24 janvier 2021

Des mesures pour une covid !

Heureuse banlieue non confinée

Je donne de moins en moins mon avis sur la stratégie à mener contre la covid dix-neuve et celui des autres me les broute de plus en plus. Seul le mien m’intéresse ce qui reste la moindre des choses et, parfois, il m’amuse ce qui m’autorise « intérieurement » à vous le donner en partage. Vous devriez, d’ailleurs, me remercier.

Je vous présente néanmoins mes plus vagues excuses : pendant trois ou quatre paragraphes, je ne vais être on ne peut plus sérieux en rappelant l’historique de mes avis et donc de mes changements. Vous noterez que c’est tout à mon honneur, les autres lascars ayant une fâcheuse tendance à s’enterrer dans une idée initiale ou à ne pas avouer leurs propres mutualisations intellectuelles. Tout d’abord, pendant un ou deux mois, j’ai plus eu confiance dans les scientifiques de Facebook que ceux du gouvernement, ce qui me semble naturel tant ils racontaient n’importe quoi. J’ai ensuite fait différents constats, notamment à partir du fait que la pandémie était réellement mondiale sans donc dépendre de nos tergiversations franchouillardes. C’est ainsi, par exemple, que j’ai rapidement enterré les raoulteries. Je suis devenu assez consensuel notamment par rapport à l’avis officiel mais aussi celui de personnalités qui me semblent intéressantes comme Axel Kahn.

La courbe, ci-contre, est très jolie. Ne prenez pas en compte l’indicateur précis qu’elle mesure. De toute manière, on trouvera toujours des contradicteurs ou des couillons qui pensent que j’aurais dû en montrer d’autres. On se fout de tout cela, ce qui importe, c’est la forme globale : une grosse montée en mars en avril suivi d’une baisse pour l’été et d’une nouvelle forte croissance, une petite baisse qui semble bien être terminée. Pendant cette période, j’ai eu plusieurs avis (peu importe qu’ils aient été bons ou mauvais, dans la mesure où ils n’ont pas été suivis par le gouvernement, on ne peut pas vérifier mes thèses et je n’ai absolument pas la prétention de devoir être écouté par le gouvernement qui a déjà 66 millions de procureurs à lui casser les couilles).

Mes lecteurs se rappelleront sans doute de ces avis d’autant que, quand j’ai un truc dans le crâne, j’ai un peu tendance à le répéter. Tout d’abord, dès juillet, j’ai cru à la deuxième vague. Je pensais même qu’elle arriverait beaucoup plus vite que ce qui était prévu par le consensus (fin août, de mémoire). Ainsi, persuadé de l’arrivée de nouvelles mesures de protection, j’ai imaginé ce qu’elles devraient être en tirant la leçon du premier confinement. Certaines étaient trop compliquées (notamment ce à quoi je pensais pour limiter les déplacements) et d’autres polémiques. Il me semblait notamment indispensable de réfléchir à ce qui était une « activité économique indispensable ». Parallèlement, je me suis dit que les cycles « confinement – déconfinement » pourraient durer assez longtemps et qu’il vaudrait mieux les calquer sur le rythme de la vie en France que sur les courbes sanitaires. Par exemple, j’ai promu un reconfinement dès début octobre afin de nous permettre de disposer de décembre et des fêtes, suivi d’un autre dès début janvier afin de nous libérer pour les vacances de février. A posteriori, avouez que cela n’aurait pas été si idiot… même si on peut facilement comprendre les motivations du gouvernement.

Un dernier mot d’introduction, à propos des bistros. Longtemps, j’ai nié qu’ils pouvaient « participer » à la pandémie parce que les bistros que je fréquente (en Bretagne ou en banlieue parisienne) sont assez calmes : il est évident qu’il y avait plus de risque dans d’autres commerces de dans les transports en commun. Et j’ai changé d’avis à l’occasion d’une de mes visites au bureau quand j’ai vu des bistros en « afterhours » à partir de 18 heures : ces crétins n’avaient pas compris. Je me suis rappelé certaines de mes soirées festives. L’évidence m’est alors apparue : il fallait fermer certains bistros à certaines heures mais le « certain » étant difficile à définir, il n’y avait pas le choix…

 

Et maintenant, où en sommes-nous ?

Je continue à rager contre les mensonges qui nous ont été faits depuis le début ! Rien que pour reprendre l’histoire des masques, la folie continue. Après nous avoir dit qu’ils étaient inutiles voire dangereux, ils sont devenus obligatoires et, maintenant, on commence à nous dire que les masques en tissus sont dangereux. Pendant des mois, j’ai dit qu’il fallait éviter les transports en commun urbain car l’entassement, malgré le masque, me semblait être la plus heureuse chose possible pour l’épanouissement de la covid. Afin de nous forcer à travailler, les autorités prétendaient le contraire. Aujourd’hui, on nous prépare à nous empêcher de parler dans le métro… Si ce n’est pas la preuve… Et pas seulement du grain de la folie.

 

Du fait de la présence de ma mère en maison de retraite, j’ai toujours été sensible à la condition des personnes âgées en hébergement, y compris les Ehpad et j’ai raconté plusieurs fois des scènes surréalistes dans Facebook. Je n’en fais pas des billets de blog car le personnel n’y est pas pour grand-chose et tout le monde est fatigué au bout de plus d’un an de confinement (il a commencé en novembre 2019 à cause de la grippe et s’est poursuivi en janvier à cause de la gastro avant d’être « définitif » pour le coronavirus). Pas plus tard qu’hier, je suis arrivé avec 10 minutes d’avance à un rendez-vous avec ma mère (le hasard : j’avais fini mes courses plus tôt que prévu). Le personnel m’a donc installé dans un coin qui venait de se libérer et qui n’avait pas été occupé par d’autres rendez-vous. L’aide-soignante est venue me chercher avant la fin de la demi-heure réglementaire pour libérer la place pour d’autres parce que d’autres visiteurs étaient arrivés. Je reprends : j’avais rendez-vous pour voir ma mère de 16h45 à 17h30, mais comme je suis arrivé par hasard en avance (sans revendication particulière), j’ai pu être avec elle de 16h35 à 17h05… Ubuesque !

Ce n’est qu’un exemple mais comment voulez-vous que nos aînés vivent cela bien ? Depuis quelques mois, je suis aussi assez sensible à la cause des étudiants qui se morfondent chez eux. Entendons-nous bien, je ne suis pas de ceux qui parlent de « génération sacrifiée ». Nos ancêtres qui ont eu 20 ans en 1915 ou en 1940 ont été un tantinet plus sacrifiés et en plus ils avaient des couilles. Je vous passe d’autres générations qui ont eu 20 ans à une mauvaise époque, comme pendant la guerre d’Algérie ! Ou la mienne, 20 ans en pleine crise du sida : obligé de boire plutôt que de baiser ce qui laisse des traces.

Non, tout simplement je pense à ces jeunes seuls dans une chambre à longueur de journée, avec les difficultés matérielles propres à cet âge, sans pouvoir rencontrer les copains. Moi, tout seul dans ma grande maison avec une pompe à bière, je me fais déjà chier. Alors eux…

 

Emmanuel Macron en parlait dans un de ces récents discours. Il a même évoqué un passeport psychologique ou un truc comme ça qui permettrait aux mômes d’aller consulter. C’est évidemment ridicule et pas simplement parce qu’il n’y absolument pas assez de psychologues en France pour s’occuper de 5% des étudiants…

J’ai bien la solution ! Rouvrez les bistros.

 

Avec les fêtes, on nous a fait la leçon, les risques liés aux rencontres, cette folle « partie » en Ille-et-Vilaine avec 1500 jeunes andouilles. Les fêtes sont passées depuis bientôt trois semaines : il n’y a pas eu de rebond réel de l’épidémie mais seulement une courbe qui est plate comme elle l’est depuis début décembre. Le violon est plein d’urine.

Jolie courbe sur laquelle on peut cliquer si on voit mal


Regardez bien la courbe en illustration sans en tirer trop de conclusions hâtives, tout n’étant pas égal par ailleurs (notamment les impacts saisonniers au travers des conditions climatologiques et des congés d’été). Il y a une chose qui saute aux yeux : les courbes des deux pics (ceux culminant en avril et en novembre) sont à peu près parallèle mais la « descente » du second cesse au bout d’un mois.

Il parait qu’un troisième confinement va arriver (vers le 7 février si j’en crois la boule de cristal des réseaux sociaux).

 

Cher Emmanuel, cher Jean, cher Olivier,

Avant de préparer quoi que ce soit, demandez-vous, en regardant cette courbe, si le plus urgent n’est pas de maintenir les gamins à la maison ! A la limite, je me fous de leur éducation : de toute manière, ils finiront cons comme des bites à 25 ans. N’allez pas croire que je balaie les problèmes d’un coup de manche mais un type de ma condition ne va pas s’attaquer aux détails, surtout s’il n’y connait rien (mais il me semble que les profs ont montré leur capacité à s’occuper d’une partie d’entre eux à distance et que les difficultés provenaient aussi d’un manque de moyens, d’organisation,…).

Le ralentissement de la baisse de la deuxième courbe a commencé au moment précis où vous tergiversiez sur les activités économiques essentielles. Vendre des livres en présentiel, des jeux, des fringues n’est pas une activité économique essentielle. N’écoutez pas les pleurnichards dont je n’ai absolument rien à cirer sinon nous sommes dans la merde pour des années encore.

Rien ne permet de dire que les fermetures des bistros ont contribué à des baisses d’épidémie (qui n’ont d’ailleurs pas eu lieu). Par contre, qu’est-ce qu’on se fait chier ! Et rien n’empêche la mise en place de contrôles de respect des gestes barrière et de la distanciation sociale pour permettre des ouvertures : cela n’a jamais été fait. Et ne me dites pas que ce n’est pas possible avec 250 000 flics pour 35 000 bistros… Si chacun va prendre un café avec un collègue quatre jours par semaine, ça nous fait deux contrôles par jour et par troquet et ça renforcera la proximité entre les forces de l’ordre et la population.

 

Pendant ce temps, vous pouvez continuer à amuser la galerie avec la qualité des masques, les quantités de vaccins, le nombre de cinquièmes de doses par flacon de six et ce genre de conneries mais ça commence à lasser. Confinez-nous franchement deux mois sur six si l’hôpital risque d’exploser et cadenassez les gamins ce qui leur évitera de se faire violer hors du cadre familial mais arrêtez de m’empêcher de prendre l’apéro avec les copains.

Par pitié.

2 commentaires:

  1. Beau texte sur notre crisette de civilisation. Je crois déceler une très lointaine filiation avec l'esprit du Professeur Choron (ne serait-ce qu'avec l'attention portée aux liquides voire le vocabulaire par instants (ô combien fugaces).
    Sur le même thème, mon style est différent, mais nous nous rejoignons sans doute dans l'ironie?
    Si vous voulez comparer, bienvenue...
    (s) ta d loi du cine, "squatter" chez dasola (chroniques thématiques tous les 1er du mois)

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