26 juillet 2021

Les dix ans du Coucou


Demain, cela fera 10 ans que Le Coucou est mort. Pour préparer ce billet, je suis allé relire ce que j’avais écrit à l’époque et, surtout, les commentaires des copains. Je rigolais tout seul en voyant le nombre d’imbéciles avec lesquels je me suis fâché. J’imaginais Jean-Louis tentant de recoller les morceaux. Ca aurait peut-être fonctionné, avec certains.

Parfois, et toujours a posteriori, je me mets à rêver la manière avec laquelle nous aurions traversé les événements de ces 10 ans. La primaire socialiste, tiens ! Je parie que cette vieille andouille aurait voté pour Martine Aubry, uniquement parce que c’est une femme. De fil en aiguille, nous serions arrivés à cette crise sanitaire. Marcelle serait évidemment encore parmi nous puisqu’il était impossible qu’il y survive. Il aurait tout fait pour lui trouver un vaccin et pour se vacciner lui-même pour la protéger puis aurait fini par rigoler de tout ça, se moquant de tout le monde, des opposants aux bénis-oui-oui. Le connaissant, il aurait fini par créer une rubrique « père Ubu » pour nous faire marrer encore plus fort. Et on aurait fini par se retrouver dans son jardin, cet été, comme nous l’aurions fait au cours de ces 10 dernières années si la corde avait été moins solide.

Je suppose qu’il y a certains de mes lecteurs qui ne connaissent pas le Coucou. Et encore, je n’en suis même pas sûr tant les blogs politiques sont, au fond, une histoire de copains ! Au niveau politique, ils ne servent pas à grand-chose à part à obliger le taulier à exprimer des opinions donc à y réfléchir… et à recueillir les avis de proches, de braves gens dont on connait beaucoup de la vie. Beaucoup de gens ne le savent pas et confondent les blogs avec des mauvais réseaux sociaux (au fond, quel intérêt d’aller débattre avec des connards vu qu’on ne va quand même pousser le vice jusqu’à leur donner raison ? Disons-le, cela ne sert Arié).

Et parmi les copains qui suivent mon blog, à part ceux de la vraie vie, rencontrés au bistro puis potés dans Facebook, combien m’étaient inconnu, il y a dix ans ? Qu’est-ce qu’ils sont passés vite, ces dix ans sans le Coucou ! J’ai l’impression qu’hier, encore, je le prenais dans mes bras pour le consoler : « bah, ton billet de blog n’a pas eu beaucoup de lecteurs, c’est peut-être la malchance, ça ira mieux pour le prochain. » Il était comme ça, le Coucou, toujours humble, toujours besoin d’être encouragé, consolé… Il me soumettait des idées de blog (et je me gardais bien de réagir) n’osant pas tenter un nouveau défit alors qu’il ne se rendait même pas compte que je racontais strictement n’importe quoi dans le mien mais en parlant de bite, de nichon et de bière pour parfaire mon talent. Le plus bizarre est que notre amitié intense a duré très peu de temps, peut-être trois ou quatre ans. Ils sont où, dix ans ?

Une amitié intense, certainement, mais pas à sens unique et cela me rend triste parfois. Il était un de mes copains blogueurs alors que j’étais son copain blogueur. Je me rappelle la première fois où je suis allé le voir. Il était tout ému, honoré… Je lui avais répondu plusieurs fois pour le mettre en confiance (je ne sais pas si c’était une bonne idée) : « mais t’es con, j’ai la chance d’avoir un porte qui habite une maison dans un grand jardin dans les hauteurs de Fréjus, j’aurais tort de me priver… ».

 

Néanmoins, les petits jeunes, vous ne savez pas qui était le Coucou. C’était un blogueur de gauche parmi les plus talentueux, non pas par les conneries qu’il avait à dégoiser mais par la plume. Un vrai écrivain (c’était d’ailleurs son métier et le blog était une sorte de défouloir). Il écrivait des comptes pour enfant le jour et, la nuit, nous sortait les histoires du roi Sarko et de la Reine qui va avec.

Il n’a pas survécu à sa propre mort. Je suppose qu’après la primaire, il se serait rangé derrière François Hollande, non sans pester, pour me faire plaisir et serait resté fidèle, pendant cinq ans, crachotant sur Valls et prenant Cazeneuve pour un sous-préfet (à sa décharge, Castex n’existait pas encore).

Avec sa gentillesse, il faisait l’unanimité pour lui. Peut-être serait-il devenu notre boussole ? Peut-être la blogosphère politique aurait-elle résisté ?

 

 

9 commentaires:

  1. ses ecrits restent : un souvenir de la personne.

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  2. Je crois qu'il est toujours dans ma bloglist. Oubli ?

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  3. Je l'aimais bien le Jean-Louis, dix années, pff…!

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  4. Un adepte du Claviers bien tempéré.

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  5. Bô billet.
    J'ai un peu la gorge serrée.

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  6. Je me souviens de ses rébus, il avait même commenté chez moi mais je ne le connaissais pas comme toi. 10 ans déjà c'est dingue.

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