10 mai 2023

Vive le 10 mai ! Vive la Cinquième !

 


Aujourd’hui, les gens commémorent le 10 mai 1981. Ils ont raison, il n’y a pas mieux qu’un 10 mai pour en commémorer un autre. A l’époque, il n’y avait que deux grosses forces politiques, à gauche, les cocos et les socialos. Ils partaient en ordre dispersés aux élections puis gouvernaient ensemble. La messe était assez facilement dite.

Il semble que, aujourd’hui, ça ne soit plus possible. Il faudrait s’interroger sur les raisons. Je n’aurais, par contre, qu’une espèce de bouillie à pondre comme explication… J’ai pourtant bien une vague idée dans le ciboulot. Ca donnerait quelque chose comme : les dirigeants des grands partis de droite ont fait n’importe quoi tout comme les militants du Parti Socialiste ou, du moins, ses seconds couteaux qui ont perdu toute notion électoraliste. On pourrait croire que je veux casser la droite, ici, mais je m’en fous. Je n’en dis pas plus sur le PS car on trouver que je radote… et les imbéciles prétendant que le seul fautif est Hollande vont fleurir. As usual.

Pendant ce temps, également as usual, d’autres, comme Denis, explique que le salut ne peut venir que d’une sixième république.

 


Je n’y crois pas du tout et je vais tenter de lui répondre (un commentaire, chez lui, serait trop long et, quitte à agiter mes doigts sur mon clavier pendant mes vacances, autant en sortir un billet de blog). Il dit, par exemple : « 75 % des Français ne font plus confiance à cet homme, un an après qu’il a été élu contre la méchante Madame Le Pen ». Précisément, le dernier baromètre (celui de Youporn Yougov) lui donne 19% d’opinion positives. C’est quant même un point de plus qu’Hollande en avril 2017 et au même point que Sarkozy un an après le début de son mandat (je sais, je compare des choses différentes mais je vais avoir du mal à trouver les niveaux de popularité d’Hollande et Sarkozy au cours de leurs seconds mandats).

Il dit ensuite : « Le peuple avait déjà dit NON en 2005 au projet de TCE, que Hollande et Sarkozy, main dans la main, avaient tout de même fait adopter contre la volonté d’une majorité de Français en 2008. » C’est faux. Le TCE n’a jamais été adopté. Outre le fait qu’il n’y ait pas démarche constitutionnelle, les principales différences portent sur le fait que la concurrence libre et non faussée ne figure pas dans les objectifs, ce qui est la moindre des choses, contrairement à la lutte contre le changement climatique.

Il faudrait lire les traités avant d’adopter une posture politicienne. Ce que j’avais fait avec le traité de 2005, contrairement à beaucoup…

Et son avis personnel n’autorise pas à traiter les anciens présidents d’ordures. Sans compter que prétendre qu’Hollande avait fait adopter un traité en 2008 est assez croquignolesque.

Je ne manque pas de parti pris mais, pour l’instant, les motivations pour changer la constitution me semblent légères.

 


Lisez bien le billet de Denis car mes extraits défigurent sans doute sa pensée. Au suivant : « La verticalité, la jupitérisation de la société sont désormais passées de mode. Nous sommes en 2023. Et il faut davantage de démocratie dans notre République. Dans ce contexte, je ne vois pas bien comment nous pourrions nous affranchir de changer de constitution. La seule manière de faire accepter aux oppositions une décision est d’en référer au peuple en lui soumettant toute une série de référendums. »

Vous avez bien lu : l’objectif devient de faire accepter une décision aux oppositions. Pour empêcher aux oppositions de s’opposer. Bravo ! C’est de la démocratie, parait-il ?

« Les constitutionnalistes, à l’occasion de la réforme des retraites, nous ont expliqué que le RIP avait été conçu pour empêcher le référendum. » Les constitutionnalistes auraient donc expliqué que le referendum a été conçu pour empêcher le referendum. Je m’y perds…

 

La suite, je m’y attendais : « De fait. Il faut que nous nous inspirions de la société suisse pour transcender les clivages de la société française. » Tout d’abord, la question n’est pas seulement de savoir s’il faut augmenter l’âge du départ mais si le système actuel permet de le financer. Entre nous, je ne vois pas comment les électeurs pourraient le dire…

Il ne faut pas que l’utilisation du referendum devienne un outil de démagogie : un outil pour consulter le peuple sur les grandes orientations de la société (on pourra toujours reparler du referendum « négatif » de 2005 remplacé par un traité en « 2008 » mais la question reste posée. 2005 posait la question de la Constitution, donc du cadre de rédaction de la loi, donc du souverainisme. Un referendum s’imposait mais on notera que les débats n’ont pas vraiment porté sur ces sujets. 2008 ayant un autre contenu, contrairement à ce qui est prétendu par les oppositions, nécessitait-il un referendum ?).

J’imagine que beaucoup de gens n’ont jamais étudié le périmètre des referendum en Suisse (tout est disponible avec Google et, franchement, rien ne va vraiment dans le sens d’une politique de gauche ou écologique). L’utilisation de referendum est évidemment démocratique mais a-t-on déjà vu, en France, des referendum où les citoyens se prononçaient réellement en fonction de la question posée.

 

Gros tiré au sort

Enfin, Denis indique qu’il serait souhaitable qu’une partie de nos représentants soient tirés au sort. Je ne suis pas d’accord. Les quidams moyens n’ont pas la capacité à faire la loi pour des raisons évidentes (qu’on pourra nier) et ils finiront par être sous la coupe des plus grandes gueules, elles-mêmes probablement vendues à différents lobbies.

Je vous laisse néanmoins lire son dernier paragraphe pour juger de la fatigue que peut ressentir un blogueur. Et il finit sa démonstration très courte au sujet de la nécessité de changer de République, résumable à des insultes contre la majorité, par le fait que le ministre des Finances a réussi à écrire cinq romans en six ans.

C’est con, en fait, les blogowars quand on n’est plus que deux blogueurs politiques… Heureusement, Denis a plein d’idée de billets…

 

On pourrait tenter un autre postulat : celui que la République fonctionne très bien compte tenu des diversités des opinions et quand les extrêmes sont fortes et se rejoignent outrageusement pour lutter contre la majorité. Non ?

25 commentaires:

  1. Je n'interviendra pas dans ce billet, mais il illustré bien l'impossibilité de poster des commentaires de désaccord sur l'ensemble de votre analyse, qui seraient encore plus longs : il faudrait d'abord expliquer pourquoi, et ensuite proposer une autre analyse.
    On ne peut contredire un billet aussi touffu que sur un point particulier, et s'attirer alors la réplique classique des hommes politiques dont la presse rapporte une connerie qu'ils ont lâchée: " Cette phrase est extraite de son contexte "... sans expliquer, en général, pourquoi, une fois replacée dans son contexte, ce n'est pas une connerie.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Arié, connard, je te remercie de me donner l'occasion de décrire à mes lecteurs pourquoi tu délires.

      J'ai un confrère qui a fait un billet de blog que j'ai mis en lien. Je commente ses propos. Tu as le droit de faire pareil avec mes billets (la différence étant que j'aime réellement bien Denis malgré un désaccord assez constant). Tu peux faire exactement ce que tu veux mais comme tu me fais chier (depuis sept ans), tu ne peux pas le faire chez moi. Ce n'est même pas la peine de répondre à ce commentaire, tu vois...

      Tu es hors sujet, évidemment, vu que je parle de constitution et du 10 mai (c'est écrit dans le titre, hein !) et tu remets en cause ma capacité à tenir un blog politique alors que je suis parmi les derniers à en tenir un.

      Ton deuxième paragraphe ne veut rien dire mais, en plus, tu m'accuses d'un mal que je n'ai pas et, comme toujours, tu baves de âneries pour me rabaisser. Tu es vraiment un moins que rien. Une pure merde qu'une mouche ne voudrait même pas renifler.

      Je vois néanmoins ce que tu veux dire. Ta contradiction sur un point particulier (je ne sais pas lequel) est très bien possible mais ça fait des années que tu ne lis pas les billets de blogs. Systématiquement, tu prends une phrase sans importance et tu relève quelques imprécisions sans le moindre intérêt en en faisant une tartine.

      Tu casses vraiment les couilles. Tu ne t'intéresses pas au principal : une autre constution est-elle souhaitable ? Et tu aurais tout loisir de le faire si tu tenais toi-même un blog.

      Mais tu as un gtros problème dans ton cerveau : tu es incapable de faire un raisonnement global. C'est con.

      Et tu nous fais chier.

      Supprimer
    2. Par contre sur la forme, un billet "touffu" est un bon billet. Quand on écrit sur un blog, souvent l'esprit vagabonde. Et ta marque de fabrique est justement ces billets longs qui parfois dérivent, mais reste dans un sillage.

      Sinon comme tu en parles, je crois que sur Youporn Bruno Le Maire va échanger avec Membrax et JJ la vilaine sur le pouvoir d'achat (et on parlait de touffu, ça risque de parler touffe et littérature)

      Supprimer
    3. C'est bien à chaque bloguer de juger de ce qu'il doit faire pour ses lecteurs. Je pense être assez précis dans mes billets (sans être un technocrate à la con) mais j'ai bien conscience que certains se lassent de lire mes âneries trop longues. Mais c'est bien mon problème.

      Et mon histoire, en tant que blogueur politique, ne me donne pas vraiment tort...

      Supprimer
    4. Faire pour ses lecteurs, mais faire aussi ce qui nous fait plaisir. Si tu te fais plaisir, c'est l'essentiel.

      Et oui, en tant que blogueur, tu as deux trois références qui font que ^__^

      Supprimer
    5. Oui, on écrit avant tout pour soi... Et de toute manière, il n'y a que très peu de corrélation entre la taille du billet et le nombre de lecteurs.

      Supprimer
  2. Cinquième Rép' ? Sixième Rep' ? Ou juste une Cinquième bis ? Ne vous battez pas, mes enfants (je parle de Denis et du taulier…), je vais tâcher de vous mettre d'accord :

    La démocratie est un attrape-gogo qu'il serait temps d'abolir, pour en revenir au meilleur et au plus équilibré des régimes : une monarchie absolue, tempérée par l'assassinat.

    RépondreSupprimer
  3. Pour ce qui est des romans de Bruno Le Maire : durant environ 20 ans, j'en ai écrit entre cinq et six PAR AN : ça ne m'a jamais empêché de faire mon travail de salarié. Ni d'aller m'arsouiller avec des potes blogueurs…

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. On sait. Vous poussiez même l’abnégation jusqu’à faire vos repérages dans des bistros de blogueurs pour vos romans.

      Supprimer
    2. @Didier Vous n'étiez pas Ministre de l'Économie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et numérique, contraint à quelques obligations z'institutionnelles.

      Supprimer
    3. Des petits romans vaguement autobiographiques et écrits à la va-comme-j'te-pousse dans ce genre, ça se torche en une dizaine de jours de vacances d´été...

      DG

      Supprimer
  4. "C’est con, en fait, les blogowars quand on n’est plus que deux blogueurs politiques… Heureusement, Denis a plein d’idée de billets…"

    --> Jolie phrase qui rappelle bien des choses.

    Sinon je partage ta conclusion (et bien des points du billet). Ce n'est pas parce que la règle du jeu a donné un résultat qui nous déplait qu'il faut forcément la changer.
    Et le tirage au sort me parait être d'une bêtise sans nom.

    C'est vrai qu'on est un 10 Mai. Mais bon le 7 Mai était la première élection de Chirac (et j'ai oublié de la fêter, je vieillis :) )

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. J’ai retrouvé le gars qui se rappelle de la date de la première élection de Chirac.

      Supprimer
  5. La 6° constitution ?
    Pour avoir plus de parlementarisme ? Est-ce que n'est tout soimplement pas retourner aux errances de la 4° qui a vu 22 gouvernements en 11 ans.
    Une immobilité effrayante.
    Référendum ?
    Oui, il faut garder cette idée sous le coude mais la conserver pour des cas exceptionnels.
    Sinon, on ne va pas tarder à avoir un référendum pour décider d'un référendum.
    Là aussi, on va avancer.
    En supplément, quand on voit l'agitation (stérile) de lfi, il est facile d'imaginer le bordel ambiant à venir.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. C’est amusant de voir les gens oublier d’où vient la Cinquième…

      Supprimer
  6. Arrêtez de parler tous en même temps. Il est hors de question que je vous censure.

    RépondreSupprimer
  7. Quand j'évoque un "substrat de dégénérés congénitaux de l'ultra-centre néo-libéral autoritaire", je m'attaque pas aux personnes, mais à leurs idées dans lequel je n'hésite pas un seul instant à classer des gens comme Valls et quelques autres. Il n'y a là aucune insulte. Juste un constat d'une classe politique, qui ,de l'aile droite du PS à LR, a gouverné la France avec brio : près de 160 milliards de déficit commercial et près 3000 milliards de dette. Une inflation sur les prix alimentaires à près de 20% en 1 an. Dans le pire, ils sont évidemment les meilleurs.

    Juste une petite correction : j'ai ajouté que Hollande et Sarkozy nous avaient resservi le TCE par le "trou des chiottes", c'est-à-dire par la voie parlementaire qui s'est exprimée contre la volonté populaire. Et tu l'avais très bien compris.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Hein ? Quand tu traites les gens de dégénérés, ce n'est pas contre eux ? Ce n'est pas une insulte ? Je n'ai pas dit qu'ils étaient bons... Et on ne peut évidemment pas mettre des mauvais résultats sur le dos de gens qui n'ont pas gouverné. Je ne défends personne. Seulement, ton billet parlait de la Constitution.

      Hollande (qui, en plus, n'était pas franchement aux responsabilités à l'époque) et Sarkozy n'ont pas resservi le TCE. Ce qu'ils ont fait n'est pas une Constitution et le contenu politique n'est pas le même que le TCE. C'est quand même amusant de voir des gens, non pas faire cette confusion, mais critiquer la mise en place d'une Constitution et refuser toute Constitution à un échelon pour défendre un changement de Constitution.à un autre échelon pour défendre leurs propres causes...

      Supprimer
  8. Pour le coup je partage certains points d'accord avec Denis : la Constitution de la 5ème n'est plus franchement adaptée aux temps modernes et il faudrait, sinon la changer, pour le moins la dépoussiérer.
    La première connerie est une double-connerie (et Jospin n'y est pas pour rien) : c'est le quinquennat et l'inversion du calendrier électoral qui ont transformé les législatives en "3ème tour". La 5ème n'a jamais aussi bien fonctionné qu'en période de cohabitation, et c'est quasiment impossible aujourd'hui que ça se reproduise. Il manque la possibilité d'un "vote-sanction" à mi-mandat qui obligerait le Président a ne pas faire trop de conneries. Là on est devant un Macron qui s'en tape parce qu'il ne sera de toute façon pas candidat en 2027. Autant dire que son impopularité, il s'en badigeonne les joyaux avec le pinceau de l'indifférence. Revenir a un septennat avec des mid-terms à l'américaine permettrait de calmer un peu les choses.
    Sur le 49-3 : l'outil était utile mais clairement son usage a été dévoyé. Il faudrait pouvoir en encadrer plus précisément l'usage, par exemple en ne donnant la possibilité de l'utiliser que sur des textes qui, s'ils ne sont pas votés, paralyseraient le pays (i.e. le budget de l'Etat). Son usage sur une PLFSS est abusif et c'est clairement ce qui foutu le feu.
    Sur le référendum : sans aller au système de votation des Suisses (j'ai autre chose à foutre que d'aller voter tous les dimanches... en plus faut prendre la voiture et ça pollue 😊), on pourrait envisager un référendum sur les sujets à fort impact pour la population. Ça obligerait les politiques à expliquer clairement le pourquoi de telle ou telle décision, et ça leur ferait pas de mal.

    RépondreSupprimer
  9. Cette avalanche de billets à côté de la plaque comme tout plaisir pendant vos vacances donné une idée de ce que sera votre sinistre retraite...

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Me dit le gars qui passe sa retraite à faire chier un blogueur.

      Supprimer

La modération des commentaires est activée. Je publie ceux que je veux c'est-à-dire tous sauf ceux qui proviennent probablement d'emmerdeurs notoires.