Je vais lancer un appel à l’union nationale pour sauver notre
économie. « Hé ho, les gars, arrêtez de déconner ». Voila, c’est
fait.
On nous dit que François Bayrou va nous faire des annonces. Les
sénateurs de droite ont présenté lundi soir des
pistes d’économie au premier ministre. Il s’agit de propositions qui ont
souvent déjà été mises en œuvre, par le passé, comme le très sarkozyen « non
remplacement d’un fonctionnaire sur deux » qui, par ailleurs, propose une
solution bêtement mathématique sans relation avec la vraie économie et l’utilité
même ses charges supprimées ! Ces bricolages n’avaient pas fonctionné.
Ne pas remplacer un fonctionnaire sur deux qui part à la
retraite et qui vaut à baisser le nombre d’employés dans les hostos, les écoles,
les commissariats… et on ne peut pas vraiment dire que c’est ce dont nous avons
besoin. Par ailleurs, qu’on soit de droite ou de gauche, on ne doit pas oublier
que le pognon dépensé par l’Etat dans la plupart des domaines vont dans la
poche de nos concitoyens qui le dépensent dans nos commerces, nos industries…
Une rigueur, telle qu’annoncée, au prétexte de diminuer les
déficits publics, ne peut qu’aboutir à une catastrophe pour l’économie et on a
l’impression d’avoir des débutants aux commandes. Ce n’est pas pour autant que
l’on doit laisser filer la dette ! Quand ceux qui nous prêtent du pognon
augmenteront les taux ou mettront le holà, une autre catastrophe risque de se
produire…
On n’a pas le cul sorti des ronces.
Pour se faire élire, en 2017, Emmanuel Macron avait sorti le
« et de gauche et de droite ». On sait maintenant qu’il a surtout appliqué
le « et de droite » et ce dès ses premiers budgets, la mise en œuvre de
la flattax en est le bon exemple, surtout qu’il revenait sur un principe mis en
œuvre par la gauche auparavant visant à taxer autant les revenus du capital que
de ceux du travail, et qui, à défaut de faire ses preuves dans la mesure où on
ne peut pas le prouver, avait été mise en œuvre dans une phase de
rétablissement des comptes publics.
D’ailleurs, ne l’oublions pas, nos déficits se sont bien
réduits lors des deux dernières périodes avec la gauche au pouvoir. Je ne veux
pas en faire de théorie pour ne pas avoir de débats stériles : par exemple,
le Sarko avait du jongler avec la crise des subprimes et Macron avec le covid. Il
n’empêche que l’objectivité oblige à constater grâce à Google, et je vous ferai
la grâce de courbes, que le déficit a commencé à croitre, pour la dernière
fois, en 2018 et 2019, avant même le Covid.
Et paf !
D’un autre côté, la dernière fois où l’économie a été en
amélioration notable, c’était pendant le quinquennat d’Hollande, quand il a
mené des politiques qui étaient qualifiées de droite par toute la gauche :
le CICE, le pacte machin… A savoir des actions pour renforcer la compétitivité
des entreprises avec en particulier une baisse des « charges pesant sur le
travail ». A gauche, on aime bien critiquer ce genre de mesure qu’on va
appeler une « baisse du salaire différé » parce qu’on ne cherche surtout
à économiser sur les slogans.
Et parfois, on manque de mesure. Je me rappelle avoir vu
Mélenchon justifier le programme de son parti en disant que les dépenses
supplémentaires, comme la hausse du SMIC, allaient automatiquement être
dépensée dans l’économie et permettre le rétablissement de nos comptes. Au
fond, c’est une forme de ruissellement, non, tel que le machin qui fut cher à
Macron et nous a poussé au bord du gouffre. On aime bien à gauche dire que les
baisses des cotisations vont directement dans les poches des patrons et tout
ça.
Tout n’est pas nécessairement faux ! Après, il faut de
la mesure et des compensations. Par exemple, on peut augmenter la compétitivité
des entreprises produisant en France pour les aider face aux méchants concurrents
étrangers et le compenser par une augmentation de la taxation des bénéfices ou
des dividendes… On ne peut pas, non plus, critiquer l’augmentation de la TVA
(donc une imposition de tous les consommateurs et par nature inégale), en
oubliant que la TVA pèse aussi sur les produits importés, donc que la mesure va
dans le sens de l’augmentation de la compétitivité des entreprises françaises.
Tout cela est bien compliqué et il va nous falloir une
certaine dose d’aspirine pour délayer le tout sans que les vieux slogans
surgissent de la gauche et de la droite.
Il y a un tas d’autres facteurs qui entrent en jeu mais je
parlais hier, toujours par exemple, des inégalités qui ont bien grimpé en France
depuis vingt ans. En revanche, je n’ai jamais fait de billet explicitement pour
parler des inégalités et surtout du seuil de pauvreté. Il y a trop d’éléments
de calcul à prendre en compte. Par exemple, on pourrait avoir moins de gens qui
vivent « sous le seuil » mais s’ils n’ont pas l’école pour éduquer
les enfants ou d’hôpitaux pour se soigner ils auraient sans doute préféré qu’on
pisse dans un violon.
Toujours est-il qu’il nous faut rééquilibrer tout ça : diminuer
le nombre de pue-la-sueur par rapport à celui des opulents trop gras, améliorer
les services publics utiles à tous, faire en sorte que nos entreprises
fonctionnent bien, par la « consommation interne » mais aussi par
rapport aux productions des étrangers avec du poil dans le nez.
Et réduire la quadrature du cercle avec des difficultés qu’on
nous rajoute en permanence, même si elles sont ubuesques, comme la nécessité d’augmenter
les dépenses des armées, comme si on n’avait que ça à foutre du pognon.
D’un autre côté, notre industrie de l’armement est très
prospère et on serait bien cons de ne pas en profiter. Quand je vois des
hurluberlus qui gueulent quand on vend des armes à Israël, je rigole. On ne va
pas se refaire le budget grâce à la probité et Israël pourra toujours acheter
des armes dans d’autres bleds…
Résumons : on veut nous faire entrer dans une période
de rigueur qui va s’autosuffire pour détruire notre économie et il va falloir
arrêter de jouer de cons. Il faut aussi penser au redressement de l’économie
qui permettra la création d’emplois et tout ce qui sera nécessaire au moins
pour que je puisse payer mes bières quand je serai à la retraite.
Il faut notamment améliorer la compétitivité de nos
entreprises ce qui ne pourra se faire autrement que par une baisse des charges
sur le travail et, n’en déplaise aux militants politiques de tous bords, on
peut aussi compenser par l’augmentation de la TVA et de l’imposition de ce qui
va ou est dans la poche de ceux qui ont le plus de pognon.
Amen.
De là où je suis, je vois trois raisons au déficit :
RépondreSupprimer- des prix excessifs pratiqués par le secteur privé qui se gave sur le dos de la bête au niveau des marchés publics (parfois à cause des normes) ;
- les 210 milliards d'euros de subventions d'État et d'aides des collectivités territoriales, d'exonérations fiscales et de cotisations sociales patronales en particulier ;
- un phénomène galopant de pyramide inversé avec des embauches de contractuels de catégorie A - à tour de bras - dans les services d’État et les collectivités territoriales où la sous-traitance au privé est généralisée à vil prix.
Denis.
l'état s'endette pour payer des grosses retraites, moi je les couperais au dessus d'un seuil mais électoralement c'est un suicide LOL. Et ce que dit Denis est surement à rajouter et surtout on devrait faire un audit de la dépense publique. En particulier sur les aides aux entreprises , elle devraient être contractualisée , mais qui va contrôler chaque aide ? à l'époque de l'informatique on pourrait mettre en place une plate-forme de retour d'information de la part des entreprises qui devraient justifier les aides , et on peut savoir si l'entreprise X a licencié ou embauché une/des personnes. Ça ferait surement couiner la CNIL m
RépondreSupprimerCompliqué ...
RépondreSupprimerHausse de la tva ? et pourquoi pas si elle cible les produits importés et ceux qui ne sont pas indispensables, tout en préservant les produits de premières nécessités
Autre chose :
”Un coût annuel de 211 milliards d’euros : la commission d’enquête du Sénat sur les aides publiques aux entreprises réclame un « choc de transparence »
À l’issue de six mois de travaux, la commission d’enquête sénatoriale sur l'utilisation des aides publiques aux grandes entreprises et à leurs sous-traitants a rendu son rapport. Après deux décennies de progression de ces dépenses, les sénateurs appellent à une forme de reprise en main des dispositifs, en particulier au travers d’une meilleure évaluation et la fixation de nouvelles contreparties dans leur octroi.”
https://www.publicsenat.fr/actualites/economie/un-cout-annuel-de-211-milliards-deuros-la-commission-denquete-du-senat-sur-les-aides-publiques-aux-entreprises-reclame-un-choc-de-transparence
Sur le nombre de personnes vivant en dessous du seuil de pauvreté, il faut considérer les immigrés qui représentaient en 2023 10,5 % de la population Française. On ne pourra guère faire diminuer ce nombre de pauvres, dans la mesure où les Français vivent une période où l’économie se contracte de plus en plus et où les aides font se faire rares.
Etc. Etc.
Toute économie est bonne à prendre. même si elle paraît pinuts.
Il y a d’autres postes à réduire que ceux des hôpitaux etc qui sont déjà à l’os.
Payer des impôts pour redresser la barre OK si le bateau n’est pas le tonneau des danaïdes.
Hélène