25 janvier 2006

Vive la TVA à 5,5% dans la restauration

Défendons nos amis restaurateurs.

Deux raisons à cela : d’une part ce sont nos amis et d’autre part ce blog manque un peu de sérieux et ça faisait longtemps que je n’avais pas pris une théorie au hasard pour la défendre longuement, au désespoir des nombreux lecteurs.

Attention, ne parlons pas des gros restaurateurs, ce qui nous mettent 100 grammes de viande en la facturant 30 euros sous prétexte que c’est bien présenté et que la salle a des poutres apparentes…

Non, défendons les petits bistros, les petites brasseries, les innombrables endroits chaleureux où on se fait engueuler par la patronne dès qu’on pose nos mains velues sur les délicates fesses de la serveuse, serveuse qui nous bouscule en permanence : « vous voyez pas que je bosse »…

Pour le truc de la main, je plaisante. Je veux bien être grossier, mais il y a des limites. Il faut au moins que la serveuse me le demande.

Donc, vive la TVA à 5,5 % dans la restauration, toute la restauration !

Le vais me limiter à deux arguments en évitant ceux qu’on entend à la télé, ceux des grosses brasseries, des étoilés et autres endroits difficilement tolérables, sauf pour bien manger : « on va pouvoir baisser les prix, augmenter les salaires et embaucher du personnel ». Généralement, quand un patron dit ça, c’est qu’il va s’en mettre pleins les poches.

Le premier argument, c’est la concurrence. Les bistros sont principalement concurrencés par deux types de commerces qui ne payent pas la TVA au même tarif : les boulangeries et les sandwicheries (et autres « points chauds »).

Le bistro, il faut qu’il dispose de place pour les clients, de personnel pour les servir, des toilettes pour les clients, … Il faut qu’il achète du pain (chez le Boulanger sus-nommé, qualité oblige), alors que les autres le produisent. Il prépare les sandwiches et autres délicatesses en temps réel, devant le client, alors que les autres les préparent à l’avance, … La boulangerie et la sandwicherie vendent des jus de fruit, de la bière et de l’eau… Le bistro, vend-il du pain ?

Le bistro, il a plus de contraintes, plus de charges, et on lui impose un niveau de taxe plus élevé qu’ailleurs. Car le problème, il est bien là. La TVA réduite, on s’en fout, mais pourquoi surtaxer le commerce qui vend la même chose et qui a le plus de charges ?

Le deuxième argument est plus sujet à polémique… Les bistros sont des établissements commerciaux obligés d’avoir du personnel pour faire du chiffre d’affaire : servir le client, discuter avec lui, être aimable, descendre les caisses de vin à la cave, préparer les repas, laver les toilettes, débarrasser les tables, … Alors que la majorité des autres établissements commerciaux achètent des trucs fabriqués en usine et les revendent sans aucune valeur ajoutée… à part la marge.

La principale charge (après le loyer des murs et du fonds) des bistros c’est la main d’œuvre, alors que maintenant pour TOUS les autres commerces, c’est l’achat de produits à revendre.

On ne pourrait pas encourager un peu les bistros ?

Plutôt que de leur faire payer plus de taxes que leurs concurrents directs !


Le client gueule.

- Patron, ta bière est trop chaude !
- On ferme !
- Allez, patron, une petite dernière ?
- Bon, d’accord, mais c’est la dernière fois.
- Merci patron !

- ce coup-ci on y va !
- t’as pas un petit bout de pain, la boulangerie est fermée ?
- tiens, voilà !
- combien j’te dois ?
- rien. Le pain j’en vends pas. Maintenant cassez-vous !

4 commentaires:

  1. Le problème c'est pas les bistrots, c'est la TVA. Une taxe sur la valeur ajoutée, je suis pas économiste dutout (pas du tout du tout), mais c'est quand même une taxe sur la valeur produite ?
    C'est injuste, qui est capable de décider ce qui mérite une taxe réduite ?
    La bouffe ? Pourquoi ? Pourquoi pas les fringues, on peut pas vivre sans non plus ?
    Pourquoi pas les bagnoles ? L'avion ? Pourquoi pas les pc ? De nos jours, quand même ?
    Le foie gras ? Et le foie maigre, alors ?
    Vive la tva à 0 partout.
    Vive l'impot sur le revenu. Les revenus. (Je suis pas sur d'être très populaire, là, ...).
    Non à la baisse des impots.
    Oui à l'impot sur le revenu.
    Non à l'impot sur la fortune. (On sait jamais, avec la hausse du prix des terrains sur la côte, ...).
    Non à l'impot sur la consommation.
    Et répétons le bien fort, en éco, je suis pas très top.

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  2. Ce commentaire a été supprimé par un administrateur du blog.

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  3. Moi, sur l'éco, j'essaie d'être à niveau. D'ailleurs y'a que ça qui m'intéresse dans la politique, même si ce soir, sur jegoun, j'ai essayé de varier alors que je m'en fous.

    Sur la TVA, tu as raison. Faut être contre.

    Seulement, c'est le seul truc que les étrangers qui viennent nous visiter payent un peu, et c'est le seul truc que les français ne voient pas quand ils payent.

    Sur l'impot sur le revenu, tu as raison (aussi). Mais j'ai des gros revenus. Etre riche et à gauche, c'est pas toujours facile à assumer.

    Le pire, c'est quand je défends l'impot sur le revenu, avec ce que je paye, je passe pour un fou.

    A propos des fringues... Certes on ne peut pas vivre sans (quoique, ça serait rigolo)... Mais c'est facile d'importer des fringues de chine. Le jambon beurre du bistro d'à côté, il a du mal, le patron, à l'importer. C'était le sujet de mon "article".

    Pour revenir au début de ton commentaire : "Le problème c'est pas les bistrots, c'est la TVA"... Oui et non. Dans le temps, il y avait une TVA sur les produits de luxe. Ca veut dire que le mec qui achetait des trucs pour nourrir ses gosses payait 6 fois moins de taxes que celui qui achetait une Mercedes ou une montre chez Cartier.

    Ceci dit, alors que Tonnegrande devient comique, je redeviens sérieux. Où va-t-on ?

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  4. Ceci dit la TVA n'est pas un impot sur la consommation mais sur la valeur ajouté.
    Dans les faits, ça ne change pas grand chose, mais sur le principe : si !

    Je ne sais pas si on peut supprimer la TVA. Brutalement surement pas.

    Mais on peut déjà commencer à la réduire.

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