25 juillet 2021

Du recul sur l'avance des vaccins


Avec cette pandémie, il est dommage de ne pas voir beaucoup d’observateurs, tel ce blogueur (réactionnaire, évidemment) prendre de la hauteur. J’ai essayé de le faire dans mon dernier billet  mais, comme tout un chacun, je deviens assez rapidement partisan mais les braves internautes sont habitués à voir tout d’une même teinte, ils en oublient le recul et te regroupent dans des catégories. Toujours les mêmes, le bien ou le mal. Parfois, il y a quand même des avis qui sortent du lot, comme celui de mon copain Jeff :

«  Autant je suis à fond derrière la vaccination, autant l’usage d’un Pass vaccination telle que la majorité En Marche le souhaite me semble totalement hors de propos. Comment peut-on envisager de licencier des salariés parce qu’ils ne sont pas vaccinés ? Faut pas abuser ! Il faut que chacun se vaccine, ça c’est clair mais de là à priver les salariés de leur job, ce n’est pas acceptable. »

C’est clair. Il est à fond pour la vaccination (et quand on sait combien il a morflé avec ce truc, on le comprend encore plus). Ma position est proche de la sienne. Je suis contre cette histoire de passe (il parle de passe vaccination, je suppose qu’il pense à passe sanitaire, mais peu importe) et contre l’obligation de la vaccination tout en étant pour la vaccination obligatoire pour certaines activités, notamment celles qui nécessitent de passer des loisirs enfermés…

D’une manière générale, il y a un problème de santé publique traité de manière assez radicale par les « observateurs pour » alors qu’il y a aussi des problèmes sociaux, humains et politiques. Voir électoral. Alors que le sujet est en débat à l’assemblée, que les catégories populaires sont majoritairement contre le vaccin, voila le Parti Socialiste qui se prononce pour (mais contre le passe sanitaire, c’est déjà ça). Le PS finira aux oubliettes de l’histoire… Tout comme beaucoup de ses représentants ou sympathisants ou presque. J’ai un vieux commentateur (je ne publie pas ses merdes), par exemple, qui explique à chaque billet que je devrais le réécrire car je me trompe.

Ces gens manquent de recul.

 

Reprenons. Depuis environ 18 mois, nous avons un virus qui a tué plus de 100 000 personnes en France malgré des périodes avec des mesures drastiques (je ne vais pas faire un retour sur tout). Il y a différents vaccins qui existent depuis environ six mois mais la montée en charge de la vaccination n’a sans doute pas été à la hauteur de la pensée de ceux qui nous couvent. Le président de la République nous a donné un coup de pied aux fesses, récemment, ce qui fait repartir la vaccination à la hausse. Gageons qu’on arrivera sans trop d’effort, d’ici quelques mois, à 60 ou 80% de personnes vaccinées.

On va sans doute avoir prochainement un nouveau cycle de confinement, à l’en croire les chiffres de propagation de la bête. Je rappelle néanmoins qu’on nous disait déjà ça en juillet en dernier et que le confinement n’est venu qu’en novembre. Or, en novembre prochain, nous aurons environs 70% de personnes vaccinées.

Compte tenu de ces paramètres, on peut en déduire que nous aurons environ, en année pleine, 50 ou 80000 morts de COVID soit environ 10% des décès. Disons que tu as cinq ou dix fois moins de chance de calencher de la covid que des barbecues de l’été avec du rosé pourri et des viandes mal grillées, à condition que tu ne sois pas vacciné. Je rappelle que tu peux le faire.

Par ailleurs, il y a très peu de décès liés au covid. Il y a généralement des facteurs de comorbidité. Si tu es cardiaque et que tu attrapes la covid, tu devrais passer l’arme à gauche assez rapidement mais on ne saura jamais si tu es « mort du cœur » ou de la covid. On ne saura pas, non plus, si tu ne serais pas mort, de toute manière, dans les six mois qui suivent à cause de ton cœur qui branle dans le manche. Enfin, n’oublions pas, non plus, que la plupart des morts sont des personnes âgées (je ne sais pas si la vieille est une comorbidité…). Mon annonce de 50 à 80000 serait donc à revoir en prenant en compte le fait d’avoir vacciné tous les vieux (des chiffres sont probablement déjà disponibles mais j’ai la flemme).

 

Nous avons donc une nouvelle maladie mortelle mais pas tant que ça contre laquelle tu peux te faire vacciner. Qu’est-ce que tu viens donc faire chier les autres ? Je vais sommairement répondre à ta place. Pour l’instant, je n’ai pas pris de la hauteur, seulement du recul.

Si le virus continue à beaucoup circuler, nous ne savons pas comment il va muter, si des formes plus graves ne vont pas apparaitre. On sait a priori qu’en atteignant un seuil d’immunité, donc de vaccination suffisant, le chenapan finira par crever de lui-même. On souhaite évidemment éviter d’avoir à subir d’autres épisodes de confinement, de jauge, de couvre-feu…

Je comprends donc que l’on puisse militer pour plus de vaccination (d’autant qu’il s’agit d’une maladie mortelle qui, si elle ne tue pas, présente des formes lourdes : on ne se vaccine pas que pour l’immunité collective…).

Mais pourquoi veux-tu rendre le vaccin obligatoire alors que le type qui n’est pas vacciné n’est pas plus dangereux que toi et moi s’il s’astreint à certaines contraintes, comme ne pas fréquenter des lieux publics ?

Par contre, on ne veut pas être contrôlé par personnes privées pour pouvoir entrer dans un commerce ou boire un coup au comptoir. On peut donc demander que le vaccin soit obligatoire pour rentrer dans un commerce ou boire un coup au comptoir mais ne pas souhaiter de contrôle systématique. Faire des contrôles est du ressort d’un policier, pas d’un barman… Je répète un argument que j’ai déjà seriné l’été dernier. Les forces d’ordre sont composées d’environ 200 000 personnes et il y a un 40 000 bistro. S’organiser pour augmenter le nombre de contrôles ne doit pas être spécialement compliqué.

Même si les ivrognes sont cons.

Vous me direz qu’il y a la fraude et les cas particuliers. A un niveau statistiques, on est dans ce qu’on appelle bêtement l’épaisseur du trait ou la marge d’erreur quand on parle sondage. On ne sait pas quel est le seuil à atteindre et quel sera le taux de gens qui seront vaccinés. Disons respectivement 80 et 70%. On se fout un peu de la différence. Les gens normaux sont suivis par des toubibs, ceux qui aiment les matchs de foot iront naturellement se faire piquer. Le péril est dérisoire…

 

Je viens de faire un bel exercice de relativisation. Vous pouvez penser que je suis fou ou « particulièrement léger » mais vous avez le droit de relire. Nous avons une maladie mortelle à la marge et contre laquelle nous avons un vaccin !

Est-ce bien nécessaire de modifier la loi et des principes de base de toute urgence en plein cœur de l’été d’autant qu’on ne sait pas quel sera l’impact, dans deux mois, des vaccinations en cours ? Les menaces du président suffisant à booster les vaccinations, est-ce la peine d’en faire plus ?

 

19 commentaires:

  1. Un vaccin de moins en moins efficace du fait des variants ! 39% d'efficacité pour le Pfizer aux dernières nouvelles. En effet, il serait temps de relativiser.

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    1. Denis, un vaccin n'est pas de moins en moins efficace du fait des variants. Tu lis trop de documents à charge et t'en fais une vérité. D'où mon principe de faire du recul. Considères-tu l'efficacité d'un vaccin à sa capacité à éviter une maladie ou éviter les formes graves ? Je ne connais pas le pourcentage.

      Le propos de mon billet d'hier est qu'il ne fallait pas mélanger l'efficacité des tests et celle des vaccins. Quant à mon billet d'aujourd'hui, je vais répondre à
      David, ci-dessous.

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    2. Finalement c’est à nous d’observer les évènements et d’essayer de se positionner :

      Une amie á risque - trois doses de pfizzer - n’a pris aucune précaution persuadée d’être à l’abri d’une forme grave - elle sort de 3 semaines d’hospitalisation.

      Autant dire qu’habitant Paca, j’ai repris le masque et les mesures d’hygiène recommandées, ce, malgré mon vaccin.

      Chienne de vie !

      Hélène

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  2. Ce que tu oublies, c'est le patient qui arrive à l'hôpital prend actuellement la place d'un autre. Nous reportons tous les jours volontairement ou non des interventions qui au final impacteront l'espérance de vie de ces personnes.
    Le peu de décès n'est que une vue biaisée. En 2003, on nous annonçais déjà des décès précoces de personnes en fin de vie. C'était faux. Ne faisons pas la même erreur.

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    1. David, je n'oublie rien. Je dis dans mon billet que je ne vais pas faire un retour sur tout. J'y intègre évidemment les phases de confinements et autres mais aussi le fait des urgences de soulager les hôpitaux, notamment pour qu'ils puissent soigner "le reste". JE crois me placer, avec mon billet, avec un horizon à novembre (mais si c'est septembre ou janvier, ça ne change pas grande chose), c'est à dire, pour moi, quand on aura réussi à avoir un maximum de vaccination sans prendre des mesures vraiment contraignantes (genre : les urgences te sont interdites si tu n'es pas vacciné). On va dire quand on sera en vitesse de croisière, à 70 ou 80% de vaccinés.

      Mon billet s'adresse à des militants socialistes des réseaux sociaux qui ne voient pas plus loin que le bout de leur nez. Le bout de mon nez à moi est : tentons les 80%.

      Quand je vois des crétins dans les réseaux sociaux qui louaient ceux qui bossaient au début de la crise (les soignants, évidemment, pour lesquels il était coutume d'applaudir sur les balcons à 20h ce que j'ai toujours refusé de faire n'ayant pas besoin de singerie pour marquer le respects mais aussi les gens, par exemple qui devaient continuer à tenir les caisses des supermarchés) et qui, maintenant, sont près à obtenir le passage par les armes des soignants et caissières qui refusent le vaccin...

      Par ailleurs, et indépendamment de tout ça, au niveau des blogueurs de la vieille époque et la vieille équipe, nous sommes assez peu à nous exprimer. On va dire trois : Seb, Denis et moi, avec des points de vue relativement proches, souvent, mais avec des formes radicalement opposées. Par exemple, Denis, ci-dessus, partage la conclusion de mon billet mais je ne suis pas d'accord avec l'argument qu'il utilise pour le faire... (et on échange beaucoup tous les deux).

      Où sont les autres ? Il y en a qui sont totalement pour la vaccination obligatoire et c'est leur droit mais ils le disent assez peu. Il y en a qui sont pour mais plus dans une logique "bon on a pas le choix on va tous mourir".

      Mais plus un seul ne fait de la politique... Et on arrive à grand pas dans une élection majeure, la présidentielle, et aucune espèce d'imbécile va mettre à son programme le fait de gérer progressivement (on n'a pas fait Paris en un jour) l'obligation de s'entasser dans le métro pour aller bosser. On arrive à des décisions totalement ridicules et réellement privatrice de liberté et posant de vrais problèmes constitutionnels et autres.

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    2. « Ce que tu oublies, c'est le patient qui arrive à l'hôpital prend actuellement la place d'un autre. »

      Ah ! celle-là, je l'encadre et je me la mets sous cloche !

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    3. C'est un raccourci : les opérations planifiées sont reportées et cela peut être très risqué pour le patient. Quand on a un crabe, c'est aussi bien d'être charcuté rapidement...

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    4. Mais c'est justement le raccourci qui est savoureux !

      Du reste, dans le domaine médical on ne dit pas "raccourci" mais "amputé"…

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    5. On va dire que c'est surtout dangereux pour l'impatient !

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    6. Allons Didier, vous n'ignorez pas que l'amputation est définitive, alors qu'un raccourci facilite le cheminement.

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    7. Pas du tout, pas du tout : j'ai connu des gens dont on avait amputé le salaire et qui se sont arrangé, ensuite, pour en récupérer le bout manquant !

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  3. J'ai remarqué dans mon blog :"Il y a un effondrement intellectuel des oppositions qui me font frémir quand j'imagine un instant qu'elles auraient pu être aux commandes pour gérer cette épidémie ! Doux Jésus !"

    Tu notes "plus un seul ne fait de la politique". Il me semble que la politique n'a rien à faire dans la gestion d'une crise sanitaire mondiale qui impose de faire face à certaines réalités. Chacun devrait apporter le meilleur de lui-même. Je salue l'accord entre le Sénat et l'Assemblée nationale sur les dispositions du pass sanitaire et à ce titre le non licenciement mais le congé sans solde est une mesure de bon sens.

    Je te trouve de plus en plus abcons et tu pourrais sous titrer ton blog : "pataugeons dans mon avis.."

    Ceci dit, tu n'es pas obligé de publier mon commentaire.

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    1. Je le publie. Je ne suis pas abscons mais tu ne comprends aucune idée différente des tiennes, oups !, pardon différente de celle de Macron.

      Et il faut quand même une connerie particulière pour dire que vacciner l'ensemble de la population n'est pas politique...

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  4. J'en arrive à me dire que, ce qu'il vous faudrait, à tous, pour oublier un peu vos obsessions microbiennes – qui tournent burlesquement à la monomanie gâteuse – c'est une bonne peste noire façon XIVe siècle.

    Rien de tel que la peste noire pour apprendre à relativiser…

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    1. C'est un peu ce que je dis mais de manière sympathique. Bientôt, les vaccinés seront majoritaires et il faudra arrêter de nous les briser... Alors commencez maintenant.

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  5. Très bon titre !! Le reste aussi d'ailleurs.
    Sylvie

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  6. Je ne vais pas débattre là-dessus, toutes les personnes dans le domaine médicale que je connais m'ont recommandé le vaccin, je suis vacciné à 100% depuis 2 mois, je ne suis pas mort et tout va bien, je ne fais chier personne à passer des tests tout les deux jours pour un évènement. Les sectaires antivaxx font ce qu'ils veulent du moment qu'ils assument leur "résistance" mais je ne veux pas payer l'intubation pour eux. Quant au manque de recul, je rigole. Mais franchement j'en ai ras-le cul de leur connerie.

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    1. C'est peut-être toi qui manque de recul. En fin de compte, on ne sait si, dans six mois, le bilan aura été positif...

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  7. "Mais pourquoi veux-tu rendre le vaccin obligatoire alors que le type qui n’est pas vacciné n’est pas plus dangereux que toi et moi s’il s’astreint à certaines contraintes."

    Cette assertion est un monument de connerie !

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