18 octobre 2014

Et l'impôt, ma poule ?

Plongé dans le travail, je n'ai que vaguement suivi les premiers débats budgétaires, à l'Assemblée Nationale, avec les réactions sur les deux premières mesures emblématiques retenues : la suppression de la première tranche de l'impôt sur le revenu et la modulation des allocations familiales en fonction du revenu. Alors je vais moi-même réagir avec une violence inouïe compte tenu de la fraîcheur habituelle de ce blog : gauche comme droite, vous me faites chier. C'est dit.

Par exemple, quand je vois les syndicats unanimes (hors UNSA, il me semble), critiquer cette dernière mesure, j'ai envie de déclencher la machine à donner des baffes. Notre fameux modèle social mis en place à la libération et tout ça est en ruine. Il faut bien le réformer. Donner du pognon aux plus riches pour faire des mômes n'étant pas un acquis social, les jérémiades syndicalistes sont à pleurer. Notre modèle social est basé sur une époque où l'espérance de vie était faible et où, donc, une majorité de la population travaillait ce qui n'est plus le cas maintenant, il y a à peu près autant de retraités (moins, en fait...) que de salariés : les volets « santé » et « famille » ne peuvent plus tenir sur les revenus du seul travail, d'autant que les principaux revenus, de nos jours, ne proviennent pas du travail mais du capital, de l'épargne, de la spéculation et de tous ces machins qui puent un tantinet du cul.

Quant aux braves gens de droite qui critiquent la remise en cause de la politique familiale, ils peuvent aller se torcher hors de ma vue s'ils pensent réellement qu'un ménage à 6000 euros par mois va abandonner l'idée de faire un gosse parce qu'il risque de perdre 60 euros par mois. Ils sont beaux tous ces défenseurs de la famille – ils le claironnent, ils manifestent – qui réduisent la famille à une histoire de pognon. On fait des gamins pour avoir de l'argent. Ca va plus loin puisqu'ils arrivent à critiquer les étrangers qui viennent fonder des familles au cœur même de la mère patrie, allons enfants, pour gagner un maximum de blé.

Une critique est recevable : ce sont toujours les mêmes qui payent, les classes moyennes (en l'occurrence un peu largement supérieures, quand même), mais, ma pauvre dame, il faut bien aller chercher l'argent où il est...

Et ça rend d'autant plus con l'autre mesure : la suppression de la première tranche. L'impôt sur le revenu doit être progressif : supprimer cette progressivité en supprimant une tranche est une belle connerie et les lascars de gauche qui s'en félicitent me font bien rigoler. En outre, c'est donner un très mauvais signal de faire en sorte que certains quittent l'impôt.

Comme je le disais récemment, pour redonner du pouvoir d'achat aux pauvres, il faudrait diminuer des impôts que tout le monde paye à égalité, comme la TVA sur la bière ou la redevance télé.

Cette gauche (que je soutiens par ailleurs, à défaut de supporter) a du mal avec l'imposition sur le revenu. On l'avait vu avec les pigeons et le recul de Mosco et avec cette histoire de taxe exceptionnelle de 75%. Il serait temps qu'elle se sorte les doigts du postérieur.

Il faudrait par ailleurs qu'elle arrête de communiquer sur les baisses d'impôts pour les plus démunis. De toute manière, les plus démunis sont assez grands pour voir l'évolution de leur propre pouvoir d'achat et pour voter pour l'extrême de l'autre bord. Les copains du gouvernement viennent de sortir une infographie pour montrer comment évolue l'impôt pour les classes populaires et moyennes (inférieures, cette fois, hein !). Comme si ces braves regardaient les infographies du gouvernement. Ou alors le gouvernement leur dit : hé ho les gars vous voyez tout le bien qu'on fait pour vous ?

Enfin, il faut revoir la communication. J'aurais préféré qu'on fiscalise les allocations familiales. C'est d'ailleurs un projet de la plupart des gouvernements depuis celui d'Alain Juppé en 1996. Mais quitte à faire autre chose, comme les plafonner en fonction du revenu, autant communiquer franchement.

Genre : bordel de merde, alors que tout le monde doit se serrer la ceinture, l'Etat ne peut plus se permettre de donner du pognon à des ménages qui touchent plus de 6000 euros pour élever leurs gamins. 

Sortez-vous donc les doigts du fondement et arrêtez les positions de principe (ce qui revient au même, si on y réfléchit bien).

21 commentaires:

  1. Un "Économiste de salon" a dit ce matin que c'était la réintroduction cachée de cette taxe exceptionnelle à 75%.

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  2. Je ne comprends pas les syndicats : le " modèle social de la Libération ", c'était de filer les mêmes SERVICES à tous ( santé, école publique), que chacun finançait en fonction de ses besoins; mais pour les allocs, c'est tout à fait autre chose : on ne file pas des services, on file des sous -et il est ridicule d'en filer à ceux qui n'en manquent pas .
    Cela n'a aucun sens : demander plus de sous aux riches (c'est eux qui cotisent le plus )...pour leur filer plus de sous !!!

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    1. Il n'y ont rien compris et il y a une volonté de taper sur le gouvernement.

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    2. Notez , la fiscalisation , ce n'est pas terrible non plus : les gens versent de l'argent ( cotisations) , avec lequel on le verse de l'argent (allocs) sur lequel ils reversent de l'argent (impôts )...

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    3. Oui mais c'est un éternel sujet.

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  3. Quant un salarié passe du statut de salarié, au statut de chômeur, tout le monde trouve normal qu'il soit moins payé. Quant un chômeur passe du statut de chômeur, à travailleur à temps partiel, tout le monde trouve normal qu'il soit moins payé, etc… Plus on va vers le bas, plus on trouve normal de toucher moins. Mais retirer une partie des allocations familiales aux familles aisées, quel scandale pour elles ! Ce n'est pourtant pas une affaire éternelle. Faut-il avoir 2 enfants, pas trop espacés, jusqu'à ce que l'aîné ait atteint ses 18 ans, je crois. Il y a bien un moment où celles-ci vont devoir s'habituer à ne plus rien toucher.

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  4. Pour les illettrés (de gôche et de drouate) qui confondent et équité, un petit dessin pas assez partagé (à mon gout)
    Voila c'est tout.
    http://quebecme.me/images/posts/ZGHjAQD/square_1280.jpg

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    1. Franchement : bof. Dans le schéma de droite, ils sont bien à égalité. Dans celui de gauche, les caisses ont été distribuées équitablement. Tu peux regarder un dictionnaire français (je précise français parce qu'il y a peut-être des différences en québecois, des significations légèrement différentes). En outre, c'est moyen politiquement. Le grand a le droit de gagner plus de caisses et de regarder le match de plus haut, l'important est que le petit puisse le regarder aussi.

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    2. Tout à fait d'accord, Nicolas, mais les braillards que je vise ne voient que le schéma de gauche. Donc allons-y pas-à-pas dans la lutte contre la crétinerie.

      On pourrait aussi faire une provoc' immonde en demandant à ce que les allocs soient en pourcentage (ex 15% des revenus, comme ça les couples à 6.000 € mensuels toucheraient 4 fois plus en montant que les couples à 1.500 € mensuels).

      Au final, Je suis preneur d'une idée simple pour démonter l'argument (inepte) desdits braillards.
      (Désolé, mais ils m'énervent)

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  5. Comment faire simple quand on peut faire compliquer ....
    Qu'ils fiscalisent les allocations familiales cela fera taire les adeptes de l'universalité des allocs, la progressivité de l'impôt se chargeant de la modulation et, si cette mesure entraine à la marge une imposition nouvelle de petits contribuables ils ne subiront plus les sarcasmes de ceux qui se plaignent de voir la moitié des salariés exemptés d'impôt .

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  6. C'est quoi un fondement chez ces gens là ? #Oups

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  7. L'universalité des allons me paraît un argument dépassé...j'ai même lu ou entendu de la part d'un socialiste opposant qu'à force de faire contribuer les mêmes, ils vont finir par ne plus accepter la cotisation ...enfin c'est l'idée ..c'est avec ce genre d'argument qu'on decridibilise l'impôt ..l
    Je ne t'avais point lu entre les déconnexions sauvages et les problèmes d'accès, ça devient pénible

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    1. J'ai pourtant fait mon billet avant toi, me semble-t-il.

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    2. les gens ne cotisent pas , ce sont leurs employeurs

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    3. Regarde ta fiche de paye avant de raconter une connerie.

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