04 juillet 2014

Les fondements de la République atteints

Selon Le Lab, le président du Conseil Constitutionnel, Jean-Louis Debré, a sérieusement corrigé Nicolas Sarkozy au cours d’une interview, ce matin. Extrait : « Faisons attention, la République c'est un rêve d'avenir partagé. Ce rêve d'avenir partagé, il est vivant s'il y a une justice qui est respectée et qui reste digne. Quand des responsables politiques commencent, à droite ou à gauche, à s'en prendre aux juges, c'est un des fondements du vivre ensemble, de la République qui est atteint. [...] On peut contester ce qui vous est reproché, on ne conteste pas les fondements de la justice, parce qu'à ce moment-là on conteste la République. »

Je me fous totalement des relations personnelles que peuvent avoir les deux hommes mais, en l’occurrence, il a parfaitement raison : les personnalités politiques de premier plan, visant les plus hautes fonctions, ne devraient pas remettre en cause l’impartialité des institutions judiciaires.

J’ai un copain éducateur qui s’occupe de mômes en difficulté, imaginez qu’ils regardent la télé, y voient l’ex sortir ses jérémiades. S’ils sont eux-mêmes inquiétés par la justice – et c’est le cas – ils vont répondre quoi ? « Ben, m’sieur, Sarko a dit que la justice trichait ». Un fondement du vivre ensemble et de la République qui se casse la gueule. Et les réacs vont encore nous parler d’éducation…

Ce qui nous amène a Christian Estrosi. Il a refusé d’annuler son arrêté « anti drapeaux » bien qu’il soit illégal. Bravo l’exemple ! Et dans son argumentaire, il utilise presque les mêmes mots que Nicolas Sarkozy en mettant la déclaration d’illégalité de l’arrêté sur le compte d’une justice aux ordres du gouvernement, sans même se demander, d’ailleurs, ce que le gouvernement peut bien avoir à foutre d’un tel truc.

Ce type se permet de sortir des textes qui sont contraire au droit mais qu’il a pondu uniquement en réaction aux agitations des Algériens pas fins après leurs matchs ! Et ensuite, il conteste les décisions de justice.

Il faudrait faire une loi pour exiger l’inéligibilité de ces lascars… Voire foutre en taule tous les donneurs de leçons qui foutent en l’air la République.

Vive Jean-Louis Debré (quand il n'est pas ministre de l'intérieur...).

12 commentaires:

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    1. "Il faudrait faire une loi pour exiger l’inéligibilité de ces lascars… Voire foutre en taule tous les donneurs de leçons qui foutent en l’air la République."

      Pas assez de place sur le territoire pour construire le nombre de prisons suffisantes pour foutres en taule tout ce beau monde !

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  2. "Vive Jean-Louis Debré", voilà où en est l'état de la droite, impressionnant.

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  3. Alors là, je me marre ! Depuis quand n'a-t-on plus le droit de contester une loi, ou l'interprétation qui en est faite ? Depuis quand les juges sont-ils intouchables et d'une essence supérieure qui fait qu'ils ne peuvent en aucun cas se tromper ? Qu'est-ce que c'est que cette soumission servile à l'autorité judiciaire ?

    J'ai passé toute ma jeunesse (et même au-delà) à entendre les gens de gauche parler de "lois scélérates" ou de "justice de classe", pour mieux fustiger les unes et l'autre. Et, soudain, il faudrait qu'on s'agenouille devant le Code comme devant le tabernacle ?

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    1. Ne racontez pas n'importe quoi ! Ces types ont fait la loi et veulent revenir aux affaires mais ne trouvent qu'à critiquer la justice et la représentation de l'Etat quand ça les arrange.

      Et en l'occurrence il ne s'agit pas de la loi mais de la justice.

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    2. et pan dans la goule à didi goux !

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    3. Il vous a fallu deux jours pour trouver cette réplique fulgurante ?

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    4. Et encore il a pas fait didi egoux. Un moment de faiblesse.

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  4. L'indépendance de la justice envers le pouvoir politique est une jolie fiction, mais une fiction. Les magistrats savent qui fait ou défait les carrières, et ne serait-ce que parce qu'il existera toujours ce légitime soupçon, personne de sérieux ne croira un instant à la fable que vous cherchez à nous vendre. Au moins dans les pays de common law, les juges sont plus indépendants puisque leur nomination se fait par cooptation.

    Pour ce qui est du fameux vivrensemble, là encore, c'est un cache-sexe destiné à masquer le fait que ces messieurs du gouvernement, de droite comme de gauche d'ailleurs, cherchent à imposer au Français la présence inopportune de minorités qui le sont de moins en moins, qu'elles soient dotées de cartes d'identité françaises ou pas d'ailleurs.

    Quant au fondement de la république, on ne cesse de l'avoir sous le nez. pour ma part, j'applaudis bien fort tout ce qui peut contribuer à l'effondrement de la gueuse.

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    1. Je ne comptais pas sur vous, non plus, pour défendre la Républiquee...

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  5. Tu as évidemment ce qui reste de la Chiraquie, qui ne sera jamais tendre avec N Sarkozy.
    Après, JL Debré - il le dit lui-même - n'est que président d'une structure collégiale, où 9 personnes délibèrent, plus éventuellement les anciens présidents de la république.
    D'ailleurs, on peut parfaitement trouver à redire sur la jurisprudence du Conseil constitutionnel, pas vraiment "de gauche" sur bien des thèmes économiques.

    Bref, N Sarkozy reste toujours dans la logique de l'affrontement personnel, et tant pis si sa réplique abime les institutions.

    Pour Estrosi, c'est au niveau de l'affichage politique du même tonneau.
    Mais c'est plus dans le bombage de torse, pour X raisons techniques, je pense que le maire de Nice louvoie, ayant plus bordé son discours juridiquement que l'ancien maire de Neuilly.

    Donc en conclusion, d'accord avec toi, l'insurrection de la droite contre ce qu'elle désigne comme un complot socialiste et qui est sur le fond d'abord l'Etat de droit, c'est inquiétant.

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