20 juillet 2011

Ces inefficaces politiques de "réinsertion"

Un rapport de la Cour des Comptes souligne l’inefficacité du RMI et du RSA en matière d’insertion sur le marché du travail (pdf). Je vous livre ci-après de larges extraits de l’introduction qui présente bien ce que sont ces machins et de la conclusion qui m’intéresse (vous pouvez lire page 60 les recommandations de la Cour).

Je n’ai pas tout lu (faut pas déconner non plus, 60 pages sans les annexes) mais il ressort que ces machins sont réellement inefficaces. Ces machins sont des usines à gaz : des espèces de contrats où les gugusses s’engagent à essayer de revenir dans la vie active en l’échange de quoi ils touchent un peu de pognon.

Le système est sensé « s’autofinancer » : le pognon dépensé pour « réinsérer » les gens permet de ne plus leur verser d’allocation une fois qu’ils ont trouvé du boulot. Ca part d’un principe honorable mais ça ne fonctionne pas. Au pire, si on arrive à caser des gugusses, d’autres se pointent.

Il faut arrêter de croire qu’on créera du travail en formant les gens et en les mettant de force au travail. Il faut arrêter de croire qu’on créera du travail (à part le leur…) en payant des gugusses à contrôler que d’autres font vraiment des efforts pour retrouver du taf.

Plutôt que de payer des gens à contrôler le chômage, on ferait mieux de les payer à contrôler le travail (et donc renforcer l’inspection du travail pour lutter contre le travail au black – de chômeurs, par exemple – mais aussi toute forme de précarisation abusive, enchaînement de stages, surexploitation de « autoentreneurs », …).

Quelle que soit la compétence des « fonctionnaires » (je mets des guillemets) en charge de faire travailler les gens, ils ont trop de boulot pour eux mais ne peuvent pas en créer pour les autres…

Pour faciliter mon billet, devant vos yeux ébahis, je vais mettre dans le même sac « la gestion des chômeurs » et la « gestion des Rmiste » même si ce sont deux choses bien différentes.

Tout d’abord, il faut bien séparer les missions qui leur sont proposées..

D’une part, il y a ce qui permet de filer du pognon à des gugusses :
-         les chômeurs, qui ont mérité ce pognon parce qu’ils ont cotisé (on appelle ça « l’assurance chômage », ce n’est pas de l’assistanat),
-         les « rmistes » qui ont besoin d’un peu de pognon pour vivre parce qu’on ne peut pas les laisser crever.

D’autre part, il y a ce qui permet à des gens :
-         de retrouver du boulot,
-         de se réinsérer par une démarche particulière s’il y en a besoin,
-         de survivre dans notre monde brutal si la « réinsertion par le travail » (achtung) n’est pas possible.

Il y a, en plus, le supplément financier apporté par le RSA qui permet de réellement toucher plus quand on reprend le travail.

Ce sont bien des fonctions différentes. Nos gouvernements de droite aiment bien dire à leurs électeurs qu’ils vont virer des chômeurs qui ne trouvent pas de travail et qu’il faut les contrôler, créer des usines à gaz ne change rien et ne fait que compliquer la vie des « fonctionnaires ».

Depuis que je suis en âge de m’intéresser à ça, soit depuis les années 80, on nous sort différentes politiques pour permettre de mettre plus de gens au travail. On a eu une période où on ne jurait plus que par la formation, puis le RMI et maintenant le RSA avec différentes périodes intermédiaires.

Seuls deux trucs ont réellement marché, en plus, évidemment, des années de bonne croissance économique : les emplois payés par l’état (par exemple les emplois jeunes) quand ils sont d’utilité collective et le partage du travail (les 35 heures).

Tout le reste de la politique a constitué à baisser les charges en offrant ainsi « des cadeaux aux patrons » (vu la situation de notre budget, ce n’est pas très malin) et à faire travailler les gens de force (soit en leur offrant des formations, soit en les forçant contractuellement à bosser). Et je vous passe la défiscalisation des heures supplémentaires (totalement contreproductive en matière de réduction du chômage et très chère).

Même si ces mesures sont utiles (par exemple, il est normal que les gens qui n’ont plus les compétences pour exercer un métier reçoivent une formation), ce n’est pas cela qui permettra aux entreprises (publiques ou du « secteur marchand ») d’avoir plus de boulot à proposer à des salariés.

Les « recommandations » de la Cour des Comptes sont très intéressantes mais nécessitent une bonne connaissance du système.

Je vais en rajouter une : arrêter les usines à gaz et tout reprendre à zéro :
-         séparer l’indemnisation des chômeurs (et l’aide aux rmistes et aux plus pauvres), l’accompagnement de la reprise du boulot (la formation, la réinsertion, …) et tout ce qui n’a rien à voir,
-         arrêter de faire croire aux gens (aussi appelés les « électeurs »), qu’on arrivera à générer du travail pour tous en collant des rustines partout.

Même si colleur de rustine n’est pas un sot métier.

On aura du travail pour plus de personnes en partageant le travail plus justement et en générant de l’activité économique.

Ce qui n’est pas une fin en soi. Mais pour générer de l’activité économique, il faut aussi que les gens aient du pognon à dépenser.




Morceaux choisis de l’introduction :

« Initialement financé par l'État (allocation) et par les départements (actions d'insertion), puis à partir de 2004, par les seuls départements, le RMI était versé aux personnes de plus de 25 ans (éventuellement plus jeunes si elles avaient au moins un enfant) ayant des ressources inférieures à un plafond fixé par décret, moyennant une obligation de participer à des actions d’insertion. Le RMI était complété par des mécanismes complexes d’intéressement à la reprise d’activité (aides forfaitaires ou proportionnelles au revenu selon la durée du temps de travail, prime de retour à l’emploi – PRE), qui se sont révélés peu incitatifs à la reprise durable d’un emploi ; il pouvait également donner accès aux contrats aidés refondus par le plan de cohésion sociale de 2005. »

« Le RSA s’est substitué à plusieurs dispositifs :
-         il remplace à la fois le RMI et l’allocation de parent isolé […] ; appelé RSA « socle » ou « de base », il poursuit des objectifs de simplification des minima sociaux et de lutte contre l’exclusion ; ce sont les départements qui financent le nouveau minimum […] ;
-         lorsqu’il est versé à des personnes qui travaillent déjà mais dont les revenus sont limités, il remplace les mécanismes d’intéressement antérieurement financés soit par les conseils généraux pour le RMI, soit par l’Etat pour l’API ; il est alors appelé RSA « chapeau » ou « activité » et est destiné à compléter les revenus du travail des travailleurs dits « pauvres » et à encourager leur activité professionnelle ; il est pris en charge par l’Etat, et son montant dépend à la fois de la situation familiale et des revenus du travail, qui sont conservés aux intéressés à raison de 62 %.[…]

La même appellation recouvre donc trois catégories de bénéficiaires, qui reçoivent respectivement le RSA « socle », le RSA « activité », ou les deux.

Les enjeux tant économiques, sociaux que budgétaires sont considérables.

Au 31 décembre 2010, le RSA a été versé à près de 1,8 million d’allocataires ; il concerne 3,79 millions de personnes, dont 0,34 million de conjoints et 1,65 million d’enfants ou autres
personnes à charge3. Parmi celles-ci, 1,154 million de personnes relèvent du seul RSA « socle », 446 000 du seul RSA « activité », et 198 000 perçoivent les deux. »

Morceaux choisis de la conclusion :

« Depuis l’instauration du revenu minimum d’insertion et sous l’impulsion des départements dont c’est la compétence, une grande diversité de personnes physiques et morales se sont engagées pour accompagner les bénéficiaires du RMI et faciliter leur insertion professionnelle (associations, service public de l’emploi, entreprises intermédiaires, collectivités territoriales, agents des départements).

Malgré l’engagement réel de tous, le bilan reste souvent décevant, et cela notamment parce que les départements ne se sont pas mis en état de mesurer l’impact des actions en terme d’insertion professionnelle. Cette absence de mesure, tant au niveau de chacun des départements que pour l’ensemble du territoire, ne permet pas d’identifier les pratiques les plus efficaces et donc de les promouvoir.

[…]

On aurait pu espérer qu’après la décentralisation du versement de l’allocation du RMI, cette situation se modifie, une activation des dépenses d’insertion se traduisant alors directement pour les départements en termes d’économie d’allocations versées.

[…]

Pourtant des progrès sont possibles […]. Cependant aucun département ne peut être érigé en exemple, même si certains d’entre eux ont adopté des procédures efficaces […].

Le cercle vertueux de l’insertion sociale et professionnelle permettant de reprendre une activité et de diminuer significativement le nombre des travailleurs pauvres ou des personnes durablement sans emploi, [… et donc de diminuer le coût de l’insertion…] n’a ainsi pas pu fonctionner. Or cette logique de dispositif « d’investissement humain » qui s’autofinance lui-même par les économies qu’il permet de réaliser sur le versement d’allocations reste au cœur du RSA ; sans un changement fondamental dans les politiques et les comportements, cette dynamique ne sera pas véritablement engagée. 

[…] »

La Cour des Comptes se livre ensuite à une série de recommandation que vous pourrez consulter en lisant le pdf (page 60).


24 commentaires:

  1. Ancien rmiste je me souviens avoir plus été enfermé dans une trappe à pauvreté qu'aidé pour trouver un job.

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  2. Romain,

    C'est pour ça que je crois que ce sont des métiers bien différents. Les mêmes agents ne peuvent pas tout faire. Et la mission d'accompagnement ne doit pas porter que sur le fait de trouver un boulot mais bien d'apprendre à sortir de la trappe dont tu parles (même si les deux sont intimement liés).

    Sinon les agents sont obligés de privilégier la quantité (parce qu'ils ont des ordre) par rapport au résultat individuel pour chaque gugusse.

    Je ne dénigre pas, pour autant, la quantité, avec le nombre de gugusses concernés.

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  3. "Seuls deux trucs ont réellement marché, en plus, évidemment, des années de bonne croissance économique : les emplois payés par l’état (par exemple les emplois jeunes) quand ils sont d’utilité collective et le partage du travail (les 35 heures)."

    J'hésite entre rire et pleurer.
    Si les emplois jeunes ne sont pas une rustine, je ne vois pas ce que c'est !
    On finance avec de l'argent public des emplois qui n'existent que parce qu'on les crée artificiellement mais ne déboucheront sur rien en fin de contrat. C'est faire baisser de manière grossière les chiffres du chômage en mettant des jeunes dans des placards financés à fonds perdus par l'Etat.
    Quelles sont les compétences développées sur ces postes ? Que font les jeunes en question une fois leur contrat arrivé à échéance ? Nul ne le sait, ou plutôt la réponse est pas grand chose. Ils libèrent la place pour que d'autres la leur prenne, mais c'est pas grave ca fait toujours ca de chômeurs en moins dans les stats...
    Ca n'est absolument une politique de création d'emploi durable, ni de formation en adéquation avec les besoins du marché du travail.
    D'une manière plus générale, l'Etat ne peut pas embaucher 30 millions de fonctionnaires. Economiquement c'est une hérésie, et ce n'est pas son rôle. Il est là pour créer le cadre juridique et économique qui va favoriser la création d'emplois à long terme en provenance du secteur privé. Et puis on a vu ce que ca donnait avec les recrutements massifs sous Pompidou, merci du cadeau...

    Les 35h, même des politiques de gauche les remette en cause... CQFD.

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  4. Romain,

    Tu fais un long commentaire pour une simple phrase.

    D'une part, il n'y a que des libéraux pour dire que les 35 heures ne sont pas efficaces.

    D'autre part, les emplois jeunes sont des emplois publics. Et les emplois publics sont des vrais emplois. Il ne s'agit pas d'employer 30 millions de fonctionnaires, mais 3 ou 400 000 jeunes qui n'ont pas la possibilité d'avoir un travail mais qui voudraient travailler. Et même s'il n'y a pas de débouché direct, au bout de deux ou trois ans, quand ils auront 25 ou 26 ans, ils auront un cv qui ne sera pas vide. Ils connaitront un métier (puisue, a priori, ils n'n connaissaient pas en sortant de l'école) et sauront ce que veut dire travailler.

    Mais ça n'est pas l'objet du billet. Tu auras compris que je suis contre les usines à gaz. Les 35heures sont une usine à gaz, ce que dénoncent beaucoup de gens, y compris à gauche. Les emplois jeunes s'ils doivent etre suivis deviennent une usine à gaz.

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  5. C'était long parce que je trouvais important d'essayer d'argumenter, et c'est surtout cette phrase qui m'a fait tiquer.
    J'ai oublié de dire, et j'en fait mon mea culpa, que je trouvais le reste de l'article très bien.

    Les emplois jeunes ont certes pour objectif de donner une première expérience qui pourra par la suite être revalorisée. Le problème est que les expériences proposées sont difficilement revendables sur le marché du travail par la suite.
    Qui plus est, 3 ou 400.000 jeunes, sur 5 millions de fonctionnaires, c'est malgré tout une augmentation conséquente de la masse de personnes employées par l'Etat, avec un impact fort sur nos comptes et sur notre déficit.

    Le vrai enjeu se situe pour moi dans l'adéquation de nos formations aux emplois à couvrir. Il va notamment falloir qu'on arrête de vouloir emmener 80 ou 85% d'une classe d'âge à un bac ; ce qui ne veut d'ailleurs pas dire grand chose compte tenu de la variété de bacs différents.
    On pourrait aussi se poser la question de l'échec sur le premier cycle universitaire qui reste très fort, de continuer à envoyer des étudiants au casse-pipe dans des filières surchargées alors qu'on sait que le débouchés sont limités (filières à concours type CAPES ou autres, certaines filières littéraires, etc...).
    La question de l'emploi des jeunes ne pourra être résolues que lorsqu'on traitera la question de l'orientation.

    Maitenant, je te rejoins : stop aux usines à gaz ! (En plus c'est pas bon pour l'effet de serre... :o))

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  6. C'est la révolution idéologique à gauche, là !

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  7. Romain,

    On est d'accord sur la formation pas adaptée à l'école et l'ineptie voulant que tout le monde fasse des études supérieures. D'ailleurs avec mon simple DUT obtenu il y a 25 ans (donc avec plus de valeur qu'un bac plus cinq aujourd'hui, à mon avis), j'ai un job plus intéressant (et mieux rémunéré) que la plupart de mes collègues de moins de trente cinq ans mais tous ingénieurs ou docteurs ou je ne sais quoi. Tout simplement parce que je fais un boulot où il n'y a pas besoin d'avoir fait des études supérieures. Agir dans l'urgence pour prendre l'initiative de redémarrer un serveur de prod nécessite plus d'experience et de jugeote, tout comme rédiger des spécifications fonctionnelles validées par un client et pouvant etre transmis à des informaticiens (sans compter que ce qu'apprennent les ingénieurs en informatique à l'école sera obsolète à leur trente ans).

    Il faut donc travailler ce sujet (formation en alternance, bac pro... Et tout un tas de trucs dont je ne connais strictement rien).

    Il n'empêche que ça ne créera pas d'activité économique supplémentaire permettant aux employeurs d'employer plus.

    Il faut bien traiter les sujets séparément.

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  8. L'heretique,

    Pourquoi ? Ce n'est pas la gauche qui a crée le rsa. Et, voir mes échanges avec Romain, je reste partisan des emplois jeunes et le partage du travail. Pas vraiment révolutionnaire.

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  9. Tout à fait, mais en fait, pour résumer ma pensée, je crois que là où je diverge de toi c'est sur le rôle de l'Etat.
    Pour moi il est là pour créer un contexte favorable à de la création d'emplois, qui la stimule, et pas pour prendre ces emplois à sa charge.

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  10. @Romain
    Oui, tout à fait. Bienvenue au MoDem, cher ami :-)

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  11. @L'hérétique
    Aaaaaah non, pitié, ca suffit !
    Je connais déjà beaucoup trop de monde de cette mouvance, merci de ne pas m'y associer, je vais finir par ne plus me reconnaître ! ;o)

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  12. Pas d'accord pour les emplois jeunes et emplois aidés en général. Si il y a une mission de service public à remplir, on embauche des fonctionnaires. Mais il faut arrêter avec ces emplois précaires à la con. On peut pas taper sur les patrons qui licencient sans trop penser aux gens, et d'autre part cautionner que l'Etat traite des employés comme du caca.

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  13. Romain,

    Du tu penses que c'est l'état qui peut créer des conditions machin truc, tu es dont plus interventionniste que moi.

    Je dis juste que quand " l'éducation nationale" a échoué pour donner une formation pour qu'un jeune puisse avoir un métier, il faut que l'état donne une seconde chance au "môme" en lui filant un boulot pour apprendre...

    Ce boulot doit etre public pour que la collectivité Puisse en bénéficier (et pas qu'un privé puisse l'exploiter...). Ce n'est pas très couteux, d'autant que le jeune fait un boulot qui est à faire. Les emplois jeune ont été très utiles pour les nouvelles fonctions données aux collectivités territoriales, par exemple, à la fin années 2000, les nouveaux modes de traitement des ordures ménagères.

    Ça évite de faire appel à des sociétés privées...

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  14. Paul,

    Si. On peut. Il n'y a pas d'exploitation commerciale et de profit financier réalisé. Il y a juste un Cdd de 2 ans (ou plus) pour un jeune qui n'a jamais travaillé. On le sort de la précarité, on ne l'y plonge pas, contrairement à ce que ferait une entreprise privée (ceci dit pas méchamment, elles auraient intérêt à le faire).

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  15. Oui je pense que les mesures prises par l'Etat ont un impact sur la capacité des entreprises à recruter, à investir et à se développer.
    Se sentir obligé de le recruter parce qu'on n'a pas été capable de le former est un aveu d'échec en forme de rustine (que tu dénonces !).
    Qui plus est, je ne vois pas en quoi le fait de travailler pour une entreprise est précarisant. Au contraire, j'aurais tendance à croire qu'un jeune qui a fait l'effort à un moment donné de chercher et de trouver du travail, même non qualifié, sera plus à même de s'en sortir si il se retrouve de nouveau sans emploi, qu'un jeune qu'on aura mis par dépit sur un emploi aidé, pour l'occuper, mais qui n'a pas de réelle motivation à travailler. Maintenant je ne sais pas ni à qui ni comment étaient proposés les emplois jeunes.

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  16. Un petit témoignage pour éclairer la situation passée et actuelle.

    Tout d'abord, j'ai autrefois été au rmi. Le montant était d'environ 380 €. J'avais trouvé un petit boulot déclaré qui en moyenne me faisait gagner 200 € par mois. Voilà comment ça se passait en gros.

    mois 1 : 380 € de rmi + 200 € de travail = 580 €
    mois 2 : 380 € de rmi + 200 € de travail = 580 €
    mois 3 : 380 € de rmi + 200 € de travail = 580 €
    mois 4 : 280 € de rmi + 200 € de travail = 480 €
    mois 5 : 280 € de rmi + 200 € de travail = 480 €
    mois 6 : 280 € de rmi + 200 € de travail = 480 €
    mois 7 : 180 € de rmi + 200 € de travail = 380 € !!!!
    mois 8 : 180 € de rmi + 200 € de travail = 380 € !!!
    mois 9 : 180 € de rmi + 200 € de travail = 380 € !!!!

    Dès qu'on commençait à refaire surface, hop retour à la case départ...
    Si par malheur, le travail s'arrêtait le mois 7 (voir plus haut) c'était la disette assurée.

    Maintenant le système du rsa est à peine mieux, on finit tôt ou tard par travailler pour la gloire... Tout en ayant plus de dépenses (essence, nourriture parce qu'on mange plus quand on travaille etc.)

    Je suis au rsa socle pour un célibataire c'est à dire 410 € par mois. Ce moi-ci, j'ai un cdd à mi-temps mais je sais déjà que je ne dois rien dépenser sous peine de crever la dalle à l'automne.

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  17. Tu ferais mieux de bosser plutôt que de passer tes soirées à expliquer anonymement Comment les impôts devraient etre consacrés à ton bonheur, connard. Tu n'es pas de gauche tu es un abruti profiteur.

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  18. Romain,

    L'abruti me rappelle que j'ai oublié de te répondre. Un aveu d'échec n'est pas très grave. Il faut juste corriger (voir nos précédents échanges) (pas grave mais ça coûte la peau des fesses).

    Cela dit, mouarf ! Bosser pour une entreprise n'est pas précarisant ! Ce qui a de précarisant c'est quand les entreprises profitent des contrats de travail bidon.

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  19. Bien, bien. On voit que tu n'es pas au RMI, en tout cas : faut être vachement bien nourri pour pondre autant de lignes ! :)

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  20. Je suis très bien nourri ! Surtout quand je m'invite chez des copains pendant mes vacances...

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  21. Nico,
    Ce qui me gêne c'est de dire "les entreprises profitent...".
    Non, dans 95% si ce n'est plus des cas, les entreprises travaillent pour un projet, point. Il faut arrêter de diaboliser à tout va les entreprises et l'entrepreneuriat.
    Je rappelle juste une équation toute simple : pas d'entreprise = pas de travail ! Donc vive les entrepreneurs !
    On a tendance à mettre dans le même sac toutes les boîtes, les grosses, les petites. C'est assez gênant...

    Pas de soucis pour le délai de réponse, je ne suis pas aux pièces... :o)

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  22. Romain,

    Mais "profiter" n'est pas un gros mot !

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  23. Dans le sens faire des profits.
    Mais il porte malgré tout une connotation "exploitation des employés" dans la bouche de certains. Après je ne sais pas comment tu l'entends.

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  24. Tu chinoises. La phrase était parfaitement claire. Il y a forcemment exploitation (dans le sens péjoratif du terme) dans le sens avec lequel ma phrase était tournée.

    Si les jeunes ont un contrat de travail normal avec un salaire normal, il n'y a pas exploitation.

    Mais on peut rêver ! Nous cherchions à caser des jeunes "sans métier". Les entreprises ne vont pas les embaucher avec des contrats de travail normaux.

    S'il y a une aide de l'état ou des contrats précaires, il y aura bien profit, dans le sens péjoratif du terme (sans que ça soir insultant pour les entreprises).

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