07 octobre 2022

Ernaux futur


 

C’est chouette ! Nous avons deux prix Nobel, cette année. Je les félicite sincèrement malgré toutes les saloperies que je me prépare à sortir. Je comprends parfaitement ceux qui se réjouissent en particulier de l’attribution du prix Nobel de physique à Alain Aspect, en même temps qu’à d’autres lascars, même si je me demande si ses écrits valent bien un prix Nobel de littérature. Quant à ceux d’Annie Ernaud, je n’ai lu que les quelques extraits lus dans Facebook, hier, et je me demande si le jury n’était pas saoul au moment de la délibération.

Entre nous, je ne vois pas comment un jury international peut juger de la prose d’une personne qui écrit dans une langue probablement à peine déchiffrée par les trois-quarts d’entre eux mais je ne vais pas tergiverser par pure méchanceté. Ah ! Si. On va dire que c’est politique, en fonction de la notoriété et tout ça et, au fond, je n’avais pas ronchonné quand Modiano était monté sur la plus haute marche.

Mais, au moins, j’avais lu quelques bouquins. Alors que, pour Ernaux… J’avais même oublié son existence et il a fallu que je prenne des renseignements en lisant des réactions dans les réseaux sociaux.

 


C’est chouette ! On a une polémique suite à l’attribution d’un prix Nobel à une Française. Je ne sais pas comment on peut qualifier la dame : woke, islamogauchiste et j’en passe. Rayez les mentions inutiles. J’entends bien les réactions de ces partisans qui, en fin de compte, « nous », ses opposants, traitent de « peine-à-jouir ». Tant pis ! J’assume.

J’ai mis le mot « nous » entre guillemets car je ne suis pas franchement un farouche opposant. Il n’empêche que Mémé défendait le port du voile, notamment par des tribunes, qui, au fond, sont à mourir de rire. Surtout, elles expliquent pourquoi elle mérite un prix. Elle sort une tribune à rallonge, peut-être bien écrite mais je ne suis pas un spécialiste, en racontant strictement n’importe quoi et, on est tellement sur le cul, qu’on ne peut dire que « c’est strictement n’importe quoi ». C’est sans doute la preuve que c’est une brillante intellectuelle et qu’elle mérite amplement son prix même si c’est un prix d’ami, probablement.

 


Tenez cette bafouille parue dans libération, datée de 2019, au moment de l’affaire Décathlon (je précise que c’est un lien qu’on m’a communiqué à ma demande, je ne tiens pas des dossiers - j'insiste : contrairement à des camardes, j'ai une très mauvaise mémoire pour ces machins - et il y a des moyens plus facile que Google pour trouver des âneries). Elle y défend le « hijab de course ». Dès l’introduction, il y a un monceau de mauvaise foi : elle reproche les « attaques » faites contre les commerçants lors d’une critique fait aux commerçants. Il fallait oser ! Le tout « faute de pouvoir s’en prendre à celles qui portent le hijab ». Je suis désolé, mais je n’ai aucune raison de m’en prendre à de pauvres femmes obligées à s’habiller en porte de prison à cause d’un système patriarcale.

Non mais sans blague ! Et en plus, t’as vu ça, hein ? J’arrive à utiliser la rhétorique des féministes…

 

Venons-en au second paragraphe même si on va penser que je fais des citations par pure fainéantise. « Si quelques voix ont souligné la liberté d’une entreprise privée de vendre ce qu’elle veut, d’autres rappelé que c’est l’Etat qui est laïque et non pas les individus, lesquels ont le droit d’arborer les signes d’une pratique religieuse (la loi de 1905 n’a pas obligé les prêtres à enlever leur soutane ni les religieuses leur voile), il n’a pas été fait mention de cette violence infligée, une nouvelle fois, à une partie des femmes qui vivent, travaillent, étudient sur le sol français, qui sont une composante de notre société. »

Décathlon peut bien vendre ce qu’il veut et cela n’a évidemment rien à voir avec la laïcité mais les gens sont libres, tout autant que cet honorable commerce, de critiquer et de boycotter. Le commerce voit ses intérêts commerciaux et retire ses produits. Nous voila avec des gauchistes en peau de fesse qui défendent des entreprises qui soutiennent les religions contre ceux qui considère l’opium du peuple et tout ça.

Quand je vous ai dit qu’elle racontait n’importe quoi ! Pour ma part, préventivement, je n’ai jamais mis les pieds dans un magasin d’articles de sport. Je fais du boycott d’anticipation.

 


Le troisième, youpi ! « Violence, parce que sous couvert de défendre la liberté et l’égalité, dans les faits on tente de limiter le droit des femmes qui portent le hijab, ici, à faire du sport, là à chanter dans un télé-crochet (Mennel), à militer (Maryam Pougetoux), à accompagner des enfants en sortie scolaire (et se souvient-on de ce projet d’une sénatrice socialiste d’interdire le voile, dans leur domicile, aux assistantes maternelles ?), naguère à fréquenter les plages et se baigner. Bref, c’est de la vie collective qu’on cherche à les écarter. »

Si je comprends bien, d’emblée, il faudrait conchier la défense de la liberté et de l’égalité. Ensuite, on mélange un peu tout histoire de perdre le passant. Tout d’abord, on interdit le voile aux accompagnatrices d’enfants en sortie scolaire car elles font alors une mission bénévole de service public et les parents n’ont pas à refiler la garde de leurs gamins à des prosélytes, même de rouge. Elles chantent comme elles veulent dans les télé-crochet et on a bien le droit de se foutre de leur gueule, même méchamment.

La dernière phrase est un pur mensonge : on ne cherche pas à éloigner des femmes de la vie collective. Elles s’éloignent elles-mêmes en portant certaines tenues. Si on les tolérait, alors qu’elles sont obligées de se vêtir ainsi, cela reviendrait à soutenir la société patriarcale (bis) qui leur impose des contraintes.

 

Pour le quatrième, je vais me contenter d’un extrait : « Qu’avaient-elles à dire sur cette possibilité de pratiquer le sport conformément à leur croyance ? » Encore une fois, on ne leur retire rien (sauf le burkini mais on ne va pas refaire le débat). En outre, je ne vois pas ce que les croyances religieuses ont à faire dans le débat à propos du sport. Aussi bien, dans certains des pays d’origine, elles n’ont même pas le droit de faire du sport ! Ici, on se contente d’insister sur la nécessité de se vêtir conformément aux pratiques en vigueur, comme pour les petites culottes à Wimbledon.

 

Je ne vais pas tout citer. La chronique est longue mais tout est l’avenant. Tenez ! « Comment nous, femmes féministes, qui avons réclamé le droit à disposer de notre corps, qui avons lutté et qui luttons toujours pour décider librement de notre vie pouvons-nous dénier le droit à d’autres femmes de choisir la leur ? » Je ne suis pas une femme féministe, vous me direz, mais… D’une part, on ne dénie aucun droit sauf le port de certaines tenues pour faire des missions de service public et pour tenir certaines activités tout aussi publique (elles n’ont qu’à avoir des piscines privées… Smiley, hein !). D’autre part, peut-on raisonnablement dire que ce sont ces femmes qui choisissent leur tenue ?

C’est quand même amusant que ce prix Nobel soit accordé après les événements en Iran et que des gonzesses qui se disent féministes continuent à défendre les propos passés de notre joyeuse prix Nobel.le !

Je vous laisse lire le reste de la tribune. S'il y avait un Nobel du nombre d'âneries par ligne, elle mériterait une statue à Stockholm. 


 

Félicitations, encore, à nos nouveaux champions !

 

15 commentaires:

  1. Que ces grands cons de Suédois donnent leur prix à une écolo-gauchisto-pleurnicharde (ouin ! ouin ! papa battait maman ! ouin ! ouin !) est tout à fait logique.

    Rappelons que les prix Nobel de littérature, de la paix et d'économie sont de pures plaisanteries. Seuls sont de "vrais" Nobel ceux de physique, chimie et médecine.

    Donc, respect à Aspect !

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    1. Je crois bien que nous avons les mêmes conversations tous les ans...

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    2. Rappelons que les prix Nobel de littérature, de la paix et d'économie sont de pures plaisanteries

      Je dirais même plus : du grand n'importe-quoi...

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    3. C'est notre marronnier à nous…

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    4. On ne vous dérange pas là ! On vous laisse seuls ou quoi ?

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  2. Je ne suis pas sûre qu'il y ait un combat à mener de la part de ces féministes ni qu'une majorité de femmes voilées leur demandent de le faire.
    Ce qui me gêne c'est de mettre en parallèle liberté et voile qui est une forme de soumission.
    De plus rien n'interdit la soumission par contre il y a des règles à respecter qui ne sont en rien discriminantes ni irrespectueuses pour les femmes voilées ou alors elles le sont pour toutes les femmes.
    A t on encore besoin de tous ces prix nobel et compagnie !
    Sylvie

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    1. Ce que personne, évidemment, n'osera dire, c'est que de nombreuses femmes ont des désirs assez forts – même si enfouis, plus ou moins refoulés – de soumission de ce type. D'où le succès du voile et la grande indulgence des féministes envers les "débordements" des mâles immigrés.

      (Si avec ça je ne me retrouve pas en taule, moi…)

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    2. Notons que ça serait quand même la moindre des choses.

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    3. L'oppression que subit quotidiennement le mâle islamiste dans notre pays mérite bien qu'on lui laisse un espace de liberté.

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  3. J'en ai connu ces vieilles intellos de gauche passées maitre en matière du pire racisme qui soit à coups de : " c'est LEUR droit à ceci et cela" " ILS ne doivent pas être montrés du doigt" ou bien "respectons LEURS coutumes". Bref ces gentils petits indigènes n'ont aucune possibilité de se hisser à notre niveau puisqu'ils ne peuvent qu'être dans le besoin.

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    1. C'est vrai qu'elles n'ont pas le niveau, aussi... J'ai bon, là ?

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  4. N'oublions pas que Madame Ernaux est celle qui, en 2012, a lancé une pétition et fait pression sur Antoine Gallimard pour que Richard Millet soit viré de la maison d'édition du même nom – ce qui s'est passé en effet.

    Un écrivain qui exige la censure d'un autre écrivain parce que ses idées lui déplaisent : voilà qui, à coup sûr, méritait amplement le Nobel.

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  5. Merci pour l'éclairage. Sa tribune est une bouillie infâme, mélangeant le port l'uniforme - légitime - des religieux dans l'espace public, la liberté - légitime - des femmes à disposer de leur corps et la liberté à se bâcher à coup de hijab. Elle a le féminisme particulièrement sélectif.

    Je n'avais jamais entendu parler de cet écrivain auparavant. Sans doute le fait d'un manque de culture évident.

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