28 novembre 2023

Coup de tabac sur la clope !

 


Le gouvernement a annoncé un volet de mesures contre le tabagisme, comme une nouvelle augmentation des tarifs ou l’interdiction de fumer dans d’autres lieux publics. On peut se réjouir de certaines. L’interdiction de la clope dans les bistros et restaurants en 2008, au fond, a permis d’éviter des puanteurs pendant les repas.

Cela étant, les chiffres d’évolution du tabagisme en France sont disponibles dans Google et nos neuneus gouvernementaux devraient apprendre à faire des recherches. Voir la courbe en illustration (et sa source). Depuis cinquante ans, la consommation de tabac a bien diminué (passant de 42% à 32% de la population présentée) même si elle a légèrement augmenté chez les femmes. Par contre, c’est assez rigolo : la baisse a stoppé au lendemain de la loi Evin. Cela revient à dire que toutes les mesures prises depuis environ trente ans n’ont eu aucun impact.

Cela ne veut pas dire que les mesures sont mauvaises (on ne se portera pas plus mal si on ne trouve pas de mégots dans les plages ou si des crétins ne peuvent fumer dans des endroits « inflammables ») mais qu’on arrête de nous faire croire que ces mesures sont liées à la santé de nos braves concitoyens…

 


Fatalement, les consommateurs vont dire qu’ils font tout pour récupérer de l’oseille mais je ne crois même pas que cela soit le cas.

Ce qu’il y a de sûr, c’est que les limitations dans certains lieux n’ont eu aucun impact global et les mesures d’accompagnement sont peut-être plus onéreuses que l’augmentation des recettes de l’Etat. En outre, qui va vérifier les différentes restrictions ? Vous faites du camping sauvage, en forêt, personne ne va venir vérifier si vous fumez une clope derrière un talus…

 

Comme à peu près tous les débatteurs, je n’ai aucune idée d’où en est la recherche « scientifique » sur ce qui pourrait diminuer le tabac. Mais, comme eux, j’ai un avis.

Les mesures liées au prix ont sûrement un impact chez les jeunes mais elle sont sûrement pénalisante chez les plus démunis qui ne vont pas restreindre aussi facilement que ça leur consommation et vont privilégier d’autres baisses de dépenses. Dans mon quartier, l’achat de cigarettes de contrebande auprès de vendeurs à la sauvette est très facile et permet de faire une économie de plus 50% ! Même si les clopes en question sont dégueulasses, ça donne à réfléchir. Nos vaillants policiers municipaux leur font la chasse mais je ne suis pas persuadé que cela rentre bien dans leurs missions prioritaires, du moins pour celle qui me font penser que mes impôts sont utiles… En plus, ces pauvres vendeurs ne font que chercher une source de revenus pour vivre, sont sans doute, sous la coupe de quelques exploiteurs professionnels et n’ont pas mérité de passer quelques heures de ci de là dans des postes de police.

 


Mon avis sur le tabac est forgé par mon expérience personnelle. J’avais arrêté de fumer brutalement à l’occasion d’une hospitalisation pour un problème de poumons. Je n’avais plus du tout envie de fumer. Cela a duré onze mois puis j’ai repris une cigarette, lors d’une soirée, comme le font la plupart des abrutis et, au bout de quelques semaines, le vice était repris malgré quelques précautions. Par exemple, au début, je n’achetais jamais de cigarettes et en taxait aux copains (tout en les remboursant périodiquement). Plus tard, j’achetais des paquets et les laissais dans les bistros pour les « continuer » lors de mes visites suivantes, puis j’ai gardé les paquets avec moi…

Mon oncologue m’avait prescrit des patchs, ensuite. Ces machins sont drôlement efficaces : quand vous ne pouvez pas fumer (pendant les heures de transport, les réunions de boulot…), vous n’avez plus du tout envie. C’est magique ! Par contre, à d’autres moments, vous ne pouvez pas vous en empêcher, comme en terrasse de bistro, en attendant le train… Finalement, rien ne m’empêchait de fumer chez moi et le télétravail a été dévastateur. Prenez une journée comme aujourd’hui : j’ai fumé deux ou trois cigarettes au réveil puis j’ai mis mes patchs, j’ai foncé dans le métro, j’ai bossé, j’ai déjeuner, je suis allé faire des courses et j’ai fini par en allumer une à 13h45 (soit six heures après la précédente) en attendant le début une réunion.

L’oncologue m’avait aussi prescrit des gommes à la nicotine. Je ne pouvais pas blairer ces machins. Ils ne remplacent pas du tout ce qu’on appelle « le geste » (l’espèce de réflexe qui vous pousse à fumer alors que vous n’êtes pas en manque de nicotine). Ils sont des désagréables (même pour des détails, ils sont horripilants. Par exemple, les gommes sortent de leurs plaquettes dans vos poches et se collent à tout ce que vous y avez…).

J’avais demandé au toubib en question si je pouvais prendre des « vaporettes ». Il me l’avait fortement déconseillé. Un an après, il avait changé d’avis (la science…) et me disait de le faire. Par contre, des gens me prétendaient, exemples à l’appui, que l’on risquait des overdoses de nicotines. Mon pneumologue m’a alors affirmé que c’était faux. J’étais bien décidé à en acheter (et je vais sans doute le faire) mais un copain à moi qui avait arrêté de fumer avec ces machins a recommencé le lendemain. Donc, je ne sais pas.

Pour en terminer avec mon expérience personnelle, ma consommation de tabac avait largement augmenté avec le télétravail ou, plus précisément du confinement. Elle a ensuite été arrêtée du jour au lendemain, disais-je, et a repris au bout d’un an progressivement pour rejoindre la moitié de ce que je fumais avant mon arrêt, au bout de quelques semaines et est maintenant très variable, sans trop de logique. Je fume beaucoup plus chez moi par rapport à avant mais beaucoup moins au bistro et plus jamais en marchant. Comprenne qui peut…

 


Si je raconte tout cela, c’est pour essayer de décrire la difficulté du phénomène et, franchement, je me demande si l’espèce de ministre qui a annoncé les mesures s’est posé les moindres questions ou a étudié de vraies études scientifiques, de celles qui ne sont pas faites par des militants antitabac…

Mais il a fait des annonces. Elles ne feront même pas parler, tant les gens sont habitués à subir les méfaits des fanatiques de la santé publique.


On a vraiment l'air ridicule, quand on vapote, ou c'est le produit de mon imagination ?

22 novembre 2023

Meurice est patapon

 


La vanne de Guillaume Meurice, sur France Inter, au sujet de Netanyahou était foireuse et j’avais dit que c’était de la démence (mais dans un billet ne portant pas que sur cette affaire dont je n’ai que faire). Cette andouille a bien le droit de raconter des bêtises, il est payé pour. Sa cheffesse a aussi le droit de l’enguirlander soit si les propos sont ouvertement illégaux soit s’ils nuisent à l’image de la station.

A la limite, cela ne nous concerne pas (et ne me concerne pas même je suis un peu fatigué des humoristes engagés de cette radio payée par nos impôts).

Rappelons que le lascar avait qualifié le premier ministre israélien de « nazi sans prépuce ». C’est évidemment insultant et je ne trouve pas cela drôle du tout. Somme toute, les nazis sont ces abrutis qui avaient voulu exterminer le peuple juif et le parallèle n’est pas heureux, sans compter que la circoncision n’est pas une spécificité du judaïsme…

 

Dans ma grande sagesse, je vais faire un aparté. Je suis tombé, cette nuit, sur une vidéo très récente de Méluche dans laquelle il raconte encore n’importe quoi, comme s’il s’en foutait de conserver encore un peu de crédibilité. Et la tactique est toujours la même : taper sur Israël et tous ses soutiens à l’international pour soutenir les Palestiniens tout en démontrant que seul lui sait ce qu’il y a faire, comme si la France pouvait réellement avoir un rôle à jouer.

C’est dans un billet appelant à relativiser que j’avais critiqué Meurice.

 


Toujours est-il que des gens ont porté plainte contre ce dernier et ils en ont bien le droit et qu’il a été convoqué par la police pour une vanne nulle à la radio.

C’est trop. Surtout que je ne vois pas trop ce qu’il peut bien raconter à la maréchaussée et je me demande si nos braves agents n’ont vraiment que cela à foutre.

On a quand même un sérieux problème d’Etat de droit et de respect de la liberté d'expression. Désolé de dire.

 

Guillaume Meurice a tout mon soutien ce qui lui fera une belle jambe.

 

Vous trouverez la définition de patapon ici et du côté chez Swann mais mon titre de veut pas dire grand-chose. C’est simplement un hommage à un vrai humoriste qui doit se retourner dans sa tombe, presque hui ans après sa mort.

18 novembre 2023

Gauche muselée ?

 


Catherine est une de mes copines blogueuses et publie régulièrement ses propres « dessins de presse ». Elle disait, il y atrois semaines : « Il est très difficile pour moi de dessiner en ce moment, submergée que je suis par la brutalité de l’info. Ne m’en veuillez pas trop. » J’ai un peu la même sensation depuis les attaques terroristes d’Israël par le Hamas, le sept octobre. D’ailleurs, j’ai été peu prolixe (à mon échelle…) depuis avec seulement sept billets politiques depuis (heureusement que j’ai pu bavasser au sujet des réseaux sociaux).

Au lendemain de la manifestation contre l’antisémitisme, j’ai failli faire un billet sur le thème : « Mélenchon a raison, la manif est un échec mais il oublie qu’il en est responsable. » J’ai abandonné quand j’ai vu un pote, éminent membre du Printemps Républicain, écrire dans les réseaux sociaux qu’il fallait être antisémite pour dire que la manifestation est un échec. On frise le délire complet !

 


Penser que ne voir que 200000 personnes descendre dans la rue pour défendre la République et lutter contre l’antisémitisme n’est pas satisfaisant serait susceptible d’antisémitisme. Je voulais pourtant expliquer pourquoi, à mon sens, ce que j’avais prévu est arrivé. Ce n’était pas aux présidents des chambres d’organiser cela et ils auraient dû refiler la main aux chefs de partis. Ils ont réussi à en faire une tribune pour le rachat du Rassemblement National et la gauche radicale est tombée dans le panneau en disant « on ne manifeste pas avec le RN ».

Elle aurait pourtant dû être là et crier qu’elle ne laissera pas la laïcité et la République aux mains des extrémistes de droite.

Un des responsables de mon désarroi est un ancien président du Printemps Républicain qui a déclaré qu’il préfèrerait voter pour Marine Le Pen que pour Jean-Luc Mélenchon à des élections (et qui a laissé courir la rumeur qu’il pourrait rejoindre le RN). Il faut arrêter de déconner.

 


En début de semaine, on commémorait les attentats dits « du Bataclan » de novembre 2015. Une de mes relations Facebook a dit dans ce réseau, à propos de la proposition de l’époque, par François Hollande, de déchoir de leur nationalité française les binationaux à l’origine d’attaques contre la France : « Je me souviens de beaucoup de monde qui, à gauche, avaient commencé par dire que c’était une bonne idée. Avant pour la plupart de revenir à la raison quelques jours après heureusement, mais pas tou•tes… Comme quoi sous l’émotion on perd facilement ses repères. » (il a fait une faute à « tou•tes » qu’il aurait dû écrire « tou•te•s » ; peu importe, dans le fond, mais les gauchistes en peau de fesses m’énervent).

Je passe le fait que je ne sais pas en quoi ça serait une mauvaise idée de virer un type qui attaque la France et surtout en quoi ça ne serait pas de gauche. Il n’empêche que François Hollande avait fait une tentative pour trouver une forme d’unité nationale et que la gauche lui est tombée dessus.

La gauche est au plus mal depuis. On me répondra sans doute que c’est de sa faute mais il n’est plus aux affaires depuis six ans et ne peut pas être tenu pour responsable de la connerie actuelle.

 


La gauche a déconné depuis. Mélenchon délire depuis quelques mois (la dernière présidentielle et la fondation de la Nupes ?) et est parti en sucette à partir du 7 octobre.

Il faut que cela cesse. Et que, accessoirement, on arrête de me donner tort. Outre le fait que des nupéssiens de la première heure, y compris au sein de LFI, commencent à déserter, comme s’ils n’avaient pas pu ouvrir les yeux avant, ça fait assez longtemps que je dénonce toutes ces conneries, ces postures de gauche au nom de valeurs qui n’ont rien à foutre dans la semoule.

 

Récemment, je suis tombé sur une vidéo d’une des humoristes de France Inter à chier qui chantait une chanson officiellement drôle (putain, c’est le service public, quoi !), pour se moquer des réacs qui disaient « on ne peut plus rien dire ».

Pendant des années, j’ai critiqué des merdouillages gauchisants en me faisant critiquer. Et là, on ne peut pas dire qu’une manifestation est un échec. Merdalors.

12 novembre 2023

Le texte dans Facebook et son ridicule pour les nuls

 


Il y a quelques jours, les utilisateurs de Facebook se sont vu proposer le passage à une version payante de Facebook ce qui leur permettrait d’éviter la publicité. L’encart était assez mal fait et loin d’être aussi clair que ma phrase d’introduction. Je vais même la reprendre  « option 1, vous prenez l’abonnement et vous n’avez pas de publicité, option 2, on ne change rien ». Il s’agit de toute évidence d’une sorte de subterfuge de la part de Facebook, pas tant pour inciter les gens à payer, mais pour respecter les textes européens.

En d’autres termes, « soit vous payez soit vous nous autorisez à exploiter vos données pour vous présenter de la publicité orientée en fonction des activités que vous avez avec nos réseaux. »

 

Les utilisateurs n’ont rien compris et ils se sont mis à recopier sur leur mur un texte (qui circule pourtant depuis plus de dix) expliquant qu’ils interdisent « par la présente » à Facebook d’utiliser leurs données personnelles. C’était franchement ridicule, pour au moins trois raisons, mais, plein de mansuétude, je les comprends…

Ce texte était : « Je ne donne pas à Facebook ou toute entité associée à Facebook la permission d'utiliser mes images, informations ou publications, messages, à la fois le passé et le futur. Avec cette déclaration, j'avise facebook qu'il est strictement interdit de divulguer, copier, distribuer, ou prendre toute autre action contre moi sur la base de ce profil et / ou de son contenu. Le contenu de ce profil est privé et des informations confidentielles. La violation de la vie privée peut être punie par la loi (UCC 1-308-1 1 308-103 et le statut de Rome). » Il y a eu plusieurs variantes (dont une un peu louche qui parlait de Facebook comme d’une entité publique, ce qui ne veut rien dire)…

 


La première raison est que ceci ne peut évidemment pas être efficace ou donner des interdictions à Facebook vu que Facebook n’a rien signé. C’est complètement grotesque d’autant que le statut de Rome porte sur le traité mettant en place le tribunal pénal international. Il n’y a strictement aucune valeur juridique dans ces quelques mots. C’est tellement évident que l’on peut se demander comment tant de crédibilité a pu voir le jour… L’effet de meute est terrible. Il n’empêche que le gentil internaute dans son salon pourrait se demander comment il peut se croire plus fort, juridiquement, que les armées de Facebook.

La deuxième est que le « contrat » qui régit vos relations avec Facebook est sous la forme des conditions générales d’utilisation, ces fameuses CGU, que la moitié des Français prétendent avoir lu de bout en bout (ce qui est aussi ridicule). Les changements sont à l’initiative de Facebook qui vous demandent périodiquement de valider des évolutions et vous n’avez pas le choix (on imagine les centaines de millions d’utilisateurs vouloir imposer leurs conditions à cette multinationale…).

La troisième est une mécompréhension de ce que veux être les données privées, souvent confondues avec les données personnelles (elles bien régies par les textes européens, la fameuse RGPD).

 


Cela mérite un zoom un peu plus précis. Les données personnelles sont celles que vous transmettez à des organismes divers, par quelque méthode que ce soit, oralement, par mail, par saisie d’un formulaire… et qui, pour des raisons pratiques, doivent être stockées dans des fichiers informatiques. Par exemple, votre fils est inscrit à une association d’éducation sexuelle mais néanmoins populaire. Vous donnez à l’animateur votre numéro de téléphone et votre adresse mail. Il va les communiquer au secrétaire ou au trésorier qui va les saisir, par commodité et par exemple, dans un fichier Excel. Ce sont des données personnelles. Le type qui les gère doit les protéger et vous donner un droit de regard, de modification… Tout cela n’est pas simple mais je suis sûr qu’il y a, parmi les types qui ont diffusé le texte dans Facebook, des andouilles qui sont secrétaires ou trésoriers d’une association, d’un CE… et qui ont un fichier des membres dans leur disque dur qui n’a pas été protégé par un mot de passe…

Ils sont hors la loi. Et je peux vous dire qu’il y a beaucoup d’entités (associations, entreprises,…) hors la loi. Vous pensez réellement que le trésorier de votre CSE qui a besoin de données personnelles sur vous, comme le nombre d’enfants, les stocke dans un espace vraiment sécurisé ?

 

Les « données privées », ça ne veut pas dire grand-chose. Vous prenez une photo de vos enfants avec votre smartphone, c’est une donnée privée, sans doute. Il n’empêche que votre smartphone peut être volé.

Par contre, si vous la diffusez sur les réseaux sociaux, vous ne pouvez pas la considérer comme une donnée privée. Ou alors, franchement, vous avez des problèmes d’interconnexion des neurones. Les gens font de drôles de confusion. Par exemple, l’autre jour, j’ai fait un billet où j’ai raconté une de mes cuites. Certains pourraient se dire que j’ai fait une erreur vu que c’est personnel ou intime mais j’ai fait le choix d’en rire et d’en assumer les risques (assez faibles : ma mère ne risque plus de m’engueuler). D’autres lascars vont mettre un texte dans Facebook pour dire qu’ils sont en vacances à Niort pour deux semaines, dans la famille. Vous vous direz qu’on peut le dire vu que tout le monde s’en fout (mais si tout le monde s’en fout, pourquoi le dire ?). Or ce texte pourra être interprété par des malveillants : les occupants de la maison sont partis, vous pouvez venir la cambrioler.

Portant ma cuite dans un réseau social, j’en ai fait une information « qui n’est plus privée » et basta. Quand vous diffusez quelque chose, ce n’est plus privé, quel que soit le niveau de sécurisation de votre compte. Vous avez un compte Twitter dit « privé ». N’importe qui y étant abonné peut en faire des copies d’écran et l’exposer au grand public. C’est contraire aux règles de bienséance mais si vous portez plainte, le tribunal se foutra de votre gueule et vous réclamera une tournée générale en guise de frais de justice.

 


Il faut bien vous mettre dans le crâne que si vous diffusez quelque chose dans un réseau social, la chose ne peut plus être considérée comme privée. Point barre. Arrêtez donc de jouer aux juristes en herbe, c’est presque une question de principe. C’est même totalement une question de principe si l’on considère que l’on diffuse quelque chose dans ce qu’on appelle « un réseau social » : c’est bien naturel que cela ne soit pas privé.

Dans la suite logique, on pourrait parler de ce qu’on appelle le droit à l’image. J’ai parfaitement le droit de vous prendre en photo et de vous diffuser sur le net. Point barre. Ce que je n’ai pas le droit, je crois, c’est de mettre une photo de vous avec votre nom ou des éléments qui pourraient permettre à des malotrus de vous nuire. Tout le reste n’est que bon sens : on ne diffusera pas des photos des gamins des autres parce qu’on ne sait pas si quelques pédophiles pourraient envisager… On ne diffusera pas une photo d’un type en terrasse d’un bistro (je le fais, nananère) parce quelqu’un qui vous connait pourrait détecter une présence inappropriée et, surtout, que cela pourrait nuire au bistro.

Il faut tout peser. Par exemple, dans mon billet au sujet de ma récente cuite, je n’ai pas indiqué le nom de mon compère car une recherche Google pourrait lui être néfaste. Par contre, j’ai indiqué son nom dans Facebook, il peut lui-même enlever « l’identification » et que je sais que, compte tenu de son âge, de ses publications habituelles, de son style de vie, ce genre de connerie ne peut pas lui nuire.

 


Je crois que vous êtes assez grand pour juger de ce qu’il faut faire mais encore faut-il que vous preniez en compte les bons arguments… Vous avez diffusé un texte d’avertissement à Facebook : en fait, c’est très personnel, cela montre votre crédulité.

Qu’allez-vous penser que Facebook fasse des données ? Vous croyez vraiment qu’il les utilise parce qu’il s’intéresse à vous ? Mais que fait untel ? Non, ils étudient les vidéos que vous regardez le plus souvent pour vous en présentez des équivalentes ou déterminent sur quelles publicités vous avez cliqué pour vous proposer des services ou produits similaires.

 

C’est tout et il n’y a pas de quoi en chier une pendule. Même si mon hébergeur (google, en l’occurrence) pourrait en conclure que je suis un être grossier pour me catégoriser dans le groupe des gros cons.

11 novembre 2023

Contre les contre des contre les juifs


 

Je ne vais pas aller manifester contre l’antisémitisme. Ce n’est pas parce que je risquerais d’y croiser des juifs (pour reprendre une plaisanterie en vogue même si, avec toutes ses âneries, il est désolant de devoir préciser quand on plaisante). Ce n’est pas non plus parce que les manifestations sont organisées à l’heure de l’apéro ou de la sieste. Quoi que.

C’est un peu parce que je suis fatigué par les manifestations des braves gens du camp du bien qui vont réellement penser que l’hostilité à l’égard des juifs – en l’occurrence – va diminuer suite une petite marche un dimanche de novembre, marche par ailleurs à côté d’un type de bonne foi qui aime bien lutter contre les discriminations sans se rappeler qu’il est lui-même persuadé que la finance mondiale est aux mains des juifs ce qu’il ne manque pas de démontrer à l’occasion.

 

Je suis le peuple voisin...

Chacun est en proie avec ses propres démons, au fond. Figurez-vous, doudou, que j’habite à un étage d’un immeuble, ce qui n’a rien d’originale. Mon appartement est dans un couloir où il y en a deux, d’appartements. J’habite là depuis trente ans (moins trois mois, soyons précis) et mes voisins y étaient déjà (mais l’exigence de sérieux m’oblige à mentionner qu’ils sont partis pendant deux ans suite à une opportunité professionnel de monsieur). Je les vois très souvent, notamment parce que la porte de leur gourbi, au bout du couloir, reste très souvent grande ouverte car, comme moi, toutes les fenêtres sont plein sud et il est très difficile d’avoir de l’air.

J’ai même croisé plusieurs fois madame dans des tenues assez légères, elle en « nuisette » et moi en caleçon car nous avons le plaisir de partager le même vide ordures.

Toujours est-il que quelques années après notre première rencontre, j’ai vu leur fils portant la kippa et j’en ai tiré quelques conclusions notamment celle de l’appartenance à une religion. Figurez-vous zaussi que je ne connais pas le patronyme de ces braves gens, contrairement à celui des autres vieux habitants de l’immeuble. Ils connaissent le mien vu qu’il est inscrit sur la sonnette devant laquelle ils passent souvent alors que je n’ai aucune raison d’aller au bout du couloir. Ils sont charmants ! Quand ils ont su que j’étais malade, ils se sont immédiatement mis à ma disposition pour les services que je pouvais imaginer… Je ne leur ai évidemment rien demandé (et je me suis dit que les juifs aimaient aussi le téléphone arabe, je n’ai pas diffusé un communiqué avec mon état de santé ; les gens parlent entre eux, c’est abominable).

En moi-même, je les appelle « mes voisins juifs » (j’avais d’ailleurs déjà raconté l’histoire de la kippa et de la nuisette dans un de mes blogs). C’est mal, je sais, mais, pour moi, un juif est plutôt le membre de la famille normale d’à côté et pas un type au nez crochu qui dirige des banques…

Etudiez donc vos propres relations. Vous irez manifester après.

 


Et vous le ferez en vous disant que c’est nécessaire pour empêcher les autres d’avoir de mauvaises pensées ce qui est, tout au mieux, ridicule et prétentieux.

J’avais un de mes camarades de comptoir (que vous connaissez de pseudonyme si vous lisiez mon blog il y a quelques années) qui était réellement antisémite ce qu’il niait, évidemment, en se prétendant, comme tous les abrutis, simplement antisioniste, en étant persuadé que cela voulait simplement dire qu’il était hostile à la colonisation par Israël. Nous en discutions très souvent. C’était un type de gauche membre d’une minorité visible (sauf dans les tunnels) et opposait très souvent le communautarisme de ses congénères à celui des juifs, me citant par exemple les nombreux quartiers juifs de Paris, les nombreuses écoles réservées aux juifs et j’en passe. Je les cherche toujours.

J’ai un peu arrêté de lutter contre l’antisémitisme le jour où il a arrêté de boire, pour tout vous dire. La tempérance, c’est mal, aussi.

 


Il y a beaucoup de débat sur la nécessité ou non de participer aux manifestations dans la presse et les réseaux sociopathes et c’est essentiellement le ridicule de tout ça qui me pousse à tourner le dos à toutes ces affaires.

Nous avons, par exemple, le refus parfaitement normal d’LFI de participer à cette mascarade avec le Rassemblement National qui tente de faire oublier d’où il vient. Comme s’il n’y avait plus d’antisémites dans l’extrême droite française, de nos jours. On ne va pas rappeler les propos qui ont valu des condamnations au père, Durafour crématoire, une autre fournée, le détail de l’histoire… On peut rappeler, comme le faisait mon confrère Sarkofrance, de la fille, il y a une douzaine d’années qui participait à des « bals » organisés par des nazis en peau de fesses.

D’un autre côté, on ne peut pas oublier que ces pitres de La France Insoumise avaient fait campagne avec Corbyn ou avaient reçu Médine à leurs festivités aoutiennes, deux antisémites presque revendiqués. Médine avait aussi été reçu à une tribune d’EELV, d’ailleurs, et il avait fait un concert à la fête de l’Huma.

Et Clémentine Autain nous explique que c'est elle la vraie anti antisémites car elle a participer à la commémoration de la nuit de cristal. Pfff. Elle va nous sortir un brevet de bonne lutte ?

 


Les organisateurs de la manifestation ont réussi à ridiculiser la gauche tout en donnant au Rassemblement National la possibilité de parfaire sa virginité.

J’aime autant rester en dehors de tout ça. On est parti pour que les vraies gens de gauche, ceux qui sont réellement hostiles à l’antisémitisme, comme moi, votent pour les types du centre droit pour éviter tous les autres tarés.

Ca suffit.


Alors camarades divers, refusez donc de participer à ce concours de queues (circoncises, comme dirait l'autre) du meilleur représentant du camp du bien.

De toute manière, ils se foutent TOUS de notre gueule.

05 novembre 2023

La gauche et le pogrom commun


 

Il y a encore eu des manifestations en soutien aux Palestiniens. Encore de bons vieux militants bien franchouillards qui prennent le risque de quitter Twitter pour descendre dans la rue… Je veux bien admettre que Benjamin Netanyahu est une belle enflure et que la « riposte » de l’armée israélienne après les attaques terroristes du Hamas du 7 octobre est un peu forte mais je suis mécontent de la réaction de mes amis de gauche.



Par exemple, l’autre jour, Guillaume Meurice a traité Netanyahu de « nazi sans prépuce ». Cela a provoqué une large indignation, indignation qui a indigné mon confrère Sarkofrance qui explique ce ne n’est pas pire qu’un récent dessin de Charlie Hebdo montrant Mathilde Panot comme une truie. Mon dernier billet date un peu mais je crois me rappeler qu’il traitait du relativisme. Et je ne suis pas sûr que l’on peut comparer les cas Meurice et Charlie.

Caricaturer une femme épaisse en truie est de la grossièreté et sans doute de la connerie. Mme Panot peut sans doute porter plainte pour insulte publique ou un truc comme ça. De toute manière, les dessins de la une de Charlie ne sont souvent drôles que parce qu’ils donnent dans l’outrance. Il serait honteux de diffuser ce dessin dans un blog.

Par contre, qualifier le « chef » de l’Etat juif de nazi est de la démence : les nazis sont justement ceux qui ont déporté des millions de juifs pour les exterminer. Je ne sais pas si Guillaume Meurice est un bon humoriste mais c’est assurément un gros con.

On ne peut pas tout comparer.

 

Tenez ! Nos gauchistes en herbe expliquent souvent qu’Israël est un Etat d’apartheid. Une infographie circule bien dans les réseaux sociaux : il y a deux millions de musulmans qui habitent en Israël. Il n’y a pas un seul pays à majorité musulmane avec plus de quelques dizaines ou centaines de juifs.

 


J’ai un peu la flemme, ce matin, alors je vais me contenter de recopier ici une réponse qu’a faite un copain à un de ses commentateurs Facebook : « je crois vraiment que tu n’y es pas.

Ce qui se joue à Gaza c’est la survie d’un modèle de société. Oui la guerre est sale et tue mais au lieu de croire sans lecture critique ce que raconte une grande partie de la gauche en particulier pense à ce qui se joue réellement.

- d’un côté le Hamas et ses lieutenants terroristes qui n’ont aucune espèce d’intérêt pour la population de Gaza qu’il utilise comme chair à canon.

- de l’autre Israël qui joue sa survie face à un ennemi qui a juré sa destruction et qui avant chaque frappe avertit du danger.

La population de Gaza s’est largement installée au sud où il n’y a pas de bombardement.

Enfin ce que fait Israël en ce moment contribue à nous sauver la peau car elle est aux avant-postes de ce qui se joue planétairement.

Tu parles de musulmans, ce n’est pas le sujet. Les musulmans vivent partout dans le monde sans craindre qui que ce soit dans les démocraties.

Par contre, les juifs vivent aussi partout dans le monde et depuis le 7 octobre alors qu’ils auraient du pouvoir compter sur un soutien sans faille ils sont de nouveau les cible d’attaques.

Tous ceux qui ne peuvent pas, dès qu’ils défendent les juifs, s’empêcher de rappeler qu’ils ne sont pas islamophobes ne comprennent rien à ce qui se joue. Pourtant les faits sont là : en ce moment les juifs sont ciblés partout alors qu’ils ont subi un pogrom, des massacres de masse relevant de crimes contre l’humanité.

Les musulmans nulle part dans le monde démocratique ne sont ciblés ni stigmatisés parce que musulmans « complice du Hamas »

Voilà la réalité.

Israël mène une guerre que nous aurions nous mêmes menée si nous avions été attaqués de la sorte. »

 

Je suis las. Mais j'arrive encore à trouver des titres rigolos.