre vieux, mais encore plus ou moins étanche, lui piquerait la place. Alors il s’est retiré et a laissé la place à une jeune femme fort sympathique. En plus, elle est issue de minorités. Pour un peu, elle serait lesbienne et végan, nous toucherions le tiercé.

Mais non. On va se contenter de chroniquer la vie politique franchouillarde. L’espoir que certains voient pour les Etats-Unis avec ce changement, aura du mal à se répercuter par chez nous…

On se force de suivre au jour le jour l’actualité. Jeudi, une présidente de l’Assemblée nationale a été élue. Cela a commencé par une sombre histoire de bourrage d’urne pour aboutir au couronnement de l’ancienne cheffesse d’une assemblée où la majorité a essuyé un revers. C’est fou. Comment ne pas humer la bonne odeur de la magouille ?

Il y a eu ensuite l’élection des autres guignols de l’hémicycle, les questeurs, secrétaires et autres vice-présidents ! La même flagrance nous titille le museau : le large camp du bien ont empêché les élus d’extrême droite d’occuper les postes sans même se rendre compte qu’ils privaient un tiers des Français de représentants dans ces inutiles instances.

Et hier, Emmanuel Macron a causé dans le poste.

 

On peut justifier le Front républicain qui vise à diminuer le nombre d’élus du Rassemblement National mais, une fois qu’ils sont élus, j’ai du mal à comprendre qu’on puisse envoyer un tel signal à un électeur sur trois : on fait comme si tu n’avais pas voté. Tant pis pour toi.

Dans le même temps, on a les guignols qui nous servent de représentants et leurs troupes de militants qui font comme s’ils avaient la majorité. Le NFP continue à dire qu’il veut appliquer sont programme. LR, en la bouche des duettistes Wauquiez et Retailleau, a été jusqu’à présenter un « pacte législatif » (avant que Retailleau ne réfute toute participation à une coalition…). Ces andouilles, d’un bord comme de l’autre, n’arrivent pas à se mettre dans le crâne qu’ils n’arriveront à obtenir une majorité pour les soutenir.

Prenez les deux zozos cités ! S’ils arrivent à faire une alliance avec les centristes et les dissidents, ils arriveront à 213 députés, bien éloignés du seuil pour une majorité absolue (et je ne parle même pas de leur légitimité à présenter « un pacte » : leur groupe a bien fondu lors des élections). Avec un peu de complaisance des autres, ils tiendront jusqu’au vote du budget mais dès le début de l’année prochaine, ils exploseront. Cela ne fait aucun doute.

C’est évidemment pire pour le NFP avec ses 183 élus…

 


Je l’ai dit et répété : il n’y a pas d’autre solution que de créer une espèce de large coalition technique, avec au moins « une majorité absolue »,  avec différents accords entre les partis (pas forcément au niveau du programme mais avec, au moins, des lignes à ne pas dépasser pour éviter les rejets voire les censures).

Je ne vais donc pas le redire et le rerépéter pour aujourd’hui.

Le Parlement est là pour servir les citoyens, par le vote des lois, le contrôle des travaux du gouvernement et tout ça. Mais il doit aussi préparer l’avenir politique et tous ces couillons semblent en train de préparer une majorité absolue du RN et l’Elysée pour Marine Le Pen…

Ce qui me surprend (façon de parler…), c’est que très peu de personnalités politiques ou de journalistes tiennent des propos allant dans le sens de ce qui me parait une évidence : il n’y a pas de majorité, donc il faut travailler ensemble, faire ce qui se fait dans de nombreux pays…

 


Pourtant, c’est en gros ce que disais Emmanuel Macron, hier… Evidemment, les opposants, de droite comme de gauche, le critiquent sous différents angles (t’as qu’à lire la presse) mais je ne sais pas s’ils se rendent que cela parait de plus en plus une vulgaire posture auprès des spectateurs dotés de popcorn.

Le plus drôle, peut-être, est que même ses partisans racontent absolument n’importe quoi. J’écoutais Aurore Bergé, ce matin, qui expliquait qu’il fallait travailler ensemble et tout ça mais qui proposait une base de pacte de gouvernement… sur la base du projet des centristes (si cela existe…). Il fallait être sourd (ou con…) pour ne pas entendre : « les électeurs ont dit qu’il fallait gouverner ensemble alors venez rejoindre notre équipe pour continuer le travail même si nous avons eu un sérieux revers dans les urnes ».

 

Une espèce de vent de folie règne sur l’espèce de cénacle. Par exemple, les Français comprennent très bien les raisons de la dissolution (rappelées par Emmanuel Macron hier soir : on va laisser passer les JO) et l’approuvent (d’autant que tout cela commence à les ennuyer prodigieusement au point qu’ils ne font qu’un billet de blog tous les quatre jours pour ceux qui ont ce vice). Au fond, laissez-nous passer l’été avant de reprendre vos conneries…

Le pire est atteint par LFI qui n’a strictement rien compris. Le meilleur exemple est la sortie de Thomas Portes au sujet de la délégation israélienne. Il mérite un blâme. Portes devrait être jeté par la fenêtre, si je puis me permettre. Evidemment Mathilde Panot dénonce la polémique indigne lancé par ceux qui dénoncent le gars. C’est n’importe quoi. Un type dit une connerie et on attaque ceux qui le dénoncent.

LFI n’a pas compris qu’il fallait qu’il fallait qu’elle se démarque de ses positions flirtant avec l’antisémitisme. Sans compter le ridicule de la chose. L’autre jour, je voyais des images d’une manifestation de la gauche radicale à je ne sais quel sujet (les fameuses « bassines » peut-être). Les drapeaux palestiniens fleurissaient ! Comme si c’était le complot juif qui organisait les prélèvements dans les nappes phréatiques…

 


Le reste des actions de LFI est tout aussi antirépublicain, en fait. Mathilde Panot a déposé une proposition de loi pour l’abrogation de la réforme des retraites. Ce n’est pas du tout le moment : nous n’avons pas de gouvernement « définitif » suite aux élections. Proposer des lois dans ce contexte est ridicule : il n’y a aucune urgence. Elle veut peut-être nous faire croire qu’ils continuent à travailler mais personne n’est dupe ! Il s’agit purement de communication politique.

 

Ainsi, j’estime qu’Emmanuel Macron a parfaitement raison quand il analyse le résultat du scrutin et dire le contraire serait grotesque de ma part vu que c’est ce que je serine sur le blog. En revanche, il a fait deux erreurs, dans son discours, hier.

La première est qu’il a vanté les bons résultats depuis sa première élection. Je passe le fait que les électeurs ont montré qu’ils n’étaient pas franchement d’accord. Il y a deux éléments : le redressement de la France n’a pas commencé en 2017. Par exemple, la baisse du chômage a commencé vers 2015 (la fameuse inversion de la courbe). Malheureusement, les militants socialistes oublient vite… Ensuite, tous les résultats ne sont pas bons, loin de là. Par exemple (encore !, me direz-vous), le taux de pauvreté a augmenté depuis 2017.

La deuxième erreur de son discours est qu’il a donné des axes de travail pour le prochain gouvernement, au sujet du chômage, de l’économie… allant dans le sens inverse de ce qu’il propose avec son « gouvernement de coalition ». A sa décharge, il est largement « moins pire » qu’Aurore Bergé et ce n’est pas bien méchant de dire qu’il faut augmenter la sécurité et favoriser l’accès aux services publics. Mais c’est du contenu. Il a perdu les élections. Il doit prendre de la hauteur, ce n’est plus son job de balancer un programme.

 

Un aparté, maintenant. Tiens, je vais écrire en bleu pour varier. C’est au sujet de la gauche et plus précisément du NFP. Ils ont réussi à trouver un candidat, Lucie Castets. Je ne connais pas la dame et ne sais même pas si elle a des gros nichons. Le fait qu’elle ne soit pas connue et ne soit pas issue de partis politiques ne m’effraie néanmoins pas. A la limite, elle a presque le profil idéal, à mon sens, notamment avec sa farouche vocation à défendre les services publics dont je parlais à l’instant.

Il n’empêche qu’elle semble venir comme un cheveu sur la soupe et que la décision du NFP vient bien trop tard (il aurait dû laisser tomber…). Elle est totalement saugrenue vu qu’il semble de plus en plus évident que LFI ne pourra pas participer à un gouvernement. Cette proposition est ouvertement une imposture vu qu’elle est annoncée à peu près une heure devant une interview du Président de la République, qui a par ailleurs été plus ou moins obligé de la balayer.

 


LFI ne veut clairement pas gouverner. Cela tombe bien, personne n’en veut. Mais je ne voudrais pas qu’elle entraine dans sa chute les autres partis de gauche qui ont tout mon soutien.

Emmanuel Macron a oublié qu’il est en partie responsable d’une situation avec la baisse des partis traditionnels et la montée de l’extrême droite (mon propos est un constat, par un reproche, les socialos et LR n’ont pas eu besoin de lui pour sombrer dans le ridicule). Il m’a tout de même semblé être bien plus conscient de la situation du pays et des besoins suite au résultat des législatives (l’absence de majorité) que la plupart des guignols qu’on entend un peu trop dans le poste.

Laissons passer les élections et prions pour que les autres dirigeants politiques ne nous entraînent pas dans une nouvelle crise institutionnelle par leur légèreté partisane (ou un truc comme ça).

Amen.


C'est simple : on conçoit fort bien le souhait des militants de voir appliquer la politique qu'ils prônent. Ils n'ont pas la majorité et ne peuvent donc pas le faire simplement. Il faut une autre voie.

19 juillet 2024

Laisser des plumes au perchoir

 


Les aventures de nos représentants dignement élu avec, au centre et à droite, le gain de la présidence de l’Assemblée national et, à gauche, un bordel sans nom autour la désignation d’un candidat pour Matignon. L’élection de Yaël Braun-Pivet est la lamentable. Qualifions-là d’erreur tragique. Elle serait même historique si on n’était pas sûr d’en rigoler dans quelques années.

Mon espèce d’attaque n’est pas contre Yaël BP, bien sûr ! Je n’ai rien contre cette dame sauf qu’elle ne perche pas nue. Elle n’est pas, non plus, contre le processus démocratique qui a fait cette élection. Après tout, je dis souvent qu’une élection se gagne au centre. En l’occurrence, il est logique que des lascars de droite votent pour le centre plutôt que pour la gauche.

Mais il faut bien reconnaitre qu’on n’a pas besoin d’être très complotiste pour imaginer des magouilles derrière tout ça. Surtout, si c’est une erreur, c’est que les électeurs n’ont pas désigné de majorité, ont mis en deuxième position les « sortants » et leur permettre de récupérer le perchoir est montrer qu’on se fout totalement du vote. Il ne serait par surprenant qu’une grande partie des votants montre encore plus clairement son exaspération lors du prochain scrutin national.

Ce n’est tout de même pas compliqué de voir qu’on a basculé dans une nouvelle ère, qu’un compromis est nécessaire, que le centre de gravité de l’Assemblée est plutôt à gauche si on considère les élus d’extrême-droite comme des pestiférés et que le perchoir, par ailleurs poste sans intérêt sauf pour celui qui l’occupe vu qu’il hérite de Lassay, aurait dû revenir au conglomérat d’élus le plus importants.

 

Il est tout de même important de rappeler les forces en présence, ce que j’appelle des conglomérats. Nous avons par ordre de représentativité : la gauche (avec les quatre principaux partis, réunis sous la bannière du Nouveau Front Populaire pour les élections), le centre (dit « les macronistes », également avec différents partis, le plus important, Renaissance mais aussi, de mémoire, le Modem et Horizon), l’extrême-droite (essentiellement avec le RN mais aussi quelques LR décomplexés) et la droite traditionnelle (les LR, issue de l’UMP, voire du vieil RPR de Chirac).

Il y a donc quatre groupes dont un tout petit et un pestiféré. Rien n’indique, à ce stade, que les électeurs qui ont choisi les représentants à l’Assemblée ont voulu des magouilles entre deux de ces groupes. Je répète que je m’en fous à titre personnel mais il s’agit d’image voire de survie de notre démocratie.

 


Ainsi, comme le dit l’Humanité qui n’est tout de même pas un journal neutre : « Le piège LR-Macronie se referme sur la gauche à l’Assemblée nationale ». C’est la triste réalité, la gauche s’est fait piéger (elle en porte une partie de la responsabilité, je vais en parler)… Et c’est contraire au résultat des dernières élections. Je me répète : c’est un déni de démocratie qui risque bien d’avoir des conséquences tragiques (j’aime bien ce genre de phrase ; disons qu’on court à une immobilité de l’Assemblée avec un bordel sans nom qui aboutira à l’arrivée des fachos patati patata).

Par ailleurs, on voyait les jours derniers ce genre de titre : « Xavier Bertrand à l’offensive pour s’imposer à Matignon ? » ou « Législatives : Laurent Wauquiez dévoile les objectifs du «pacte législatif» de La Droite républicaine » voire, à l’instant : « Emmanuel Macron-Laurent Wauquiez, qui sera le jouet de l’autre ? ».

Il faut tout de même rappeler à ces trois zozos que Wauquiez et Bertrand sont maintenance dans ce qui est réduit à l’état de groupuscule. Ils n’ont absolument aucune légitimité pour peser réellement sur la politique de la nation et surtout pas pour avoir à la diriger. Macron a beau jeu de vouloir se constituer une telle majorité mais il n’a pas été élu pour cela.

 


Vous n’êtes sans doute pas habitués à me voir taper autant sur le centre et sur la droite. Je dois avouer que je me concentre sur la gauche pour montrer ce qu’elle devrait faire… et ne pas faire. Il n’empêche que mes copains, blogueurs à droite, tels que FalconHill et Authueil, tapent, eux, sur la gauche comme si leur camp n’avait aucun tort. Sauf que leur camp n’existe plus. Ce sont des copains et je suis pour la pluralité : j’espère que LR s’en remettra (au fond, chez les socialos, on connait un peu les traversées du désert, aussi…).

Il n’empêche que les électeurs ont mis fin au bipartisme depuis quelques temps, déjà, et, cette fois, ils ont montré qu’il fallait changer les pratiques de « gouvernance » via des compromis et des alliance.

Enfonçons le clou ! Voire le cloud à l’occasion de cette panne mondiale de Microsoft. La future coalition « centre et droite » aura 233 élus, bien loin de la majorité absolue, alors que dans la précédente « macronnerie » en avait 15 de plus et qu’il a fallu provoquer une dissolution car le pays était difficilement gouvernable.

Autant dire qu’ils sont fous et conscients. Et sans doute aussi cons que les lascars de gauche qui ne veulent pas « composer »…

 


Alors, comme promis, venons-en à la gauche et, plus précisément au NFP. Contrairement à ce que peuvent penser mes lecteurs, je ne leur reproche pas d’être gauche même si je ne suis pas forcément d’accord avec le programme. Je ne leur reproche pas non plus, contrairement à beaucoup de militants de gauche d’avoir du mal à se prononcer sur le nom d’un candidat pour Matignon.

Outre le fait que c’est parfaitement anecdotique à l’échelle de notre histoire, il n’y a pas d’urgence (j’avais pensé et écrit qu’Emmanuel Macron attendrait l’élection du président de l’Assemblée et imaginé qu’il attendrait même la fin de l’été et des JO paralympiques) et il ne revient pas à des coalitions de faire des propositions au chef de l’Etat.

Ce que je leur reproche par contre, outre le fait d’insister pour faire une proposition « anticonstitutionnelle », c’est d’en faire un psychodrame sur la place publique et d’étaler de grosses divergences. Et, disons-le franchement, on a l’impression que LFI ne veut pas gouverner. Ils ont commencé par soutenir une candidate issue du Parti Communiste donc difficilement tolérable par les partis hors de la gauche tout en mettant les torts sur le dos du Parti Socialiste qui, lui, a cherché une candidate « acceptable » par les centristes. Mais cela n’empêche pas LFI d’accuser le PS !

 


Pourvu que le NFP et toute idée d’association des partis traditionnels de gauche avec des zombies soit enterrée rapidement si ces conditions doivent perdurer (trois législatures dans l’opposition à cause de ces clowns ne comprenant rien aux attentes du peuple, c’est trop ; une c’est possible, voir mon récent billet au sujet des alternances, deux, ça arrive, trois, ça frise la folie furieuse).

La gauche est en train de tout perdre ! Je l’ai dit le lendemain de la dissolution : il faudra une large entente entre les partis pour gouverner, dans le contexte de l’époque où l’on voulait sabrer le Rassemblement National. Le contexte a un peu changé, le RN est troisième, mais le fond ne change pas : il faut une large entente entre les partis pour trouver une majorité qui, au moins, nous mette à l’abris des censures et autres 49.3.

Et si la gauche a tout perdu (ou va tout perdre), c’est qu’elle aurait dû être au centre de cette espèce de coalition ou de conglomérat vu qu’elle est arrivée en tête des élections.

 

Et, en fin de compte, tous les partis dits républicains vont y laisser des plumes.   

17 juillet 2024

Quel pacte pour un gouvernement technique ?

 


Emmanuel Macron a accepté la démission de Gabriel Attal et de son gouvernement mais je pense que « le jeunot » restera en poste jusqu’en septembre pour gérer les affaires courantes (il faut « passer les JO », nommer un gouvernement en août n’aurait pas trop de sens et, ensuite, il y a les « paralympiques »). Il n’y a donc pas de raison de s’affoler et nous avons de quoi rigoler, d’ici là, comme demain avec l’élection du président de l’Assemblée nationale et des autres guignols, les vice-présidents, questeurs et autres présidents des différentes commissions, dont la grosse.

Ces imbéciles joviaux vont continuer à s’écharper. Les présidents de groupe du NFP ont écrit à leurs homologues pour supplier qu’aucun poste ne soit accordé au RN. Je n’ai pas d’avis : j’entends leurs arguments mais, d’un autre côté, peut-on ignorer le tiers des Français qui ont voté pour ces apprentis fachos ?

Toujours est-il que cette histoire de « gouvernement technique » (lire aussi mon confrère Politeeks) me plait de plus en plus. Au point que j’en fasse un billet.

 


Tout d’abord, même si je vais beaucoup me moquer de la gauche (car « qui aime bien châtie bien »), il faut quand même admettre que les autres andouilles, à savoir les décombres de l’ancienne majorité et la droite traditionnelle, battent des records de ridicule ! Ils semblent « appeler » à construire une majorité ensemble. J’ai vu des interviews de Wauquiez et de Darmanin qui me font un peu rigoler d’autant qu’ils se tirent tout de même la bourre, bien aidés par Edouard Philippe, pour se placer comme successeurs d’Emmanuel Macron…

Seuls, ils pourraient représenter 230 députés ce qui est bien loin de la majorité absolue. Lors de la précédente législature, la majorité avait 248 députés et elle a tellement échoué que le Président a été obligé de dissolutationner. Ils n’ont, en outre, aucune légitimité particulière ! Certes, la gauche n’a « même pas » 200 élus mais, au moins, ils avaient annoncé, avant les élections, vouloir gouverner sur la base du même programme.

Il n’empêche qu’aucun de ces deux agrégats ne pourrait tenir les rênes de la nation. Au bout de quelques semaines, nous obtiendrions des oppositions fortes, des 49.3 obligatoires, des motions de censure… Bref, tout le cirque que nous avons depuis deux ans qui a abouti au résultat que nous avons eu mais que l’on oublie un peu vite : en termes de nombre de voix, l’extrême droite est bien en tête, ce qui semble une des preuves que nos concitoyens rejettent ce foutoir ou cette pétaudière.

En outre, n’oublions pas qu’une partie non négligeable des électeurs « Renaissance » vient de la gauche qu’ils n’ont fuit qu’à cause des outrances de LFI…

Evidemment, on pourrait discuter pendant des heures de ces histoires de légitimité mais les faits sont là : aucun agrégat de politicards pourrait approcher du fameux seuil de 289 députés… Personne, à gauche, ne voudra supporter un gouvernement qui mettrait en œuvre le projet de LR et nos amis de gauche doivent bien convenir que la droite ou le centre ne peut pas tolérer le projet du NPF.

 


Cette phase intermédiaire où de piètres ploucs qui se croient responsable tentent de prouver le contraire est pitoyable. Il est impératif de trouver un regroupement de groupes politiques représentant plus de 300 (pour ne pas dire 289) députés (ce qui très est possible sans LFI, sans LR, même si ces deux hypothèses ne me semblent pas souhaitable, et surtout sans le RN) pour assurer que le pays soit gouvernable : que le 49.3 ne soit pas nécessaire, que le gouvernement ne puisse pas être censuré et qu’un budget puisse être voté.

Pour cela, il faut un accord (voir par exemple, la tribune signée par Mme Tubiana). Il doit être, à mon sens, orienté à gauche vu que c’est tout de même le NFP, ou, du moins, ce qu’il était quand il s’est présenté devant les électeurs, qui est arrivé en tête lors des élections qui ont permis la mise en place de cette Assemblée. Le projet du NFP peut même servir de base à la discussion, même s’il est convenu que LFI ne participerait pas au gouvernement à condition, évidemment, que les mesures qui ne sont pas recevables par le centre et la droite en soit « expurgée » (je ne vois pas le centre ou la droite accepter une annulation de la réforme des retraites, par exemple).

 

Il ne faut pas sombrer dans le piège de vouloir impérativement définir maintenant une plate-forme de gouvernement mais plutôt une définition des thèmes qui devront faire l’objet d’un vote, sans 49.3 ou motion de censure. Par exemple, si la gauche domine, ce qui est mon souhait (mais pas un impératif, hein !, on est dans la construction d’un accord), pour reprendre celui de la réforme des retraites, il faut un engagement des « autres groupes » à ne pas bloquer le tout, sauf potentiellement par un vote contre, si la gauche ne s’attaque pas à l’âge légal ou à la durée de cotisation. Cela n’empêchera pas le progrès social, par exemple en mieux gérant les carrières longues, les fins de carrière, la pénibilité, le niveau des petites pensions…

En contrepartie, la partie majoritaire du gouvernement doit s’engager à ne pas faire usage du 49.3 sauf sur le budget. De même, si la gauche est majoritaire, elle doit prendre en compte certaines exigences de la droite comme la défense du nucléaire, l’ordre, la laïcité… (d’autant que je me demande comment certains de ces machins sont arrivés à droite… ce qui est un peu la preuve que l’on doit gouverner sans LFI).

 


Il reste que l’on peut dépasser le cadre du « gouvernement technique » même si les principaux ministres ne doivent pas être des figures emblématiques de certaines orientations politiques mais il faut que nos élus s’engagent à ne pas entamer de « grandes réformes » qui ne feraient pas l’objet d’un consensus préalable.

On n’est pas obligés de toute faire au cours de la législature, avant qu’une vraie majorité se dessine. C’était le sens de mon récent billet au sujet de l’alternance : autant ne pas faire de modifications qui seraient remises en cause par le gouvernement suivant.

Il faut avancer.

Il peut par ailleurs y avoir des contreparties en dehors du projet, voire indépendamment, comme l’élection de Courson à l’Hôtel de Lassay ou l'interdiction des vestes vertes…

 

Et je suis optimiste (pas sur le fait que ça va se faire… sur le fait que cela soit possible).

16 juillet 2024

Pour Tubiana sans LFI !

 


Le feuilleton tragicomique de la nomination d’un premier ministre et notamment du choix d’un candidat par les membres du Nouveau Front Populaire se poursuit. La dernière séquence me plait bien mais… mon billet pourrait rapidement devenir obsolète, ne serait-ce parce qu’il semblerait qu’Emmanuel Macron soit décidé à désigner son PM dès ce matin.

Rappelons que le PCF avait proposé le PCF avait proposé une personne qui a été immédiatement acceptée par LFI et « plus ou moins » par EELV mais refusée par le PS. La personne, en revanche, a décliné. Je me réjouis de ce retrait : je ne vois pas comment les autres partis, qui sont toujours prêts à déclencher des motions de censure, pourraient accepter une chef de gouvernement issue des cocos.

La plupart des partis de droite et du centre ont en effet annoncer « refuser » un gouvernement NFP. Veulent-ils parler uniquement de LFI ou de LFI et des cocos ? Je suppose qu’ils se rendraient ridicules en étant trop intransigeant.

 

Hier, le PS a proposé Laurence Tubiana, que je ne connais pas. C’est une proche de Lionel Jospin (je vous laisse googliser son CV). C’est l’ancienne ambassadrice pour les négociations de la COP21. EELV et le PS ont accepté cette proposition mais LFI a refusé.

Ils ont encore complètement échoué au niveau de la stratégie : ils étaient restés sur un épisode où c’est le PS qui refusait leur candidature et, par ce refus, LFI vient de récupérer le rôle du méchant qui va faire échouer la gauche. Quand ça ne veut pas, ça ne veut pas.

On sent le NFP à la limite de la rupture… D’autant que les « frondeurs de LFI » ont réussi à se caser ailleurs et que Mme Chirikou a encore raconté des conneries (au sujet du retour du Hollandisme) en donnant ainsi l’occasion de se faire taper dessus.

 

Fabien Roussel a déclaré : « les écologistes, les socialistes et les communistes sont d'accord pour proposer une candidature issue de la société civile. »Nous avons enfin des gens intelligents qui ont compris une des conditions pour ce futur gouvernement tienne un peu : ne pas être incompatible avec les exigences des autres partis.

En outre, les trois « vieux partis » montrent ainsi qu’ils sont capables de gouverner alors que les étapes précédentes avaient plutôt prouvé le contraire. En outre, Madame Tubiana semble « compatible » avec Emmanuel Macron. Il pourrait très bien accepter. Tout y est : le premier ministre serait proposé par les partis majoritaires, il serait issu de la fameuse « société civile » et nous serions proche d’avoir un gouvernement technique qui semble désiré par beaucoup (et qui n’est pas totalement ridicule, au point où nous en sommes…). Et Madame Tubiana a signé une tribune appelant à faire un gouvernement avec le centre.

Tout y est.

 

Les insoumis critiquent le choix d’un premier ministre compatible avec Emmanuel Macron. S’ils pensent réellement que les deux têtes de l’Etat doivent se foutre sur la gueule. Un deux a parlé que ce serait une trahison des engagements pris par les électeurs… Il faut quand même lui rappeler qu’on n’a pas la majorité et que les électeurs attendent maintenant que l’on sorte de ce merdier.

Aurélien Taché atteint les sommet du ridicule en disant : « Lorsque nous avons créé le groupe écologiste lors de la mandature 2017-2022, j’ai rencontré Laurence Tubiana à plusieurs reprises. Son objectif était, avec plusieurs personnalités de la société civile, d’infléchir la politique d’Emmanuel Macron à gauche. » Ce genre de zozo pourrait quand même se mettre dans le crane c’est le rêve de beaucoup d’électeurs de Macon en 2017 : le pousser sur sa gauche…

 

Toujours est-il que l’hypothèse Tubiana me plait bien. Et elle est bien coiffée.

 

 

14 juillet 2024

On retient quoi des alternances ?



1981, 1986, 1988, 1993, 1997, 2002, 2012… Nous avons connu sept alternances au gouvernement depuis… Depuis quand, au fait ? Le début de la Cinquième, ma naissance, les événements de mai 68, le début de la crise économique entamée par les chocs pétroliers… ? On pourrait débattre du pourquoi mais ça ne m’intéresse pas, à ce stade et les réponses risquent d’être assez tartiflettes…

Revenons au début du siècle, soit vingt ans après le commencement de la série. Il y a eu deux événements. Tout d’abord, la montée assez progressive de l’extrême droite a fait qu’elle est arrivée au second tour mais c’est un peu anecdotique : la gauche avait battu des records de divisions. Ensuite, il y a eu la fusion de l’UDF et du RPR dans l’UMP ce qui fait que le centre a doucement pris son envol jusqu’à 2017, où son nouveau chef a réussi à réunir une partir de la gauche, le centre et une section de la droite et à arriver au pouvoir (on va évidemment voir des types de droite déclarer que le centre a toujours été à gauche et des types de gauche prétendre que le centre a toujours été à droite mais il vaut mieux en rire ; la vérité est bien que le parti qui se prétendait centriste était réellement à droite avant 2002).

Depuis 2012, les conglomérats politiques qui faisaient cette alternance, la gauche « socialiste » et ses alliés et la droite traditionnelle sont parties en couilles. Cela a peut-être commencé par la droite, avec la fusion de ses deux composants dont je parlais et qui a amené à la victoire de 2007 avant une chute longue, accentuée dans la période après 2012. Elle n’a jamais su se redresser.  Pour la gauche, quand on y au chœur, c’est plus compliqué à analyser. Disons que, au cours de la dernière période de gouvernement, elle s’est divisée et la partie la plus à gauche s’est rapproché d’une nouvelle formation politique, devenue LFI, porteuses d’espoirs (grotesques) de victoire à gauche. Le reste de la gauche a préféré se rapprocher du centre.

Et nous sommes quelques abrutis à être restés comme des cons.

 


Nous sommes maintenant à un tournant. En 2017, un vrai centre a gagné (un militant politique continuera à dire que c’est le camp opposé). Il a fini par mener une politique franchement à droite ou, du moins, assez proche de ce que ferait l’ancienne UMP pour la plupart des sujets en rapport avec l’économie. En 2022, l’élection législative n’a pas réussi à donner une majorité claire un camp. Celui du centre était largement en tête et a pu former un gouvernement. Une élection de « mi-mandat », les européennes de 2024, ont montré qu’il n’avait plus du tout la majorité et le président, issu de ce camp (dont il est d’ailleurs plus ou moins le créateur) a fait la dissolution.

Les élections n’ont pas su donner une majorité claire, trois formations faisant presque jeu égal dans notre ancien système bipartite, aucun ne pouvant prétendre à une majorité suffisante pour former un gouvernement.

 

A l’heure où je vous parle, Pogacar a réussi à foutre 1 minute dans la vue à Vindegaard, son second et précédent vainqueur du tour dans une étape avec une arrivée au sommet, le tour semble joué, vu que l’écart se monte maintenant à 3 minutes au général.

La constitution du nouveau gouvernement n’est plus dans les premiers sujets de Google News. Il arrive cinquième. On pense qu’Emmanuel Macron a trois solutions. La première est de nommer une personnalité consensuelle, comme Bernard Cazeneuve ou Michel Barnier, voire les deux en les priant de travailler de concert. La deuxième est qu’il nomme quelqu’un issu « de la société civile », genre le Président de la Banque de France, François Villeroy de Galhau, en association avec un illustre retraité, François Molins. J’ai oublié la troisième alors que je n’ai pas encore commencé à picoler.

 


Au centre et à ce qui reste de la droite (hors l’extrême), ils font un peu n’importe quoi et se contentent de dire qu’ils veulent un gouvernement sans le Nouveau Front Populaire et le Front National. Ils sont très drôles à revendiquer une majorité minoritaire. Ils ont complètement vrillé et sont sortis du champ républicain en ne cessant de faire du chantage sur le thème « nous censurerons tout gouvernement ne correspondant pas à nos exigences », comme si les autres pingouins ne pouvaient pas faire la même chose.

A gauche, le PCF a proposé de mettre en avant Huguette Bello ce que j’ai trouvé saugrenu. LFI a accepté cette proposition sentant bien qu’un candidat issu de ses rangs ne pourrait être toléré. Les écolos ont suivi avant de se rétracter mais je n’arrive pas à suivre. Le PS n’arrive pas à faire de proposition mais a réussi, avec raison, à refuser Bello qui a par ailleurs refusé la proposition. Les écolos fustigent maintenant la position du PS qui ne veut pas de la personne que les écolos ont refusé de soutenir.

Admettez qu’il y a de quoi rire.

 


Pour une fois, je suis assez d’accord avec Olivier Faure. Il a en effet dit que « il n’est pas anormal que dans une situation aussi particulière (…) le NFP prenne le temps de discuter de celui ou celle qui aura à conduire la vie politique de la nation dans les prochaines années. Le fait de prendre quelques jours est tout sauf un drame » puis, surtout : « L’idée d’un vote n’a pas la faveur des groupes parlementaires. Il faut construire un consensus, ça prend du temps ». Il a quand même dit des conneries ensuite, à propos des censures promises par le centre et la droite : « Que censureront-ils ? L’abrogation d’une réforme des retraites que 80 % des Français ont rejetée ? La proposition de mettre fin aux déserts médicaux ? De taxer les superprofits qui s’envolent pour financer la transition écologique ? De mettre en place une police de proximité ? »

On ne désigne par un premier ministre par le vote d’un regroupement de partis politiques et on ne décide pas de ce que doivent faire les autres partis sur la base du sondage. Mais on peut effectivement se foutre de la gueule de centristes qui vont se couler s’ils torpillent toutes les propositions d’un gouvernement.

Mais le consensus doit être global.

 


Mais je parlais « des alternances » et des mutations de la vie politique en France. Le bipartisme est mort. Il faut en tirer des conclusions. Je me fous, par exemple, qu’un gouvernement de gauche arrive au pouvoir s’il doit subir des votes de censure puis disparaitre à l’issue d’une nouvelle dissolution dans 14 mois ou des nouvelles élections nationales, dans trois ans.

Je parlais un peu d’histoire, avec ces alternances, la Cinquième et tout ça. Reprenons un peu. Quelles sont les grandes époques de progrès pour le peuple mises en avant par les militants de gauche. Il y a la Révolution française, le vrai Front Populaire et mai 68. Le premier a fini par la terreur puis par les guerres napoléoniennes. Le second par Vichy. Le troisième par le retour d’une droite dure puis par les chocs pétroliers aboutissant à une crise économique dont nous n’arrivons pas à sortir.

Je ne fais pas de relation de cause à effet, évidemment ! De même que je n’aime pas les débats sur les motifs des alternances d’autant que les victoires de la gauche sous la cinquième ont surtout été par « la volonté populaire » d’écarter les guignols de droite au pouvoir alors que les Français sont majoritairement de droite même si la gauche prétend le contraire mais uniquement quand elle dit représenter le peuple. 

Celui qui vote d’ailleurs à l’extrême droite…  

Je constate : toute période a une fin. Et pour éviter la victoire du RN en 2027, le mieux est tout de même de montrer que les autres partis peuvent efficacement gouverner le pays, pour les besoins du peuple sans se livrer à une bagarre devant un stand de poissonnier.

 

Continuez donc à chercher le consensus.

A part ça, je suppose qu’il y a eu, aujourd’hui, le défilé du 14 juillet. Il y a eu une tentative d’attentat contre Trump ce qui pourrait très bien lui tracer le chemin de la victoire.

Et Alcazar a largement dominé Djokovic en finale de Wimbledon. Il y a tout de même des gugusses, qui furent certes brillant, qui devraient penser à prendre leurs retraites…

Compte tenu des photos que j'ai choisi de mettre pour illustrer ce billet, en songeant à l'alternance, je me demande s'il ne faudrait pas trouver une gonzesse. Pas pour battre Alcazar ou Pogacar, hein !