23 janvier 2023

Le parti au fond du trou

 


S’il y a quelque chose qui fonctionne moins bien qu’Internet au Plessis-Hébert, en France, c’est bien la démocratie interne au Parti Socialiste. Tout d’abord, je n’ai jamais compris comment un parti démocratique pouvait choisir son patron avant le congrès où devraient être débattues les différentes orientations.

A l’heure où je mets sous presse, Olivier Faure a été déclaré vainqueur par son club de supporters, ceux de Nicolas Mayer-Rossignol continuent à refuser ce résultat à cause de nombreuses irrégularités et les Français n’ont plus aucune confiance : personne n’a la moindre crédibilité. Bien sûr, je ne suis pas neutre. Je ne souhaite pas la victoire de Faure. Tout d’abord, je suis persuadé qu’il est un mauvais stratège depuis l’élection européenne de 2019, en passant par la désignation de la candidate à la présidentielle pour 2022 (je ne sais pas si un mauvais choix avait été fait mais il n’y avait eu aucun débat d’envergure nationale). Ensuite, il y a la participation à la Nupes qui est une erreur majeure pour des raisons que j’ai largement déjà évoquées dans le blog mais aussi parce que, à l’heure où la macronerie s’enfonce à droite, il y est surréaliste de voir la social-démocratie s’allier avec la gauche radical et perdre toute espoir de retour en grâce. Il y avait un boulevard, non pas pour arriver en tête, mais, au moins, pour ne pas se transformer en poussière…

Par contre, on ne peut pas dire que je sois partisan de Mayer-Rossignol vu que je ne le connaissais il y a quelques semaines.

 


Depuis que j’ai des copains blogueurs membres du Parti Socialiste, je m’intéresse à ces histoires de congrès, d’autant que je les ai rencontrés, pour la plupart, juste avant le fameux congrès de Reims, en 2008, et l’affrontement entre Ségolène Royal et Martine Aubry. Ces querelles ne datent pourtant pas d’hier. On se rappelle les bisbilles entre Jospin et Fabius, par exemple, et on pourrait remonter bien plus loin. Rappelons-nous les amours entre Mitterrand et Rocard.

Ce week-end, j’ai lu beaucoup de comparaison entre la situation actuelle et les bagarre du passé. Or, dans les époques précédentes, le PS était encore un parti de gouvernement et les candidats étaient des personnes reconnues. En 2008, Martine Aubry était ancienne ministre, la « dame des 35 heures ». Ségolène, ancienne ministre aussi (mais moins connue pour cela) mais surtout ancienne candidate à la présidentielle. En 1990, à Rennes, Fabius était un ancien premier ministre et Jospin un ancien premier secrétaire (comme Faure mais bien plus connu) mais aussi ministre reconnu.

Faure et Mayer-Rossignol ne sont rien.

Et, au moins, en 2008, l'affrontement a débouché sur la mise en place d'une nouvelle direction. Elle a abouté à la victoire à la présidentielle d'un socialiste, même si le scénario aurait été jugé improbable à l'époque. Cette fois, c'est plus qu'improbable...

 


A contrario, en temps que vague observateur, je n’ai jamais rien compris aux différences entre les motions présentées au suffrage interne. Je suis sans doute un abruti mais je suppose que les français étaient comme moi.

Cette fois, la différence est claire : Nupes ou pas Nupes.

Mais, vu d’un autre côté, c’est enterrer, ou pas, la social-démocratie, déjà laissée de côté par une partie du PS à la fin du quinquennat d’Hollande.

C’était idiot.

 


Comme dit Trub : « « Je suis ancien combattant, militant socialiste, patron de bistrot. C’est dire si, dans ma vie, j’ai entendu des conneries.  »

Michel Audiard

J'ai beau l'avoir quitté depuis longtemps, je suis toujours avec grand intérêt les péripéties de ce qui a été ma famille politique. J'admire les copains qui ont choisi d'y rester, continuant d'avaler les couleuvres qu'on nous faisait avaler. Audiard c'est pour la rigolade. Bachelot le cite dans son bouquin et c'est toujours bien de citer de l'Audiard. »

 

Alors qu’ils se débrouillent.

Je propose de faire une motion demandant le rétablissement d’Internet dans toute la Normandie.

14 commentaires:

  1. "Olivier Faure a été déclaré vainqueur par son club de supporters, ceux de Nicolas Mayer-Rossignol continuent à refuser ce résultat à cause de nombreuses irrégularités et les Français n’ont plus aucune confiance"
    Non : les Français s'en fichent. Même une bonne partie de ceux qui votaient PS il n'y a pas si longtemps.

    "A contrario, en temps que vague observateur, je n’ai jamais rien compris aux différences entre les motions présentées au suffrage interne. Je suis sans doute un abruti mais je suppose que les français étaient comme moi."
    Même en tant que militant du PS (brièvement, dans les années 80) je n'y ai jamais rien compris non plus...

    Mais je suis d'accord avec toi : cette fois-ci au moins il y avait un enjeu stratégique (pas seulement celui de faire élire sa personnalité préférée comme grand chef à plumes). Et j'en retiens que, quel que soit le vainqueur réel ou autoproclamé d'un scrutin de toute façon truqué (il l'a toujours été, plus ou moins), la moitié des adhérents de ce qu'il reste du PS rejette son auto-dissolution dans une "union" aux ordres de LFI. Ils seraient largement majoritaires si les trois-quarts d'entre eux ne l'avaient pas quitté depuis 2017.
    Ce n'est pas la "victoire" du clan Faure qui va les faire revenir. Pas plus que les électeurs - les législatives 2022 seront peut-être la dernière élection où j'aurai voté PS (mais pour un dissident, donc ça ne compte pas. La dernière où j'ai voté pour un "vrai" candidat du PS date d'avant 2017)...

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    1. Qu'ils n'aient plus confiance et qu'ils s'en fichent revient à peu près au même...

      Le scrutin a sans doute toujours été truqué mais le vainqueur arrivait à faire une espèce de synthèse, notamment Hollande, qui lui permettait d'être élu avec un score ne donnant pas lieu à doute. Cette synthèse ne pouvait être faite que pendant le congrès donc l'élection du chef doit avoir lieu à la fin du congrès, voire après celui-ci (heu... C'est quand même mieux s'il porte la synthèse).

      Je n'ai pas souvent eu l'occasion de voter pour un vrai candidat du PS aux législatives (ce qui est dû à ma présence dans une banlieue rouge et aux caractéristiques du scrutin : autant renforcer le communiste sortant ou mon copain du MRC que de donner ma voix à un socialo qui ne peut pas être élu... Maintenant ma banlieue rouge s'est transformée en banlieue LFIste et je suis bien emmerdé).

      On va dire que ça remonte à 2002 (vu la honte que j'avais à ne pas avoir voté au premier tour de la présidentielle par pure fainéantise).

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  2. Arié, tu continues à me casser les burnes. Je ne suis pas là pour donner des informations à propos d'un ami. Comme tu étais inquiet, je poussé l'amabilité à donner quand même un renseignement dans ce billet. Tu devrais me remercier. Cela étant, Didier est dans l'annuaire. Tu pourras récupérer son numéro de téléphone. Ensuite, tu pourras utiliser google pour trouver le site avec les informations sur les dérangements d'Orange et vérifier que j'ai raison.

    https://suivi-des-incidents.orange.fr/infos-incident-local-internet-TV-telephone-fixe

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    1. Arié, tu me demandes pourquoi il ne vient pas avec son smartphone. Il y a pourtant une excellente raison mais tu ne regardes pas plus haut que ton cul.

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    2. Arié, pourquoi tu parles de connaissances informatiques ? Rien à voir...

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  3. J'allais commenter, puis je me suis rappeler que je suis adhérent LR, que mon ancien candidat nous a planté 2017, que 2022 c'était zozoland, et que en ce moment on est béquille du gouvernement sur une réforme qui est zôtop.

    Donc je ne dirais rien :)

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  4. J'ai bien compris le message subliminal. A la fois, quand tu as tes enflures qui te combattent parce que tu es de gauche et écolo (c'est pire), eh bien tu as autre chose à foutre que de bloguer et de rétablir ton serveur. C'est ça la réalité.

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  5. Je me souviens avoir expliqué en 2017 lors d'un KDB à notre amie Elodie que "maintenant le PS ne sert plus à rien" et que Mélenchon allait les bouffer, je persiste : la chose va disparaitre lors de combats pichrocholins et forcément comiques.

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    1. Sans doute. Mais Mélenchon va prendre sa retraite et il ne restera que des ânes.

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  6. Je crois qu'on en est à un point où tout le monde s'en fout...les sociaux démocrates ayant quitté le parti depuis un moment. C'est malheureux mais c'est ainsi...comment ne pas laisser la sociale démocratie à l'abandon, ça, c'est une autre histoire

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