03 juillet 2022

Le PS doit tourner le dos à l'écolosocialisme !


 

Mais non ! Le Parti Socialiste ne doit pas rompre avec la défense de l’environnement mais avec cette histoire d’écolosocialisme qui ne veut rien dire mais qui est tendancieux. Le grand public comprend bien, en fait, que les socialos sont plongés dans une incapacité à faire des propositions pour le progrès social, la lutte contre les inégalités voire la simple lutte des classes et propose autre chose.

Le premier argument est qu’il y a beaucoup de greenwashing : des lascars qui proposent des gestes officiellement pour lutter pour l’environnement mais qui reviennent souvent à pisser dans un violon. Regardez le nucléaire, par exemple : des tas de zozos en France et dans le monde luttent pour arrêter les centrales mais on en arrive à un point où il faut rouvrir des centrales à charbon pour proposer de l’électricité. Ils ont confondu une nécessaire transition énergétique qui devra inclure l’arrêt du nucléaire tel qu’on le connait vu que l’uranium est une ressource épuisable et qu’il y a un danger, qu’on ne sait pas trop quoi faire des déchets et j’en passe avec une clause d’urgence absolu en oubliant de gérer la transition et le fait qu’on peut encore attendre une cinquantaine ou une soixante-dizaine d’années, le temps de poursuivre la recherche et d’inventer autre chose.

Voila. Il faut être sérieux. Je rappelle quand même que l’écologie politique est aujourd’hui représentée par Sandrine Rousseau et Eric Piolle. Le PS ne peut pas être assimilé à ces quelques andouilles toutes bonnes à faire plaisir à des bobos.



Regardez le Piolle, un de ses derniers tweet est à propos de l’interdiction faite à l’industrie alimentaire de donner des appellations liées à la viande à des produits « végan » : « Le gouvernement cède aux lobbys et interdit les dénominations « steak » ou « saucisse » pour les alternatives végétales. La baisse de consommation de viande est pourtant indispensable à la lutte contre le réchauffement climatique. » Il est absolument urgent de se désolidariser de cette espèce de fou qui a lui-même cédé aux lobbys proches des islamistes. En outre, il a décrété que tous les repas seraient sans viande dans les cantines de sa commune. D’une part, vouloir imposer ce qu’on va faire manger aux mômes en « contradiction » avec toutes les traditions de notre pays (voire du monde entier…) est du pur fascisme. D’autre part, empêcher les gamins de manger de la viande alors qu’ils risquent d’avoir des carences alimentaires surtout s’ils viennent de familles pauvres est de la folie, c’est nuire au peuple, nuire à la solidarité nationale…

D’une manière générale, c’est tout sauf de gauche et le Parti Socialiste doit s’éloigner de ces gens-là s’il veut reprendre un fond de crédibilité.



C’était le deuxième argument : l’écologie se transforme souvent en une doctrine n’ayant qu’un vague rapport avec la sauvegarde des espèces. Le troisième tourne autour d’espèce d’oukases comme cette affaire de viande qui provoquerait le réchauffement climatique. Je rappelle en passant, d’ailleurs, qu’on a sept ou huit milliards de gens à nourrir et que les déchets de la production animale servent à faire de l’engrais pour la production de végétaux (sans les vaches, il faudra bientôt qu’on chie nous-mêmes dans les champs…). Que le volume d’eau nécessaire pour nourrir ces vaches contient l’eau qui tombe dans les prairies occuper par des ruminants. Que la surconsommation de viande, si elle réelle, ne concerne qu’une minorité de personnes (disons un terrien sur 10 ou 100) et il faut arrêter de raconter des conneries. Que la principale raison de lutter contre la surconsommation est surtout de lutter contre la malbouffe et les dégâts de nos transformations.

Que l’on soit créationniste ou évolutionniste, on ne sait pas si dieu a fait que nous sommes omnivores ou si c’est la loi du plus fort et la nécessaire adaptation mais l’homme est bien omnivore et ce ne sont pas les élucubrations de quelques militants qui doivent nous faire changer les règles scientifiques…

 


Le troisième argument est qu’il faut que le PS se désolidarise, toujours, de types qui ne font que lutter contre la science. Il est par exemple très facile de faire penser à toute la population que les OGM sont dangereux et ne font que gonfler les profits des multinationales mais, pendant ce temps, on bombarde nos cultures d’insecticides, tuant les abeilles et toutes les saloperies qui s’écrasaient sur nos parebrises.  Modifier un ou deux gênes dans un brin d’orge pourrait peut-être permettre d’éviter des insecticides ou d’autres produits qu’on badigeonne sur la planète pour assurer une production suffisante pour nourrir la planète et produire la bière à moindre coût. Il faut contrebalancer les écolos qui voudraient nous faire sombrer dans de la décroissance en refusant la science : je ne sais pas si cela sauvera la planète mais cela évitera de passer pour des débiles légers.

 


J’ai beaucoup parlé du quatrième mais la France ne sauvera pas la planète toute seule. Nous produisons 0,9% des gaz à effets de serre au niveau mondial (ce chiffre est discutable pour différentes raisons mais peu importe). Pendant ce temps-là, la cour suprême de la plus grande puissance mondiale vient d’interdire à l’Etat fédéral de s’engager sur la diminution de la production de CO2, ou un truc de ce genre (je ne comprends rien à la politique outre-Atlantique).

Pendant ce temps, on a le gouverneur d’un des Etats de ce machin qui a, l’an dernier, invité les gens à prier pour lutter contre la sécheresse.

 


Pour poursuivre, comme cinquième argument, il nous faut quand même faire de la politique politicienne. Vous avez regardé les cartes électorales avec les résultats au premier tour de la présidentielle ou celle par circonscription pour les élections législatives ? On voit bien que les zones urbaines votent plutôt pour la gauche radicale ou même le centre mou et que les zones rurales votent souvent pour la droite extrême.

Regardez cela avec un autre angle : les coins où l’environnement à peu d’impact à part l’évolution de la pollution voire la chaleur sont ceux où gagnent les proches des écolos alors que ceux où l’on voit des conséquences vertes à l’agriculture, à l’installation de centrales, d’éolienne, à la consommation de carburant et la liberté de mouvement des gens votent plutôt pour les fascistes en culotte courte. On ne mettre d’éoliennes sur le Trocadéro ou il n’y a pas de centrale nucléaire sur le Champ de Mars… Ceux qui votent pour les défenseurs de l’environnement sont largement les moins concernés par toutes les mesures que l’on peut imaginer : ils n’ont pas besoin de voiture, ne vont pas à la chasse, ont du chauffage collectif et n’ont pas à penser à remplacer les chaudières, à fermer leurs cheminées…

Dans la poursuite de mon billet d’avant-hier, ce n’est pas ce public que le parti socialiste doit aller conquérir, il a déjà été happé par LFI et EELV. Il faut aller chercher ceux qui vont subir les conséquences de la lutte pour le climat.

 


Je ne dis pas qu’il faut arrêter de faire des propositions pour la défense de l’environnement mais il faut un long pragmatisme. La France du PS a organisé la COP 21, par exemple. Je ne dis pas que c’est la première COP (il n’y en aurait pas eu 20, avant ?) et que les résultats crèvent l’écran mais c’est du bon travail. Lors de la présidence française de l’UE, cette dernière a voté pour l’arrêt, dans plus de 10 ans, de la production de « voitures thermiques ». On peut ne pas y croire, même penser, comme moi, que cela risquerait de freiner la recherche, le fait est que c’est une avancée majeure et que c’est en travaillant sérieusement qu’on obtient des avancées.

Pendant ce temps, les écolos officiels ou elleffistes expliquent aux gens qu’il faut prendre les transports en commun et se priver de liberté. D’autres accompagnent les évolutions du monde.

 


Et le PS continue à mettre à son projet la rénovation des logements en oubliant qu’aider les propriétaires n’est jamais une idée de gauche. L’écologie mal pensée est un phénomène de droite. C’est Chirac qui avait fait évoluer la Constitution pour y inscrire la charte de l’environnement avec le fameux principe de précautions. Pendant ce temps, la gauche socialiste lutte avec Nupes contre les accords européens, les accords internationalistes ou, du moins, contre la nécessité de les respecter alors que seuls une évolution de tous les pays du monde permettra les nécessaires mutations.

Il faut sortir d’une espèce d’individualisme vaguement collectif mais pas du tout universaliste.

 

Au boulot !



Enfin, je vais faire le même raisonnement que l'autre jour pour la gauche mais pour l'écologie : s'il y a trente pourcent d'écolos en France, il faut élargir le gâteau et ne pas se battre, entre quatre partis de gauche, pour avoir la meilleure part. Et faire peur aux électeurs avec la possibilité de manquer l'électricité n'est pas très fin...

5 commentaires:

  1. il n'est pas étonnant que quelques ayatollahs de la verdure et lfi se soient associés.
    Les seules propositions qu'ils font, les uns et les autres portent sdur la destruction et non sur la construction.
    Et ce sont les plus braillards.
    Si le Ps veut se sortir de ce piège, il doit réfléchir et faire des propositions constructives qui tiennent compte des réalités humaines, climatologiques, scientifiques et économiques sinon il est voué à disparaitre dans ce magma informe de la nupes.

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  2. En phase, difficile d'être audible quand l'information politique disponible n'est faite que de punchlines, bons mots et grosses exagération. Le boulot est simplement titanesque pour faire, non pas émerger, mais connaitre des idées. A mon humble avis

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